Qui a dit que cartoon et jeu d’horreur n’étaient pas compatibles ? C’est le pari que l’équipe de Joey Drew Studios a décidé de prendre pour son jeu, Bendy and the Ink Machine est donc un survival horror vous plaçant dans la peau d’Henry, un animateur revisitant son ancien atelier dans lequel d’étranges phénomènes ont lieu après tant d’années, une visite des démons du passé d’un animateur hanté par ses créations dans un univers 100% cartoon des années 20.
Une histoire d’encre
L’histoire du jeu remonte à 2016 quand le dessinateur de cartoons et développeur nommé Themeatly eut l’idée d’apporter un style dessiné en 2D dans un environnement en 3D. Après que l’idée de faire un jeu d’horreur était trouvée, un ami du développeur l’a épaulé pour créer le premier chapitre du jeu. Ce concept ayant plu pour son originalité, un petit groupe de développeurs se mit à travailler sur le jeu en sortant un chapitre à la fois durant un an et demi rendant le jeu sous un format épisodique à l’origine.
Les 5 chapitres terminés en Octobre 2018, le jeu sort donc dans sa version complète incluant l’intégralité du contenu sur l’eShop de la Nintendo Switch.
1, 2, Bendy’s coming for you…
Bendy and the Ink Machine est donc un FPS horrifique proposant une expérience très singulière, vous serez plongés dans les ateliers des sudios Joey Drew Studios (exactement comme les développeurs) aux commandes d’Henry, un animateur qui travaillait il y a longtemps sur les cartoons qui était produit dans ce lieu. La raison pour laquelle il se retrouve de nouveau dans cet atelier est une invitation de son ancien collègue et patron Joey. Cependant il sera assez rapide de constater que l’endroit est désormais à l’abandon. Ce qui semble à première vue être un lieu rempli de la magie de l’animation avec des personnages amicaux au design attachant va vite se transformer en cauchemar éveillé.
Si le premier chapitre met en place l’ambiance glauque et oppressante du jeu, il sert également à lancer l’élément déclencheur principal de tout ce qui arrivera par la suite, la mise en route de la fameuse machine à encre.
L’histoire s’articule donc autour de 5 chapitres ayant tous une trame propre, suivant un fil conducteur principal, vous menant à comprendre ce qui se passe et l’histoire des lieux, au travers d’enregistrements abandonnés, de messages laissés sur les murs et également par la rencontre d’autres personnages habitant les lieux.
Le gameplay s’orientera donc autour de puzzles qu’il faudra compléter en allant, par exemple, chercher des éléments pour réparer un générateur, activer des leviers pour rétablir le courant ou remonter des grilles. Les espaces qui sont volontairement cloisonnés permettent d’ouvrir de nouvelles pièces au fil de votre avancée, et également d’inclure des éléments destinés à vous faire comprendre que vous n’êtes pas seul, des éléments comme des projecteurs se déclenchant seuls ou encore des représentations en carton de Bendy apparaissant spontanément à des endroits où elles n’étaient pas censées être.
Tout le jeu ne tourne pas uniquement autour des puzzles, puisque vous serez rapidement armé d’une hache vous permettant, d’abord, de casser des barricades pour progresser, mais aussi de vous défendre contre des créatures faites d’encre et des personnages de cartoon voulant votre mort. Bien évidemment le combat ne prendra jamais le dessus sur l’expérience vous laissant tout de même vulnérable à certains ennemis ne craignant pas les coups, et dont vous devrez vous cacher en allant dans des placards ou évitant leur champ de vision.
Comme dans tout jeu d’horreur, les déplacements sont assez lents ainsi que les mouvements de caméra vous laissant en permanence cette peur en vous retournant de tomber sur un quelconque screamer. L’ambiance y est oppressante mais sans pour autant aller dans le gore. Ce qui aurait pu être du sang est, ici, astucieusement remplacé par de l’encre, cette dernière étant l’élément central de l’intrigue apportant son lot de personnages devenus complètement fous et ayant de la rancœur contre les animateurs les ayant abandonnés à leur sort.
L’ambiance et l’histoire du jeu sont 2 éléments très forts, couplés à un design cartoonesque du plus bel effet, auquel on pourrait reprocher un léger flou réduisant légèrement la lisibilité des textes à l’écran autant en mode TV que portable, et un framerate a 30FPS pas toujours très stable.
Cerise sur le gâteau, une fois les 5 chapitres complétés (ce qui vous prendra environ 4 heures sans trop vous perdre) un musée des archives est disponible afin de voir comment les designs des personnages ont évolués au cours du processus de développement du jeu ainsi que des petits messages de remerciements pour les joueurs. Une certaine rejouabilité est tout de même présente pour ceux qui seront le plus intrigués par l’histoire générale puisqu’un accessoire permettant de voir des messages cachés sur les murs vous sera remis pour un new game+, les fans de théories en tout genre sont déjà en ébullition sur YouTube concernant ces messages cachés.
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Conclusion
Bendy and the Ink Machine est un jeu d’horreur misant sur une ambiance glauque et oppressante, rempli de ses quelques screamers et passages horrifiques tout en prenant une direction artistique osée et fonctionnant complètement, sans pour autant réduire l’ambiance générale. S’il est tout d’abord attirant pour son design cartoonesque, son histoire va vous retenir et vous tenir en haleine tout au long de cette traversée cauchemardesque d’un animateur face à ses créations. De plus, au niveau du gameplay, se mélangent autant des phases classiques de puzzle avec des parties demandant un peu plus d’action et de discrétion pour une expérience très variée pour le genre.
LES PLUS
- Le design cartoonesque qui dégouline d’encre
- L’ambiance glauque très réussie
- Des personnages fous et attachants
- Une intrigue très mystérieuse
- Un new game+ disponible
LES MOINS
- Framerate pas très stable
- Un léger flou sur les textures
- Manque de lisibilité pour les textes (sous-titres) des enregistrements