Un jeu qui a mis du temps pour traverser l’océan. En 1994, les développeurs de Wolf Team ont signé un accord avec l’éditeur Namco pour publier un jeu qui deviendra Tales of Phantasia, publié en 1995 au Japon sur Super Famicom. Cependant, le cycle de développement de ce jeu a été en proie à des conflits créatifs entre les développeurs et l’éditeur, ce qui a conduit une grande partie de l’équipe de développement à former une nouvelle société, qui deviendrait tri-Ace.
Premier titre, Star Ocean a étendu la puissance de la machine à ses limites, avec un total de 48 mégabits de données. De plus, c’était également l’un des jeux à utiliser une puce spéciale pour aider à la compression de pratiquement toutes les données graphiques et cartographiques, ce qui signifie qu’il stockait effectivement encore plus de données que Tales of Phantasia, bien que la compression conduise à une baisse de la qualité audio. Le jeu comportait également une technologie spéciale appelée « Flexible Voice Driver » qui permettait la compression du son, permettant des clips vocaux pour les personnages lors des batailles, un autre trait qui était très rare pour l’époque. Cela était assez poussé car différents clips vocaux étaient joués en fonction de la situation : phrases marquées par la confiance face à des ennemis faibles mais plus tendues ou frénétiques confrontés à de plus forts ennemis. Le jeu comportait par ailleurs un son surround. La planification d’une suite se mit en marche dès que le développement fut achevé.
Le jeu est sorti le 19 juillet 1996. Bien qu’elle soit apparue dans le magazine nord-américain de jeux vidéo Nintendo Power en 1996, la version Super Famicom n’a jamais été officiellement publiée hors du Japon. Le jeu ne sera alors disponible que 12 ans plus tard, en anglais, lorsque le jeu sera refait pour la PlayStation Portable sous le nom de Star Ocean : First Departure en 2008. Remake amélioré du Star Ocean original développé par TOSE, les premiers détails du jeu ont été dévoilés lors du « Star Ocean Special Stage » pendant la Square Enix Party 2007, aux côtés de Star Ocean: The Second Story. Yoshinori Yamagishi, producteur de la série, a déclaré qu’il voulait que les remakes se sentent comme s’ils étaient des jeux complètement nouveaux. Le jeu est sorti au Japon le 27 décembre 2007 puis dans le reste du monde en octobre 2008. La localisation en anglais a été gérée par Nanica, Inc., avec des services de production de voix off fournis par Epcar Entertainment, Inc. First Departure utilise une version légèrement modifiée du moteur utilisé pour Star Ocean: The Second Story avec des fonctionnalités similaires dont notamment des arrière-plans pré rendus, des champs de bataille 3D et des animations faciales dessinées à la main. La production I.G (connue pour avoir été le studio d’animation de Ghost in the Shell ou encore plus récemment Kuroko’s Basket) a fourni de nouvelles illustrations et des cinématiques animées pour le jeu. De nouveaux personnages jouables ont également été ajoutés. De nouveaux doubleurs et de nombreux nouveaux dialogues entièrement vocaux ont été inclus, permettant même à certains personnages non joueurs de pouvoir s’exprimer.
C’est donc le remaster HD de ce jeu, sorti le 5 décembre 2019 qui nous intéresse aujourd’hui.
La maladie mène à la mort, la mort à la peur, la peur à la guerre
Le jeu se déroule en 346 et commence dans la petite ville de Kratus sur la planète sous-développée de Roak. Là-bas, quelques jeunes Fellpool (personnes ressemblant à des chats), Roddick, Millie et Dorne, font partie des « Forces de défense » locales du village. Cette organisation défend le village contre les menaces mineures telles que les voleurs. La vie s’écoule paisiblement jusqu’à ce que Coule, la ville voisine, commence à contracter une terrible maladie qui transforme les gens en pierre. Le guérisseur de la ville, le père de Millie, l’attrape aussi tout en essayant de s’en débarrasser, conduisant le groupe à fouiller le mont Metorx à la recherche d’une herbe censée guérir toute maladie. Dorne contracte involontairement la maladie également après avoir touché un pigeon infecté, qui lui faisait parvenir une lettre venant de Coule. Arrivés au sommet, ils sont confrontés à Ronyx J. Kenny et Ilia Silvestri, deux membres d’équipage du vaisseau spatial Calnus de la Fédération de la Terre, qui les informent que la maladie a été envoyée sur la planète par une race étrangère appelée les Lezonians avec laquelle la Fédération de la Terre est en guerre.
Roddick et Millie les accompagnent sur leur vaisseau spatial pour les aider à trouver un remède. Ils apprennent que le sang de Fellpool pourrait être utilisé pour traiter un matériau spécial et invisible qui pourrait leur donner un avantage massif dans la guerre. En entrant en contact avec des Lezoniens, ils révèlent qu’ils ont été contraints à la guerre par un tiers puissant et ténébreux dégoûté de la Fédération. Avant que Dorne ne succombe complètement à la maladie, ils lui font subir des tests pour trouver un remède et finissent par déterminer que la seule façon possible de combattre ce fléau serait de fabriquer un vaccin utilisant la source d’origine de la maladie : Asmodée, le roi du monde des démons, qui a été tué 300 ans avant la propagation de la maladie. Ronyx demande alors au groupe d’utiliser une porte temporelle sur la planète Styx pour retourner 300 ans dans le passé afin de retrouver Asmodée quand il était encore en vie. Pendant la traversée, Ilia trébuche en s’approchant de la porte, ce qui les retarde elle et Roddick. Ils se retrouvent ainsi séparés de Ronyx et Millie et les deux groupes s’efforcent de se localiser tout en cherchant le roi démon dans le but de guérir les membres de leur famille et d’arrêter la guerre. Une histoire honnête aux personnages attachants qui poussent à aller de l’avant.
