Nouveau jeu, nouvelles promesses, nouvel espoir.
Nous voilà de nouveau prêts à tester une simulation de vol d’oiseau, un concept qui commence à sentir le réchauffé mais auquel nous avons l’audace de continuer à croire. S’immiscer, le temps de quelques instants, dans les plumes voluptueuses d’un oiseau pour partager avec lui son quotidien et voguer aux larges des embruns marins, voila de quoi susciter notre attention sans équivoque. Mais serons-nous pleinement satisfaits du voyage ?
Développé par Bryan Tabor et édité par Ratalaika Games, Bird Game + tente de relever le défi de nous offrir un voyage dans la peau d’un oiseau. L’aventure commence sobrement par l’intermédiaire d’un menu succinct mais suffisant : lancement d’une partie traditionnelle (ou reprendre celle en cours), partie libre, classement, défis, puis les traditionnelles options sont disponibles.
Envolée sauvage sans sauvagerie :
Avec excitation, nous nous lançons dans notre premier vol. La difficulté peut être modifiée, laissant les plus jeunes s’entraîner sans limite (si ce n’est celle de leur patience) avec le mode facile. Le tutoriel s’avère très succinct, à vous de vous dépatouiller dans cet univers monochromatique, quitte à essayer d’appuyer sur tous les boutons pour comprendre ce que notre drôle de volatile, dont nous ignorons tout à commencer par son espèce, a dans le ventre. Et visiblement , il n’a pas grand chose : nous avons beau tester chaque recoin de la manette mais mis à part changer de direction avec plus ou moins vigueur, nous ne notons aucun comportement majeur. Soit. Notre oiseau vole et c’est à peu prêt tout. Il va falloir s’amuser avec cela.
Mais au moins, vole-t-il bien ? Détient t-il dans la grâce de ses plumes toute la magie du vol des oiseaux, toute cette magie que nous aimons contempler depuis la terre, incapables nous-même de prendre notre envol sans nous barder de diverses mécaniques ? Hélas non. Notre oiseau (mais qu’est ce donc enfin ? Une mouette semblerait t-il au vue des traits qui lui sont conférés ? Mais que diable fait t-elle dont dans cette galère !) manque cruellement de grâce et de légèreté, allant se crasher sans ménagement sur à peu près tout et n’importe quoi. D’ailleurs, quelle drôle d’impression d’être une pseudo mouette tandis qu’un simple roseau, ressemblant vaguement à un coquelicot, une feuille ou un escargot, sont bien plus gros que soi, jusqu’à nous faire sombrer dans la terrible mort qui nous attend à chaque tournoiement d’ailes. Sacrément bizarre cette mouette qui préfère se tuer dans les roseaux au raz de l’eau plutôt que de prendre enfin un peu de hauteur !
Une liberté étriquée :
Vous souhaitez profiter du vol de notre mouette en mousse pour vagabonder dans les cieux relaxants ? Que nenni mes amis. Oubliez donc cette idée saugrenue. Ici, point de vagabondage puisque votre chemin est tout tracé devant vous et vous ne pourrez vous en échapper, tel un prisonnier qui doit parcourir sans ménagement le chemin devant lui. Quoique devant lui s’avère inapproprié dans le cas présent puisque c’est le plus souvent dans des situations plutôt tortueuses que vous vous retrouverez, avec une caméra des plus capricieuses, qui vous laissera supposer tous les recoins possibles avant de vous fracasser le crâne contre une feuille qui passait par là. En effet, plus d’une fois vous aurez bien du mal à comprendre où le soft veut vous conduire avant de vous retrouver dans un rondin de bois creux dans le lequel vous avez la drôle idée de vous engouffrer, tandis que ce dernier se met à tournoyer encore et encore, étrangement transpercé de nombreuses branches. Eh bien… pas folichonne la vie d’une mouette !
Certes, vous trouverez fort heureusement quelques cercles disposés de-ci de-là au grès de votre avancée. Synonyme d’une accélération éphémère, ils vous sortiront de votre monotonie. Des « taches noires » peuvent aussi être collectées selon votre convenance… Oui, des taches noires, et nous cherchons encore ce que cela pourrait représenter pour notre mouette désappointée dans ce monde ahuri.
