Spectrum est un jeu de plateforme et de réflexion créé par 3D Avenue et publié par Digerati. L’ouvrage du studio de développement de jeu-vidéo Vénézuélien est sorti ce 20 Aout 2018 sur la console hybride de Nintendo. Alors qu’il s’inspire graphiquement d’une multitude de formes géométriques aux couleurs variées, le jeu que nous allons voir ensemble semble s’ajouter à la catégorie de ceux proposant de parcourir un niveau le plus rapidement possible.
Tout est une histoire de jaune, de triangles, de bleu et d’hexagones
Vous incarnez Spectrum, qui n’a aucun rapport avec le Pokémon de la première génération dont il emprunte le nom, mais qui s’apparente plus à une boule spectrale possédant trois yeux. Et en manipulant ce petit être, vous allez devoir parcourir, entre cubes verts et polygones convexes bleutés, les différents niveaux qui vous sont proposés tout au long du jeu. Il existe quatre sections différentes selon le thème de couleur qu’elles arborent, mais aussi par la difficulté qui les distinguent. Il faudra les parcourir dans l’ordre pour débloquer alors les suivantes ! Ainsi, 10 stages sont à retrouver dans chaque section, et de la même façon, ils sont à retrouver dans un ordre de difficulté croissante.
Maintenant, intéressons-nous plutôt à ce qui nous attend lors d’un parcours… Vous avez l’objectif d’atteindre le portail noir qui se trouve au bout, et pour y arriver il faudra user de réflexion dans ces dédales géométriques. Divers pièges risquent de vous barrer la route, et ce dans le principe qui est le suivant : toute couleur reprise par des formes en accord avec le thème du niveau, peut vous blesser et même vous tuer ! Mais heureusement, de petites lumières sont à collecter pour, d’une part, vous permettre de récupérer de la vie, et d’autre part, permettre de compléter le niveau dans son entièreté. Cela demeure simple dit ainsi et pourrait sembler répétitif, mais l’astuce est que l’équipe de 3D Avenue a mis en place des niveaux qui ne se ressemblent absolument pas, proposant souvent un style unique d‘embûche à rencontrer. On retrouvera alors un gameplay qui ne propose nullement un sentiment de surcharge tant il se renouvelle.
Un Die and Retry qui mène la vie dure au petit Spectrum !
Vous avez droit à deux actions qui s’ajoutent à celle du déplacement : sauter indéfiniment et dasher. Notre petite boule se manie simplement, mais c’est à nous de la diriger en faisant preuve d’un maximum de maitrise car le jeu est exigeant ! Certes, dès le début il se joue facilement, mais tout se complexifie par la suite tant les stages vous demandent d’être précis et rapide. Mourir deviendra aussi commun que de voir des rectangles et on notera à ce moment la différence entre l’utilité du dash et du saut qui sont influés par la gravité. D’autant plus que vous pouvez battre votre propre record au chrono et ramasser toutes les lumières pour atteindre la perfection !
D’ailleurs, perfection est le mot correspondant le mieux à la profondeur de la jouabilité retrouvée ici. Si vous êtes plutôt du genre perfectionniste, de nombreuses heures de jeu sont en vue puisque plusieurs stades sont à réussir sur un même niveau. De cette manière, si on réussit correctement les actes tels que la collecte de toutes les lumières, finir le niveau dans le temps imparti et ne pas perdre de santé, le trophée que renferme le parcours sera remporté.
Ajoutons à ça qu’après avoir terminé les 40 premiers niveaux, 40 autres qui sont des copies encore plus complexes des précédents vont apparaître. Cependant, si vous n’êtes pas du style à tenter de vous inscrire en haut du tableau des scores en ligne, la durée de vie pourrait en pâtir.
Par la suite, si on veut s’attarder sur l’expérience qui est servie par l’œuvre vénézuélienne, on retiendra principalement que ce sont les réflexes, la capacité d’analyse et de mémorisation d’un même stage qui seront sollicités. Car oui, nous avons à faire des paliers qui peuvent demander plus d’une centaine de secondes comme temps de parcours pour les plus longs. Si on réfléchit d’autant plus à tous les pièges et au reflexes demandés pour les éviter, on ne s’étonnera pas de mettre plus de 10 minutes pour voir le bout des derniers niveaux tant il faudra mourir pour réussir. Notons, en plus, que vous pouvez parcourir ces stages en jouant avec un ami grâce au mode deux joueurs, parfait pour la Switch qui trouvera son écosystème bien compris par les développeurs de Venezuela (l’écran tactile est utilisé pour les menus aussi).
Une ambiance géométrique si réussie ?
L’atmosphère dégagée par le côté artistique se veut complètement plongée dans les mathématiques. Vous retrouverez plein de formes de diverses couleurs, que cela soit pour servir de mur, d’obstacle ou de décor. Tous ceux possédant la folie de la géométrie risquent de particulièrement aimer l’attention graphique de Spectrum. En outre, l’utilisation d’un décor pas trop chargé se situe agréablement bien à l’œil en image de fond, malgré un flou pas toujours nécessaire, mais celui est souvent associé lorsque l’art design en background est utilisé pour le gameplay. Toutefois, techniquement parlant, la mise en place d’un engagement artistique basé sur de simples formes géométriques peut réellement être moins complexe à créer qu’un style cartoon à dessiner et mettre en couleur. Mais la diversité des formes proposées est au moins présente, expliquant une grande variété d’assets utilisé malgré leurs simplicités.
Ensuite viens le Sound design que l’on ne trouvera pas très riche. Le volume des effets sonores n’est pas bien équilibré avec la musique qui surplombe, empêchant pas mal leur effet sur l’amplification du gameplay et l’atmosphère. Ce détail n’est pas en reste puisque de nombreux éléments d’animations de pièges ou autre aurait pu se voir accompagnés de bruitages. Puis viennent les musiques, assez accordées avec l’univers et donne l’impression de s’incorporer dans notre jouabilité grâce à l’aspect cognitif qu’elles travaillent. Malheureusement elles sont assez peu nombreuses et on pourrait se surprendre vite à dire « Hé mais je l’ai déjà entendu il y a 5 minutes ça, non ? » Bref, le côté artistique peut donner l’impression d’un résultat n’étant pas digne d’un produit jeu-vidéoludique de plus de dix euros.
Conclusion
Le jeu de 3D Avenue se trouve être appréciable par son thème encastré dans la géométrie et un gameplay accessible et exigeant, misant sur la perfection du timing et des déplacements. Cependant cela peut faire un peu cher pour le prix étant donné la durée de vie qui risque de beaucoup varier en fonction de la personne, et d’un côté artistique proposant certains aspects peu soignés pour ce prix-là. Et pourtant Spectrum peut se designer comme un bon jeu de parcours de type Die and Retry, ne réinventant pas la roue, mais qui comblera les perfectionnistes adeptes du genre pour y graver leurs meilleurs scores.
LES PLUS
- Une difficulté accessible et exigeante d’une manière croissante
- Un gameplay qui demande précision, rapidité et reflexe
- Un univers graphique totalement géométrique
- Un moyen de s’accrocher encore plus au jeu en voulant se perfectionner
- Des niveaux vraiment différents et pouvant être longs à faire
- Possibilité de jouer à 2 en local
- Principe de la switch compris et utilisé
LES MOINS
- Un Sound design assez pauvre pour le prix
- Une durée de vie assez variable
- Un rapport qualité/prix peut-être pas assez convainquant