Le scénario est un des points clés de beaucoup de jeu. La qualité d’écriture ou encore l’originalité du récit d’un jeu sont des choses qui retiennent plus ou moins l’attention. Tout est matière à être un scénario de jeu, du plombier qui sauve un princesse au soldat qui part en guerre pour son pays. En 2010, Idea Factory et Compile Heart ont décidé de s’inspirer de l’histoire même du Jeu Vidéo moderne pour son scénario de RPG. Ainsi naquit la série Neptunia dont les héroïnes sont une représentation des constructeurs actuels du Jeu Vidéo. Tout n’est que parodie de ce conflit puéril. Alors que la série ne choisissait que Playstation comme plate-forme de prédilection, voici que Super Neptunia RPG (le tout dernier sorti de la série) décide de tenter l’aventure également sur Switch dans une expérience RPG tout en 2D coloré. En occident, cette version Switch se targue même de ne pas être censuré! Cela sera-t-il suffisant pour charmer les joueurs Switch?
Super Neptunia RPG, une super parodie du JV
Pour cette nouvelle aventure, le Japon décide de collaborer pour la première fois avec l’étranger. Ainsi, Super Neptunia RPG est le résultat d’un co-developpement entre Compile Heart et des Canadiens d’Artisan Studio. Il s’agit d’ailleurs du premier jeu du studio Canadien et ceux-ci misent sur une approche 2D. Surprise pour les habitués de l’univers 3D coloré de la série. L’histoire s’adapte également à ce format. La série étant une grande parodie de notre monde du JV, le scénario de ce nouvel opus comme tous les autres jeux de la série Neptunia peut prêter à sourire. On se permet de vous détailler un peu cette série, après tout Super Neptunia RPG est le premier jeu à atterrir sur plate-forme Nintendo. La série se déroule dans le monde de Gamindustri (oui, sérieusement le monde se nomme ainsi). Il y a 4 grands territoires sur lequel règne 4 Déesse puisant leur force dans les parts de marché de ce monde. Ces parts évoluent selon la foi que leur voue les habitants de Gamindustri. Le nom des territoires sonnent de manière familière dans nos mémoires de joueur, il s’agit des territoires de: Lastation, Leanbox, Lowee et Planeptune. Si les 3 premiers cités vous permettent facilement de mettre en lumière les parodies de la Plastation, la Xbox et la Wii, le dernier nom lui provient de la console Neptune de Sega jamais sorti.
Pour en revenir à Super Neptunia RPG, notre héroïne et Déesse Neptune est amnésique et se retrouve dans un Gamindustri en 2D dans lequel les habitants paient leur taxes moyennant une certaine quantité de jeu 2D. Ces taxes sont récoltés par l’organisation Bombyx Mori vouant un grand culte aux jeux 2D. Pour une mystérieuse raison, l’organisation semble même lutter contre le progrès et les quelques spécialistes curieux de la 3D, effaçant même progressivement les traces de jeux 3D qui auraient existé en ce monde par le passé. On se retrouve à accompagner Neptune dans cette aventure afin de percer les mystères de ce monde en 2D et en tentant d’aider notre héroïne à récupérer la mémoire. Elle sera vite rejoint par les autres Déesses: Vert, Noire et Blanc. Des noms simples mais qui vous permettent bien de resituer les consoles et constructeurs que chacune représente. Le groupe sera complété par le personnage inédit et mystérieux de Chrome qui semble en savoir bien plus sur ce monde que l’on ne pense.
