Les jeux d’aventures textuels commencent à devenir nombreux sur Switch et les annonces s’enchaînent sur Switch avec même plusieurs cas de localisation jusque chez nous. Beaucoup de ces sorties Switch sont d’anciens Visual Novel sortis autre part et profitant simplement de la popularité de la Switch pour tenter de grapiller quelques nouveaux fans. √Letter est un Visual Novel sorti sur PSVita et PS4 en 2016 et ayant connu un certain succès à l’époque. Il est le premier projet du développeur Kadowaka Games dans sa gamme de jeu Kadowaka Games Mystery. Un nouvel opus de la série vient d’être annoncé mais le développeur ne perd pas le nord et décide de proposer une nouvelle version du premier jeu sur Switch intitulé √Letter: Last Answer. On a décidé de se plonger dans cette aventure et d’entrer en correspondance avec la mystérieuse héroïne du jeu, Fumino Aya. Voici notre dernière réponse à cette intrigue.
Dernière réponse à une mystérieuse correspondance
On commence √Letter en découvrant déjà que le jeu est uniquement localisé en anglais. Une donnée loin d’être surprenante pour le genre et qui reste frustrant pour ceux en France qui auraient aimé le faire. Passé cela, on découvre qu’il vous appartient de nommer votre protagoniste, il peut s’agir de vous-même mais du coup vous êtes dans votre trentaine. Alors que votre vie suit son court, vous décidez de revenir chez vos parents. Vous revenez dans votre bonne vieille chambre en vous remémorant votre vie passée et vous remarquez une pile de lettres sur une étagère. Là encore, des souvenirs. Il s’agit d’un tas de lettres représentant votre ancienne correspondance écrite avec une certaine Fumino Aya, il y a de cela 15 ans. D’ailleurs, dans vos souvenirs, cette correspondance s’était brusquement terminée sans véritable explication après une dizaine d’échanges. Plus mystérieux encore, vous constatez dans cette pile de lettres qu’une seule n’est pas ouverte et n’a semble-t-il même pas été affranchie. Pourtant, elle est là entre vos mains et vous ne pouvez que l’ouvrir pour en sortir le contenu pour enfin le lire. “J’ai tué quelqu’un, je ne pourrai plus te parler. Adieu”, une lettre avec cette seule ligne de texte à faire frissonner n’importe qui la lirait. Impossible de simplement rester en place chez vous après avoir lu cela, vous décidez de vous rendre à l’adresse indiquée sur les courriers que vous aviez reçu par le passé en emportant également une photo que vous aviez de votre correspondante. Un voyage dans la préfecture japonaise de Shimame, plus précisément dans la ville de Matsue.
Certains se poseraient la question de savoir pourquoi notre héros met 15 ans avant de se dire qu’il doit prendre des nouvelles de sa correspondante ou même juste penser à la rencontrer. Restons dans l’optique de la fiction et ne nous prenons pas trop la tête. Et puis au final, peut-être que votre question trouvera une forme de réponse en parcourant la trame de √Letter. Est-ce vraiment le cas ? Si on vous donnait la réponse, il ne vous resterait vraiment presque plus aucune raison de jouer à un jeu du genre Visual Novel-Aventure comme √Letter. Un genre dans lequel le scénario est un point important de celui-ci. Toujours est-il que l’on peut vous dire que le mystère s’épaissit en arrivant à Matsue. Il se trouve que l’adresse indiquée par votre ancienne correspondante mène à un terrain vide. Selon les habitants ayant vécu longtemps dans la ville, il y aurait bien eu une résidence Fumino à cet emplacement 15 ans auparavant mais celle-ci a brûlé suite à un incendie. Les anciens fichiers déplorent une victime dans cet incendie portant le nom de Fumino Yoko et avait dans la soixantaine. Un mélange de soulagement et de terreur s’empare de vous. En se référant aux faits, Fumino Aya n’est donc pas une victime de cet incident, peut-être vit-elle encore quelque part à Matsue. Pourtant, dans sa dernière lettre, celle-ci évoquait avoir tué quelqu’un, y aurait-il un lien avec la victime de l’incendie ? En progressant à peine plus longtemps, vous entendez de certaines personnes que Fumino Aya est bien la jeune fille de la Résidence Fumino mais que celle-ci est décédée il y a de cela 25 ans. Qui est votre correspondante ? Peut-être que les 7 amis décrits dans chacune des lettres de Aya détiennent la clé du mystère. Votre correspondante ne vous a aucunement mâché le travail car elle appelait ces derniers par des surnoms : Four-Eyes, Monkey, Fatty, Bitch, Snappy, Shorty, et Bestie. Qui sont-ils et vivent-ils toujours à Matsue ? On vous laisse mener l’enquête et avoir le fin mot de l’histoire.
