Annoncé depuis 2017, Travis Strikes Again : No More Heroes, sort enfin ce Vendredi, en exclusivité sur Nintendo Switch, partout dans le monde. Attendu au tournant par les fans et attendu tout court pas les plus curieux, voici notre test.
Les évènements se passent quelques années après No More Heroes 2. Alors que notre cher Travis Touchdown se la coule douce à geeker en s’enfilant des bières dans sa caravane, un gros costaud en colère, aka Bad Man, le père de Bad Girl, est en route et il est bien décidé à faire payer sa dette à l’assassin de sa fille. Pendant la grosse baston qui s’en suit dans la roulotte du geek, une console collector, la Death Drive Mark II, qu’en bon Otaku Travis gardait bien au chaud, s’active comme par magie, aspirant nos deux loustics à l’intérieur d’un jeu nommé, Electric Thunder Tiger II. Nos deux gars comprennent très vite ce qu’il leur arrive et qu’il faudra terminer le jeu avec fracassage de boss final inclu, pour pouvoir ressortir de la machine. Plus tard, ils apprendront ce qu’est une Death Ball et la raison pour laquelle il faut toutes les réunir.
Une fois sorti d’Electric Thunder Tiger II, vous devrez enfourcher votre moto afin de vous lancer, dans un visual novel en monochrome (vert sur noir), et d’aller récupérer la prochaine Death Ball, pour revenir ensuite à la caravane et l’insérer dans la Death Drive MK2. Une fois le jeu lancé, vous vous retrouverez une nouvelle fois à l’intérieur (la console étant directement connectez à votre système nerveux via le Death Glove) et votre but ultime sera d’arriver au boss final pour lui mettre une raclée (et pouvoir ressortir du monde virtuel). Il en sera de même à chaque fois que vous viendrez à bout d’un nouveau jeu. Enfin, vous devrez réunir et terminer les six titres légendaires afin de pouvoir se voir exaucer un vœu, tout ça avant que Bad Man ne le fasse et ne ressuscite sa fille. Pour la suite de l’histoire, nous vous laisserons le plaisir de découvrir les tenants et aboutissants mais aussi les surprises et les retournements de situations que vous réservent cette histoire. Bref, du grand scénario à la Goichi Suda !
A chaque démarrage, lorsque vous entrez dans la nouvelle partie d’une Death Ball et passez l’intro, vous débarquez à poil, , accroupi façon Terminator, avec une petite mélodie assez théâtrale, puis vos vêtements apparaissent. Electric Thunder Tiger II étant votre première expérience, vous bénéficierez d’un tuto pour prendre en main le jeu grâce à la belle Dr. Juven qui apparaitra sous forme de message vidéo pour vous guider dans vos premiers pas. Mais avant cela, vous ferez la connaissance de Death & Drive, un couple d’IA qui vous somment de quitter les lieux. Travis étant une tête de mule (plutôt crever que d’abandonner un jeu), nos deux antagonistes ordonnent à leur armée de Bugs de vous virer de force. Les Bugs sont les ennemis que vous devrez combattre dans toutes les phases action de chaque jeu et il y en a de toutes sortes. La plupart sont contre vous mais Bugxtra, une sorte de sage chinois à deux têtes masquées, qui vous prodiguera à chaque rencontre les derniers mots de son grand-père qui sont à chaque fois différents mais adaptés (ou pas du tout) à votre situation. C’est beaucoup plus absurde que sage, et c’est ce qui fait tout son charme. Un autre bug vous sera très utile, il s’agit de Bugjirou, un vendeur de ramens ambulant. Chaque fois que vous trouverez une de ses boutiques, il vous vendra une sorte de nouille différente qui vous rendra la totalité de vos points de vies. Dans la majeure partie des cas, il y aura deux restaurants de ramens à dénicher par niveau. A chaque nouvelle découverte, vous pourrez goûter de nouvelles recettes, et une fois sorti de la Death Ball, vous pourrez évaluer le plat, sur un blog de ramens via votre PC dans votre caravane.
