Ah les roguelites à thème, on en a eu sur Nintendo Switch avec les années, mais les pirates n’ont pas été vraiment représentés dans ce domaine, c’est alors le moment pour Rogue Waters de partir à l’abordage de ce genre ! Ice Code Game, petit studio indépendant polonais, a sorti leurs gouvernails et est parti sur les mers pour nous produire un roguelite intéressant, mais teinté de petits soucis. Alors préparez votre plus beau sabre, souquez les artimuses c’est parti pour Rogue Waters !
Une histoire de pirate
Contrairement à beaucoup de roguelites, Rogue Waters nous propose une histoire. Vous êtes le Capitaine Cutter, au début à la solde de Backbone. Ce dernier, après que Cutter fut touché par une malédiction, a essayé de le tuer, ce qui fera disparaitre de la circulation Cutter pendant 14 longues années. À son retour il comprend qu’il ne peut plus mourir (parfait pour justifier le côté roguelite), mais surtout il a un œil qui luit un peu étrangement et qui lui parle … Mais, après toutes ces années, nous allons chercher à nous venger de Backbone qui continue de sévir sur les mers !
C’est donc intéressant que Rogue Waters ait une histoire, le côté roguelite nous permet soit de partir en mode histoire, soit de faire des missions annexes pour améliorer notre équipage et notre navire. Malgré le fait que le petit studio ait fait l’effort de tout traduire en français, même de doubler entièrement le jeu en anglais, l’histoire ne prend jamais. Les textes et dialogues sont bien écrits, ils sont même plutôt longs et étoffés, mais l’histoire est tellement basique et prévisible qu’on peine à s’y intéresser. Mais heureusement il y a le gameplay qui prend le dessus !
Slay the Waters of the Tactics
Rogue Waters n’invente pas énormément de choses, mais regorge quand même de très bonnes idées. Difficile de choisir par où commencer. Mais nous allons donc partir depuis le début d’une mission, quand on lance une mission nous avons plusieurs choix, déjà la difficulté du jeu: modifiable à tout moment, elle vous permet d’augmenter la difficulté et donc de vous donner un pourcentage d’expérience et de ressources en plus à la fin d’une mission. Ensuite vous avez le choix entre 3 missions à chaque fois, chaque mission va avoir une difficulté et une durée définies, dans les 3 il y en aura une qui fera avancer l’histoire.
Une fois la mission choisie, nous allons comme dans Slay The Spire choisir notre route, plusieurs branches sont disponibles, vous allez donc pouvoir vous diriger vers un élite, un ennemi, des magasins, des évènements, etc. Si vous choisissez un combat, un affrontement va alors se déclencher, ce dernier se déroule en deux temps : la bataille navale, puis l’abordage.
La bataille navale est une bonne idée, vous et l’adversaire avez bien évidemment des canons d’équipés sur votre navire, ces canons ont un coût et une portée, vous allez donc soit détruire les autres canons, soit attaquer les objets qui donnent des bonus ou finalement commencer à décimer l’équipage de l’adversaire. Au départ nous n’avons que 2 canons, on ne peut tirer que 2 fois par tour, il y a maximum 3 tours, par la suite nous débloquons de meilleurs canons, on augmente le nombre de fois que l’on peut tirer, etc.
