Brothers : Tale of Two Sons (Nintendo Switch) – Le test

On est habitué maintenant, la Switch accueille, telle une vieille sœur, nombre de portages plus ou moins récents, histoire de (re)faire découvrir un jeu ou de faire des profits à moindre frais. Brothers : Tale of Two Sons, développé par Starbreeze Studio, édité par 505 Games et sorti de l’imagination de Josef Fares (A Way Out), a débarqué le 28 mai sur l’hybride, près de 5 après sa sortie initiale. Opportunisme ou altruisme ? La réponse, en bonne et due forme.

Band of 2 brothers

Dans certains jeux, on incarne un unique personnage , « une bande de jeunes à moi tout seul » comme dirait Renaud, le chanteur, non comme le prénom d’un des frères du testeur, quoi que. Dans d’autres, on se lie d’amitié au fil des rencontres afin de former un groupe, une troupe prête à affronter diverses péripéties. Ici, point trop n’en faut, vous suivrez deux frères qui, déjà endeuillés par leur perte maternelle, devront porter secours à leur père atteint d’une étrange maladie. Pour ce faire, ils devront partir à la recherche d’un arbre sacré, du moins, c’est ce que vous comprendrez puisque nul besoin d’anglais ou de japonais, le langage est imaginaire et laissé à votre propre interprétation. Une idée originale qui vous plonge directement dans cet univers, malgré une cinématique d’entrée clairement ratée, atténuant le côté tragique. D’autres moments feront l’objet de scènes animées avec les graphismes du jeu, d’une qualité moyenne. L’histoire est bien racontée et jouera sur la corde sensible efficacement.

Les 2 font la paire

Sans être un hommage à la série des années 80 ni une référence anachronique au sous titre de Snipper Clips, le gameplay du jeu reposera sur l’utilisation des 2 frangins. Les manettes modernes ont 2 joysticks, tant mieux, chacun vous servira à diriger l’un des 2 personnages, ce qui offre une mécanique de jeu à la fois déroutante et très maligne. Non content d’exiger des déplacements ambidextres, les actions seront également soumises à cette mécanique (ZR pour l’un, ZL pour l’autre), vous obligeant à utiliser chacun des frères là où il sera le plus à même de réussir, le tout avec une logique propre à leur différence physique mais aussi d’âge. Le grand frère protecteur pourra jouer de sa force alors que le cadet profitera de son agilité et de sa petite taille. Cette combinaison de talents à coordonner avec vos 10 doigts vous permettra de progresser d’une façon intelligente et bien pensée, et même si cette version offre la possibilité de faire l’aventure à deux, elle reste bien plus intéressante à être expérimentée en solo, permettant finalement au joueur d’être le lien entre les deux protagonistes

Les bons contes font les bons jeux ?

Il vous faudra donc résoudre les différentes énigmes et les différents obstacles que vous trouverez au cours de vôtre quête lors de l’exploration de ce monde fantastique issu d’un conte de fées dans lequel vous rencontrez différents personnages et autres créatures qui, à l’occasion, vous apporteront leur aide, ou vous mettront des bâtons dans les roues dans des décors assez jolis et suffisamment variés, bien qu’aux couleurs un peu ternes parfois. Plutôt bucolique et champêtre au début de l’aventure, l’univers deviendra plus sombre au fil de l’histoire. Si la mécanique de jeu peut faire penser à Ico, un passage en particulier s’apparentera à un hommage à The Last Guardian (dont le premier trailer date de 2009!), tandis que les scènes d’escalade vous rappelleront celles d’un Uncharted, le tout dans un ensemble cohérent. La musique, douce et discrète lors des phases de ballades et de grimpettes, se permettra quelques envolés pour accompagner des scènes phares, parfois chargées en émotion. Tous les éléments étaient réunis pour créer une belle aventure.

Trois petites heures et puis s’en va

Oui mais voilà, cette épopée, bien que servie par un gameplay original et une jolie histoire, sera de très courte durée. Les chemins trop balisés et les énigmes trop simples vont amèneront au générique de fin en seulement 3 petites heures, d’autant qu’il n’y a strictement rien à faire hormis progresser dans l’aventure. Les phases de plates-formes seront ponctuées de quelques rares boss dont vous débarrasserez très rapidement. Il y a certes quelques succès à débloquer en effectuant des actions spécifiques qui n’apporteront rien et qui ne seront en aucun cas une raison de relancer le jeu. Par ailleurs, le jeu souffre de quelques problèmes de collision et de saccades, ainsi que de petites imprécisions dans la validation des actions, ce qui est dommage vue la courte durée du titre. Enfin, outre la coopération finalement accessoire, cette version offre en bonus des artworks et les commentaires du réalisateur… On aura vu mieux.