D’ailleurs y-a-t-il qu’une seule réponse finale à cette histoire ? Sans entrer dans du spoil précis, √Letter vous propose bien plusieurs fins. Là où ça devient amusant, c’est que ces fins vont dépendre de votre correspondance avec l’héroïne du jeu, Fumino Aya. En fait, l’intrigue est divisée en plusieurs chapitres et au début de chaque chapitre vous parcourez la vie d’Aya via la lecture d’une des lettres qu’elle vous a envoyé par le passé. A la fin, votre protagoniste est en pleine réflexion quant à la réponse qu’il avait donné à la jeune fille 15 ans auparavant et vous finissez toujours par devoir choisir entre plusieurs options de réponse à la fin. C’est à partir de ces réponses à votre correspondante que le récit évoluera et se dirigera sur une des différentes fins du jeu. La subtilité de Kadowaka Games est de ne pas vous obliger à refaire à 100% le jeu pour obtenir toutes les fins. Faire un premier run vous prendra une petite dizaine ou quinzaine d’heure dépendamment de votre vitesse de progression et si vous laissez le doublage japonais réciter chaque ligne des personnages ou non. Doublage qui est par ailleurs de très bonne facture comme d’habitude avec les voix japonaises. Parenthèse sur le doublage à part, après avoir fini le jeu une fois, vous avez la possibilité de faire une grande avance rapide de chapitre afin d’accéder uniquement aux moments où vous choisissez les réponses à Aya. C’est une option fort sympathique de la part du développeur. Elle n’empêche pas ceux qui aiment le récit de le revivre du début à la fin et laisse également la liberté à ceux qui veulent aller à l’essentiel de le faire rapidement. √Letter: Last Answer est un peu une version “Définitive” de √Letter. Parmi les bonus de cette nouvelle version parue sur Switch, quelques évènements supplémentaires prenant place après certaines fins du jeu.
Cependant, la grande fonction inédite de √Letter: Last Answer est celle de pouvoir choisir de jouer en mode “Original” ou en mode “Drama” sur le menu principal . Le mode “Original” vous laisse vivre le jeu sous les visuels façon animation japonaise servi par le character designer, Mino Taro. Ceux qui ont joué à la série de simulation de drague DS et 3DS, Love Plus reconnaîtront les traits. Des illustrations colorées et dépeignant joliment la ville de Matsue et les différents lieux du jeu. Au-delà du mystère à vivre, √Letter vous propose un véritable voyage touristique à Matsue avec même parmi vos options un “Guide book” qui vous décrit les différents lieux que vous visitez. Un voyage plus vrai que nature, surtout en mode “Drama” qui vous propose la même histoire servie avec des photographies réelles et des scènes avec de vrais acteurs japonais. On se plait à passer d’un mode à l’autre afin de voir les photographies de la région de Shimame et la ville de Matsue, puis comparer le travail effectué par Mino Taro afin de retranscrire tout cela fidèlement. Les traits sont si détaillés et les couleurs si bien choisies que l’on ose dire que la version “Original” a un côté très réaliste. Dans les 2 modes, la musique de Takashi Nitta accompagne très bien ce voyage à Matsue. On est bercé par ses sonorités calmes d’une ville paisible en passant par quelques moments stressants à certains passages du jeu, voire des sonorités plus mystiques lorsque l’on visite par exemple un temple. Bien que disponible sur d’autres plateformes que la Switch, √Letter n’est pas le genre à demander de grandes ressources. Le jeu est très beau en TV comme en portable et le tout tourne remarquablement bien. On dira qu’il n’est pas difficile de faire tourner un jeu qui ne demande qu’une pression de bouton pour faire défiler du texte. Mais √Letter est un jeu d’enquête où l’on parcourt la ville de Matsue à la recherche d’indices et d’éléments de réponse à notre grand mystère. Via un menu, on choisit le lieu où l’on veut se rendre puis l’on s’instruit sur les lieux avec le “Guide Book”. Une fois fait, on peut aussi fouiller les lieux afin de relever des objets à placer dans notre inventaire.