Chaque bug a ses forces et ses faiblesses que vous apprendrez à connaître au fil de vos rencontres. Certains s’éliminent d’un coup rapide de Beam Katana, quand d’autres nécessiteront un ou plusieurs coups plus violents. Il y a ceux qui explosent au bout de 3 secondes après un premier coup qu’il faudra liquider avec un deuxième, avant qu’ils ne vous pètent à la figure et vous infligent de gros dégâts. D’autres encore, plus coriaces, sont armés de foreuses, de flingues, de sabres et d’encore toute une panoplie d’objets de torture. Il y a aussi des robots, des mini-boss démoniaques et tout un tas d’autres bugs.
Pour progresser dans les niveaux, vous aurez le choix de piloter soit Travis, équipé d’un sabre laser que tous les fans connaissent sous le nom de Beam Katana ou alors, vous pourrez jouer avec Bad Man et sa célèbre batte de baseball nommée Chauve-Souris. Chacun dispose d’un nombre de points de vie et leurs points d’expériences sont communs, permettant de monter le niveau de l’un ou de l’autre à votre guise. Durant la partie, si vous jouez en solo, vous pourrez switcher de l’un à l’autre, vous permettant ainsi, de doubler vos points de vie pour avancer au maximum dans les tableaux. En dehors des restaurants de ramens, dans lesquels vous ne pourrez récupérer de l’énergie que pour l’un des deux personnages, vous trouverez sur votre chemin des… WC. Tout comme dans les autres opus de la série, ces toilettes permettent à la fois de sauvegarder un check point mais également de pouvoir ramener vos points de vie à leur niveau maximum ; et les deux lascars peuvent y passer (pratique non ?). En mode coopération, chacun prend l’un des deux persos disponibles et des attaques simultanées sont possibles grâce à certaines puces techniques.
Que ce soit pour Travis Touchdown ou Bad Man, les commandes sont identiques ; un bouton pour les coups rapides, un autre pour les coups plus puissants (mais plus lents), un saut et une roulade. Votre arme dispose d’un niveau d’énergie qui s’épuise à chaque coup et qu’il faut recharger en secouant la manette après avoir appuyé sur le joystick L. Bien entendu en mode nomade, pas besoin de secouer la console dans tous les sens, une manipulation de boutons est prévue (également disponible en mode manettes détachées).
Au-delà des coups traditionnels, vous pourrez équiper vos personnages de quatre puces techniques chacun, une fois que vous les aurez débusquées (dans les tableaux ou en battant un Boss final). Vous aurez donc libre choix de les assigner à l’un des quatre boutons de la manette (Y,B,X et A) et voici comment cela fonctionne. Pour utiliser une puce technique que vous avez attribuée, il suffit de garder le bouton L enfoncé et de déclencher votre pouvoir en pressant en même temps le bouton associé. Suivant les techniques, il faudra attendre plus ou moins longtemps pour qu’elles se rechargent et que vous puissiez les utiliser à nouveau. Une puce ne peut être attribuée qu’à un seul personnage à la fois. Au total il y en a vingt-quatre à trouver. Pour exemple, une fois équipé vous pourrez envoyer une décharge électrique, créer un double de vous-même pour attirer les ennemis, tirer un laser guidé d’un satellite en orbite, invoquer une tourelle en forme de squelette, vous régénérer en points de vie et plein d’autres choses encore.