Faire du vieux avec du moins vieux
Star Ocean First Departure R reprend exactement les mêmes graphismes créés pour la PSP. On se retrouve donc avec une base de la Super Famicon le tout rénové de façon plus nette en HD. En soit le jeu n’a pas forcément évolué sur la qualité du design par rapport à la version de 2008 et nous avons là un portage sur Switch des plus basiques. Les réels fans de RPG à l’ancienne seront servis mais les nouveaux seront probablement un peu déstabilisés. Que ce soit pour les déplacements, les couleurs, les pixels et autres, ce star Ocean ne brille certes pas sur son design mais nous fait du bien en tant qu’adorateur de RPG old school. Ne vous attendez pas à une révolution avec de la 3D à tout bout de champs. Si vous achetez ce jeu, c’est parce que vous aimez le style jeu d’époque. Le jeu sera ponctué de scènes animées plutôt sympathiques qui débarqueront de temps à autre au moment où vous vous y attendez le moins ou dans les moments clé de l’histoire. Encore une fois, le titre a vieilli et leur qualité en souffre : impression de flou, mouvements saccadés. Il faut enfin noter la possibilité de modifier les fenêtres de dialogue avec au choix les portraits de personnages de la version PSP ou les dessins redessinés basés sur la version Super Famicom.
La bande sonore du jeu créée par Motoi Sakuraba (Dark Souls, Golden Sun) reprend elle aussi toutes les vieilles musique qui existaient déjà en 1996. On y retrouve tous les classiques d’un RPG avec des petites musiques pour chaque village ou encore une musique entraînante pendant les combats. Les allers-retours dans ce style de jeu pourront fatalement donné un côté répétitif aux thèmes les moins inspirés. Cette version permet au joueur de choisir entre les voix anglaises ou l’audio japonais à partir des deux versions du jeu : la version Super Famicom d’origine avec les dialogues retravaillés par les acteurs originaux de la série ou celle de la PSP aux dialogues doublés par de nouveaux acteurs qui ont repris tous les anciens dialogue pour les mettre au goût du jour. Vous pourrez varier les plaisirs puisque les paramètres peuvent être changés à la volée. Parmi les autres ajouts de cette version, on pourra compter sur une difficulté de jeu rééquilibrée et une vitesse de déplacement de la carte du monde, plutôt agréable.
À l’ancienne on vous dit
Comme tout bon RPG, vous avez une équipe de personnage toujours à vos côtés pour vous épauler tout au long de l’histoire. Composée de 4 personnages cette fois-ci, votre équipe type pourra être modifiée au fur et à mesure des rencontres. Vous pourrez alors recruter en fonction de vos besoins pour un maximum de 8 membres. Évidemment, chacun a des compétences différentes : chevaliers (pour les combats à main armée), magiciens (pratique pour les attaques à distance ou pour soigner au cours des combats)… Chaque combat vous fera monter en expérience ce qui augmentera vos niveaux et vous fera gagner des compétences que vous devrez choisir. Bien entendu, vous trouverez les traditionnels magasins où acheter des armes plus puissantes, des objets de résurrection ou des potions pour redonner de la vie ou de la magie mais aussi des lieux où vous pourrez augmenter vos compétences de combat ou de cuisine et en apprendre de nouvelles comme la clairvoyance (pour rendre visibles les objets invisibles).
Part importante dans un RPG, les combats ne manquent pas de dynamisme avec un système en temps réel dans lequel vous contrôlez un personnage alors que les autres décideront de leur propres actions en fonction du combat ou de la stratégie que vous leur assignez. Voici un exemple tout simple : vous déciderez que Millie se chargera de rester en retrait pour exclusivement soigner votre équipe en cas de besoin pendant que Ilia frappe de toutes ses forces sans utiliser de MP. Toutes les actions que vous pouvez donner sont assignables au cas par cas ou en groupe, ce qui est pratique quand vous avez trouvé votre meilleur équipe. Ce système de jeu était à l’époque une grande avancée dans le monde du RPG, il vous faudra donc bien choisir toutes vos spécificités pour bien avancer dans ce Star Ocean à la durée de vie des plus correctes.
Conclusion
Square Enix nous a donné ou redonné une belle envie en nous faisant ce portage de Star Ocean First Departure R, un bon jeu RPG qui pourra toucher tout fan du genre en ravivant des souvenirs. Tous les ingrédients d'un bon jeu de rôle étaient présents à l'époque et la formule étant inchangée, pourra toujours fonctionner. Cependant, le tout a quand même beaucoup vieilli et ce ne sont pas les quelques ajouts qui feront oublier des chargements trop longs, le manque de travail sur ce remake notamment sur l'aspect graphique et les animations, sans oublier qu'une traduction française aurait rendu le jeu plus accessible... Le titre reste malgré tout un plaisir à découvrir ou à redécouvrir. Préparez-vous à votre premier départ, dans cet océan d’étoile.
LES PLUS
- Le plaisir de jouer un RPG d'époque d'une saga mythique
- Les cinématiques animées qui régalent
- Un style de combat qui change
- Les personnages attachants
- Les possibilités offertes par le système de jeu
- L'ajout d'options appréciables
LES MOINS
- Des temps de chargement longs pour ce que c'est
- Assez répétitif
- Techniquement daté et peu retravaillé.
- Pas de traduction française
Trop rétro pour moi :/
Le rétro faut l’aimer 🙂 après, c’est vrai que ce n’est pas au goût de tout le monde .. Mais bon, c’est une expérience ^^ .
moi plutot interessé