Après les succès de Vampire Survivors et Brotato, un bon nombre de développeurs indépendants se sont lancés dans cet astucieux mélange de twin-stick shooter et de roguelike (comme ici, là, là, ou encore ici pour n’en citer qu’une infime partie), avec un succès souvent… mitigé. Dagger Froggy, développé par le Brésilien Solluco, tente de surfer sur cet effet de mode. Que nous donne ce jeu, sorti à trois euros sur Steam, mais à cinq euros sur notre eShop depuis le 2 avril 2025 ?
Une copie de Brotato sans saveur
Dagger Froggy est un mélange de twin-stick shooter et de roguelike qui ressemble plus à Brotato qu’à Vampire Survivors. Dans ce jeu, nous incarnons une grenouille qui doit survivre aux nombreuses vagues ennemies pendant dix ou quinze minutes (en fonction de ce que nous avons choisi).
Nous utilisons le joystick gauche pour nous diriger et le joystick droit pour lancer des dagues sur les ennemis. Les dagues tuent instantanément la quasi-totalité des monstres.
À chaque vague terminée, nous avons le choix entre quatre capacités différentes qui nous permettront par exemple d’augmenter notre nombre de dagues, de lancer une bombe paralysante ou encore de créer le fantôme d’un monstre qui tuera ses anciens collègues.
Nous pouvons améliorer nos compétences à un certain moment du jeu où nous débloquerons des « supers pouvoirs ». Nous aurons par exemple la possibilité d’avoir jusqu’à quinze dagues en augmentant notre nombre de dagues au maximum.
Il y a cinq – six monstres aux patterns reconnaissables, et qui ne varient pas d’une partie à l’autre. Il y a ceux qui viennent vers nous pour nous attaquer, ceux qui nous tirent dessus et ceux qui tirent de façon en croix dès que nous nous approchons d’eux.
Il y a plusieurs cartes… mais qui ne changent pas grand-chose, ni au gameplay ni à l’expérience. Chaque carte possède les mêmes monstres (avec des variantes esthétiques) qui apparaissent plus ou moins rapidement en fonction du niveau.
Parfois, quand nous tuons un monstre, nous gagnons des pièces de monnaie. Ces pièces de monnaie, qui peuvent aussi être obtenues en survivant jusqu’à la fin du temps imparti, nous permettent d’acheter des améliorations permanentes pour notre personnage. Les améliorations disponibles dans le magasin sont exactement les mêmes compétences que les temporaires obtenues pendant chaque partie.
Nous pouvons aussi débloquer des personnages en atteignant le niveau 6 d’une compétence pendant une partie. Les nouveaux personnages ont des compétences de départ un peu améliorées par rapport à l’original.
Quelques parties avant de désinstaller le jeu par lassitude
Dagger Froggy reprend une recette connue, efficace et addictive et la transforme en jeu paresseux, au contenu peu fourni et au potentiel limité. L’expérience peut être agréable, notamment pour ceux qui n’ont jamais joué à Brotato…
Cependant, ceux qui ont déjà goûté au jeu « originel » risqueront, comme nous, d’être blasés par cette énième copie sans saveur qui n’apporte rien de nouveau. Nous sommes typiquement dans le type de jeu qui profite de la mode sans chercher à créer une expérience plaisante pour le joueur.
La répétitivité, le manque de difficulté (le jeu, même sans bonus, est très facilement gagnable), l’absence de contenu sont autant d’arguments à l’encontre d’un jeu qui, avec un peu plus de travail, aurait pu être intéressant.
Dagger Froggy reste sympathique manette en main mais il fait partie des jeux qui nous amusent une partie voire deux, le temps de débloquer quelques skins, avant d’être désinstallé par manque de renouvellement et de contenu.
À trois euros sur PC, le jeu n’est pas très cher et correspond à ce qu’il propose : une copie moins réussie et moins fournie que Brotato, donc logiquement moins chère. Sur Nintendo Switch, le jeu est à cinq euros : Soit le même prix que Brotato… Encore un éditeur qui veut profiter du consommateur sur Nintendo Switch…
Les graphismes sont sympathiques, avec un pixel art soigné et divers skins de grenouilles plutôt classes à débloquer. Cependant, comme pour le reste du jeu, il n’y a pas d’originalité ; nous avons l’impression d’avoir vu ce genre de graphismes une bonne vingtaine de fois ailleurs. Le manque de variété dans les décors et les monstres finit aussi par nous lasser.
La bande-son ne reste clairement pas en tête : la preuve, nous avons dû retourner sur le jeu pour nous rafraîchir la mémoire ! Il n’y a qu’une seule musique, qui se répète en boucle. Dans ce genre de jeu où nous devons survivre pendant plusieurs longues minutes, il vaut mieux oublier la musique pour ne pas perdre sa concentration (et ne pas s’énerver à cause de la répétitivité).
Nous vous joignons une vidéo de trente minutes réalisée par nos soins, qui vous montre trois parties sur Dagger Froggy sur trois des quatre cartes disponibles.
Conclusion
Dagger Froggy est une pâle copie de Brotato. Même s’il réussit à être sympathique pendant les premières parties, le jeu manque cruellement de contenu, d’ambition et de personnalité pour nous convaincre de continuer l’expérience… Par ailleurs, le jeu est presque deux fois plus cher sur Nintendo Switch (5€) que sur PC (3€).
LES PLUS
- Addictif, au début
- Une copie de Brotato avec certaines qualités de Brotato
- Des grenouilles
LES MOINS
- Un jeu sans contenu
- Beaucoup de personnages mais qui ne changent pas grand-chose
- Les mêmes monstres qui se répètent sous un skin différent
- Les mêmes cartes qui se répètent avec une couleur de différence
- Une seule musique
- Aucune originalité
- Un jeu qui finit par lasser au bout de quelques parties