L’Odyssée, cette fantastique épopée de la Grèce mythologique dépeinte sous toutes les formes possibles et imaginables, que ce soit en dessin animé, film, livre forcément mais aussi bande dessinée, téléfilm, peintures, au théâtre même… Qui n’a pas l’impression de connaître Homère et ses Boules destructrices qui écrasèrent le cyclope… Et Jules Caesar… Attends rembobine, Il n’y a pas un couac quelque part là ?
C’est donc sur l’Antiquité que porte ce Rock of Ages 3 ; si le second opus avait mis six ans à revenir sur nos écrans, il aura donc fallu moitié moins de temps aux frangins chiliens de chez ACE (et papas de Batman DOOM) et à leur éditeur Atlus U.S.A (SEGA) pour nous apporter le troisième volet de la saga maintenant tout aussi mythique que les récits d’Homère. Alors si ce nom ne vous évoque rien d’autre qu’un film de tragi-comédie de la Warner, révisez vos classiques et passez outre les choix graphiques troublants du studio.
En effet, le jeu mélange animations 3D, très fluides et propres, avec des animations dessins type représentations et peintures de l’Antiquité, et ce cross – et surtout ce second choix – pourrait laisser penser à qui n’a jamais touché un jeu de la licence des Rock of Ages qu’il s’agit là d’un jeu codé avec les fesses, simple portage d’un jeu bas de gamme sous Flash ou sur les premiers téléphones intelligents. Non, non et encore NON. À vrai dire, ce choix est plus parodique, puisque les compétences 3D sont bien là et apportent un second degré plus que bienvenu, si tant est que l’on ait la fibre Monty Python, dont le studio se targue d’être inspiré, et on va se le dire, avec succès depuis déjà deux volets.
Pour le jeu, rien ne change vraiment : il va principalement s’agir d’être un boulet (et non un Marcus) dans un tower defense mêlant plateformes et courses via un système d’attaque/défense à qui sera le plus rapide à défoncer la forteresse de l’autre.
Le jeu, dans ses parties classiques, est donc constitué en trois phases : choisir votre boulet via un assez large panel de prétendants, j’ai personnellement une préférence pour la meule de fromage. Celui-ci servira pour la phase d’attaque. Puis choisir vos unités, là encore dans un éventail assez large de possibilités, que vous pourrez améliorer ou pas, les améliorations prenant une place dans vos 5 unités différentes possibles.
La seconde phase va consister à placer, sur le circuit qu’empruntera l’adversaire jusqu’à votre château, vos unités avec un budget limité. Celui-ci pouvant monter plus vite grâce à des mines, mais aussi grâce au hasard, avec de petits sacs d’or tombant du ciel et qu’il faudra ramasser en cliquant dessus. La notion stratégique, propre à un tower defense, est donc de mise tout en prenant en compte que la seule unité vous attaquant sera un boulet lancé à pleine vitesse.
Enfin, la troisième et dernière phase, lorsque votre boulet sera prêt après un léger temps de chargement, sera celle de l’attaque (que votre ennemi, IA ou joueur !). Il s’agira de rouler sur le circuit protégé par les unités ennemies et d’atteindre sa forteresse pour en défoncer les portes, il faudra donc plusieurs tours du circuit. On comprend alors vite la notion de « course » dans le titre d’ACE. Il faudra rouler assez vite pour éviter ou défoncer les obstacles, certains étant plus faibles en visant certaines parties, d’autres pouvant vous attaquer de loin ou vous bloquer et vous faire perdre un temps précieux. Mais ce ne sera pas le seul moyen de perdre du temps : vous pourrez aussi tout simplement arriver trop vite et foncer dans le vide. Il faudra donc savoir raison garder dans un circuit de course hostile et technique, avec une forte notion de plateformer 3D très réussie et tout aussi bien jouable à la manette et au clavier (car, rappelons-le, nous n’avons eu accès qu’à une version PC du titre).
Le tout est conduit par une orchestration de titres de classiques vifs et réactifs du plus bel effet. Lorsque vous atteignez la porte du château ennemi – le plus vite possible pour lui infliger le plus de dégâts possibles – vous êtes reconduits à la défense le temps que votre boulet se recharge et vous pourrez, si l’ennemi est encore en phase d’attaque, essayer de le ralentir. Ou bien refaire vos défenses, sachant que les cases déjà utilisées, mais où les murs/unités et autres ont été cassés, ne seront plus utilisables. Souhaitons pour vous que vos mines soient toujours intactes !
Les parties s’enchaînent donc assez rapidement, avec un potentiel de fun en multi assez important, même si, dans la campagne, il m’est arrivé plus d’une fois de rencontrer une I.A. pas très poussée, fonction en boucle dans le vide au même endroit plus d’une dizaine de fois à la suite alors qu’il n’y avait pas de grosses défenses… La campagne, parlons-en : vous serez sur une carte où les niveaux sont tous visibles et notés de 1 à 3 étoiles (certains seront de 1 et 2 étoiles maximum), vous cumulez donc ces étoiles à chaque niveau débloqué et pourrez débloquer les niveaux les plus durs seulement une fois que vous aurez assez de ces points étoiles.
Certains de ces niveaux changeront aussi d’objectif : par exemple, via une course pure et dure, ou via des descentes sur la même route et en même temps qu’un autre boulet, où il faudra défoncer le plus de choses possibles sur votre passage et finir la course en rentrant, via un saut, dans un panneau en bois avec des trous (un peu façon labyrinthe à bille ou flipper), chaque trou représentant un multiplicateur de points. Malheureusement, je n’ai pas pu voir d’autres modes de jeu, même s’il est possible qu’il y en ait : le jeu étant victime de crash inopinés en jeu un peu trop fréquents encore, en espérant que ceux-ci soient absents de la version finale du titre, car si l’humour et les commandes répondent bien, que la stratégie et le fun sont aussi au rendez-vous, devoir relancer le jeu toutes les demi-heures devient vite gavant.
Conclusion
Pourvu d’un humour assez trash et pourtant capable de faire mouche quasiment à chaque fois, et surtout fort d’un gameplay aussi intéressant qu’efficace pour passer un bon moment, que ce soit en solo ou avec des amis, Rock of Ages 3 ne déroge pas vraiment du précédent opus et fait donc toujours belle impression, on aurait bien sur aimé que le jeu soit moins pourvu en « fatal error », faisant planter le jeu en pleine partie, ou encore que tous les textes entrent dans les bulles – les rendant parfois illisibles – pour pouvoir vous le recommander à 100%. À défaut de ça, il faudra attendre le test de la version définitive sur Nintendo Switch !