Annoncé l’année dernière pour les 30 ans de la licence, Mega Man 11 sort enfin ce 02 octobre sur Nintendo Switch. Après moult variantes (Network, X, et autres…) le retour aux sources était attendu depuis environ 11 ans par les fans. Enfilons donc notre armure de Blue Bomber pour partir à l’aventure et découvrir si ce nouvel opus est réservé aux fans, ou si les néophytes pourront également l’apprécier.
Dès le démarrage, nous avons droit à une cinématique qui nous plonge directement dans le scénario. A l’époque, le jeune Thomas Light explique devant un comité de scientifiques qu’il n’approuve pas un des projets d’Albert Willy, son compagnon de recherches. Pour couronner le tout, ce fameux comité octroie un budget en faveur des recherches de Light. Willy frustré et humilié en fait encore des cauchemars bien des années plus tard, les cheveux blancs installés. Le Dr Willy décide alors de ressortir le projet et de s’en servir sur la dernière poignée de robots que Light devait retaper pour leur révision annuelle. Megaman ne se fera pas prier pour partir à l’aventure et sauver le monde équipé lui aussi, de l’invention du savant fou, le système Double Gear, mais en version Prototype.
Avant de nous lancer, allons voir ce qu’il y a dans le menu principal. En dehors des classiques « nouveau » et « continuer » vous pourrez accéder aux options où vous pourrez configurer la manette, faire des réglages son et image mais surtout choisir la langue, avec une différenciation texte et voix. Pour le Français ce ne sera que pour les textes, même si c’est déjà pas mal, mais ce qui est plutôt plus qu’appréciable c’est de pouvoir choisir les voix entre l’Anglais et le Japonais. Enfin, dans le dernier sous-menu nommé « extra », il y a beaucoup de choses à explorer/faire.
Tout d’abord, vous avez les Défis et, accrochez-vous bien, il y en 90 répartis sur 9 thèmes. Bien entendu, ils ne seront pas tous accessibles dès votre première partie, mais une fois le jeu terminé tout sera débloqué. Parmi les familles de défis vous avez : Contre la montre ; Jambes de plomb où il faudra parcourir le jeu et arriver au boss en sautant le moins de fois possible ; Défaillance Buster qui surfe sur le même principe que le précèdent mais où, cette fois-ci, c’est le tir qu’il faudra restreindre ; Meilleur Score qui parle de lui-même ; Carnaval de ballons qui propose de parcourir les niveaux avec la particularité que des ballons bleus et rouges ont été déposés çà et là et qu’il faudra détruire tous les bleus, sans toucher aux rouges sous peine d’avoir un malus de temps ; Réunion de famille propose un mode chronométré où vous devrez trouver 8 items représentant les portraits de Mega Man, Light, Roll etc… le plus rapidement possible à travers un niveau ; Terrain de jeu propose différentes choses à faire sur la base d’affrontements avec les sous-boss de moitié de niveau. Pour les deux deniers défis, nous vous laisserons avancer dans le jeu, pour ne pas gâcher la surprise car ils ne sont pas débloqués dès le départ.
Le mode Médailles, qui est un autre contenu déblocable au fur et à mesure de vos parties, se trouve aussi dans le menu extras. Il s’agit de tout un tas d’actions à réaliser dans le jeu de base qui vous permettront de décrocher des médailles. Pour mieux comprendre, voici quelques exemples : « Compléter le niveau 1, détruire un ennemi en utilisant le Final Charge Shot, acheter 5 modules, compléter le jeu en mode expert »… Certains des objectifs sont dévoilés avant même d’obtenir une récompense et d’autres sont tenus secrets jusqu’à ce que vous réalisiez la performance. Il y a donc 50 médailles à décrocher et certaines sont plutôt loufoques voir inattendues.
Pour en terminer avec le menu des extras vous pourrez accéder au Classement avec la possibilité de visionner en vidéo la performance de chaque personne classée online ainsi qu’à la Galerie qui recense tout le bestiaire du jeu avec la petite histoire de chacun (boss compris). Vous l’aurez compris, avant même de se lancer dans l’aventure principale, le jeu est assez riche niveau contenu supplémentaire.
