Connaissez-vous les jolies petites figurines Schleich ? Impossible de ne pas avoir croisé leur chemin dans les magasins de jouets (souvent à portée des petites mains, juste avant les caisses !), mais aussi dans les animaleries et même dans quelques jardineries plus ou moins populaires. Ces figurines sont à l’effigie de toutes sortes d’espèces animales mais aussi d’entités un peu plus oniriques avec la mise en avant de créatures mystiques. C’est dans cette petite brèche que nous retrouvons l’univers d’Eldrador. Connues des plus jeunes, ces figurines font aujourd’hui leur retour sur Nintendo Switch (nous vous présentions ICI le premier opus) avec des codes de jeu similaires. Les développeurs sont-ils parvenus à écouter les différentes critiques des joueurs afin de concevoir une nouvelle aventure plus agréable encore ? Réponse ci-dessous !
Eldrador, à son commencement, compte quatre mondes qui s’opposent : le monde de la Pierre, le monde de la Glace, le monde de la Jungle, et le monde de la Lave. Chacun de ces mondes est régi par diverses créatures, avec un dragon à sa tête. Malheureusement, un cinquième monde se dévoile rapidement : le monde des Ténèbres, qui souhaite plonger dans l’obscurité tous les autres royaumes. Pour cela, le dragon des Ténèbres a un plan et se montre très déterminé : il a pour ambition de récolter tous les cristaux des mondes qui l’entourent. A vous de l’en empêcher avant que l’univers d’Eldrador s’enfonce dans les sombres ténèbres… bbrrrrrrr !
À l’ouverture d’Eldrador Creatures Shadowfall, et sans avoir nous même joué au premier opus, nous avons été surpris par l’ambiance quelque peu rétro du titre. La présentation, la musique, les bruitages… toutes ces mises en scène s’articulent parfaitement les unes avec les autres afin de former un résultat, au final, assez agréable dans sa réalisation générale. Pourtant, nous avions cette impression d’un léger plongeon dans le passé… Soit. Cela n’est pas nécessairement pour nous déplaire.
La bête, la brute et le dragon, au combat
Avant de partir à l’assaut d’une floppée de créatures, le joueur est invité à sélectionner le niveau de difficulté désiré : facile, normal, difficile, ou très difficile. Hormis pendant les combats, il reste parfaitement possible de modifier ce paramètre si le jeu vous semble un peu trop complexe. Un bon point : le jeu s’adresse à tous types de joueurs en offrant un niveau relevé pour les adeptes et une prise en main plus douce pour les novices. Que ces derniers soient d’autant plus soulagés : le tutoriel est là pour vous aider à progresser dans le jeu, bien qu’il persiste quelques lacunes que nous allons rapidement aborder. La durée de vie du titre est totalement inhérente aux choix de la difficulté : il est évident qu’une partie avec peu de contraintes va se clôturer bien plus rapidement qu’un jeu gorgé de challenges… à vous de choisir quelle direction vous souhaitez prendre pour découvrir l’univers de Eldrador Creatures Shadowfall.
La partie débute dans le monde de la Lave. Rapidement, la mise en place du classique et efficace tableau des combats tactiques, avec ses multiples tuiles, se positionne; avec d’un côté le joueur, et de l’autre, ses ennemis qui lui font face. Il s’agit dès lors de battre le loup des neiges, tandis que nous endossons le rôle du Démon de la Lave, avec un soupçon d’humour et de sarcasme, perceptible tout au long de l’aventure. Le joueur est invité à suivre un cheminement traditionnel : le choix de son personnage et les actions à effectuer. Celles-ci se résument principalement en deux types : les déplacements, et les attaques. Selon le type de personnage, les actions seront plus ou moins différentes, avec un nombre de cases (appelées tuiles) de mobilité variable, ainsi que des attaques distinctes. Aussi, la magie n’est pas en reste, avec quelques sorts « décapants » moyennant la collecte de globes de mana qui parsèment l’aire de jeu. Les annotations associées ne sont pas nécessairement très compréhensibles au démarrage, et nous avons été plus d’une fois confrontés à une hésitation, voir même à une surprise : « ah, finalement je n’ai plus le droit au déplacement… » ou encore « oh, j’ai le droit à une nouvelle attaque ! ». Fort heureusement, le titre prône l’accessibilité et chacun parviendra à mener ses troupes quelque soit son niveau de jeu initial. Les différentes icones et jauges vont peu à peu devenir davantage compréhensibles. Par ailleurs, Eldrador Creatures Shadowfall se montre bienveillant et offre la possibilité d’annuler un déplacement ou même de recommencer le tour.
Une fois le combat remporté, chaque créature inscrite sur le champ de bataille reçoit de l’expérience. Plus la bête s’est montrée impliquée et compétente, plus l’expérience acquise sera importante, et le gain de niveau possible. Cette progression rend la créature plus forte encore, avec notamment une barre de vie un peu plus longue.
Destination Eldrador
L’aventure se dessine sous la forme d’une carte que le joueur parcourt directement dans la peau du démon de lave (même s’il ne part plus au combat). Les ennemis y sont visibles, ainsi que les pièces d’or. Après avoir fait la connaissance de Ganador, il devient possible de collecter les pièces d’or qui jonchent le sol, pour compléter quelques lignes de compétences supplémentaires : une meilleure attaque, une barre de vie plus importante, un allié supplémentaire sur le champs de bataille… Petit détail non dénué d’importance : il est possible de repositionner les pièces autant de fois que désiré. Ainsi, lors d’un combat de longue haleine, l’augmentation des points de vie pourrait bien être la priorité, tandis que certaines batailles requièrent la présence d’un peu plus de combattants sur le front. Les choix ne sont donc pas définitifs et permettent une plus grande flexibilité des actions au fil de la progression du joueur et des difficultés auxquelles il se retrouve confronté.
