Jadis, nos grands mamans venaient nous susurrer dans l’oreille d’illustres rouages et conseils avisés afin d’être un bon bambin, prêt à affronter le monde et toutes ses subtilités. Parmi ces petites ritournelles apprises entre deux parties de marelles ou de petites voitures, il y en avait une qui reste fort célèbre y compris à l’âge adulte. Nul doute que vous n’êtes pas sans ignorer cette adage qui n’est autre que « Nous ne mélangeons pas les torchons et les serviettes ! », en d’autres termes, il n’est souvent pas une riche idée de mêler deux mondes différents sous peine de voir naître quelques déconvenues notables. Il semblerait que les développeurs de Served n’aient pas eu la chance d’avoir ces précieux conseils dans leur jeunesse puisqu’ils ont eu l’audace de jumeler l’univers de la restauration à celui de la course. Mais pouvons nous véritablement parler d’audace ? Rien n’est moins sûr… Allons, que vous soyez plutôt torchon ou serviette de table, nous vous révélons tout sur Served !
Service en cours !
Il faut bien admettre que Served ne manque pas d’originalité et derrière ce titre quelque peu évocateur, nous étions impatients d’y découvrir un soft atypique et si possible, réussi. Avec curiosité mais impatience, nous avons lancé notre première partie, pleins d’espoir ! Les graphismes nous ont dès lors aussitôt séduits, sans pour autant être particulièrement fins. Le soft dispose véritablement d’un univers, qui parvient à nous happer aussitôt, grâce notamment à cette patte artistique agréable et à des bruitages judicieusement choisis. L’ensemble est cohérent et réussi. Notre première impression est donc bonne mais nous n’avons pas encore commencé à jouer !
Les pieds dans le plat
Dans un premier temps, il est nécessaire de choisir son protagoniste, son héros du jour prêt à en découdre pour atteindre la ligne d’arrivée. 4 personnages sont disponibles, à vous de choisir celui qui vous séduira le plus : préférez vous l’élégant Gustave avec son beau costume pourvu d’une belle queue de pie, la fougue de la jeunesse à roulettes avec Kimberley, Rolando le roi de la pizza ou Yuuma et ses fugus ! Une fois cette sélection réalisée, en piste les amis ! Une courte séquence animée introductive vous est présentée (mais n’a finalement que très peu d’intérêt), et la ligne de départ est enfin à vous. Lâché sans ménagement, la première approche est forcément un peu brutale que faut-il faire ? Où ? Quoi ? Comment ?
T’as pas trop la frite toi, si ?
Comme prévu, vous voilà sur les starting-blocks d’une course originale mettant en scène de drôles de personnages issus du milieu de la restauration. Vu de dessus, il convient dans un premier temps de repérer rapidement votre héros avant d’appuyer simplement sur le joystick pour le voir partir à toutes trombes. Une touche pour un boost d’accélération, une autre pour faire une attaque à un adversaire, et c’est à peu près tout. Les touches sont rappeler dans le menu pause. Mais attention, le jeu s’avère être plutôt punitif : se cogner contre une table ou contre quoique ce soit d’autre sur votre parcours sera souvent synonyme d’une pénalité notable. Lourdement ralenti, il faudra jongler entre accélérations et votre attaque exclusive pour espérer franchir la ligne d’arrivée dans le peloton de tête. Chaque personnage dispose d’une attaque spécifique, n’hésitez pas à toutes les essayer afin de trouver la technique de jeu qui correspond le mieux à vos préférences.
Chaque circuit est parsemé d’embûches plus ou moins délicates (dont certaines se déclenchent via un interrupteur !) qui ont le mérite d’être mobiles et parfois rigolotes. Mention spéciale notamment pour le serveur qui tente désespérément de passer d’une table à une autre avec son imposant chariot… Attention à ne pas le bousculer ! La prise en main n’est pourtant pas si évidente, avec souvent la vive impression que le héros en piste (qui n’a rien d’héroïque finalement !) ne fait que de glisser et surtout, les décors sont loin d’être toujours parfaitement lisibles. Un premier tour de piste en repérage est souvent nécessaire afin de mieux appréhender ses déplacements et espérer terminer en tête ! La caméra s’avère à la fois bien pensée et capricieuse. La vue de dessus permet une bonne visibilité de vos concurrents mais vous aurez plus d’une fois la crainte de pas bien savoir où vous diriger. Si vous avez du mal à percevoir les petits détails dans un jeu traditionnel, Served pourrait bien vous donner quelques difficultés pour atteindre la fin de la course ! Surtout en mode portable.
L’intérêt… d’un petit pois surgelé, mais en sauce !
Plusieurs modes de jeu sont disponibles. En solo, l’histoire vous ouvre ses portes via 4 championnats (un par personnage), chacun comportant 4 courses à réaliser dont un duel. Pas de quoi se relever la nuit en cas de fringale vidéoludique… Le contenu est en effet plutôt faible et nul doute que vous ferez rapidement le tour du soft. En outre, il n’est pas nécessaire d’arriver premier pour débloquer la course suivante. Le multijoueur quant à lui permet de réunir sur le canapé (et uniquement sur le canapé puisque les parties en ligne ne sont pas disponibles) jusqu’à 4 joueurs. Néanmoins, le fun risque de vite céder sa place à l’ennui surtout avec la forte concurrence qu’il existe dans le domaine des courses multijoueurs. Seul le tarif raisonnable de Served pourrait attirer la curiosité de certains joueurs. Le jeu est en effet disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour moins de 6 euros.
Le connaissez vous ?
De façon quelque peu triviale, Served s’apparente à un jeu de courses à pieds, et dans ce domaine, difficile de ne pas énumérer l’ovni « Nippon Marathon » sorti en 2018 sur notre eshop. Avec de nombreux obstacles aussi originaux qu’improbables, ce titre jouable en solo ou en multi, propose aux joueurs d’enfiler leur tenue de sport pour participer à « l’ultime marathon japonais » ! Et bien entendu, c’est totalement déjanté !
Conclusion
Servi sur un plateau par les développeurs de chez Chromatic Room, Served s’annonçait comme le jeu à sortir lors de soirées entre amis, après quelques sessions d’entraînements en solitaire chez soi. Malheureusement, le manque de contenu et de fun général risque de porter préjudice à ce soft qui ne manque pourtant pas d’originalité. Si le concept peut prêter à sourire et susciter la curiosité, le résultat final manque d’ingrédients et le joueur risque de rester cruellement sur sa faim malgré quelques bonnes idées et un univers général bien réalisé.
LES PLUS
- une idée originale
- quelques bruitages rigolos...
- des graphismes mignons...
LES MOINS
- ... mais manquants de visibilité lors de certaines courses, surtout en mode portable.
- peu de contenu
- une jouabilité perfectible
- temps de chargements nombreux et parfois assez longs
manque de fun, dommage
Houla, ça à l’air plutôt brouillon :O
Quels autres jeux de courses en multijoueur sur le canapé existe-t’il sur Switch s’il vous plaît ? Merci