Sunlight Scream plonge les joueurs dans une aventure narrative inspirée des films d’horreur cultes des années 1990. Développé par Faithy Games (un studio indépendant dirigé par un créateur solo russe), ce visual novel mêle enquête policière, romance et morts mystérieuses. Vous incarnez Max, un lycéen qui retourne à Sunlight City après le décès de sa mère, pour se retrouver plongé dans une série de meurtres. Entre tensions amoureuses et course contre la montre pour démasquer un tueur, le jeu promet frissons et rebondissements… mais tient-il ses promesses ?
Attention, ce visual novel est uniquement en anglais, il nécessite une très bonne maitrise de la langue pour être apprécié.
Un scénario prévisible, des personnages stéréotypés
Faithy Games, studio unipersonnel, signe ici un projet mêlant dating sim et thriller. Bien que les ressources soient limitées, le jeu se distingue par son art manga et ses multiples fins.
Max doit survivre en échappant à un tueur qui menace ses proches et ses camarades. Son enquête le pousse à identifier le meurtrier parmi plusieurs suspects tout en développant des relations avec trois personnages, deux filles et un garçon, ce qui influence le déroulement de l’histoire. Chaque décision prise repose sur un indicateur de batterie : plus il est chargé, plus les choix auront des conséquences lourdes, pouvant même s’avérer fatals.
L’intrigue suit les codes des slashers : quiproquos, morts violentes et révélations théâtrales. Malgré une prémisse engageante (deuil, retour dans une ville hantée par le passé), le scénario peine à surprendre. Le tueur, devinable dès les premières heures, agit pour des motifs ridicules (« Tu m’as poussé dans une file d’attente ! »). Les personnages restent superficiels : la timide Samantha, la « queen bee » Erica, ou le bad boy stéréotypé. Certains dialogues versent dans l’homophobie casual (« T’es gay ou quoi ? »), un choix daté et maladroit.
Des choix… peu impactants
Le système de batterie, bien que prometteur, peine à tenir ses promesses. Il indique l’importance des choix, mais seuls ceux avec une charge maximale ont un véritable impact sur la survie des personnages et les différentes fins. Les autres décisions se limitent à modifier quelques détails ou à influencer les relations amoureuses. Trois routes romantiques sont disponibles – deux avec des filles, une avec un garçon – et incluent des scènes aux textes explicites, mais sans images. Cependant, ces relations restent superficielles, s’appuyant sur des archétypes classiques comme la tsundere ou le geek. Quant à l’enquête, elle suit un déroulement linéaire sans véritables fausses pistes, les indices s’accumulant sans nécessiter de réelle déduction de la part du joueur.
L’interface désuète, comme le reste
Sur Switch, la navigation est intuitive (joystick pour les choix, boutons A/B). Cependant, l’interface rappelle les premiers jeux PC : menus basiques, polices peu lises en mode portable. Aucun bug notable, mais le design manque de modernité.
La bande-son se révèle peu mémorable, avec des musiques génériques issues de banques de sons libres de droits. Certaines pistes sont mal ajustées à l’ambiance, créant un décalage notable, comme des mélodies enjouées lors de scènes tragiques. Les bruitages, bien que corrects, offrent une immersion limitée en l’absence de doublage.
L’histoire principale se termine en cinq à sept heures, avec trois fins majeures – bonne, neutre et mauvaise – ainsi que des variantes romantiques. Toutefois, les différences entre ces issues restent minimes, et la traduction maladroite, truffée d’erreurs, peut décourager de multiples parties. Le prix de 7€ reste abordable et justifie en partie certaines lacunes.
Visuellement, le jeu oscille entre des points forts et des faiblesses. Les personnages affichent un style manga expressif, avec des sprites variés et des illustrations particulièrement travaillées dans les scènes romantiques. Les décors, au nombre de 80, représentent divers lieux comme un lycée, une maison hantée ou une forêt, mais certains paraissent rudimentaires comparés aux sprites. L’interface utilisateur, elle, reste basique, avec des polices peu adaptées à la console.
Techniquement, le jeu tourne sans ralentissement, même lors des transitions. En revanche, la traduction française, truffée de fautes et de formulations étranges, nuit à l’immersion. Aucun crash majeur n’a été signalé.
Conclusion
Sunlight Scream séduira les joueurs en quête d’un slasher interactif low cost, malgré ses défauts. Son prix bas, ses multiples fins et son esthétique manga en font un divertissement honnête… mais guère plus. Les joueurs exigeants regretteront le manque de profondeur narrative, les traductions anglaises hasardeuses et les clichés éculés.
LES PLUS
- Prix abordable pour un visual novel
- Artwork coloré et expressif
- Mécanique de batterie innovante (en théorie)
LES MOINS
- Scénario prévisible et personnages clichés
- Traduction française approximative
- Musique et ambiance sonore peu immersives
- Choix romantiques et dialogues datés