S’il y a bien un nom parmi tant d’autres qui ont marqué la culture des point’n click, il s’agît bien de ce bon vieux Larry Laffer. Le protagoniste d’une série encore et toujours destinée à un public mature créé par Sierra fait un comeback après une dizaine d’aventures étalées sur les 30 dernières années. Cette dernière bien nommée Wet Dreams Don’t Dry porte déjà avec ce titre un jeu de mot salace que l’on peut facilement rattacher à la personnalité de ce cher Larry.
Papy Larry découvre Internet
Alors qu’a l’accoutumée, les aventures de Larry se passent dans un décor des années 80, avec des pantalons pattes d’éléphant et des chemises ouvertes laissant dépasser des buissons de poils encerclés d’une chaîne en or, cet épisode joue la carte de l’avancée dans le temps. En effet vous commencerez l’histoire en vous réveillant après plusieurs années dans un complexe étrange et insalubre avant de retrouver la lumière du soleil. Larry n’aura pas pris une seule ride pendant ce long sommeil. Ainsi une fois fraîchement arrivé dans le présent, vous ferez la rencontre du running gag qui vous suivra pendant toute la durée du jeu, une critique mêlée à une parodie de notre société actuelle du point de vue d’une personne venant du passé. Notez là qu’il s’agît bien d’un reboot et non pas d’une suite quelconque, de sorte que n’importe qui pourrait commencer le jeu sans ne jamais avoir entendu parler de la franchise sans être dépaysé (bien entendu il y aura des références aux anciens pour faire plaisir aux fans).
Notre protagoniste se retrouve tel un adulescent complètement dépassé par les nouveaux usages de la drague moderne et va donc faire face à des jeunes absorbés par leurs téléphones qui postent des photos sur Instacrap et Farcebook ou draguent sur Timber au lieu de se rencontrer physiquement. Vos aventures vous emmèneront dans une suite de rendez-vous sur Timber après avoir trouvé accidentellement un smartphone dans les toilettes d’un bar, une quête pour rattraper le retard technologique et augmenter votre note afin de pouvoir avoir un rendez-vous avec Faith, une cible de plus dans le tableau de chasse de Larry. Vous vroiserez sur votre route une entreprise technologique malveillante appelée Prune et faisant office de parodie non cachée d’Apple avec un vagin en guise de logo… Préparez vous pour environ 8 heures d’allers-retours et de collecte d’objets pour progresser.
Bien (mal)heureusement, la touche Leisure Suit Larry est toujours présente et l’écriture des différents dialogues ne vous épargnera pas une bonne pelletée de blagues salaces qui vous feront probablement souffler du nez de temps en temps tant elles sont ridicules (même forcées parfois). C’est un point qui pourrait être handicapant et qui dépendra vraiment de votre humour, mais sachez que le jeu, se basant complètement la dessus, sera du quitte ou double. Fort heureusement, il y a quelques moments où le jeu brille, notamment un passage vous mettant dans un environnement complètement pixelisé en hommage aux premiers jeux de la série et se concluant dans un dialogue avec le président Donald Trump.
Au niveau du gameplay, c’est un point’n click tout ce qu’il y a de plus classique : vous pouvez, selon vos préférences, vous déplacer et pointer des objets avec les 2 sticks ou avec l’écran tactile en mode portable. Les nombreuses interactions avec le décor laisseront l’occasion à Larry de sortir des petites blagues et les puzzles ne sortent pas de l’ordinaire avec des combinaisons d’objets que vous cumulerez dans votre inventaire et qui vous permettront de passer à la situation suivante. On appréciera, pour les néophytes ou ceux qui en ont marre de chercher, qu’au bout d’un moment, une pression sur la flèche du bas mette en surbrillance la totalité des interactions possibles dans la pièce dans laquelle vous vous trouvez.
Le style graphique est intégralement réalisé sous forme de dessins réalisés à la main par les équipes de CrazyBrunch pour un rendu très propre, le tout affublé d’animations qui n’ont rien à envier aux dessins animés de ces dernières années. Vous visiterez une vingtaine de lieux entre des clubs de strip tease, la plage de Cancun ou encore le centre ville de New Lost Wages. Les voix sont très bien réalisées et, chers francophones, nous avons le droit à des sous-titres ! Même si bien sûr, la plupart des blagues sont difficiles à traduire et que l’on ne peut que vous recommander d’avoir le tout en VO.
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Conclusion
Leisure Suit Larry Wet Dreams Don’t Dry fait honneur à son héritage laissé par Sierra et fait peau neuve après une demi-douzaine d’années d’absence. Son humour très porté sous la ceinture ainsi que la personnalité attachante de ses personnages, autant anciens que nouveaux, donnent beaucoup d’occasions de décrocher des sourires. Le but principal de ce point’n click humoristique est bien atteint. On pourra noter cependant quelques blagues forcées et un type d’humour qui parlera plus facilement à des grands enfants ou adolescents qui poufferont à la moindre référence sexuelle, mais cela reste la signature de la franchise. Les puzzles restent classiques, à base d’inventaire et de combinaisons d’objets, et l’intégration du tactile est la bienvenue pour une expérience un peu plus fluide que manette en mains.
LES PLUS
- - L’humour salace signature de la série…
- - Le style graphique dessiné de bonne facture
- - La critique subtile des addicts aux smartphones
- - Larry, fidèle à lui-même des années plus tard
- - Le fan service présent pour les connaisseurs des anciens jeux
- - Les commandes bien adaptées au tactile
LES MOINS
- - …Parfois trop forcé
- - L’inventaire qui se rallonge très vite
- - Un peu de rigidité en jouant manette en mains