On ne change pas une formule qui gagne
Comme à l’accoutumée dans Mega Man, vous devrez affronter huit nouveaux robots avec leurs points forts et leurs points faibles. Dans ce onzième opus nous avons donc les Boss DWN.081 à DWN.088.
Block Man, l’homme de pierre qui rêve de bâtir une structure géante façon Pyramides, Fuse Man, le robot électrique affublé de deux gros fusibles sur la tête, Blast Man, l’artiste des explosions, Acid Man, spécialiste des produits chimiques, Tundra Man, un robot conçu pour le développement et l’exploration des terres polaires et passionné de patinage artistique, Torch Man, le conseiller en sécurité de feu de camps spécialement pour les campings, Impact Man, le robot de chantiers spécialisé dans les fondations de projets de construction et composé de trois robots différents (Kui-Ichiro, Kui-Jiro et Kui-Saburo), Bounce Man, le robot rebondissant conçu pour les tests de collisions et qui a la capacité de s’étirer et sauter de façon plutôt incroyable, ce qui l’a amené à devenir instructeur à « Boing Boing Park », l’installation sportive de la ville.
En dehors du bon vieux triptyque sauter-tirer-glisser, Mega Man oblige, chaque fois que vous vaincrez un Boss donnera à Blue Bomber la capacité d’utiliser son pouvoir. Le point fort d’un boss étant le point faible d’un autre, il vous appartiendra donc de trouver le bon ordre pour les affronter et utiliser vos nouvelles capacités pour vous faciliter la tâche. Une fois que vous aurez vaincu les huit Boss, ainsi que les 8 sous-boss de mi-parcours, vous devrez encore parcourir le repère de Dr Willy à travers quatre niveaux afin d’arriver jusqu’à lui. Pour le reste, le jeu conserve le gameplay habituel des meilleurs opus de la série. Vous retrouverez les ennemis de la première heure qui peuplent les niveaux comme les « Metall », vous savez, ces petits robots avec leur casque de chantier, les « Batton » robots chauve-souris et les si énervants « Gabyoall » avec leurs pointes acérées. Bien entendu, tout un tas de petits nouveaux font leur apparition et ils restent dans la même veine que leurs ancêtres, comme s’ils avaient toujours été là. Foncer comme un bourrin ne payera jamais et le pattern de chaque ennemi sera à connaitre un minimum au risque de transformer le jeu en stress-maker. Le gameplay s’inscrit donc dans la lignée de Mega Man, un jeu d’action-plateforme où il faut un minimum réfléchir, alliant des réflexes aiguisés tout en évoluant avec une nouvelle fonctionnalité, le Double Gear.
Deux nouveaux pouvoirs
Le double Gear procure deux capacités aux robots qui en sont équipés. Avec le prototype conçu à l’époque par Dr Willy et conservé par Light, vous disposez du Speed Gear, qui permet de se déplacer tellement rapidement que le monde qui vous entoure tournera au ralenti mais également, le Power Gear qui augmente la puissance de tir avec un effet différent pour chaque arme de boss. Enfin, lorsque votre niveau d’énergie est au plus bas il est possible d’utiliser le Double Gear, c’est-à-dire les deux capacités citées plus haut, en simultané. Ainsi, votre vitesse et votre puissance seront améliorés un court instant (une sorte de mode Berserk). Une fois activé il n’est plus possible de revenir en arrière et lorsque l’effet sera terminé votre Mega Buster sera momentanément annulé. Pratique mais dangereux pour le robot !
Hardcore jusqu’à la mort !
Depuis les années 80, les jeux ont évolués tout comme leurs utilisateurs, leurs usages et leur époque. Si Mega Man premier du nom était difficile à souhait, les gosses que nous étions s’étaient vraiment régalés à y passer tout leur temps libre pour aller au bout. Aujourd’hui, les jeux comportent des sauvegardes, des check points et même, pour les die & retry, un nombre de vies infini. Mega Man 11 garde la vieille recette tout en gardant l’évolution des précédents opus. Les sauvegardes son présentes, vous gardez un nombre de vies pouvant aller jusqu’à neuf, lorsque vous tombez dans un trou ou touchez une mine vous mourrez instantanément mais, suivant le niveau de difficulté que vous choisirez, parmi quatre possibilités, les règles changeront un peu pour rendre les choses plus ou moins compliquées.
