Quand la mignonnerie vient fricoter avec l’anarchie… ça peut donner lieu à de drôles de choses, comme l’improbable Anarcute !
Développé et édité par AnarTeam, Anarcute propose aux joueurs de surfer sur une vague de rébellions qui ébranle le monde. Tandis que la Loboto Patrouille fait régner la terreur de Miami à Tokyo, le monde est désormais assouvi à sa suprématie et gare à ceux qui refusent de se soumettre aux règles. N’écoutant que leurs courages, de vaillants résistants (toutes sortes d’animaux, à moins qu’il ne s’agisse d’humains endossant des têtes de marionnettes afin de se faufiler dans la masse incognito ! Nous vous laissons libre de juger par vous-mêmes les images !) partent mettre un terme à ce massacre social, à coups de revendications et de coups de pancartes.
La manifestation, version mignonne et bestiale
Vous voilà plongé dans cet univers impitoyable, prêt à en découdre avec tous ceux qui oseraient se mette en travers de votre chemin. Vous avez de l’énergie à revendre, et surtout, des tas de choses à dire : pancartes et multiples slogans à la vue de tous. La ville n’a qu’à bien se tenir… VOUS VOILÀ !
Rapidement dans l’ambiance, il est simple de s’enjailler dans Anarcute pour peu de choses, surtout lors des premières parties. Passé le stade de la découverte et de la mignonnerie environnante (nous y reviendrons, point d’inquiétude !), la bonne surprise repose sur votre don incroyable à saisir tout et n’importe quelle chose qui traîne dans les rues. En effet, il vous suffit de passer à proximité de barrières, de bancs, de poubelles ou tout autre chose, pour le saisir aussitôt, sans même appuyer sur un quelconque bouton. Vous êtes un vrai piège à « bordel » et votre force est décidément sans pareille : même les voitures n’y résisteront pas et viendront bientôt se loger dans vos petits bras musclés. Drôlement fortiche la crevette dans ce jeu !
Une fois pourvu de tout un attirail urbain, vous pouvez parcourir la ville plus sereinement. Votre mission est rappelée en chaque début de partie, et reste globalement toujours la même, mis à part quelques variantes : recueillir tous les drapeaux de la ville (tel un combat de territoire des temps modernes !) et le plus souvent, finir par un assaut final, flanqué de nombreux ennemis mal intentionnés. Tout un programme !
Précisions sur le gameplay, entre bonheur et déconvenues :
Accessible pour tous, du joueur le plus expérimenté à celui qui n’a pas encore oser toucher une manette jusqu’à présent, le menu rappelle à tous les commandes du jeu. Un rappel agréable qui peut permettre de reprendre le jeu sans trop de soucis après plusieurs semaines d’arrêt (qui n’a jamais délaissé un soft ainsi !). Vous ne contrôlez guère chaque personnage (sauf si votre gang ne compte plus que votre malheureux héros, esseulé dans la ville en perdition !) mais bel et bien la masse dans son ensemble. Un choix correct mais qui pose malgré tout quelques difficultés lorsque la foule se scinde malencontreusement en deux. Fort heureusement, la situation se rattrape rapidement et n’imaginez pas perdre des personnages au détour de rues qui s’entrecroisent : la masse reste plutôt bien groupée, tel un amas bruyant qui déambule dans la ville.
Cet amas de bestioles se contrôle avec le joystick, tandis que les quelques boutons de la manette vous permettent de balancer des objets, d’effectuer une roulade ou encore de taper l’ennemi avec vigueur. La prise en main s’avère plutôt rapide, même si certaines manipulations restent hasardeuses, comme l’utilisation du laser qui demande un petit temps d’adaptation.
Enfin, la caméra propose une vue du dessus, permettant de garder en visuel votre foule en délire. Le joystick droit permet de jouer sur la profondeur, se rapprochant ou s’éloignant des manifestants, et l’orientation de la caméra. Soulignons tout de même que cette dernière est parfois un peu fofolle et vient à se se rapprocher de la foule sans trop que nous comprenions pourquoi. Fort heureusement, un bref retour arrière se réalise sans difficulté.
Une carte au sommet de l’écran vous permet de vous repérer facilement dans votre environnement et surtout de repérer les zones à découvrir en priorité : si les ennemis ne sont pas signalés (tout de même !), les drapeaux mais aussi vos compatriotes prêts à grossir les rangs, eux le sont ! À vous de faire preuve de tactique et d’une petite stratégie pour prendre le chemin le plus adapté à votre mission. Un classement final (plutôt gentil par ailleurs) viendra souligner votre performance. Vos manifestants encore en vie sont t-ils encore nombreux ? Avez vous causé suffisamment de dégâts ? Êtes-vous un rapide ?
Enfin, sur le côté gauche de l’écran trône une jauge avec le décompte de vos manifestants en lutte. Plus ils seront nombreux, et plus votre arsenal de coups sera puissant, si bien que même les immeubles ne résisteront pas aux assauts de votre groupe de lapins et de moules enragés !
