Les Sylvanian, ces jolies figurines de lapins pour enfants créées par les Japonais d’Epoch ont gagné une telle popularité au fil des années… Que certains s’amusent à détourner ces images d’Épinal ! Rusty Rabbit est un jeu développé par les expérimentés japonais de Nitro Plus et édité par NetEase (Marvel Rivals, notamment). Est-ce que cet action-platformer, qui sort le 17 avril 2025 sur l’eShop à vingt euros, est l’un des derniers must-have de notre Nintendo Switch ?
Un action-platformer avec un lapin misanthrope
Dans un monde où les lapins vivent seuls sur la planète, nous incarnons Stamp. Stamp, c’est un lapin solitaire et misanthrope, un ferrailleur qui passe son temps dans les profondeurs pour récupérer deux-trois bricoles qui subviendront à ses besoins.
Alors qu’il mène une vie recluse, loin de sa famille et de sa fille, une bande de jeunes ferrailleurs débarque sur ses terres. Menée par un énigmatique personnage, cette dernière cherche à fouiller dans la même zone que Stamp… Mais ces apprentis ferrailleurs se révèlent très rapidement être inefficaces, et surtout incapables de fouiller dans les profondeurs. Que sont-ils réellement venus faire par ici ?
Dans le même temps, lors de ces explorations souterraines, Stamp découvre des sortes de bornes de messages qui contiennent des mots… de sa fille ! Notre misanthrope va alors fouiller de plus en plus loin dans l’espoir fou de retrouver son enfant.
Rusty Rabbit est un jeu d’aventure action-platformer avec une mini-part de RPG. Nous jouons Stamp qui, accompagné de Limaille, sa chère et tendre machine, va fouiller le Mont Fuligineux en recherche de ferrailles.
Le gameplay est simple à prendre en main et après un (très long) tutoriel, nous comprenons parfaitement comment maîtriser les mécaniques du jeu. Pour la faire courte, nous explorons chaque niveau en franchissant des obstacles (ennemis, plateformes) jusqu’à un boss qui nous débloquera une nouvelle zone.
Nous nous déplaçons avec Limaille qui, au début de l’aventure, est un peu rouillée : elle peut se déplacer (de droite à gauche, plus un saut qui lui permet de grimper la majorité des murs) et elle possède une arme, une perceuse… mais ce n’est clairement pas suffisant pour survivre dans les profondeurs.
Heureusement, nous allons pouvoir améliorer notre machine de plusieurs façons. En avançant dans le jeu, nous obtiendrons presque automatiquement de nouvelles armes qui auront toute leur utilité. Le fusil est par très pratique pour les monstres, l’épée est optimale pour découper les fils électriques qui bloquent le passage. Sans oublier la perceuse, notre arme de départ qui récupère la ferraille… mais qui peut aussi faire mal aux ennemis.
Un gameplay complet et bien pensé
Limaille va aussi gagner de l’expérience à chaque fois que nous tuons un monstre ou que nous « ferraillons ». Cette expérience nous permet de gagner un certain nombre de points de compétence pour notre machine. Nous pouvons (pour ne citer que ça) augmenter sa vie, sa résistance, ou sa capacité de rechargement.
Au fil de notre progression, nous trouverons aussi cachés çà et là des composants (pour renforcer Limaille) et des plans pour des armes plus puissantes grâce aux matériaux récoltés lors de nos explorations.
Côté action, pendant que nous explorons les niveaux, nous allons croiser des monstres qui ne vont pas hésiter à nous attaquer. Nous allons devoir affronter des scarabées ferrailles qui nous chargent comme des taureaux, des libellules ferrailles qui piquent tels des oiseaux, ou encore des araignées qui nous tirent des toiles.
Chaque monstre a une résistance et une faiblesse à nos armes. Certains se prendront plus de dégâts avec des tirs de fusil alors que d’autres se prendront des dégâts massifs avec le marteau.
