Unexplored est un jeu indépendant qui est sorti en début 2017. Développé par Ludomotion, il s’inscrit dans la catégorie des rogues-like. Alors que le jeu ne semble pas fortement connu du public, il est néanmoins acclamé par sa communauté, et les développeurs le doivent surement au système de génération cyclique de donjon qu’ils ont créé. Et c’est dans le pack suivant, Unexplored : Unkocked Edition, qu’il sort sur Switch, accompagné de de tous ses DLC. Se pourrait-il qu’il soit l’un des meilleurs dans le domaine que l’on puisse retrouver sur la console hybride ? Explorons l’inexploré !
Un rogue like pur et dur
Avant de commencer votre quête, vous avez le choix sur la classe, l’apparence et l’équipement de votre personnage. Et plus vous jouerez et débloquerez des accomplissements, au plus ce choix grandira, ce qui influe sur l’envie de continuer à jouer pour gagner toujours plus d’or et de succès. Une fois entré, une multitude de bêtes, monstres, gobelins, orcs, vous attendent pour vous anéantir. C’est tout un bestiaire varié à découvrir, et on sera même étonné de démasquer de nouvelles créatures après des heures et des heures de jeu. Notamment à cause d’elles, vous allez surement mourir maintes fois avant de réussir votre premier donjon, tant la difficulté semble augmenter lorsqu’on descend de plus en plus. C’est alors toute une gamme d’armes qui sont à découvrir pour vous protéger : des arcs, arbalètes, haches, épées, et il faudra s’équiper en conséquence avant d’entamer d’avantage les profondeurs. Préparez vos potions grâce à vos ingrédients et fioles, découvrez des sorts et enchantez vos armes, c’est tout une combine riche et variée qui vous est offerte pour vous équiper comme vous l’entendez. Mais attention, le danger peut se cacher aussi dans vos trouvailles car certaines malédictions pourraient vous frapper !
Pour combattre ce danger à deux mains, vous n’avez la possibilité que de vous balader avec vos armes dans celles-ci. On peut avoir une potion explosive dans une main, une dague dans l’autre, ou utiliser la combinaison classique épée-bouclier, ou encore prendre son arc. En fonctions des ennemis rencontrés, certaines armes sont à préférer pour garder l’avantage. Cela joue donc sur le gameplay qui se retrouve alors très riche et varié grâce au contenu assez conséquent que l’on retrouve et dans la manière d’examiner son environnement. Un autre point qui enrichit davantage celui-ci est la manière dont sont construits les donjons. Grace à la diversité des multiples biomes qui résident, et la génération cyclique des donjons, on découvre continuellement de nouvelles choses. Par ailleurs, des notes sont éparpillées par ci et par là, donnant des indications sur les boss, des pièces à ouvrir, sur la composition de potions… En définitive nous retrouvons un univers varié, très complet, qui propose largement des dizaines d’heures de jeu. Unexplored se constitue finalement autour de la recette typique qui compose un rogue-like, voir même plus.
Génération cyclique de donjons vous avez dit ?
Nous avons à faire à une petite innovation ici. Alors que l’industrie utilise pas mal l’utilisation classique de la génération procédurale, Ludomotion nous propose une approche différente par la génération cyclique. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Au lieu de créer des chemins en ligne droite qui se séparent en branches, nous retrouverons des chemins et étages interconnectés entre eux que l’on peut explorer « en rond », mais cela toujours créé de manière automatisé. Ceci nous amène à devoir parcourir des donjons tous différents, dans lesquels on peut revenir en arrière pour emprunter un autre chemin. Ces mécanismes renvoient à un gameplay qui se renouvelle sans cesse, et ce dans la manière dont on doit parcourir les donjons, cassant l’habitude d’une vision linéaire des niveaux.