Globalement, le récit ne présente pas de surprise, on devine très vite les évènements à venir de cette histoire qui durera tout au plus une vingtaine d’heure, court pour du RPG. On se plaît pourtant à jouer pour les différents clins d’oeil au JV et ils sont nombreux. Outre les territoires et nos Déesses, certains PNJ représentent d’autres studios du JV. IF et Compile sont en temps normal des personnages jouables de la série et il est dommage qu’elles soient relayées ici au statut de PNJ. Pourtant pour les connaisseurs et leurs noms vous permettent déjà de le deviner mais IF représente Idea Factory et Compile représente Compile Heart. Artisan ont également un PNJ à leur nom. Au-delà des personnages il y a également des éléments de clin d’oeil à des licences de JV. Comme des personnages qui sont proches des monstres de ce monde, ils forment des liens avec ces monstres pour les dresser puis capturer ce qu’ils appellent des Bakemon. Un niveau nommé “Tuyau” est directement inspiré de l’Underground de Super Mario. Puis pour évoquer un dernier clin d’oeil parmi d’autre, un des boss du jeu est un poulpe tirant de l’encre de couleur. Des références du JV à la fois anciennes comme récentes. Pour peu que vous soyez un passionné du JV, ces différents éléments peuvent vous prêter à sourire. Malgré la personnalité très bête, classique et stéréotypé du RPG japonais de chacune de nos héroïnes qui pourront éventuellement vous rebuter. Petite note à ce sujet, héroïnes obligent il y a quelques illustrations de fan service qui sont non censuré sur Switch! Ne vous attendez pas non plus à avoir un jeu classifié adulte. Les fan services de cet opus de Neptunia sont si rares que l’on se demande pourquoi l’affaire a fait autant de bruit dans la communauté gamer. Autre point positif, il s’agit enfin d’un jeu de la série traduit en Français! Le studio Canadien derrière y étant certainement pour quelque chose dans ce travail de traduction. On ne vous mentira pas en disant qu’il y a quelques fautes d’orthographes et des erreurs de Français. Mais on salue cet effort en se disant que certaines tournures ont certainement simplement été traduite du doublage et de la version anglaise du jeu ce qui n’a pas plus de sens lorsque l’on a le doublage japonais et que l’on comprend la langue de Miyazaki. D’ailleurs, cela nous permet de vous dire que vous avez le choix du doublage japonais ou anglais, ce qui est une bonne chose à prendre! Notons que si l’on parle de la partie sonore du jeu dans sa globalité, Artisan Studio aura eu du mal à proposer une bande son qui restera dans nos mémoires. La série ne s’est jamais véritablement démarquer dans ce domaine dirons-nous mais les thèmes ici sont très peu nombreux et on finit par entendre les même musiques tourner. On aurait souhaité plus de musiques pour accompagner le jeu.
Une recette occidentale un peu brouillon
Après avoir parlé de tous ces éléments croustillants sur le récit parodique de cette série, il est temps pour nous de visiter plus détail d’autres points de cet opus 2D de Neptunia. A commencer par l’aspect visuel du jeu. Univers 2D oblige, Artisan Studio a choisi de dépeindre l’univers de Neptunia tout en 2D. La réalisation est coloré et l’on a l’impression d’évoluer dans un dessin animé Neptunia. Les décors sont également plein de détail et l’on s’amuse à observer certains passages comme l’on s’arrête pour admirer une illustration d’un artbook. Un choix artistique qui permet à la Switch de pouvoir afficher un résultat similaire en portable ou en TV. Bien que l’on ait noté quelques bug d’affichage en passant d’un mode à l’autre. Certains nous obligeant même à relancer le jeu. D’ailleurs, aussi mignon et coloré que soit dépeint ce monde, Artisan Studio montre d’autres faiblesses dans les animations des personnages du jeu et en terme de perspectives. En effet lors des dialogues et évènements du jeu, on ne peut que constater la rigidité de nos héroïnes dont les animations se limitent à des mouvements de bras ou des changements d’expressions du visage. Même lorsque le dialogue indique une attaque ennemie, on ne remarque aucune scène stylisé pour illustrer cela mais simplement des bulles de dialogue et des expressions du visages.
En ce qui concerne les problèmes de perspective, on évolue dans les décors sur un axe 2D. Les illustrations de décors sont jolies à regarder mais prenons simplement le cas de Lastation, la première ville du jeu. Les villes et environnements ne sont pas vastes à parcourir. Pour le cas des villes on a juste une grande illustration de celle-ci et on y progresse de gauche à droite. Pourtant, on peut y voir des chemins qui s’élèvent ou des éléments en hauteur inaccessible. La plupart des chemins sont impraticables et ne sont que du décors, pourtant en sautant partout on se surprend à pouvoir emprunter un de ces chemins et à voir notre personnage progresser plus en profondeur du décor et l’on accède ainsi à d’autres habitations et autres éléments de la ville. Aucune indication ou élément de décor ne nous permet de deviner que l’on puisse progresser ou non en profondeur et c’est assez perturbant. Ajoutons à cela que certains éléments finissent même au premier plan et l’on ne voit plus Neptunia ou les ennemis sur la carte. Du coup, il nous arrive de percuter un ennemi et démarrer un combat que l’on aurait peut être préférer éviter.
