Après le très sympathique Jotun: Valhalla Edition (Wii U/Switch), Thunder Lotus Games a sorti son deuxième jeu Sundered sur PC et PS4 en 2017. Aujourd’hui, nous allons parler du portage Switch qui vient de sortir dans une « Eldritch Edition », une sorte de version ultime comprenant toutes les mises à jour et DLC. Ce titre mélangeant rogue-like et metroidvania est entièrement dessiné à la main. Il avait à l’époque réussi son Kickstarter en récoltant plus de 200 000$ sur les 25 000$ demandés par le studio. Nous sommes donc partis affronter des hordes d’ennemis terrifiants dans un monde, en constante évolution, inspiré des œuvres de H. P. Lovecraft. Voici notre test de Sundered: Eldritch Edition sur Nintendo Switch !
Développé sous Unity, vous incarnez Eshe, une voyageuse perdue dans une tempête de sable et qui se retrouve dans un monde en ruine, piégée dans des cavernes en constante évolution regorgeant de hordes d’ennemis terrifiants. On est lâché sans aucune indication et le scénario sera conté au fur et à mesure de notre progression dans les différentes salles par une voix masculine qui se nomme le Trapézoèdre. Le jeu est sous-titré en français et votre guide vous parlera du lieu et vous donnera des conseils au début du jeu avant de vous lancer réellement dans l’exploration. L’histoire reste malheureusement un peu trop en retrait puisque l’on ne rencontrera aucun PNJ susceptible de nous en dire plus et on se sent quand même bien seul malgré un bestiaire très variés. On est donc dans un monde en constante évolution inspiré des œuvres de H. P. Lovecraft.
Côté gameplay, Sundered relève plus du metroïdvania dans sa construction mais sa progression utilise clairement des mécaniques très rogue-like où la mort n’est jamais très loin. On alterne entre exploration et combat avec des ennemis qui apparaissent quand bon leur semble ou des gros boss imposants qui ne tarderont pas à vous tuer. Mais la mort n’est pas une fin en soit puisque l’on retourne au HUB du jeu pour développer le très grand arbre de compétence proposé et améliorer notre vie, bouclier, armure, énergie… Chaque mort entraine également une mutation des salles avec une génération semi-procédurale du labyrinthe dans lequel on se trouve. Cela évite en quelque sorte le côté répétitif avec de nouveaux chemins à chaque fois. Les zones principales du jeu ne bougent pas mais les salles oui alors il faudra prendre en main notre héroïne Eshe.
Notre personnage dispose d’une arme au corps à corps avec divers mouvements, un saut, la capacité de rebondir sur les murs et une esquive. Plus vous combattez avec votre arme, plus votre jauge violette se remplira, permettant une attaque fatale, bien utile quand tous les ennemis sont en masse autour de vous. Dans le cas des explorations, elle diminuera. On est donc équipé d’une seule et unique arme (corps à corps ou à distance) mais les combos et animations sont très variés selon le bestiaire. En plus de l’arbre de talent, vous découvrirez divers autels donnant accès à de nouvelles compétences comme le double saut, la charge ou encore le bouclier pour vous permettre de progresser et de ne jamais régresser justement. C’est le risque de ce genre de jeu qui peut vite devenir frustrant à force de mourir mais comme on revient toujours un peu plus fort que le run précédent, on continue pour tenter d’aller le plus loin possible.
Sundered pioche forcément dans ce qu’à fait son aîné Jotun avec des environnements magnifiques dessinés à la main et ses boss imposants. Comme évoqué précédemment, sans PNJ, on se sent bien seul et l’exploration peut se révéler ennuyante par moment car le level-design n’est pas toujours maîtrisé. Le point le plus frustrant réside dans les combats qui peuvent vite devenir brouillons car trop d’ennemis qui réagissent comme bon leur semble. C’est-à-dire que l’on explore tranquillement des environnements souvent très vide il faut bien l’avouer et puis d’un coup une dizaine d’ennemis sortent de terre ou des airs pour nous lyncher. Il faut alors choisir entre les combattre ou fuir, cela peut aussi être une bonne solution. Les combats de mini-boss et boss se révèlent cependant bien plus intéressants comme sait si bien le faire les développeurs avec des phases épiques et magnifiques.
Graphiquement, le jeu est très réussi mais on va vite se lasser des environnements qui évoluent dans leur cheminement mais qui restent sensiblement identiques. Côté bande-son, l’ambiance est clairement l’un des points fort du jeu avec des musiques peu nombreuses mais un sound design travaillé dans les divers environnements. Thunder Lotus nous fait aussi le plaisir de proposer trois fins différentes qu’il faudra prendre le temps de découvrir car le jeu n’est pas très long (15 heures) mais offrant du coup une certaine rejouabilité. En fonction des éclats corrompus récoltés ou non, le jeu vous demandera de choisir entre la corruption de vos compétences (des pouvoirs en plus) ou de garder votre humanité. Sundered: Eldritch Edition comprend la mise à jour « Magnat du gong », qui vient ajouter un mode multijoueur local en coopération pouvant accueillir jusqu’à quatre joueurs, ainsi que de nouvelles zones et un combat dantesque contre le nouveau boss, le Magnat du gong.
Concernant le portage de cette version Nintendo Switch, nous avons des temps de chargement assez long entre chaque zone ou à chaque mort et des ralentissements réguliers lorsque l’action devient trop intense à l’écran. Cela ne gâche pas le plaisir mais on espérait une meilleure optimisation car les problèmes étaient déjà présents sur les autres versions du jeu.
Conclusion
Après le joli Jotun: Valhalla Edition, Thunder Lotus Games a fait un pari osé avec son second jeu Sundered. Ce metroidvania tient en parti ses promesses avec une exploration difficile au début mais jamais décourageante grâce à son système de progression du personnage qui devient plus fort à chaque fois. Graphiquement superbe et disposant d’une ambiance sonore particulièrement convaincante, Sundered maintient la tension jusqu’au bout. En parti car certains défauts viendront frustrer votre aventure comme les attaques des ennemis un peu trop brouillonnes, des environnements finalement assez vides et quelques soucis techniques. La Nintendo Switch se dote de cette Eldritch Edition fort sympathique et avec toutes les mises à jour.
LES PLUS
- Visuellement convaincant
- Gameplay simple à prendre en main
- L’ambiance sonore travaillée
- L’arbre de talents est énorme
- Trois fins différentes
- Un mode coopération locale
LES MOINS
- L’apparition des monstres, bordélique à l’écran
- Des environnements assez vides
- On ne rencontre aucun PNJ
- Des temps de chargements un peu long
- Des ralentissements réguliers