Après nos premières previews assez enthousiastes sur le jeu, Fast Racing Neo est maintenant tout proche de sa sortie sur l’eShop de la Wii U et nous avons pu y jouer pas mal de temps avant même sa sortie pour vous proposer notre test. Les amateurs de courses futuristes attendront encore pour avoir un F-Zero de la part de Nintendo mais ce titre des indépendants de chez Shin’en se présente comme une alternative très intéressante pour patienter !
Le jeu de Shin’en aura mis du temps à arriver et nous aura fait baver avec ses images. Dès les premières parties on voit que le jeu est assez joli pour un jeu ne sortant que sur l’eShop mais il faut dire que le 720p et l’aliasing se remarquent au premier coup d’oeil. Cet effet d’escalier sur les bords des éléments est présent mais ça n’empêche pas le jeu d’avoir de très jolis effets graphiques au niveau des éclairages par exemple. Shin’en ont toujours été des pros de la technique et ils s’en sortent bien sur Wii U. Le reflet au niveau de l’eau est bien géré par exemple, de petits effets qui rendent l’ensemble très sympathique à regarder. Fast Racing Neo tourne à 60 images par seconde, même s’il y a des chutes lors de grosses collisions ou à très grande vitesse, on les voit mais ça ne m’a jamais vraiment gêné dans mes courses.
On peut se passer de l’aliasing d’une certaine façon : en jouant sur le Gamepad. Les contours sont un peu floutés, ce qui a pour effet de gommer l’aliasing. Ça n’excuse pas l’aliasing présent sur la TV mais c’est une alternative pour les joueurs qui détestent en voir. Le jeu tourne en tout cas sur les deux écrans à la fois. Le jeu sur l’écran du Gamepad est très pratique mais il faut dire qu’on a plus de mal à anticiper les obstacles et les virages sur un petit écran. Il faut le dire Fast Racing Neo n’est pas forcément un jeu simple au départ car les collisions arrivent vite, on peut sortir du circuit sur certains sauts et l’IA ne se laisse pas faire. On peut bousculer les autres vaisseaux en leur rentrant dedans avec du boost pour se défendre un peu.
On se calque un peu sur du F-Zero avec des circuits toujours bien balisés et fermés à leurs extrémités (sauf lors des passages sur tremplins). On peut pencher le véhicule à droite et à gauche avec ZR et ZL comme dans la série de Nintendo, pour mieux prendre les virages ou se décaler. Mais contrairement à F-Zero, la barre de vie du vaisseau n’est pas liée au boost, Fast Racing Neo a un système de jeu qui lui est bien propre et c’est ce qui fait son originalité. Le jeu se base sur un système de phases. Les réacteurs de votre vaisseau sont soit en phase orange, soit en phase bleue (on passe instantanément de l’une à l’autre avec L ou X). Le circuit possède les mêmes phases pour ses turbos. Si on passe sur un turbo orange en étant en phase bleue, notre vaisseau ralentit. C’est la même chose pour les tremplins, c’est même plus critique avec eux car si on les loupe on risque en général de détruire le vaisseau et de perdre beaucoup de places. Il faut ajuster sa phase en fonction de celle du circuit pour bien prendre les tremplins et les boosts. Ce système demande donc au joueur de rester attentif, même s’il est premier, car les autres peuvent le rattraper s’il se relâche. Et comme je l’avais dit dans ma dernière preview, ce qui est gratifiant c’est que c’est un système qui n’est pas basé sur la chance. Il faut observer le circuit et avoir un peu de réflexes pour changer de phases au bon moment.
Le jeu est d’ailleurs parfois assez sévère sur les collisions dans les airs, il faut faire très attention. Quand un circuit nous demande de passer d’une plateforme à une autre, il suffit qu’on touche un peu les limites avant atterrissage pour détruire notre vaisseau, alors qu’un simple ralentissement aurait été plus cohérent mais on s’y fait vite. La difficulté est là en tout cas et comme dans Mario Kart chaque catégorie correspond à un mode de difficulté. On les débloque au fur et à mesure qu’on avance, et si le mode novice nous donne droit à l’erreur, il vous faudra éviter toute erreur et maîtriser le départ turbo dès le mode intermédiaire pour espérer gagné la course. Les développeurs ont été indulgents et il suffit de finir dans les trois premiers au classement d’un championnat pour débloquer le suivant. Connaître les circuits par coeur est aussi une chose qui aide, même si ça peut être frustrant de les refaire pour les apprendre lorsqu’on bloque. Et la catégorie Hypersonic est bien celle où le jeu brille, avec une très grande vitesse, les circuits de Fast Racing Neo semblent être pensés pour ce mode.
On se retrouve donc bien avec quatre championnats de quatre courses, ce qui nous donne 16 circuits à faire dans trois catégories. Les circuits manquent un peu d’identité, c’est un problème du jeu. Il ne vole pas son style ailleurs mais l’ensemble fait un peu trop générique. Il a l’image qu’on se fait des courses futuristes dans les jeux et il ne va pas plus loin en essayant de montrer un univers avec des personnages par exemple, ou un petit background. En revanche la voix off très arcade qui intervient de temps en temps correspond parfaitement à l’ambiance du jeu, ses musiques speed aussi. Mais pour en revenir aux circuits, si on enlève leur enrobage assez « classique », quasi chacun a un environnement différent et intéressant. L’un se passe dans un désert avec des rochers si on sort de la route, un autre sous la pluie dans un environnement plus urbain, un autre au milieu de geysers de feu ou même un dans la jungle. Chacun propose plus ou moins d’obstacles en rapport avec son environnement, les développeurs de Shin’en ont bien travaillé sur la diversité des circuits et ont utilisé ce qu’ils pouvaient faire des environnements.