Les puces techniques et les recettes de ramens ne sont pas les seuls collectibles lors de vos excursions dans les Death Balls. Travis, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, est un Otaku et comme tout fanatique qui se respecte, il adore se procurer tout un tas de tee-shirt de ses jeux préférés. Ainsi, grâce à son PC, il peut s’acheter (avec les pièces de monnaie qu’il aura collectées en jeu ou en battant des Bugs) tout un tas de hauts floqués des logos des plus grands hits indés (du monde réel). Il y a plus de 70 tee-shirts à se procurer (The Messenger, Hyper Light Drifter, Dead Cells, Earth Atlantis, Hollow Knight, Pato Box, Furi, Undertale, Pikuniku, Ape Out, Crossing Souls etc…). Certains s’achètent avec de la monnaie classique, d’autres s’obtiennent automatiquement en trouvant des pièces Unreal (dix pièces du célèbre kit de dev sont planquées), d’autres encore en trouvant des pierres aztèques, elles aussi dissimulées (trente au total). Enfin, en terminant l’histoire principale, d’autres tee-shirt seront débloqués et raviront à coup sûr tous les fans de Big N (mais chuuut). Pour en finir avec les cachoteries, sachez qu’il y a également dix personnages à retrouver.
Afin de ne pas vous spoiler, nous ne détaillerons pas exhaustivement les jeux contenus dans les Death Balls. Sachez simplement que Electric Thunder Tiger II est un hack & slash avec une petite pointe de réflexion. Life is Destroy est un puzzle game sur toile de fond beat them all (ou l’inverse) dans lequel vous devrez retrouver et assassiner un psychopathe du nom de Doppelganger Patrick Granada Jr, qui a massacré une ville entière à coups, entre autres, de tire-bouchon. Coffee & Doughnuts est une enquête policière très drôle entrecoupée de phases de plateforme-action vraiment horripilantes. Golden Dragon GP est une course de moto futuriste façon Tron. Le reste des Death Ball est soumis au secret professionnel à l’heure où nous écrivons ces lignes (le titre ne sortant que dans deux jours) et nous vous conseillons, pour profiter au maximum du jeu, de ne pas chercher l’information, même au-delà de ce délai.
Tout au long du scénario principal, vous recevrez des Fax, disponibles dans votre caravane, de deux expéditeurs. Le premier se nomme « K » et il a l’air d’en savoir assez long sur la console démoniaque ; ses origines, son utilité ultime… Le deuxième expéditeur n’est autre que Jeanne, votre chat(te)… parlant(e). Effectivement, mademoiselle, qui vous accompagne tout au long des phases narratives du visual novel, a une fâcheuse tendance à se retrouver dans des situations compliquées dont vous devrez la sortir, en retournant dans certaines parties des Death Balls, le fax servant d’indice quant à sa localisation. Il s’agit en fait de missions secondaires.
Comme nous le disions, Travis Touchdown est un Otaku pur et dur et ce n’est pas un hasard si Travis Strikes Again : No More Heroes joue avec la corde sensible de cette classe d’individus. Déjà très ressentie dans les opus précédents, nous lisons clairement dans le jeu de Suda 51, qui s’est bien lâché de se coté là, à travers cette série parallèle au jeu de base. Tout y est avec des références en veux-tu en voilà ; que ce soit l’époque vintage avec un court métrage façon horreur asiatique des années 80, les cinématiques d’intro des Death balls, les différents styles de jeux apportés, la trame principale en histoire narrative digne du MSX, les dialogues épiques avec les Boss de fin juste avant de les affronter ou après les avoirs finis sur une belle prise de catch ou façon homerun-fatality (suivant le personnage utilisé), le logo de la DDMKII façon Antenne 2 avec un slogan directement parodié de SEGA. Il y a aussi des références aux autres opus comme par exemple les rencontres avec un certain Bishop (il n’est pas mort celui-là ?!) ou encore la citation de Death Drive d’un certain John Winter. Enfin, sans spoiler, vous retrouverez également par exemple des hommages à Otoko Oidon (manga culte au japon des 70’s), Terminator, Zelda, Takashi Miike et bien d’autres à découvrir.