Une fois le niveau bouclé, une pièce vous sera remise. Précieuse, elle vous permettra par la suite de débloquer de nouvelles capacités au distributeur du coin.
Un univers en péril… :
Au cours de vos diverses manifestations plus ou moins houleuses, vous serez amenés à traverser la planète pour faire entendre votre voix aussi bien à Tokyo qu’à Paris, ou encore dans de chaudes contrées ou de plus fraîches (et le verglas, même dans un univers mignon, c’est casse pied !). Anarcute offre ainsi l’opportunité de satisfaire tout le monde par des décors qui se bouleversent selon les territoires tout en gardant une base similaire : des immeubles à faire tomber, du mobilier à récupérer et des ennemis déglingué à détruire.
Si votre séjour dans la ville sera des plus mouvementés, quelques boss plus ou moins coriaces viendront agrémenter votre pèlerinage. Les battre deviendra relativement simple une fois la compréhension de leur fonctionnement acquise. Une certaine rigueur est le plus souvent nécessaire mais quelques parties un peu plus rigoureuses que d’habitude devraient avoir raison de ces petits rigolos qui osent entraver votre devoir de sauveur de la planète.
… mais bien choubidou !
Avec un nom pareil, faisait référence au choubidou et tout ce qui en découle (« cute » signifiant mignon en anglais), Anarcute se devait d’être doté d’un côté sympa et trop mimi. Pari tenu puisque, malgré un thème pas si léger que cela, l’ambiance reste festive et bercée par une mignonnerie sans pareille.
Vos pérégrinations donneront lieu à la découverte de nombreux nouveaux personnages, qui viendront grossir vos rangs. Chez Nintendo-Town, nous les trouvons drôlement ressemblant aux peluches avec les gros yeux que nous pouvons voir dans tous les magasins offrant ce type de produits. Leur esthétisme est au goût de chacun, mais leurs yeux énormes ne peuvent laisser indifférents !
Les décors sont plutôt bien fichus, et soulignons la beauté des rues parisiennes. Franchement, tenir la manifestation autour de la Dame de fer de paname fut jouissif et assurément notre niveau favori !
Les musiques méritent elles aussi d’être mises en valeur, et plus particulièrement celle qui insuffle le rythme au jeu, gorgé de LAAA-LA, LALALA. Si si, vous verrez qu’elle viendra se glisser dans vos oreilles avec assurance et ira même jusqu’à vous donner la belle idée de pousser la chansonnette ! Après tout, les chansons font parties intégrantes de l’univers des manifestations n’est-ce pas ?
Personne n’est parfait !
Impossible de boucler ce test sans émettre malgré tout quelques remarques moins glorieuses sur le soft. En effet, certains passages sont assez brouillons, la faute à une foule trop nombreuse ou à une jouabilité qui laisse finalement peu de place aux joueurs. Le fait est que nous nous sommes parfois retrouvés dans une masse scintillante et bruyante, à appuyer un peu sur tous les boutons pour nous extirper de ce pétrin (et faisant mine tout de même de parfaitement garder le contrôle de la situation). Parfois ça marche, mais parfois, absolument pas !
Aussi, une certaine redondance s’installe au fil des niveaux. Si certains proposent quelques variantes dans la tenue à tenir au cours du niveau (quelques passages s’apparentant davantage à de l’infiltration notamment), les objectifs restent globalement les mêmes.
La difficulté, quant à elle, est globalement bien dosée. Les niveaux sont de plus en plus difficiles sans pour autant être insurmontables, laissant au joueur la satisfaction de les gravir, sans le soumettre à la frustration de ne jamais avancer. En revanche, la durée de vie s’avère quelque peu maigrichonne et finalement, après avoir passé un beau moment avec ces bestioles pleine de bravoure, nous en aimerions simplement un peu plus…
Anarcute est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 15 euros environ.
Le connaissez vous ?
Si l’univers des manifestations vous séduit, retrouvez sans plus attendre notre test de Riot : Civil Unrest. L’univers de ce dernier est en revanche bien éloigné de celui d’Anarcute…
Conclusion
Pour qui aime les jeux de stratégie, mêlant un peu d’action et l’esprit kawaii, nul doute, vous faites le bon choix avec Anarcute. Pourvu d’un univers mignon et soigné, le soft se savoure sans gros défaut majeur. Nous regrettons simplement une jouabilité ne laissant pas toujours beaucoup de choix au joueur, ainsi qu’une redondance des niveaux malgré des décors qui se modifient au fil des contrées visitées. Enfin, la durée de vie n’est pas extraordinaire. Quand on aime, c’est toujours trop rapide !
LES PLUS
- Univers mignon et attachant
- Musiques adaptées à ce jeu décalé
- Fun
- Entraîner le décor dans ses revendications !
- De nombreux animaux à débloquer pour épaissir vos rangs !
LES MOINS
- Jouabilité parfois brouillonne
- Installation d’une certaine redondance au fil des missions
- Durée de vie un peu légère
- Absence d’un mode multijoueur