Les boss sont un peu des « extensions », des versions grandeur nature des monstres que nous rencontrons. Nous allons rencontrer une énorme araignée ou un énorme scarabée mais aussi des boss plus originaux (qui ne ressemblent à aucun monstre) comme un caméléon de ferraille. Ces derniers ont des patterns facilement identifiables composés de deux-trois attaques différentes.
Côté platformer, Rusty Rabbit propose un éventail de difficultés assez classiques mais efficaces. Nous allons sauter de plateformes en plateformes tout en évitant des piques, nous allons devoir sauter au-dessus de bassins d’eau (car l’eau abîme Limaille), ou réussir des sauts alambiqués à l’aide de notre turbo, notre grappin ou d’autres compétences qui arrivent plus tardivement dans l’aventure.
Nous pouvons aussi trouver des passages secrets où seront cachés des nouvelles couleurs (cosmétiques uniquement) pour Stamp et Limaille, ainsi que des objets spéciaux à donner soit à l’Église ou au diner afin de gagner de l’argent et d’en connaître un peu plus sur l’univers du jeu.
Rusty Rabbit est un bon action-platformer. Il ne révolutionnera pas le genre, cependant il pourra permettre aux joueurs de passer des bons moments pendant une dizaine d’heures.
Le gameplay est sympathique et certains passages sont agréablement manette en main. Nous avons par exemple apprécié les petits moments de type arène où nous devions combattre les ennemis. Les moments où nous découvrons une nouvelle arme est (presque) toujours agréable.
Une progression (presque) tout le temps parfaite
La progression est là encore (presque) parfaitement distillée pour nous proposer en permanence de nouvelles difficultés, et donc pour renouveler l’expérience. La difficulté n’est d’ailleurs jamais trop relevée, ce qui permet même aux moins aguerris (comme nous) de se débrouiller.
Les joueurs les plus demandeurs en termes de difficulté pourront d’ailleurs aller dans un mode où les niveaux sont générés de façon procédurale et où les ennemis seront bien plus coriaces. Les complétionnistes pourront s’amuser à trouver toute la ferraille de chaque niveau.
Pour vingt euros, Rusty Rabbit offre une expérience à la durée de conséquente. En fonction de votre investissement sur le jeu, vous en aurez pour onze à presque vingt heures !
Le scénario, malgré de très grosses longueurs (nous en parlerons plus tard), est sympathique et truffé d’humour. Le côté parodie de film noir est très réussi, et Stamp revêt à merveille le costume du misanthrope, verre de whisky de noix en main et cigare carotte de l’autre.
Les nouveaux ferrailleurs qui débarquent en ville sont des bras cassés assez amusants à regarder, et certains running gags font sourire. La relation père-fille qui se déploie est assez touchante et nous avons aimé dénouer les fils de leur histoire durant notre progression. Le lore, même s’il est parfois trop évident et peu poussé, reste aussi sympathique à découvrir.
Un bon jeu qui manque quelques petits détails pour atteindre l’excellence
Cependant, Rusty Rabbit est aussi émaillé de défauts qui l’empêchent de passer le cap de « l’excellent » jeu. Si certains niveaux ont un level design soigné, d’autres, notamment vers les deux tiers de la fin, se répètent énormément et nous amènent à faire beaucoup d’allers-retours. La progression dans ces moments est un peu longue jusqu’à la découverte d’une capacité vraiment géniale mais qui arrive tardivement.
Les déplacements de notre Limaille peuvent frustrer : notre belle machine a une trajectoire de saut prédéfinie qui peut vraiment être casse-pied lors de quelques obstacles. Le marteau est par ailleurs une arme très peu maniable et agréable à jouer.
Le scénario, malgré quelques moments de grâce et des dialogues parfois bien sentis, est poussif. La plupart des cinématiques ne sont pas intéressantes, et nous avons été plus intéressés par les messages que Stamp recevait de sa fille que par toute cette bande de bras cassés. Certains moments nous ennuient même et à force de vouloir offrir du contenu aux joueurs (ce qui est louable !), les scénaristes se dispersent sur leur histoire.