La carte met en lumière les différents mondes d’Eldrador, avec des environnements en lien avec ces derniers. Le monde de la Glace est surchargé de neige et de verglas, avec une sensation de fraîcheur véritable… à l’opposée du monde de la Lave où chaque morceau de roche semble être en fusion sous l’effet de la chaleur insoutenable. Les créatures qui habitent ces lieux sont en adéquation, avec des ennemis capables de vous geler d’une simple attaque, quand d’autres vous grillent sans ménagement. Petit tips, si l’une de vos créatures se trouve grièvement blessée, il est vivement recommandé de la laisser au repos au prochain combat, sous peine de la voir débuter avec une vie réduite. Rassurez-vous, au fil de vos découvertes, de nouvelles créatures vont peu à peu rejoindre vos rangs !
Halte là créature !
Eldrador Creatures Shadowfall est régi par une réalisation correcte. Les graphismes y sont assez jolis, avec des créatures bien dessinées et plutôt riches en détails. Quelques imperfections restent néanmoins à souligner, avec un aspect cubique persistant et quelques collisions assez laides avec le sol. Comme énoncé au début de ce test, l’ensemble nous rappelle sans mal ce qu’il était possible de trouver quelques années en arrière sur console. Le plateau de jeu, avec l’amoncellement de tuiles et des environnements parfois très chargés (plusieurs éléments de décor et de nombreuses créatures ennemies), se montre régulièrement très brouillon, avec une visibilité réduite. Parfois, nous avons cherché nos alliés dans tout ce fatras ! Néanmoins, un jeu de couleurs est mis en avant afin de faciliter la reconnaissance des différentes créatures présentes: les rouges sont les ennemies tandis que les vertes sont les alliées. De même, les attaques sont indiquées avec leurs répercussions directes sur les tuiles environnantes : très pratique, surtout au démarrage de la partie.
Côté ambiance sonore, Eldrador Creatures Shadowfall plonge le joueur dans son univers, avec des musiques rock particulièrement présentes et des créatures parfois volubiles. Petit détail : si la traduction française est disponible, elle est limitée aux textes, globalement sans erreurs (il manque néanmoins un « r » dans l’énoncé « sensibilité du contrôleur » dans le menu… un détail). Pour les différentes voix, seuls l’anglais et l’allemand sont disponibles. Les voix peuvent être désactivées dans le menu général. Néanmoins, avec une intonation impliquée, elles participent à l’immersion, y compris pour les anglophobes.
Eldrador Creatures Shadowfall ne dispose pas de mode deux joueurs : un véritable bémol puisque ce type de jeu stratégique se prête tout particulièrement aux duels…
Enfin, les temps de chargement sont nombreux et un peu longs. Certains combats ne se résument au final qu’à un court dialogue, ne laissant finalement place qu’à l’attente des chargements.
Eldrador Creatures Shadowfall est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 40 euros environ.
Le saviez-vous ?
Schleich nous vient tout droit d’Allemagne. Fondé en 1935 par Friedrich Schleich, les petites figurines sont alors fabriquées en bois, avec un maintien au fil de fer, peu à peu habillées par des vêtements en velours quelques années plus tard. Ce n’est qu’à partir des années 1950 que l’entreprise se lance dans la fabrication des figurines des animaux du monde. L’essor de la marque n’est aujourd’hui plus à démontrer : vous aimez un animal ? Il est probable que la figurine Schleich à son effigie existe (bon, nous avons cherché « chat marsupial », nous n’avons pas trouvé… mais sans doute sommes-nous un peu trop exotiques côté animaux !)
Conclusion
Eldrador Creatures Shadowfall est un jeu de stratégie globalement bien réalisé, à destination des joueurs novices ou expérimentés, grâce à de nombreux niveaux de difficulté. Le titre repose sur la confrontation de multiples créatures qui se font face en fonction de leurs compétences en adéquation avec le monde d'où elles sont issues : le feu, la glace, la pierre, la jungle, mais aussi les sinistres ténèbres. Les combats sont rythmés (bien qu'un peu longuets), jusqu'à parfois devenir brouillons tant les tuiles de jeu sont occupées, tandis que les phases de mobilité sur une carte permettent de prévoir les combats, et dès lors, de bien s'y préparer. Pour cela, quelques compétences supplémentaires peuvent être modulées tout au long de la partie (attaque, points de vie...). Chaque joueur est ainsi libre de mener son aventure comme il l'entend, avec ses difficultés et ses compétences.
LES PLUS
- Accessible au plus grand nombre grâce à ses multiples niveaux de difficulté, ainsi que son tutoriel plutôt fourni...
- Une réalisation générale correcte, avec des environnements distincts et des créatures associées...
- Traduction française disponible pour les textes
- Les créatures se montrent parfois un peu volubiles, avec une certaine personnalité. Il ne s'agit pas uniquement de frapper son voisin (mais presque)
LES MOINS
- … bien qu'il persiste quelques lacunes : tous les rouages ne sont pas expliqués et certaines mécaniques pourraient rester un peu vagues pour les novices du genre.
- … mais des lacunes graphiques persistantes
- Des temps de chargement un peu longs
- Un tableau de jeu rapidement brouillon avec l'arrivée de nombreux ennemis sur le champ de bataille, dans un décor parfois chargé
- Voix anglaises ou allemandes