Quand on parle de Rune Factory, il est peu dire que ce spin-off d’Harvest Moon a réussi à se créer une place avec sa propre série dans le paysage vidéoludique, mais le dernier opus, Rune Factory 5, a fortement déçu une grosse partie du public et c’est donc logiquement qu’on attendait de pied ferme ce nouvel opus, avec le fol espoir d’aller vers le mieux.
Dès les prémices de son annonce, on a découvert ce nouveau Rune Factory avec une esthétique qui tranche avec les habitudes de la série. Dans un univers où tradition et modernité se côtoient pour offrir une expérience unique, Rune Factory: Guardians of Azuma se présente comme un nouveau chapitre audacieux dans l’univers de Rune Factory. On a eu l’occasion de découvrir en avant-première ce titre sur PC et Nintendo Switch, et voici nos impressions sur cette aventure mêlant action-RPG, simulation de vie et gestion communautaire, le tout dans un décor inspiré par le Japon féodal.
Petit retour sur la série
Le premier opus, Rune Factory: A Fantasy Harvest Moon, est sorti en 2006. Développé initialement par Neverland et publié par Marvelous Interactive, il a rapidement su séduire un public. La série se distingue par son univers fantastique où la magie, les monstres et l’agriculture cohabitent. Outre la gestion de la ferme et les combats, le jeu intègre des aspects de vie sociale où l’on peut interagir avec les habitants, participer à des festivals et même construire ou restaurer des villages entiers.
La force de Rune Factory réside dans son gameplay hybride qui mêle habilement deux types d’expériences. D’un côté, le jeu propose une simulation de vie où les joueurs doivent cultiver des cultures, élever des animaux et gérer leur ferme. Au-delà de l’aspect agricole, ils sont également amenés à interagir avec les villageois, à forger des liens d’amitié et même à vivre des romances, renforçant ainsi le côté « vie quotidienne » du jeu. D’un autre côté, l’univers regorge de donjons à explorer, de monstres à combattre et de quêtes épiques à accomplir. Le joueur peut ainsi développer son personnage grâce à divers arbres de compétences, affiner ses stratégies de combat et progresser dans une histoire riche en rebondissements.
Un univers à la fois nostalgique et innovant
L’histoire de Guardians of Azuma débute dans un contexte apocalyptique : la Chute Céleste a fracassé les terres d’Azuma, envoyant des fragments de terrain dans les cieux et plongeant les océans dans le chaos. Avec l’effondrement du pouvoir des runes et la disparition rapide des dieux de la nature, montagnes et champs se délitent, laissant la population sans espoir. Vous incarnez l’un des rares élus, celui qui a entendu, dans un rêve troublant de duels de dragons, l’appel d’une voix mystérieuse : « Accepte le pouvoir d’un Danseur Tellurique. Utilise ce pouvoir pour sauver la Terre. »
Ce contexte de désolation, loin d’être morne, est présenté avec une sensibilité toute particulière. Même si le jeu ne brille pas par des graphismes impressionnants, il se distingue par une esthétique unique qui puise dans le riche patrimoine visuel du Japon féodal. Les environnements, bien que techniquement modestes, respirent une atmosphère authentique et soignée, où chaque détail – des festivals aux ruelles de villages traditionnels – est travaillé avec une précision qui rappelle les gravures japonaises anciennes.
Un gameplay profond et personnalisable
Le cœur du gameplay de Guardians of Azuma réside dans son expérience hybride qui combine des éléments d’action-RPG et de simulation de vie. La mécanique de combat, tout en restant fidèle aux classiques de la série, a été repensée pour offrir une expérience plus fluide et stratégique. Parmi les nouveautés notables, le jeu propose désormais plusieurs arbres de compétences par personnage. Cette approche permet de personnaliser et d’optimiser chaque combattant selon votre style : que vous préfériez maximiser la puissance offensive, renforcer votre défense ou développer des compétences utilitaires, les options sont multiples et offrent une grande profondeur tactique.
Un aspect particulièrement plaisant est le gameplay à l’arc. Simple et intuitif, il ajoute une dimension supplémentaire aux affrontements, permettant de varier les attaques et de surprendre vos ennemis. Les combats de boss, par exemple, intègrent un système où une jauge d’étourdissement se remplit à mesure que vous exploitez les faiblesses adverses – un clin d’œil aux mécaniques de jeu offensives que l’on retrouve dans certains titres récents, tout en restant fidèle à l’esprit de Rune Factory.
Une simulation de vie riche et engagée
Au-delà des combats, le jeu propose une gestion poussée du village et de l’agriculture. Vous ne gérerez pas simplement un champ, mais vous reconstruirez des villages entiers. Chaque décision compte, que ce soit dans la construction de bâtiments, la gestion des ressources ou la création de liens avec les habitants. Ces derniers, aux personnalités attachantes et aux histoires riches, interagiront avec vous dans des scénarios entièrement doublés, ce qui renforce l’immersion et l’authenticité de l’expérience.
Les villages, inspirés par la culture traditionnelle japonaise, sont animés par de nouveaux festivals et événements, ainsi que par des candidats de romance aux charmes discrets. La traduction française est impeccable, permettant aux joueurs francophones de se plonger dans cette aventure sans aucune barrière linguistique.
Des améliorations techniques et un monde évolutif
Rune Factory: Guardians of Azuma se distingue également par la possibilité d’explorer un monde semi-ouvert qui s’étend sur plusieurs régions d’Azuma. En plus de missions principales, de nombreuses quêtes secondaires et secrets attendent d’être découverts. Le système de progression vous conduit à travers des mondes saisonniers, où chaque environnement propose des défis uniques et des ressources spécifiques. Vous devrez également utiliser des trésors sacrés pour affronter le Fléau, la force maléfique qui ronge le pays, et restaurer la gloire des anciens dieux.
Les améliorations graphiques, bien que discrètes, sont bien pensées : le jeu offre deux modes de présentation – un mode remastérisé pour profiter d’effets visuels modernisés et un mode classique, qui restitue l’ambiance des premières versions sur PlayStation. Cette dualité permet à chaque joueur de choisir l’expérience qui lui convient, sans compromettre l’essence nostalgique du titre.
Conclusion
Rune Factory: Guardians of Azuma se présente à nous comme une nouvelle aventure qui va nous faire voyager dans une expérience à la fois nostalgique et résolument moderne. Si le jeu ne se distingue pas par des graphismes spectaculaires, son esthétique unique et son traitement parfait du thème du Japon féodal apportent une véritable valeur ajoutée. Entre un gameplay de combat enrichi par des arbres de compétences variés, une gestion de village approfondie et une histoire captivante qui vous entraîne sur une épopée de 1 000 ans, le jeu promet d’offrir aux fans de la série et aux nouveaux venus une expérience riche en émotions et en découvertes.
L’aventure de ce nouveau monde attend ceux qui oseront embrasser leur destin d’Danseur Tellurique et restaurer la splendeur d’Azuma. Préparez-vous à vivre un voyage épique et à redonner espoir à un royaume déchu, où chaque décision façonne l’avenir de toute une civilisation.