« Je suis un homme d’affaires à qui tout souriait. Certains diront que je profitais du malheur des gens alors que nous arrivions à la fin de la troisième guerre mondiale, quand d’autres diront que j’étais brillant. Un gros contrat m’attendait en ville, je pris donc le penthouse du plus gros hôtel du coin, haut de ses 100 étages : le SKYHILL.
Alors que je prenais tranquillement mon café, je vis aux informations le lancement d’un missile bactériologique qui pris malheureusement la direction de la ville dans laquelle je me trouvais. Suite à l’explosion, toute forme de vie qui ne se trouvait pas dans un endroit qui offrait une défense biologique était soit morte soit transformée en mutant. Par chance, ou par malchance, ma chambre offrait ce petit bonus mais c’était la seule de l’immeuble… Cela fait quelques jours que je me barricade, la faim au ventre sans plus aucune ration dans mon penthouse, il me faut rallier le rez de chaussée afin de survivre à cet enfer. Je m’appelle Jason Perry, et vous devez m’aider à survivre ».
Vous voilà donc avec la responsabilité de faire survivre Jason à travers cet hôtel. Le but est simple en soit descendre du centième étage pour se rendre au rez de chaussée. Avant de vous lancer, vous arrivez à un menu épuré : début de partie, les options qui ne permettent que d’activer ou non les musiques/ les sons et de choisir la langue (le français n’étant pas disponible sur la version Switch), la possibilité de revoir les cinématiques, puis les crédits. Au lancement d’une partie, vous avez le choix entre 4 niveaux de difficultés allant de facile à hardcore (qui lui est bloqué au départ) avec la possibilité d’activer ou non un petit tutoriel qui fait son travail au premier run. Vient ensuite le choix entre 20 capacités : 10 passives qui vous offrent un bonus ET un malus, puis 10 actives qui vous offrent un avantage durant le périple. Au départ, vous n’en n’avez aucune de disponible et vous les débloquerez au fil des runs. La petite intro sous forme de bande dessinée une fois passée, vous voilà arrivé en enfer.
Un jeu généreux au détriment de l’aspect de survie
Vous êtes donc dans votre penthouse séparé en 3 pièces dans lesquelles se trouvent l’accès à l’étage inférieur via un ascenseur ou un escalier , un lit qui vous donne la possibilité de récupérer des points de vie en compensation de points de faim, puis un atelier avec lequel il est possible de créer de nombreux objets (il est possible de fabriquer quelques objets directement dans les étages inférieurs sans passer par l’atelier). Le jeu se présente dans une forme de BD avec une vue subjective du bâtiment qui sépare chaque pièce en case. Même si la jouabilité est simple et vite apprivoisée, on peut regretter l’absence d’option tactile qu’offre la Switch via son mode portable, surtout pour un jeu dont le gameplay s’y prête totalement et qui aurait amélioré l’expérience. Pour passer d’une pièce à l’autre, vous sélectionnez une des cases avec le stick gauche puis vous validez avec “A”, vous naviguez dans la pièce avec “ZR” et “ZL” si vous avez plusieurs actions possibles dans celles-ci, et vous avez accès avec “Y” à l’amélioration du perso, à l’inventaire, au craft, aux journaux et au dictaphone. A chaque déplacement, votre personnage consomme alors un “point de faim” qui est en fait un point de déplacement. Si vous vous retrouvez à court de nourriture, chaque déplacement vous coûtera alors 2 points de vie. Il est possible de ne jamais passer par votre lit au penthouse afin de récupérer de la vitalité car, que se soit pour se nourrir ou pour se soigner, le jeu est (malheureusement ?) assez généreux en loot dans les étages pour le genre, ce qui ne vous donnera pas spécialement ce sentiment de pression dû au manque de provisions que l’on retrouve normalement dans des jeux de survie.