En revannant au gameplay, le but est donc d’aller le plus profondément possible dans ces dédales dans le dessein d’obtenir le trésor tant convoité, puis de le ramener à la surface. Ainsi tous les moyens sont mis à disposition pour y arriver : utiliser des sorts de téléportation, emprunter les escaliers, sauter dans un gouffre, etc. Chaque donjon est composé d’étages, eux même composés de pièces. Et c’est là que l’on remarquera que ce système marche parfaitement car pour débloquer une porte qui amène à l’escalier par exemple, il vous faudra peut-être revenir en arrière pour activer un interrupteur, récupérer la clef nécessaire, ou encore trouver un téléporteur pour vous y amener. Une multitude de chemins sont mis à disposition, et on ne sait jamais sur quoi on peut tomber, un piège, un coffre, un boss, une horde d’araignées géantes, etc. On aura l’impression que certaines salles sont conçues intelligemment et spécifiquement pour aller avec d’autres types de salles, alors que tout est construit par automatisme. De ce fait des monstres et pièges peuvent vous surprendre, et il faudra tout mettre en œuvre pour éviter de prendre des dégâts. La variété et la complexité des évènements dans lesquels on est amèner à se retrouver enrichis d’avantage la jouabilité, et cela est dû en partie par la manière cyclique dont les différents étages sont conçus. Toutefois la difficulté, alors qu’elle se corse généralement de manière croissante, peut vraiment se situer au-dessus de ce que l’on est censé pouvoir accomplir et ce, même en mode facile. Puis certaines situations peuvent aussi faire rager d’injustice…
Une exploration à en devenir accrocs
Toute cette alchimie incite le joueur à recommencer encore et encore, pouvant rendre très vite accros les amateurs de ce style de jeu. Commencer la partie, explorer, récupérer de l’équipement, combattre, mourir et recommencer. Tout ça ne pourrait pas plaire à tout le monde, mais cette manière d’être incités à découvrir encore plus du contenu proposé est vraiment bien ficelée, d’autant plus qu’à la fin on œuvre dans l’espoir de vaincre un jour ce fichu donjon ! En outre la maniabilité du jeu avec les deux Joy-con est intéressante, le gauche pour bouger, le droit pour se diriger/viser. Le fait de marcher et d’attaquer donne une sensation réussie de contrôle total sur notre personnage. C’est fluide et il est agréable de voir que la prise en main correspond parfaitement à nos attentes avec nos réactions dans le jeu. Ce point rend le système de combat assez addictif puisque qu’elle permet des actions telles qu’encercler un ennemi avec aisance et mettre en place une stratégie. Celle-ci dépendra de notre manière de bouger qui risque de varier souvent, en fonction des ennemis et de notre équipement. Insufflant alors encore plus de plaisir sur le contrôle et la maniabilité.
Ensuite, nous avons la bande son qui appuie nos péripéties et correspond à l’ambiance du jeu basé sur l’exploration, tout en gardant son thème plongé dans la fantaisie. Les graphismes, quant à eux, correspondent tout aussi au style de jeu proposé. Même s’ils peuvent paraitre simples, ils mettent en valeurs les éléments nécessaires de manière pertinente : il est agréable de voir que quelque chose se trouve dans un tonneau ouvert, permettant au joueur de ne pas tous les fouiller en sachant lesquels sont dignes d’intérêt. L’impression de cette logique est encore amplifiée par certains détails, dont l’aspect graphique et la physique influent pas mal.
Cependant, tout n’est pas rose dans ces délicieux étages. Tout d’abord les vibrations HD et autres atouts de la Nintendo Switch : rien de cela est utilisé. Puis malheureusement, à l’heure à laquelle ce test sort, le portage sur la Switch souffre de graves problèmes techniques. Il est au combien rageant de voir le jeu crasher une fois après avoir amassé une belle quantité d’or et d’avoir été à ça d’arriver au but… Et cela se répète ! Qui plus est, certains temps de chargement sont relativement longs, des bugs sonores et de rares ralentissements surprenants arrivent. C’est une déception de voir ce portage souffrir de ce type de lacunes, surtout venant de la part de développeurs talentueux tels que Ludomotion. Espérons une mise à jour qui viendra régler ces problèmes.
Conclusion
Nous avons là une rogue-like qui a décidé de créer sa propre manière de générer ses niveaux par automatisme : La génération cyclique de donjon. En ajoutant à cette innovation, la grande quantité de contenu, une jouabilité renouvelable et addictive, des donjons construits de manière intelligente et une durée de vie conséquente, même s’il ne peut pas plaire à tout le monde, Unexplored peut se voir comme une nouvelle référence dans son domaine pour les adeptes du genre. Il est juste dommage de le voir être porté dans une situation techniquement déraisonnable.
LES PLUS
- Une grosse quantité de contenu en vue
- Une maniabilité très agréable à prendre en main
- Le système unique de génération de donjon cyclique
- Une jouabilité riche en possibilité
- Attention, peut être addictif !
- Une durée de vie colossale à envisager
- Artistiquement en accord avec ce qui est proposé
- Des situations exigeantes et diverses
- Une difficulté croissante et exigeante
- Un rogue-like dans toute son âme
LES MOINS
- Peut faire rager
- Des bugs et crash surviennent de temps à autres
- Ne convient pas à tout le monde
- Aucun profit de la switch pris en compte
- Peu paraître assez dur par moment