En mode débutant, pour ceux qui n’ont jamais touché à un Mega man, les impacts que vous recevrez n’amoindrirons que très peu votre barre d’énergie, les pics ne feront que vous blesser (Vs une mort instantanée) et lorsque vous tomberez dans un trou, votre fidèle ami le robot-oisillon Beat, viendra vous sauver pour vous remonter vers une plateforme, à volonté. Egalement, vous trouverez tout un tas de capsules d’énergies sur votre chemin et vous bénéficierez d’un nombre de vies infini. Enfin, lorsque vous mourrez, vous recommencez du dernier tableau où vous étiez et non au tout début du niveau. Bref, ce niveau de difficulté s’adresse clairement aux enfants, qui pourraient être clairement être dégoutés du jeu s’il n’existait pas.
Les choses se compliquent dès le niveau suivant, intitulé Facile. Indiqué dans le jeu comme étant prévu « pour les fans de Mega Man qui sont en manque de pratique », vous pourrez d’ores et déjà oublier Beat qui ne viendra plus vous sauver à moins d’en avoir acheté à la boutique de Dr Light. Même tarif pour les vies, vous en aurez cinq pour démarrer mais le système d’auto check point pour chaque tableau reste en place.
Restera ensuite les niveaux Normal et Expert où le nombre de vies descend respectivement à trois et deux, et où les check points ne seront disponibles qu’après avoir tué le sous-boss de mi niveau. Enfin l’impact des ennemis fera beaucoup plus mal et vous aurez moins, voire plus du tout, d’objets cadeaux sur votre route. Le mode expert étant clairement réservé aux joueurs Hardcore.
La petite boutique de Thomas
Globalement, hormis les modes en-dessous dudit normal, le jeu est difficile. Pour vous aider à surmonter cela, vous trouverez au fil des niveaux des boulons de différentes tailles représentant une sorte de monnaie que vous pourrez dépenser dans le Laboratoire du Dr Light. Certains objets que vous pourrez donc acheter seront des consommables tandis que d’autres vous permettront de faire évoluer Mega Man. Il y a environ une trentaine de possibilités, dont certaines seront à débloquer. Pour les objets de soutien, vous aurez à disposition les fameux E-Tank, ces barils qui redonnent de l’énergie, les W-Tank qui rechargent toutes les armures et les M-Tank qui réunissent les deux précédents en un. Vous pourrez également acheter des vies, des Beat et des Eddie (petits robots livreurs de cadeaux) et un système de garde qui diminue les dégâts de moitié avec un effet qui se termine si vous mourrez ou terminez un niveau. Du coté des modules que vous pourrez ajouter à Mega Man, vous aurez par exemple la possibilité de recharger automatiquement l’armure avec la jauge la plus faible lorsque vous récupérez une capsule d’arme, des bottes à crampons pour éviter de glisser, un absorbeur de chocs qui annule l’effet de recul lorsque vous êtes touché.
Alors, il a quoi dans le ventre notre robot trentenaire ?
Graphiquement, Mega Man est le plus abouti de la série mais ce n’est pas une surprise, puisque c’est le premier opus new génération (excepté le 8 qui n’est pas du tout une référence). Le jeu se veut en 2.5D avec des décors soignés, des graphismes fins et une ambiance toujours 20XX. Nous avons enfin un Mega Man qui ressemble à un dessin animé avec de superbes animations et qui rend tout aussi bien sur TV qu’en mode portable.