S’il y a des personnes aux alentours, on peut aussi les interroger afin d’avoir d’éventuelles informations supplémentaires. Puis durant les grosses phases d’interrogatoires (nommé ici “Investigation”) on peut même leur balancer les pièces à conviction que l’on a prélevé pour appuyer nos propos un peu comme dans Phoenix Wright avec tout de même moins de frissons. D’ailleurs, comme dans Phoenix Wright, ces Interrogatoires vous demanderont d’être fait en gardant en tête que vous avez un nombre limité d’erreurs possibles dans votre raisonnement. Cependant, aucun écran de “Game Over” si vous échouez, vous pourrez directement relancer l’interrogatoire comme si rien ne s’était passé. Selon nous, il y avait moyen de rendre ces phases de gameplay plus jouissives et attrayantes en y ajoutant “plus de peps”. A certaines occasions le jeu s’y essaie, avec par exemple la mécanique de jauge de réponse en “Max mode”. C’est une jauge divisée en plusieurs niveaux correspondant à une réponse plus ou moins intense de votre protagoniste. La jauge se remplit et se vide de manière “aléatoire” et il vous appartient de la stopper pour avoir la réponse que vous souhaitez donner à votre interlocuteur. Les réponses et les réactions peuvent être drôle. On pourrait même penser que la fin du jeu dépend également de l’intensité et de la réponse que vous donnez durant ces moments mais la bonne réponse durant les “Max Mode” est en fait fixe et toujours la même. Si vous ne vous arrêtez pas sur la bonne réponse, votre protagoniste se dira qu’il aurait certainement dû répondre autrement et vous pourrez refaire le “Max Mode”. Une mécanique au finale assez inutile qui, à elle seule, n’apporte pas suffisamment de peps à ces phases d’interrogatoire. Au-delà de cela, hormis la contrainte de l’anglais, √Letter est un Visual Novel de très bonne qualité que vous pourrez faire sur grand écran ou dans votre lit grâce à la Nintendo Switch !
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Conclusion
Les Visual Novel commencent à être très nombreux sur Switch, il devient difficile de faire le tri et savoir quels sont ceux à ne pas manquer. Pas d’inquiétude, nous sommes là pour cela. On est loin de vous dire que ceux que l’on n’a pas traité ne sont pas à faire mais une chose est sur √Letter:Last Answer nous a suffisamment fait vibrer pour que l’on vous en parle. On ne peut que vous le recommander pour peu que vous aimiez le genre Visual Novel et que vous soyez du coup prêt à lire en anglais. Un jeu qui reste classique dans ces mécaniques mais dont les mystères nous ont captivé et motivé à aller à la découverte de chaque fin. Un voyage touristique avec des personnages mystérieux et une ambiance envoûtante, peut-être un peu court mais réaliste que ce soit en “Anime” ou en “Drama”. La réponse finale à cette aventure vous appartient. Avez-vous aimé ? Avez-vous détesté ? Avez-vous pleuré ? Avez-vous voyagé ? Avez-vous vibré ? En attente de vous lire. Kurosekai.
LES PLUS
- Un Visual Novel de qualité en TV et en portable
- Les personnages
- Le scénario bien écrit
- Cette sensation de voyage vécu à Matsue
- Cette sensation d’avoir eu une correspondante
- Fins multiples
- Quelques post-game inédits
- L’avance rapide pour les seconds runs
- Authenticité Artistique
- Le chara-design et le travail de Taro Mino
- Le mode “Original” et le mode “Drama”
- Le gameplay classique mais efficace
- Les phases d’interrogatoires
- Les drôle de réponses du “Max Mode”
- Un doublage japonais de qualité
LES MOINS
- Une sensation de court…
- Ou alors on aurait aimé plus
- Le “Max Mode” pas forcément utile finalement
- Les phases d’investigations auraient pu être plus jouissives !
- Il faudra aimer lire
- Ou comprendre le japonais
- Car la traduction est uniquement anglaise
les 3 derniers » – » aurait pu n’en etre qu’un seul
Finalement il a l’air pas si mal