Un petit chat tout mignon et une esthétique Game Boy, ne vous y trompez pas, vous n’êtes pas devant une mouture rétro d’Hello Kitty, mais sur un jeu d’action-survie dans lequel rien ne doit se mettre en travers de votre chemin. Le jeu est développé par Beef Cat et édité par Brainium Games, pour une sortie multi-plateformes et dans toutes les langues.
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Beef Cat Ultra est un jeu auto-shooter comme on en trouve de plus en plus depuis le merveilleux Vampire Survivors, qui plonge le joueur dans le monde de Beeflandia (il y a comme qui dirait un léger manque d’inspiration pour les noms), où Beef Cat le héros félin et ses amis coulent des jours heureux. Mais lorsqu’un mystérieux “Big Guy” apparaît et provoque des problèmes, tout change, et le temps des rires et des chants laisse place aux ennuis et aux hordes d’ennemis. Ce prémisse qui tient sur quelques écrans de textes, introduit des personnages hauts en couleurs, allant d’animaux mignons à un homme à la calvitie prononcée qui possède une chaîne de magasins de bricolage.
Ne cherchez pas plus loin côté histoire qui n’aura rien à offrir de plus que ce prétexte pour vous inviter à l’aventure dans ce jeu. Le titre va chercher une esthétique visuelle inspirée des premiers jeux Game Boy. Vraiment les tout premiers jeux…ceux où on a des à plats sans saveur avec à peine quelques pixels pour texturer décors et objets, et il faut reconnaître que de ce côté là, Beef Cat Ultra est une réussite, il reprend à merveille ce qu’il y avait de plus moche au début de la console 8 bits.
Le panel de couleur est très limité, ce qui donne un aspect assez uniforme aux différents niveaux. Les environnements sont constitués de forêts, marécages, plages et dunes de sable, et bien que ces mondes soient visuellement similaires en raison de la palette restreinte, chacun d’eux se distingue, heureusement, par son propre ensemble d’ennemis, de dangers et de mécaniques spécifiques. Par exemple, certaines zones présentent des blocs de glace ou des objets interactifs, ce qui permet de maintenir un certain dynamisme visuel malgré la simplicité de l’ensemble. Une option permet de changer la colorimétrie de l’ensemble du jeu, ce qui est un petit ajout appréciable, et à souligner.
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Beef Cat Ultra ne se contente pas d’être un simple shooter. En effet, le jeu propose une multitude de niveaux où chaque défi est unique (ou presque), et il s’éloigne des concepts traditionnels du genre. À la place de simples vagues d’ennemis à abattre, vous serez amené à résoudre des énigmes (clé – porte de sortie), à collecter des gemmes ou à survivre dans des conditions de plus en plus extrêmes. Les niveaux sont conçus pour être courts mais intenses, et cette légère variété dans les objectifs apporte un plus non négligeable pour éviter une redondance déjà fort présente dans les décors.
Le système d’auto-shooting est simple, mais efficace. Les ennemis apparaissent hors de l’écran et se dirigent vers votre héros (classique pour le genre), qu’il s’agisse de Beef Cat ou d’un autre personnage que vous débloquerez au fil de votre progression. Chaque personnage a ses propres attaques de départ et peut améliorer ses compétences, notamment l’attaque, la santé ou la portée des objets ramassés, grâce aux points gagnés pendant les missions. Ces améliorations offrent un sentiment de progression rendant chaque session de jeu plus intense et gratifiante, et sont bien nécessaires car la difficulté ne tardera pas à vous rattraper.
Les armes ont eu un peu de peine à convaincre, peu nombreuses en comparaison avec d’autres titres du genre, et n’ont pas toujours un effet des plus cohérent. On retrouve aussi bien des ancres jetables, aux tours 5G, en passant par des œufs explosifs et des cannes à pêche. Chaque arme a un effet unique sur les ennemis et oblige à adapter sa stratégie en fonction des vagues ennemies qui arrivent. La barre « ultra » qui se remplit pendant le jeu permet de réaliser une attaque dévastatrice, un véritable atout pour se sortir de situations difficiles.
En termes de difficulté, Beef Cat Ultra parvient à trouver un équilibre intéressant. Les premiers niveaux sont relativement simples, mais plus vous avancez dans l’aventure, plus les défis deviennent complexes. Le dernier monde en particulier propose un challenge de taille, avec des ennemis plus nombreux et des vagues plus rapides. Cependant, comme tous les titres de ce genre là, chaque échec est une nouvelle opportunité d’adapter votre stratégie pour avancer plus loin.
L’une des meilleures idées, qui est aussi l’un des défauts majeurs du jeu, réside dans la navigation sur la carte. À l’image d’un Mario World, vous avez une Map sur laquelle vous déplacer pour progresser, débloquer de nouveaux défis, et cela vous sert également de Hub central pour améliorer vos compétences. Beef Cat et ses compagnons se déplacent lentement, ce qui rend l’exploration de la carte parfois un peu laborieuse. Heureusement, des raccourcis peuvent être achetés pour accélérer ce processus, mais ces derniers coûtent cher. Cela peut être un peu agaçant, surtout lorsque vous devez refaire plusieurs fois le même trajet pour débloquer un nouvel objet ou une nouvelle zone.
Beef Cat Ultra est disponible depuis le 7 février 2025 sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 6,99 euros, en français.
Conclusion
Beef Cat Ultra présente quelques bonnes idées, mais malheureusement il ne parvient pas à les exploiter de manière satisfaisante. Son esthétique rétro, bien que charmante au premier abord, n’est clairement pas à la hauteur pour qu’elle soit visuellement attractive tout du long et elle devient rapidement répétitive à cause de la palette de couleurs limitée et de la similarité entre les différents mondes. Si l’humour et l’absurdité de l’histoire peuvent plaire à certains, ils ne suffisent pas à compenser les nombreux défauts du jeu, notamment un gameplay qui manque de profondeur. De plus, la lenteur des déplacements sur la carte, combinée à la nécessité de traverser à plusieurs reprises les mêmes zones pour débloquer des améliorations, crée une sensation de frustration inutile. Au final le titre peine à convaincre, si ce n’est par rapport à un prix peu élevé, mais qui n’arrive pas non plus à détrôner Vampire Survivors de ce point de vue là. Il aurait par contre été super à l’époque de la Game Boy, en tant que pionnier du genre.
LES PLUS
- Une map…
- L’esthétique Game Boy…
- La traduction française intégrale
- Un prix peu élevé par rapport aux concurrents
LES MOINS
- … Mais qui ne sert pas le jeu au final
- … Mais dommage que ça soit du début de la Game Boy
- L’histoire ?
- Gameplay qui peine à se développer
- Pas assez d’armes
- Palette de couleur et texture peu développées
- Peu de personnages
- Musique mignonette… les 3 premières minutes
- Un jeu qui aurait dû sortir en 1990