D’ailleurs parlons des affrontements de Super Neptunia RPG. En dépit du système de combat dynamique de la série Neptunia, Artisan Studio tente l’expérience du tour par tour dynamique. Neptune, Noire, Blanc, Vert et Chrome sont les 5 personnages du jeu. Cependant, vous ne pouvez mettre que 4 personnages au combat. Selon les participants, la formation de combat sera différente. Chacun de vos personnages est assigné à une des touches A, B, Y et X. Le personnage sur la touche Y définie la formation en cours et vous avez la possibilité avec les gachettes R ou L de faire tourner vos personnages en plein combat afin de changer de formation et de stratégie de combat. Difficile à comprendre mais mettons que Neptune se trouve sur la touche Y, alors votre groupe sera en formation Attaque. Selon la technique que vous avez assigné à chacun de vos personnage dans cette formation, vous pourrez l’utiliser si vous avez suffisamment de PA (Point d’Action) en appuyant sur la touche assigné à votre personnage.
Reprenons le cas où vous avez Neptune sur le bouton Y, vous êtes donc en formation attaque. Vous avez préalablement définie que dans cette formation, Vert se trouve sur le bouton A et vous lui avez équipez la capacité “Attaque”. Lorsque vous avez 2 PA, vous pouvez appuyer sur le bouton A pour que Vert se déplace vers l’ennemi et l’attaque simplement. Du coup, chaque personnage ne peut utiliser que 4 capacités dépendamment de la formation de combat que vous adoptez. Il s’agit de bien choisir les capacités que vous équipez en tenant combat de la formation de combat qui sera adopté. Pour revenir sur ces formations, comme on vous le mentionnait Neptune mène une formation Attaque. Si Noire est sur la touche Y alors vous serez en formation “Magie”, Vert vous fait passer en formation “Soutien”, Blanc en formation “Soin” et enfin Chrome vous permet de passer en formation “Mix”. En ajoutant les système de faiblesse, résistance et absorption de dégât des ennemis, on obtient un système assez complet et qui semble proposer une certaine forme de stratégie.
Du moins de premier abord, car au final tout devient assez fouilli et les combats se révèle par ailleurs très simple. Peu importe la formation, il s’agit à un moment simplement de laisser votre jauge de PA se remplir et marteler des boutons presqu’au hasard juste pour lancer une capacité. Notez que la jauge de PA se rempli avec le temps et qu’elle peut aller jusque 12 PA. La seule donnée que l’on observe au final c’est les résistances et les absorptions des ennemis. Pour le reste on peut marteler des capacités au hasard. Si l’on a de la chance on tombe sur la faiblesse de l’ennemi ce qui nous permet de remplir la jauge de PA encore plus rapidement et de marteler encore plus de boutons et de capacité. On garde tout de même un oeil sur la vie de nos héroïnes des fois que des ennemis nous inflige trop de dégâts et on jete un petit sort de soin avant de reprendre notre activité de pressage de bouton hasardeux. La jauge de PA pouvant prendre un certain temps pour se charger, les développeurs ont tout de même penser à mettre un bouton d’accélération de l’action en combat via la gachette ZL. Du coup, on passe notre temps à accélérer les combats puis à mitrailler les autres boutons pour attaquer et observer les chutes de framerate lorsque trop de capacité sont lancées en même temps.
Autre mécanique de la série Neptunia et bien présente ici, la possibilité de se passer en mode “Déesse”. Lorsque vous prenez des coup, une jauge de Déesse que possède Blanc, Vert, Noire et Neptune se remplie. Une fois pleine, pressez R et choisissez celle que vous désirez transformer. Si toutes les jauges sont pleines vous pouvez très bien faire passer les 4 personnages en Déesse. Ce mode renforce simplement toute les statistiques de vos héroïnes. Enfin, vous avez également une jauge de spéciale divisée en 3 sessions. Cette jauge se remplit lentement à chaque coup que vous donnez à vos ennemis. Lorsque vous remplissez une session vous pouvez déclencher une attaque surpuissante sur vos ennemis. A vous de décidez si vous utilisez dans l’immédiat ou si vous remplissez d’autres sessions pour enchaîner des attaques spéciales. Ce qui ne sert pas à grand chose vu qu’une seule inflige déjà beaucoup de dégâts et que rares sont les ennemis à être des sacs à PV si ce n’est les boss.
