Les jeux mettant en scène des mechas sont nombreux et variés, mais peu d’entre eux ont su marquer les esprits en bien. De quel côté de la balance va-t-on placer Assault Gunner HD ? Ce portage Steam vaut-il le coup ?
Avant même de commencer le jeu, nous nous retrouvons confrontés à un problème de taille. Les boutons A et B sont “inversés” mais il n’en est fait mention nulle part. Le jeu vous demande avant de lancer la partie si vous souhaitez créer une sauvegarde. En sélectionnant “Oui” et en appuyant sur A, vous annulez tout simplement et passez au menu suivant vous demandant si vous souhaitez continuer sans sauvegarder. Idem, peu importe votre choix puisque le bouton de validation est B, sans que ce soit indiqué. Une gymnastique d’esprit qui amène à appuyer sur le bon bouton afin de pouvoir enfin lancer le jeu. Cependant, impossible de modifier les touches pour inverser A et B. Il faudra donc garder à l’esprit qu’il faut appuyer sur B pour valider tout au long de votre partie.
Restriction budgétaire scénaristique
Nous arrivons alors tant bien que mal à découvrir le scénario du jeu. Un peu brouillon et présenté à la volée, vous devrez progresser dans les missions en éliminant vos ennemis, principalement des mechas ou de petites unités robotisées. Vous êtes alors aux commandes d’un mecha avec tout un arsenal d’armes à sa disposition. Mais avant de le piloter, vous allez devoir choisir quel type de mecha vous souhaitez piloter. Il existe différentes classes qui permettront d’avoir accès à différents types d’armes, différentes vitesses de déplacement, jauges d’énergie, de bouclier et nombre de points de vie. Chaque mecha pourra ensuite s’équiper d’armes et de modules propres à sa classe avant d’aller au front. Ce choix ne sera pas capital mais permettra de s’adapter à votre type de gameplay, si vous êtes plutôt du genre à foncer dans le tas ou encaisser les dégâts.
Un gameplay approximatif, lent et bruyant
Une fois la mission sélectionnée, vous serez projeté dans le contexte de la mission avec vos objectifs de victoire et de défaite. Des objectifs secondaires sont présents mais ils seront sensiblement tous identiques d’une mission à l’autre. Il suffit de casser le décor pour y trouver des objets. Ces objets correspondent à des pièces détachées qui seront ensuite transformées en armes ou en modules pour améliorer vos mechas. Mais avant cela, vous devez survivre… Je ne parle pas ici de la difficulté du jeu, qui sera d’ailleurs un autre problème, mais tout simplement de la maniabilité absurde et du bruit assourdissant de votre mecha.
Tout d’abord, votre mecha aura une barre de Stamina partagée avec celle de son Bouclier. Cela veut donc dire que si vous utilisez votre jauge pour “courir”, vous n’aurez plus de quoi vous défendre et les coups reçus seront directement encaissés dans vos points de vie. Mais votre mecha est tellement lent (même en sélectionnant une classe rapide) que vous êtes obligé d’utiliser votre boost de déplacement pour ne pas vous endormir en jouant. De ce fait, vous êtes déjà mis face à un dilemme assez embêtant. Et ne parlons même pas de la caméra qui ralentit encore plus vos déplacements qu’autre chose. Ensuite, votre mecha reproduit les bruits d’un robot géant tels qu’ils existeraient dans la réalité. C’est bien, mais l’ingénieur du son a dû lui aussi s’endormir en jouant au jeu tellement la balance est mal réglée. Vous n’entendrez principalement que les sons de votre mecha quand il se déplace et quand il tire. C’en est à un point où vous n’entendez même plus les dialogues du jeu en cours de mission si vous ne vous arrêtez pas. Mais ce n’est pas non plus très dérangeant car les personnages secondaires passeront leur temps à parler, ce qui polluera d’autant plus l’ambiance sonore. Ce qui est dommage, ce que vous avez un menu de personnalisation de votre mecha plutôt poussé qui vous permettra d’arborer les couleurs de votre choix avec un style visuel impressionnant. Mais cela est gâché par la mauvaise exploitation sonore et surtout parce que les attaques infligées et subies génèrent un léger brouillard visuel qui empêche de contempler votre chef d’oeuvre en pleine action.
Le tour du jeu en 90 minutes
Les missions proposées par le jeu ne sont pas vraiment variées et on fait finalement rapidement le tour : récupérer des objets, protéger des zones, empêcher la destruction d’un ou plusieurs alliés ou détruire les unités adverses. Bien qu’assez facile au début pour bien prendre en main les contrôles, la difficulté du jeu augmente assez drastiquement et vous met face au mur dès la sixième mission. Rien d’insurmontable mais vous franchissez un cap qui va remettre en question vous façon de jouer. Vous pouvez modifier la difficulté pour influencer la vie de vos ennemis et le nombre de munitions que vous avez à disposition pour la mission mais le nombre de dégâts subis reste le même. Vous pourrez toujours trouver des munitions sur le terrain mais cela demandera de vous mouiller un peu plus avec plus de risques.
Exploitation graphique minimaliste
Pour parler des graphismes, Assault Gunners HD est bien loin de la version PC (déjà pas très poussée) alors que la Switch fait tourner des jeux bien plus gourmands que ça. C’est propre mais ça reste toutefois triste pour le contenu proposé. Heureusement, aucune latence n’est rencontrée durant les phases de jeu mais on sent que la profondeur de champ n’est pas très présente lors de l’affichage des ennemis à la carte. Nous ne reviendrons pas sur l’aspect audio. Non ! Mais pour finir d’enfoncer le clou, le jeu est entièrement en anglais avec possibilité d’avoir les voix en japonais. Au vue du peu de texte présenté à l’écran (car beaucoup d’informations passent à l’oral en cours de mission), une traduction n’aurait pas été de trop.
Conclusion
Pas réellement de grandes attentes sur ce titre mais néanmoins déçu par le contenu proposé. Scénario plutôt creux, missions peu variées, gestion des boutons inversées dans les menus, difficulté mal jaugée, maniabilité horrible, visuellement pauvre, ambiance sonore atroce… On est clairement en-dessous des standards des jeux que l’on est en mesure d’attendre en 2018. On pourra y trouver quelques points positifs sur la personnalisation de votre mecha ou la gestion des munitions mais malheureusement inutiles ou peu exploités. Mais il suffit qu’un drap blanc soit taché pour que seules les tâches soient apparentes...
LES PLUS
- Personnalisation poussée des mecha
- Gestion des munitions
- Choix du type de mecha qui oriente le gameplay
LES MOINS
- Boutons A et B inversés pour l’ensemble du jeu (B : Valider, A : Annuler)
- Assourdissant
- Graphiquement en dessous de ce que la console aurait pu proposer
- Aucune variété dans les missions
- Difficulté exponentielle
- Des mechas beaucoup trop rigides dans leurs déplacements