Les vaisseaux paraissent aussi bien génériques et en dehors d’une forme plus ou moins différente et leur couleur, on ne les distingue pas bien visuellement. En course vous ne vous ferez jamais la remarque sur le type de vaisseau que vous venez de doubler par exemple. Mais là aussi l’apparence ne fait pas tout, chacun possède ses caractéristiques : le poids joue sur la maniabilité dans les virages, la vitesse et l’accélération. On sent directement les changements en jeu quand on passe d’un vaisseau à l’autre et on les débloque en finissant les championnats. Quand vous aurez trouvé votre véhicule préféré, il y a peu de chance que vous en changiez. Le système de customisation de véhicule comme dans les derniers Mario Kart aurait été un énorme apport, peut-être pour le prochain épisode ? En tout cas ce qu’il propose reste suffisamment varié au niveau des caractéristiques pour satisfaire chaque joueur. Certains trouveront que c’est un peu trop classique et il est vrai que des modes plus originaux ou un petit quelque chose en plus pourrait pousser le jeu encore plus loin. A noter qu’il manque aussi quelques suppléments comme un mode course libre ou une carte du circuit à afficher, en option au moins. Ce n’est pas bien grave mais ce sont de petites choses qui montrent que la formule peut être améliorée et peut même aller plus loin en se peaufinant.
Le mode contre la montre se débloque au fur et à mesure qu’on joue dans le mode championnat mais je n’ai pas vu de classements en ligne, comme le laissait indiquer ma preview. Ce time attack consiste donc à affronter les temps des développeurs pour les battre et ça se joue souvent à peu de choses, les temps sont serrés. Un autre mode se débloque une fois la dernière catégorie entamée dans le mode championnat : le mode Hero. Si vous ne souhaitez pas vous gâcher la « surprise », rendez-vous au prochain paragraphe. Alors les similitudes avec F-Zero se faisaient ressentir assez facilement au début, mais Fast Racing Neo se différenciait un peu de la série de Nintendo. Dans le mode Hero, le jeu embrasse cette idée d’alternative à F-Zero en faisant passer les courses dans la dernière catégorie niveau vitesse, en mode miroir et en unifiant la barre de turbo avec une jauge de vie ! Les dégâts rentrent donc en compte dans ce mode. Comme dans F-Zero si la jauge de vie est vide, vous perdez votre vaisseau. Elle baisse à chaque fois que vous touchez un obstacle ou que vous utilisez le turbo, ce qui rend les choses vite compliquées ! Les gemmes qui donnent du turbo en temps normal servent ici à redonner de la vie et si votre vaisseau est détruit, il faut recommencer toute la course. Ce mode est clairement un petit hommage ou clin d’oeil à la série du Captain Falcon.
Fast Racing Neo possède aussi un mode online assez bien calibré. On peut simplement affronter des amis ou retrouver les inconnus du monde entier, la nationalité de chaque joueur est indiquée dans le menu. Entre testeurs les parties étaient loin d’être pleines mais je n’ai pas eu de bugs, que ce soit en termes de lags ou de déconnexion. Le netcode du jeu m’a semblé assez solide, on votait pour un circuit proposé et on enchaînait les courses. Assez classique mais le online fait ce qu’on lui demande et fonctionne bien, en tout cas entre testeurs c’était le cas. Malheureusement, et comme souvent sur les jeux Wii U, il n’y avait pas de chat vocal. Le jeu en ligne est possible jusqu’à huit joueurs simultanément. A la fin de chaque course on gagne des points en fonction de notre classement, ils s’ajoutent au total de point de notre profil.
Mais le multijoueur est aussi disponible en local ! Jouable jusqu’à quatre et surtout avec tous les types de manettes compatibles Wii U, ils ont fait au mieux pour rendre le jeu accessible. Il est à noter que vous pouvez jouer avec d’autres manettes que le Gamepad en solo également, le Gamepad Pro est d’ailleurs celle que j’ai préféré car L et R sont plus accessibles que sur le Gamepad et on s’en sert souvent en plus de ZR et ZL. A deux en écran splitté le jeu reste joli même si on sent que l’aliasing est plus présent et les chutes de framerate sont plus courantes. Mais jusque-là ça restait largement acceptable, à trois joueurs ou plus c’est l’anarchie visuelle. Shin’en ont fait au mieux pour que le jeu soit jouable (et il l’est). Les joueurs à la Wiimote dirigent le vaisseau au mouvement (option possible également au Gamepad). Mais l’aliasing est là à grande vitesse (même dans un petit cadre de l’écran splitté) et le jeu rame pour pas grand-chose quasi constamment. Au moins le mode est là mais sachez qu’à quatre en local les conditions visuelles ne sont plus vraiment là, et surtout l’écran splitté limite la vue. Au moins c’est largement jouable mais on sent qu’on est en dessous de l’expérience en solo.