Reste ensuite à vous parler de la navigation dans les menus. Elle est relativement classique dans le genre et plutôt claire. Du moins, tant que l’on reste sur les objets, les statistiques de nos personnages, l’équipement ou les paramètres du jeu. Tout comme le système de combat, les menus qui sont liés aux capacités et aux compétences des personnages est un bordel monstre. Certes, il y a certainement pire que Super Neptunia RPG mais pour ce que propose le jeu, il y avait matière à faire mieux en terme de lisibilité. Citons les menus de formations et des compétences de vos personnages. Artisan nous propose d’attribuer les capacités de vos personnages selon la touche sur laquelle ils sont en combat. A nous de deviner si l’on est en formation Attaque, Mix, Magie, Soin ou Soutien. Vous souhaitez configurer Neptune? Alors vous configurez ces capacités en A, X, Y et B. Il aurait été plus simple d’avoir un menu des 5 formations de combats du jeu et simplement définir les capacités que l’on souhaite attribuer à chacune des héroïnes lorsque l’on est dans la dite formation.
Heureusement que pour les capacités passive Artisan ait opté pour un système classique et simple. Celui des capacités que l’on acquiert avec notre équipement et en farmant des points de compétence en combat pour ne plus dépendre de l’équipement en question afin d’équiper le passif. Notez que nos héroïnes montent de niveau et augmente leurs statistiques mais l’équipement est leur unique manière d’acquérir des passifs et des nouvelles capacités de combat. Un choix loins d’être nouveau dans le genre et dont on ne se soucie pas plus que cela. Il s’agit simplement de vous souligner qu’en avançant, vous apprenez des capacités de niveau avancée et qu’elle demande toujours plus de PA à être activer. Mais cela ne change pas plus votre manière de jouer en appuyant simplement sur presque n’importe quel bouton en combat.
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Conclusion
Un scénario inspiré de la guerre des consoles, un bon concept drôle et finalement efficace dont on se demande même pourquoi les développeurs et éditeurs n’aient cantonné cela qu’à un seul constructeur jusqu’à présent. Les références sont nombreuses et l’on se plaît à les chercher tant dans le script que dans les images du jeu. Toutefois, il ne s’agira certainement que du seul fun que vous procurera Super Neptunia RPG sur sa courte de durée de vie. Au final, les twists sont ultra prévisibles et le déroulement de la trame n’a rien de surprenant. Les images sont également belles à regarder mais nous laisse en proie à une animation précaire et se contentant du minimum. Même le système de combat intéressant et dynamique au début se révèle ennuyant et répétitif. Sans même évoquer les chutes de framerate. A chaque bon point que l’on souhaite attribuer à ce premier jeu d’Artisan Studio, il y a finalement quelque chose d’inachevé nous laissant du coup sur une expérience moyenne voire mauvaise. Super Neptunia RPG est un jeu de rôle sympathique si l’on ferme les yeux sur ces défauts et si l’on veut simplement faire un RPG court sans prise de tête.
LES PLUS
- De belles illustrations et des personnages colorés
- Un système de combat au tour par tour dynamique
- Système de formation
- Avec un semblant de stratégie
- La guerre des consoles en JRPG!
- Les clins d’oeils sur le monde du JV
- Jouable en VOSTFR, ou en VASTFR
- Version Switch non censurée
LES MOINS
- Des animations rigides d’une autre époque
- Un manque de perspective
- Quelques bugs d’affichages en passant de TV à Portable
- Les combats deviennent répétitifs
- La dimension stratégique n’existe finalement presque plus
- Framerate dans les roses en combat
- Le menus des formations, un vrai bordel
- Un déroulement de la trame classique et sans surprise
- Une durée de vie très courte pour le genre
- Une bande sonore répétitive
- Le doublage peut devenir énervant
- Car les héroïnes peuvent être énervante de cliché