Ensuite place à la phase de combat, c’est un tactical RPG qui se déroule en case, vous allez pouvoir faire venir 4 personnages pour le combat, si l’un meurt un autre pourra venir le remplacer jusqu’à ce que vous n’en ayez plus en stock. Vous allez donc en général déployer Cutter, mais aussi des membres d’équipage puissants qui gagnent en expérience au fur et à mesure des missions, si vous n’avez pas assez d’équipage vous aurez alors des matelots à votre disposition, un peu faibles et sans particularités, ils ont quand même leurs utilité. Les combats sont donc de prime abord plutôt classiques, on se déplace, on attaque, on à la possibilité de revenir en arrière sur une action si on a un souci (et même de retourner en arrière de plusieurs actions jusqu’au début du tour). Mais la stratégie est plutôt de mise, quand vous attaquez un ennemi, vous allez comme en escrime avancer vers l’adversaire, qui va prendre un coup puis reculer et vous allez le suivre. Donc tout le monde se déplace d’une case, si jamais il y a un autre adversaire juste derrière alors il prendre un dégât et votre adversaire un dégât supplémentaire, ça fonctionne aussi sur les poteaux et autres éléments du bateau. Mais attention, si c’est l’une de vos unités, alors c’est elle qui prendra un point de dégât. Et bien sûr les ennemis et vos personnages auront des spécificités au fur et à mesure que le jeu avance, des ennemis qui se boostent entre eux, qui jettent des bombes, des membres d’équipage qui attaque nt sans bouger après l’attaque ou encore d’autres qui contre-attaquent si un adversaire est repoussé vers eux, etc.
Venir à bout d’une mission servira à obtenir deux monnaies: des cristaux et des plans. Ainsi que de l’XP pour votre équipage. Les cristaux comme les plans serviront à améliorer vos capacités permanentes et votre bateau. Vous allez pouvoir tirer plus au canon, partir avec des canons différents, plus de reliques, plus de membres d’équipage, etc. Ce qui facilitera forcément les prochaines parties. Les cristaux serviront aussi à recruter les membres de votre équipage. Car si vous ne faites pas attention à la santé de votre équipage ils peuvent mourir définitivement, mais il suffit de les laisser au port avant de partir en mission pour leur faire récupérer de la vie. Le jeu est globalement généreux en cristaux, tellement qu’on améliore un peu trop rapidement notre bateau, on n’a pas tellement cette impression de devoir tout faire en boucle pour avancer, c’est à la fois sympa, mais aussi un peu trop simple.
C’est long ces chargements
Honnêtement, le jeu aurait pu être sympathique, si chaque action n’impliquait pas un temps de chargement et si ces temps de chargement ne duraient pas trois plombes sur Switch. Comment casser tout le dynamisme d’un roguelite, entre chaque phase d’action il y a un temps de chargement plutôt long qui casse totalement le rythme, on arrive même à un point auquel on hésite à se relancer une partie tellement on sait qu’on va subir ces chargements.
Le tout saupoudré d’un character design et même globalement d’un design follement génériques; de bruitages qui ne font pas mouche, de musiques presque inexistantes, et surtout de graphismes plutôt moches sur Switch, surtout quand le jeu a le malheur de zoomer un peu trop.
Cependant tout n’est pas sombre, on appréciera énormément le doublage anglais, la traduction complète et de qualité en français. Et surtout des accessibilités plutôt agréables, comme par exemple la possibilité d’augmenter la taille du texte, au départ nous partions pour nous plaindre là-dessus, car c’était minuscule par défaut, mais agréablement surpris par la possibilité d’augmenter cette taille.
Rogue Waters est disponible sur l’eShop au prix de trente euros.
Conclusion
Le boulet de canon est tiré, le navire est raté, le boulet tombe à l’eau. Nous aurions adoré aimer Rogue Waters, le jeu prend un peu à tout le genre tout en rajoutant des combats de qualités. Cependant les temps de chargement ont fini par nous faire tomber de la planche pour se faire manger par les requins. Ajoutez par-dessus des graphismes un peu trop génériques et baveux sur Switch, ça a fini par nous achever. Cependant il y a un très bon système de jeu, les combats sont intéressants et les mécaniques sont sympas. C’est donc un sentiment mitigé qui reste après avoir passé des heures sur Rogue Waters.
LES PLUS
- L’univers des pirates
- Traduit en français et doublé en anglais
- Les mécaniques de combat
- La qualité d’écriture
LES MOINS
- Visuellement flou et baveux
- Temps de chargement beaucoup trop nombreux et trop longs
- Une écriture de qualité, mais qui ne prend pas
- L’ambiance sonore et les musiques insipides