Côté bande son, le ton est donné à l’écran titre avec une mélodie très rythmée qui accroche tout de suite sur un beat électro entrainant. Nous aurions pu la découvrir les yeux fermés, nous aurions tout de suite voté pour du Mega Man. Même sentiment dans le choix des niveaux et nous avions hâte d’aller visiter chacun d’eux pour écouter leur thème. Notre préférence ira clairement vers Acid Man et dans les tableaux post Boss, mais cela reste une question de goûts personnels. Dans la globalité, la charte est respectée les soundtrack collent parfaitement au jeu et donnent du rythme aux parcours endiablés qu’il propose. Cela reste assez étonnant que ne nous soyons pas dépaysés, puisque Marika Suzuki fait ses débuts en tant que compositeur principal avec cette OST. Nous ne pouvons que saluer son travail, déjà apprécié sur Monster Hunter Stories ou Mega Man Star Force 2.
La prise en main du jeu est très rapide. Pour les habitués rien ne change puisqu’il s’agit de sauter, tirer et glisser. Pour la nouveauté, à savoir le déclenchement/utilisation du Gear, un tuto est présent au démarrage du jeu et les commandes, simples, ont étés placées naturellement sur les boutons latéraux. Pour le reste, il faudra toujours agir méthodiquement au poil de pixel près, que ce soit pour atteindre une plateforme ou éviter un pattern vicieux de l’ennemi. Les vibrations HD très bien utilisées rajoutent du plaisir mais aussi de la tension. Enfin, pas de tactile dans Mega Man 11, mais honnêtement, il n’y en a pas vraiment l’utilité.
Lors de la preview, nous nous posions la question de la durée de vie du jeu. Effectivement, les niveaux ne sont pas extrêmement longs et il n’y a que huit Boss à dégommer. Ensuite, pour arriver à Dr Willy, quatre niveaux supplémentaires s’offriront à vous.
En soi, finir un Mega Man n’a jamais été extrêmement long, difficulté non prise en compte. Si vous jouez en mode débutant, le jeu se terminera très rapidement, contrairement au mode expert qui, comme nous l’évoquons plus haut est plutôt hardcore. Charge à vous également d’utiliser ou non les objets et modules proposés par le Laboratoire du Dr Light. En bref, la durée de vie du jeu en lui-même ne dépendra que de vous. Elle sera largement allongée si vous vous réglez la difficulté un cran au-dessus de vos capacités mais aussi si vous souhaitez compléter le jeu à 100% avec les médailles et les extras. Enfin, il y aura toujours plus fort quelque part dans le monde pour essayer de battre son record sur un défi.
Amiibo ?
Contrairement à l’Europe, il sera commercialisé au Japon et aux Etats-Unis un nouvel Amiibo de Mega Man estampillé à sa base argentée, du 30th symbolisant l’anniversaire de la licence. A date, sur la version 1.0.1 du jeu avec laquelle nous avons réalisé le test, nous n’avons pas trouvé de menu Amiibo. Nous avons également essayé d’utiliser la version Smash Bros un peu partout dans le jeu et ses menus, mais cela n’a eu aucun effet. Nous verrons donc à la sortie du jeu, si une mise à jour est prévue ou si la fonction Amiibo est présente en dehors de notre continent (ou pas). A suivre…
Conclusion
Retrouver Mega Man dans un nouvel épisode, qui plus est sur la série originale, mais aussi sur console Nintendo est un réel plaisir. Le jeu est techniquement à la hauteur et la formule fonctionne toujours aussi bien en 2018. Le gameplay garde son essence originelle tout en apportant une nouveauté, la difficulté s’adapte à tous types de joueurs et le 100% aura de quoi occuper les amateurs du genre pendant de longues heures. Mega Man 11 sur Nintendo Switch fait déjà partie des hits de Noël et ramène notre petit Blue Bomber sur le devant de la scène.
LES PLUS
- Une Maniabilité précise.
- Une bande Son qui n’a rien à envier à ses ancêtres.
- Voix réglables en Japonais.
- Jeu traduit en Français.
- La difficulté sur quatre niveaux évite l’élitisme.
- Un vrai dessin animé de Mega Man (jouable).
- Une quasi centaine de défis et cinquante médailles à débloquer.
- Une Galerie très complète.
LES MOINS
- Un niveau de difficulté intitulé « Normal » mais qui ne l’est pas.
- Pas de fonction Amiibo trouvée.
- Story mode trop court
- Absence de sound test