Développé par Sectordub, studio Franco-Britanique et édité par les furieux de Devolver Digital, Pikuniku, sorti le 24 janvier sur Nintendo Switch, nous promet une aventure à la fois merveilleuse mais aussi étrange ; on nous parle même de dystopie… Il n’en fallait pas plus pour que nous allions creuser tout cela.
Lors de votre premier lancement dans l’aventure, une scène d’introduction sera immédiatement jouée. Un petit gros bonhomme rose vous interpelle, il a quelque chose pour vous : de l’argent gratuit ! S’en suit une sorte de spot publicitaire, où il vous propose de racheter les bricoles qui ne servent à rien dans votre ville. En gros il nous débarrasse de tout ce qui peut prendre de la place et pour réaliser cela, il envoie des robots pour faire le ménage et qui, en plus, vous dédommageront. Un peu trop beau n’est-ce pas ? Surtout lorsque la publicité se termine avec le logo de Sunshine Inc., sa société, et que son accroche signe : « le meilleur des mondes vous attend ».
Lorsque le jeu démarre vraiment, vous n’êtes qu’une petite boule rouge, endormie au fond d’une caverne. Le fantôme qui se tient à coté de vous fera office de guide-tutoriel. Ainsi vous devrez commencer par vous réveiller puis, faire vos premiers pas et sortir de la grotte. Quand vous y parviendrez, vous remarquerez un panneau d’avertissement à l’entrée de votre antre : « Danger, ne pas ouvrir la porte, monstre endormi à l’intérieur ».
En commençant à vous balader dans une prairie très kawaï, vous rencontrerez d’abord des oiseaux avec lesquels vous pourrez brièvement discuter en choisissant parmi plusieurs réponses. Rapidement, vous tomberez sur les villageois qui vous captureront puisque vous êtes ce monstre qu’ils craignent tant. Une fois que tout le monde aura compris que la légende n’était que pur fantasme, au grand dam du commerçant qui avait monté un business de goodies dédié au fameux monstre, vous serez libéré et, en explorant le coin, vous vous retrouverez à rendre des services par-ci par-là pour atteindre les objectifs de votre quête principale mais pas que.
En discutant avec tout le monde, vous apprendrez que les villageois cèdent leurs ressources les plus précieuses à Sunshine Inc, pour de « l’argent gratuit ». C’est tellement naïf, qu’il n’est pas possible de ne pas en rire. Plus loin dans l’histoire, vous rejoindrez une ligue de révolutionnaires qui se sont mis en tête de combattre le fléau qui est en train de piller les ressources de ces pauvres paysans qui n’auront bientôt plus que leur pièce d’or à manger sans savoir quoi en faire d’autre.
Piku (Niku étant votre double, en mode coopératif à deux joueurs), le personnage que vous incarnez en mode story, n’a que ses deux jambes et pieds qui vont avec mais il est dépourvu de bras, mains, cou… en bref c’est un genre de Monsieur Madame qui n’aura visiblement jamais de chocolat ! Avec tout cela, il est possible de faire pas mal de choses dès le début du jeu. Rouler, sauter, donner un coup de talon, se suspendre, bref de quoi progresser tout au long de votre aventure pour venir à bout des niveaux puzzles-plateformes, vraiment pas compliqués, qu’il faudra traverser.
Coté graphismes nous sommes dans un style minimaliste mais efficace qui rend le tout très mignon. La musique, accrocheuse par moments, complètement lunaire à d’autres, voire carrément expérimentale, contribue à faire de Pikuniku un titre pas comme les autres. La maniabilité est presque sans reproche, mais il vous arrivera quand même de vous énerver un peu quand il faudra déplacer des objets rien qu’avec vos pieds ; cela reste quand même bien loin d’un gameplay hardcore.
Durant vos explorations, vous croiserez beaucoup de passages dissimulés mais toujours très évidents pour les habitués du genre. Il faudra obtenir un peu moins d’une vingtaine de trophées et différents chapeaux vous donnant quelques pouvoirs, comme dessiner, arroser des plantes, ou mettre un masque de monstre, sont à trouver ou à acheter. Vous pourrez même, si vous la dénichez, utiliser une cartouche de jeu NES pour jouer à un mini-jeu dans le jeu.
Le jeu peut également se jouer en coop sur une dizaine de niveaux, vous permettant d’obtenir d’autres trophées. Le but sera de terminer des puzzles, en coopérant avec un deuxième joueur, sur le même écran.
Conclusion
Au moment où nous terminons Pikuniku nous sommes perplexes. Le jeu a tenu, sans rusher, moins de quatre heures avec la quasi-totalité des trophées récoltés ; on commençait à bien s'éclater et pouf-pouf c'est fini. Nous sommes donc retournés dans tous les lieux déjà visités, pour voir si les choses avaient changé et ce que nous y avons trouvé reste assez léger. Si le jeu n’est vraiment pas difficile (mais donc accessible à tous), ce n’est pas dans son genre qu’il trouve sa puissance mais plutôt dans son style. Nous avons pu rencontrer tout un tas de PNJ qui n'ont pas la langue dans leur poche, nous avons joué à ce nouveau sport, inventé par un villageois, le Baskick, un genre de foot avec des paniers de basket ; nous avons même dû effectuer des choses dont nous ne sommes pas particulièrement fiers mais, c'était tellement drôle. A ce moment très particulier de l’histoire de notre beau pays, où, la révolution est au jaune et à la destruction, Pikuniku nous propose une belle aventure, dans un monde aux couleurs primaires, de beauté, d’humour et de naïveté. C’est rempli de dialogues souvent second degré, toujours drôles, tout en soulevant quelques problèmes de société et plus particulièrement ce mal qui incite l’homme à sacrifier son prochain au profit de l’argent.
LES PLUS
- Une belle histoire
- Beaucoup d’humour
- Les PNJ complètement délirants
- Un mode Coop
- Son prix réglo
LES MOINS
- Durée de vie trop courte
- Les cheveux blancs qu’on peut se faire à ne déplacer un objet qu’avec ses pieds
- Un style artistique « j’aime ou j’aime pas»
Le jeu est super