Les jeux de combats sont souvent synonymes d’apprentissage de suites de commandes, d’entraînements intensifs et de développement de techniques de jeux permettant de placer le maximum de combos pour dominer votre adversaire et réagir à toute éventualité. L’idée de Nidhogg que l’on pourrait classer comme un jeu de combat, ou du moins de duels, va complètement à l’encontre de ce postulat car c’est ici la simplicité qui prime. Suite d’un premier opus aux graphismes très simplistes paru en 2014 sur PC, Nidhogg 2 prends avec joie son rôle de second venu dans la série en apportant un tas de nouveautés tout en conservant les fondations imposées par ses origines.
Le gameplay de Nidhogg est très simple à comprendre et à assimiler : 2 joueurs se font face sur un plan en 2D à scrolling horizontal, chacun défendra son côté que l’on peut associer à un “camp” ou un “but”. L’objectif de chacun sera donc de passer derrière son adversaire et de courir jusqu’au bout du niveau afin de pouvoir s’offrir en sacrifice à un ver de terre licorne géant considéré comme un Dieu. C’est donc à chacun de prouver qu’il est digne de se sacrifier.
Pour vous battre vous serez équipés aléatoirement d’une rapière, d’une épée lourde, d’un dague ou d’un arc. Un seul coup placé sur votre adversaire suffit pour le tuer mais il faut faire attention car si venir à bout de votre adversaire est simple, revenir à la vie le sera tout autant pour lui puisqu’en effet, vous disposez de vies infinies et donc de réapparitions fréquentes amenant à des renversements de situation tout aussi fréquents.
Car en effet pour pouvoir faire défiler le niveau en direction de la victoire il vous faudra d’abord venir à bout de votre adversaire pour pouvoir prendre “l’avantage” sans quoi votre progression sera bloquée et sûrement à son avantage. La meilleure tactique consistera donc à se concentrer sur les kills pour profiter du temps de réapparition de votre adversaire pour avancer (court mais laissant une ouverture).
Le système de combat montre assez de nuances pour être fun et selon votre arme vous aurez un gameplay légèrement différent. Par exemple, la rapière dont vous êtes équipés de base (et historiquement depuis le premier jeu) peut se brandir dans 3 positions différentes, haute, neutre et basse. Si votre rapière est à la même hauteur que celle de l’adversaire les coups seront bloqués mais par contre, si vous frappez d’une position différente, le coup sera fatal. Ces petits duels de positionnement de vos armes font partie de ce qui rend le jeu épique car si vous levez ou baissez votre arme sur celle de l’adversaire vous pourrez le désarmer. Attention aussi à ne pas foncer tête baissée et vous embrocher sur l’arme de votre adversaire. Une personne désarmée n’est pas inoffensive non plus pour autant car elle pourra se jeter sur vous et vous briser la nuque.
Le danger de mort est présent en permanence et vous devrez donc rester sur vos gardes au maximum, même loin de votre adversaire car si un arc peut être équipé aléatoirement, il est aussi possible de lancer vos armes dans un mouvement de désespoir pour atteindre vos adversaires lancés dans leur course.
La progression dans les 10 stages disponibles est représentée par une barre présente en haut de l’écran scindée en 7 petits rectangles vous permettant de savoir où vous en êtes par rapport au but final. Certains stages apporteront des mécaniques différentes comme des pièges, des éléments vous ralentissant ou des hautes herbes permettant de se lancer dans de petites attaques surprises. Un stage dans un environnement de banquise par exemple vous demandera de faire attention à des plateformes sur lesquelles il ne faudra pas rester debout trop longtemps sans quoi vous mourrez gêlé dans l’eau.
Nidhogg 2 fait grandement dans le ridicule, que ce soit le style graphique emprunté qui n’a ni queue ni tête, sa bande-son psychédélique ou alors son gameplay. Le jeu est rapide, les morts arrivent avec une facilité déconçertante et offrent un certain spectacle gore complètement exagéré.
S’éventrer dans la joie et la bonne humeur
Il n’y a pas vraiment de “skill” dans le sens où n’importe qui peut se lancer dans le jeu même contre quelqu’un ayant de l’expérience dessus. Ce qui ressort des parties en multijoueurs, ce sont les franches rigolades et les situations qui sauront vous faire esquisser un sourire ou souffler du nez, le ridicule de ces dernières rendra assez rapidement les parties intenses alors que l’esprit de compétition va s’installer très vite.
D’ailleurs Nidhogg 2 est un jeu que vous sortirez rarement pour jouer seul tant le concept est propice à être joué a plusieurs. Un mode arcade est certes présent pour les joueurs solos, mais l’intérêt réside dans le multijoueur en ligne ou local. Il vous sera d’ailleurs possible de personnaliser vos avatars parmi une sélection plus large que nécessaire avec quelques éléments à débloquer.
Mais vous pourrez également modifier les règles du jeu jusqu’à même appliquer des options spécifiques à vos combats comme la restriction à certaines armes ou encore l’interdiction de lancer. Il y a même des options spéciales pour pimenter le jeu comme par exemple un effet boomerang sur vos lancers d’armes, une faible gravité ou encore un mode “bébé” dans lequel les personnages se déplaçeront en rampant comme des… bébés justement !
Plus on est de fous, plus on rit ! Si vous le souhaitez le jeu embarque également un mode tournoi permettant d’accueillir jusqu’à 8 joueurs dans un arbre de tournoi bien défini avec des rencontre à 1 contre 1, tirées aléatoirement.
Quoiqu’il en soi ce n’est pas très difficile d’accrocher au jeu et d’initier de nouvelles personnes à vous rejoindre tant la simplicité est diablement efficace. Ce ne sont pas tant les connaissances du jeu qui seront nécessaires pour obtenir une victoire mais plutôt une connaissance de votre adversaire et il vous faudra essayer de deviner et d’anticiper de quelle manière il va tenter de vous trucider.
Conclusion
Nidhogg 2 est un concentré de simplicité dans un cocktail psychédélique et absurde, son accessibilité et le côté addictif de son gameplay en font un excellent jeu de couch gaming sur lequel vous ne passerez pas forcément de longues sessions mais que vous pourrez sortir assez facilement pour jouer entre amis. Cependant le contenu solo n’est clairement pas la tête d’affiche et ce jeu serait plus recommandé pour soit y jouer en ligne, soit contre un proche dans la même pièce. Fort heureusement, la portabilité de la Nintendo Switch vient faciliter ces possibilités et en fait même le support sur lequel il faut absolument posséder le jeu s'ils sont intéressés.
LES PLUS
- + Excellent en multijoueur...
- + Simple à prendre en main et immédiatement fun
- + Extrêmement intense et drôle
- + La variété d’armes apportant un peu plus de stratégie par rapport au premier opus
LES MOINS
- - ...Moins intéressant en solo
- - Un style graphique qui ne fera pas l’unanimité
- - Peu de personnes en ligne