Battre sa proie plutôt que de l’engloutir :
Quelques boss viendront semer un peu la zizanie dans dans votre parcours. Et là, nous sommes clairement restés pantois face au premier : notre mouette du futur se fait attaquer par des insectes plus gros qu’elle. Mais nous sommes où là ? Et puis d’ailleurs, une mouette, mis à part le poisson, elle n’irait pas plutôt les becter les insectes au lieu de jouer aux chats et la souris avec eux ?
Passé ce point de vue propre au développeur, les boss s’avèrent être dans la continuité des parcours, peu convaincants et peu amusants, voir même agaçants (oups) !
Scoring is boring…:
En choisissant le mode libre (appelé « Infini »), nous avons eu l’espoir de pouvoir enfin voler tranquillement avec notre mouette qui en a assez vu pour aujourd’hui.
Miséricorde… le sort s’acharne sur notre pauvre volatile, condamné à nouveau à suivre un chemin prédéfini, passer dans des cerceaux et collecter de drôles de taches. Loin de laisser le joueur libre de ses mouvements, votre seul objectif est de tenir le plus longtemps possible… En effet, une fois la pauvre mouette toute morte, il faudra recommencer depuis le début, point de checkpoint disséminé sur le chemin, contrairement à votre partie traditionnelle, qui elle, en détient suffisamment. Le scoring est possible via un système de points que vous générez en restant vivant et en collectant quelques taches. FAS-CI-NANT.
Quant à la liste des défis : courte et sans véritable intérêt (terminer le jeu, terminer le jeu en mode difficile, battre le roi crapaud en mode difficile… etc), elle ne vous retiendra guère une fois le jeu bouclé.
Monochrome pile ou face ?
Comme énoncé précédemment, les graphismes du jeu sont entièrement en noirs et blancs. Non dénués de charme, ils semblent sortir tout droit d’un cahier de calligraphie. Néanmoins, le manque cruel de détails rend l’ensemble un peu trop simpliste, surtout en réduisant encore davantage les détails dans le menu. « Waaa », nous étions en mode « eau de luxe ». Effectivement, une fois désactivée, c’est encore pire !
Les options vous permettent de jouer avec cette monochromie en inversant les couleurs. Vu qu’elles ne sont que deux (à supposer que le noir et le blanc fassent deux), nous vous laissons imaginer le résultat.
Clôturons ce test improbable par quelques mots sur la musique. Correcte, elle ne restera pourtant guère dans les mémoires. Quant aux bruitages, le soft nous rappelle qu’une mouette qui se cogne contre un tronc, c’est un peu comme une mouette qui se cogne contre une feuille (!) : ça fait POM.
Bird Game + est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 5 euros. À l’écriture de ce test, le soft est en promotion à 4 euros environ.
Le saviez-vous ?
Remettons quelques pendules à l’heure puisque nous sommes dans le thème et avons connu quelques écarts au cours de ce test. La mouette la plus commune dans nos contrées est la mouette rieuse. Parcourant sans relâche les lacs et les étangs, jusqu’aux abords des côtes, à la recherche de nourriture, il est commun de la rencontrer au cours de nos balades. Véritable éboueurs de la nature, ces oiseaux se délectent de nombreux animaux, allant des insectes aux vers de terre, mais aussi tout ce qui pourrait tomber sous son bec, y compris nos poubelles ! Habiles et gracieux, ces oiseaux peuvent vivre jusque 30 ans !
Conclusion
Mauvaise pioche à nouveau. Chère amis gamers, désolée de vous décevoir, mais aujourd’hui encore ne sera pas celui de votre envol inoubliable dans la peau d’un oiseau plein de grâce. Au lieu de cela, Bird Game + vous convie à un voyage mouvementé à bord d’une mouette pas très rigolote (mais comme nous la comprenons !), qui doit faire attention à tous les organismes mutants qui l’entourent, à ne pas se fracasser le crâne contre une feuille, et même, se méfier de ses proies qui pourraient bien se retourner contre elle ! Bref, si vous aimez les oiseaux et toute la magie qu’ils dégagent par leur vol voluptueux, mettez vos chaussures de randos pour une virée en forêt. Vous y contemplerez peut être une faune sauvage à taille réelle, avec des attitudes réelles !
LES PLUS
- Petit prix
- Graphismes tels des calligraphies...
LES MOINS
- ... mais un rendu trop simplistes
- Jouabilité peu agréable, notamment à cause d’une caméra capricieuse
- Nombreuses incohérences
- Quelques bugs
- Manque cruellement de fun...