L’Otaku attitude transpire également dans la direction artistique de haut niveau. Graphiquement, c’est aussi varié que les jeux dans le jeu sont diversifiés. Toute une panoplie de styles allant du Visual Novel en passant par les vues en 3D Isométriques, les plans 2D, les vues à la troisième personne, du shoot them up type Vectrex, et bien sûr, du classique sous toutes ses formes d’évolution du 4bit jusqu’au 32 bit… Quel que soit le style utilisé, l’hommage est fort bien rendu. Chaque technique est maitrisée. Côté bande son, sa suit bien aussi. Le style musical prédominant est l’électro, avec beaucoup de ses variantes ; acid core, techno trance, progressive, tribale, Drum & bass, chill out… La chip tune est également de la partie ainsi que différents styles asiatiques tels que la JPOP, la musique traditionnelle et même de la variét’ nippone. Dans la caravane, vous avez droit à du blues et quand l’ambiance s’y prête, certaines Death Balls contiennent du rock alternatif. Enfin et bien entendu, le thème principal des No More Heroes est remixé sous toutes ses formes.
Pour finir le jeu, il vous faudra environ une dizaine d’heure et pour arriver au 100% il faudra compter facilement le double. Plusieurs niveaux de difficulté sont réglables à tout moment dans le jeu et il est possible d’en débloquer des plus corsés, en terminant le jeu. En parlant de la fin du jeu, plusieurs surprises vous attendent, là encore, à croire que cela n’en finit jamais. Côté maniabilité, rien n’a redire, les commandes répondent parfaitement et cela peut se jouer de toutes les manières possibles sur Nintendo Switch (manette pro, Joy-con attachés ou détachés, docké, ou en nomade) mais pas de mode tactile.
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Conclusion
Travis Touchdown signe son grand retour avec, au programme, hémoglobine, défouloir, surprises de taille, hommages à la culture Otaku mais aussi un scénario génial avec prises de conscience du protagoniste, une folie notoire des Boss de fin, des dialogues parfois crus, parfois épiques mais toujours dans un humour décapant. De multiples façons de jouer, sous de nombreux angles différents sont possibles grâce à la diversité des jeux proposés par les Death Balls. Tout ceci, créé une atmosphère particulière qui oscille entre le malsain et le jouissif. Dans son style, Suda 51 est un maître du genre qui trouve facilement sa place au panthéon vidéoludique non loin des Miyamoto, Mc Millen, Thorson, Sakaguchi, Takahashi et autres. Travis Strikes Again : No More Heroes s’adresse à un certain public, car ses subtilités ne marqueront pas forcément autant les néophytes que les nerds de la première heure, mais il réunira certainement tout ce petit monde autour d’un bon jeu de baston. Il nous tarde maintenant de tester les deux DLC à venir.
LES PLUS
- Un bon Scénario et des rappels aux autres opus de la série
- Des boss mystiques et mythiques
- Plein de choses à débloquer
- De jolis clins d’œil
- Une grande variété, que ce soit dans le style artistique ou le type de jeux
- Les connections
- La bande son
- Les T-shirts
- Les donuts rebondissants dans Coffee & Doughnuts
LES MOINS
- Durée de vie un peu courte
Vous avez eu des couilles de mettre une note moyenne (pour un Mario) à NSMBD et je vous félicite de l’avoir fait ! Mais la, franchement, 9/10 pour ce jeu !!? 9 en graphisme ?
J’ai effectivement moyennement noté Mario et peut etre aurai-je moyennement noté Travis 🙂
Oui tu veux dire que ce n’est pas le meme testeur donc pas le meme ressenti suivant les jeux testés. Mais votre ligne éditorial devient vraiment flou pour le coup !
9/10 comment être credible après ça …
Merci pour vos commentaires. Au delà des notes, je vous invite à lire le test ou a essayer le jeu a partir de vendredi.
TSA est un Beat them all, il ne faut donc pas le comparer avec d’autres jeux qui ne sont pas dans le même style. Pour l’avoir terminé avec les DLC (oui j’arrive un peu tard ^^) je le trouve fou ce jeu ! Chaque Death Ball a son propre univers et nous transporte complètement. Après effectivement, si je devais réajuster certaines notes, je mettrai 10/10 pour la bande son qui est tout simplement fantastique, 10/10 en difficulté (le mode super hot est hardcore) et 7/10 en Graphisme car en dehors des cinématiques, le reste est correcte sans non plus rendre cet aspect incroyable.