Plus généralement, il y a énormément de dialogues… pour pas grand-chose. La majorité des quêtes annexes sentent le remplissage, avec des montagnes de dialogue que vous « skipperez » très certainement. C’est dommage, car il y avait vraiment un énorme potentiel autour de ces discussions bonus.
La mise en place de l’histoire et du gameplay est par ailleurs assez long pour pas grand-chose. Alors que certains joueurs pourront se sentir trop limités au début de partie, d’autres trouveront l’attente un peu longue avant le début des hostilités. Par ailleurs, comme le jeu n’est pas (trop) compliqué, nous conseillons à ceux qui cherchent la difficulté à tourner les talons.
Finalement, si la progression est en grande majorité logique, il y a aussi plusieurs moments où nous nous sommes totalement perdus, et ce, malgré la carte. Nous aurions bien voulu une option pour nous indiquer la suite de l’aventure (que ce soit par une réplique de Stamp, comme pour dire « je devrais aller par ici », ou une flèche).
Nous avons sincèrement passé plus de deux heures de jeu à chercher où nous devions aller en fouillant tous les recoins de la carte et en relisant tous les dialogues… Nous ne sommes pas cependant des experts du platformer, et des gens plus aguerris se débrouilleront certainement très bien.
Malgré l’humour, quelques grosses longueurs scénaristiques
Malgré ses défauts, Rusty Rabbit reste une expérience que nous vous recommandons. Le contenu est généreux et propose une expérience qui manque un peu d’originalité et de folie mais qui ne l’empêche pas d’être de qualité. Pour vingt euros, c’est une aventure qui pourra vous permettre de passer quelques soirées sympathiques devant notre Nintendo Switch.
La bande-son est de qualité. Si les musiques sont sympathiques sans pour autant être mémorables (ce qui n’est pas non plus un défaut dans un jeu où le gameplay est au centre), le doublage lui est de qualité. Que ce soit en audio japonais ou anglais, les fans reconnaîtront certainement les voix très caractéristiques de Takaya Kuroda / Yong Yea.
Les graphismes sont réussis avec ce côté « Sylvanian adulte » sans pour autant donner l’impression d’en faire trop. Nous avons adoré cette image de La Création d’Adam avec des lapins à la place des personnages originels… même si cette référence provient d’un épisode de South Park (épisode 11, saison 5) ! Malgré tout, nous avons apprécié les décors, l’univers et l’ambition de certaines cinématiques.
Notons tout de même un downgrade parfois violent sur notre Nintendo Switch qui pourrait rebuter une partie des joueurs.
C’est pour cela que nous vous invitons vraiment très fortement à regarder la vidéo de quarante minutes de gameplay placée ci-dessous. Enregistrée par nos soins (aucun commentaire, que du gameplay), elle vous permettra de vous rendre compte du portage sur notre console.
Conclusion
Pour son prix de vingt euros, Rusty Rabbit est une expérience intéressante et conséquente (au moins dix heures de jeu) que nous vous recommandons. Le jeu propose un action-platformer réussi avec un lapin misanthrope qui semble tout droit sorti d’un film noir ! L’aventure n’est pas exempte de défauts, avec un scénario parfois poussif et quelques niveaux moins réussis, mais il vaut pour autant le coup d’oeil. Attention : certains joueurs pourraient grincer des dents face au downgrade sur Nintendo Switch, n’hésitez pas à regarder notre vidéo juste au-dessus pour vous faire votre propre avis !
LES PLUS
- Un jeu au gameplay complet
- Un humour omniprésent
- Accessible même pour les moins doués
- L’excellent doublage (grâce à l’excellent casting)
- Une relation père-fille intéressante
- Quelques moments graphiques réussis
- Une durée de vie conséquente (au minimum onze / douze heures) pour vingt euros
- Stamp, misanthrope désabusé, est très drôle
LES MOINS
- Le downgrade graphique sur Nintendo Switch
- Des moments où nous ne savons plus où il faut aller
- Un scénario poussif avec beaucoup de dialogues inutiles à passer
- Limaille (notre machine) peut être capricieuse pour certains joueurs
- Un début un peu long
- Un passage où la progression et le level design sont moins variés