Une polémique enfle autour de Limited Run Games après la sortie de leur portage du jeu culte Tomba! sur consoles modernes, notamment la Nintendo Switch. Plusieurs développeurs et membres de la communauté open source affirment que l’éditeur aurait enfreint la licence GPL (General Public License) en utilisant un émulateur sous cette licence sans respecter ses obligations.
Au cœur de cette controverse se trouve l’émulateur PCSX, un logiciel open source sous licence GPLv2, utilisé pour faire fonctionner les anciens jeux PlayStation sur des plateformes modernes. Selon les termes de cette licence, toute distribution utilisant un code GPL doit obligatoirement inclure ou fournir un accès au code source, aux scripts de compilation, à la licence elle-même, ainsi qu’à toute information permettant aux utilisateurs de modifier ou de reconstruire le logiciel. Or, dans le cas de Tomba!, il semble que ni le code source ni les mentions légales nécessaires n’aient été rendus disponibles.
La situation se complique davantage du fait que le jeu tourne sur la Nintendo Switch, une console dont le kit de développement logiciel (SDK) est propriétaire et uniquement accessible sous accord de non-divulgation. Cela va à l’encontre des exigences de la GPL, qui stipule que les utilisateurs doivent être en mesure d’exécuter librement le logiciel sur le matériel concerné, ce qui est pratiquement impossible sans jailbreaker la console. Certains évoquent même des précédents, comme le cas de ScummVM sur la Wii, où Nintendo interdisait formellement l’utilisation de son SDK avec du code sous licence GPL.
Des voix s’élèvent pour nuancer les faits. Certains développeurs rappellent que des logiciels GPL existent aussi sur des plateformes propriétaires comme Windows, et que les bibliothèques système de ces environnements sont souvent exemptées par la licence. Cependant, d’autres précisent que les SDK de consoles, contrairement à ceux des systèmes d’exploitation généraux, ne sont pas librement accessibles, et que cette situation rend la conformité à la GPL pratiquement impossible.
Il est également souligné que même si l’émulateur est séparé du jeu, les obligations de la licence s’appliquent toujours à lui en tant que logiciel GPL. Distribuer un émulateur GPL avec un jeu propriétaire ne constitue pas en soi une violation, à condition de respecter toutes les obligations associées à l’émulateur lui-même.
Pour l’instant, Limited Run Games n’a pas commenté publiquement la situation. Toutefois, la communauté open source suit cette affaire de près, certains appelant à une réponse officielle, voire à une correction du tir de la part de l’éditeur. Si la violation est avérée et non corrigée, elle pourrait ternir la réputation de la société, connue pour ses rééditions physiques de jeux cultes, et raviver le débat sur la compatibilité entre logiciels libres et plateformes fermées comme les consoles modernes.
« Limited Run Games accusé de violer la licence GPL avec le portage de Tomba! » Vous vous vouliez dire *voler* plutôt.