Concernant le craft, celui-ci est plutôt complet. En améliorant le penthouse, vous aurez accès à de nombreux objets dans différentes catégories : les armes, la nourriture, le soin, les “autres” qui sont des objets utiles au craft ou à la réparation de l’ascenseur, puis Accès VIP qui vous permet de faire évoluer votre chambre. Là aussi, dans la plupart des parties, la générosité du jeu limite le besoin de passer par le craft mais n’en n’est pas la seule cause. Il est possible de faire une descente complète avec une seule arme en améliorant correctement votre personnage, de se nourrir simplement de ce que l’on trouve sans cuisiner, de réparer l’ascenseur si vous n’avez pas la pièce adéquate en sacrifiant des “points de faim”. Le craft vous permet simplement de faciliter un peu plus votre descente.
RPG ou Rogue-Like même combat, même catégorie: poids légers
La structure des étages est toujours la même : le couloir central avec l’escalier et l’ascenseur (qui peut être en état de marche, en panne et donc réparable, ou cassé) qui vous permet un voyage rapide entre votre penthouse et les étages où l’ascenseur est fonctionnel , une chambre à gauche et une chambre à droite et les éléments générés de façon aléatoire : la décoration des chambres, l’état des ascenseurs aux différents étages, le loot ainsi que la présence ou non de mutants. C’est plutôt faible pour un rogue-like et, même si vous repartez de zéro à chaque run, cela amène malheureusement une rejouabilité assez faible due à une impression de faire toujours les mêmes parties, le tout accentué par un bestiaire très limité puisque vous dénombrerez moins d’une dizaine de mutants différents. Lorsqu’un ennemi est présent dans votre pièce, un combat au tour par tour se lance dans lequel vous avez 3 choix d’attaque avec des statistiques qui balancent entre le pourcentage de chance de toucher le monstre et la fourchette de dégâts infligés. A la fin de chaque combat, vous gagnez de l’expérience afin d’améliorer les statistiques de votre personnage. Seuls 4 critères d’améliorations s’offrent à vous (force, vitesse, dextérité, précision) et n’ont d’influence que sur la possibilité de vous équiper de nouvelles armes et sur l’augmentation des dégâts provoqués. L’aspect RPG du titre est donc assez restreint lui aussi.
Malgré ces faiblesses, le jeu arrivera au départ à vous embarquer pour quelques parties avant de devenir vite redondant et vous ne verrez sans doute qu’une seule des différentes fins. Ce ne sont pas les quelques journaux et cassettes audios à collecter et contenant des bribes d’histoires d’autres personnes qui vous vont vous pousser à enchaîner les runs. Le côté comics sombre et gore des graphismes couplé à l’ambiance sonore oppressante vous immerge complètement dans l’univers dans lequel les développeurs de Mandragora veulent vous plonger. Une technique irréprochable tant sur Tv qu’en portable. Un petit conseil : poussez l’expérience jusqu’à débloquer la dixième compétence passive “rétro cinema” qui apporte un changement d’ambiance dont je vous laisse la surprise.
Conclusion
Décrit sur l’E-Shop comme un jeu d’aventure, RPG avec du rogue-like et de la survie, Skyhill n’est clairement pas un mauvais jeu et vous prendrez certainement du plaisir pendant quelques parties mais il devient vite lassant et ne brille dans aucun des genres annoncés : partie RPG réduite à son minimum, aspect rogue-like limité par l’architecture des étages et la survie facilité par un loot assez généreux. L’absence du français sur la version Switch ne gâche en rien les parties, même pour les moins anglophones d’entre vous. Une bonne expérience mais clairement trop chère pour le prix proposé de 14,99€.
LES PLUS
- • l’ambiance
- • l’aspect bande dessiné
- • un contenu généreux en craft…
- • la compétence “retro cinema”
LES MOINS
- • le manque d’un mode tactile
- • l’impression que les parties se ressemblent toutes
- • … mais pas forcément utile
- • la durée de vie
- • le bestiaire trop faible
- • la rejouabilité
- • le prix
Il est en ce moment à 1€99 sur le e-shop… je me tâte ^^
Bonsoir à ce prix là n’hésitez pas. Même si la rejouabilité n’est pas folle, l’expérience est plaisante et à 1€99 vaut le coup d’être tenter.