En voilà une belle surprise ! Caché dans les entrailles du Nintendo Eshop de nos console, Underhero est un petit jeu indépendant sortie le 27 février de cette année 2020, reliant jeu de plateforme 2D et RPG en général. Créé par Paper Castles Game, un petit studio indépendant Vénézuélien et édité par Digerati, le jeu nous livre une histoire du bien contre le mal avec une vision bien différente de ce qu’on a pour habitude de voir.
HERO À CONTRECŒUR
Underhero est l’histoire classique d’un cycle de destinés se répétant à chaque fois, comme dans un Zelda, dans laquelle chaque nouveau héros doit sauver une nouvelle princesse. Pour ce faire, il aura pour but de réunir trois pierres disposées dans 3 mondes différents avant d’arriver au niveau final pour secourir la princesse des griffes du grand méchant. Le jeu commence avec un de ces héros, appelé tout simplement Hero, se rendant au château du boss final. En avançant dans ce lieu aussi tranquille soit-il, trois énergumènes montrent le bout de leur nez. Ces trois méchants, du nom de Masked Kid ou Minion, sont les soldats du boss, ses sous-fifres et sont bien décidés à vous tendre un piège afin de vous tuer avant que vous n’arriviez à la dernière salle. Après une petite discussion entre eux, deux partent à la rencontre du Hero dans un couloir pendant que le troisième attend à l’arrière. Une fois que les Minions arrivent à votre rencontre, le troisième active un levier qui fait tomber un lustre gigantesque sur les trois personnages écrasant Hero sous vos yeux sans que vous n’ayez rien pu faire.
Afin de vérifier que le héros soit bien mort, le dernier vilain se rapproche et entend une voix. Cette voix, c’est celle d’Elisabeth IV, l’arme ultime du Hero, une épée. Après avoir récupéré Elisabeth, vous prenez le contrôle de ce personnage convoqué dans la salle du boss. C’est là que vous rencontrez pour la première fois Mr. Stitches, le mal incarné de cette histoire. Ce dernier étant content que vous ayez tué le Hero, décide de libérer la princesse devenue sans intérêt et vous donne une dernière mission en vous promettant qu’il y aura une belle surprise en cas d’accomplissement. Vous allez devoir remettre les trois pierres que le Hero avaient sur lui dans chaque mondes où elles ont été prises afin que Mr.Stitches puissent commencer ses préparatifs pour envahir le Royaume de Chesnut. De retour dans votre chambres (et oui, le château a énormément de chambres à disposition pour les sbires), vous commencez à parler avec Elisabeth IV qui vous proposera un marché : devenir Hero et jouer un double jeu afin de battre votre boss. C’est alors que commence votre quête accompagnée de votre nouvelle amie et guide Elisabeth IV pour vaincre l’affreux Mr.Stitches.
PLATEFORME MAIS PAS QUE
Paper Castle Games nous propose un savant mélange de plateforme 2D et action RPG pas comme les autres. Le jeu se présente sous un side-scrolling obligeant le joueur à se déplacer de droite à gauche ou inversement. La partie Plateforme nous rappellera des jeux tels que Mario ou Rayman, avec des sauts à réaliser, des moments sous l’eau ou encore des phases où vous devrez sauter de liane en liane pour pouvoir continuer à avancer. Le studio n’a pas manqué d’imagination en ce qui concerne les différentes phases de jeu en 2D. Vous serez surpris de voir que vous aurez par exemple des courses à réaliser dans les bas-fonds d’un arbre, un concours de patinage artistique où vous devrez appuyer sur les touches indiquées ou encore une course poursuite en snowboard sur la pente d’un volcan ! Pas mal de choses géniales qui rythment assez bien le jeu malgré un schéma assez basique. Car oui, le parcours proposé est tout simple : plateforme, combats, boss, le tout sans traduction française, ce qui est bien dommage pour comprendre les textes et les dialogues humoristiques qui participe au rythme tout au long de l’histoire. D’ailleurs, vous aurez un personnage nommé Puzzleman qui apparaîtra en pleine quête et qui vous embarquera dans son monde, une sorte d’émission télévisée appelée le Puzzle man Show, pour vous poser des questions, justement, sur les petites choses du jeu comme les dialogues ou autre petits détails. Vous serez bien évidemment récompensé par rapport aux bonnes réponses données.
Les combats sont quant à eux d’un système bien particulier, un peu comme ceux qu’on peut retrouver dans Mario et Luigi les frères du temps ou encore Paper Mario. C’est un système qui ressemble au tour par tour mais sans le tour par tour ! En effet, à chaque ennemi rencontré, le jeu se mettra en phase combat dans laquelle vous aurez une jauge d’endurance qui s’affichera ainsi que les commandes que vous pouvez utiliser pendant le combat. La barre de stamina se videra en fonction des attaques portées à l’ennemi et se remplira automatiquement petit à petit. Il faudra faire attention à ne pas trop faire abus de vos attaques parce qu’une fois la jauge vide, votre Hero s’essoufflera et ne pourra plus faire d’action avant que la barre se remette à bon niveau. Pour les affrontements, vous aurez plusieurs armes à votre disposition (qu’il sera possible d’améliorer en montant de niveau ou en trouvant des coffres augmentant la puissance) : l’épée, le marteau (tous deux sont une transformation d’Elisabeth IV) et le lance pierre. Ces trois armes ont leur propre assignation (respectivement Y,A et X). L’épée sera votre arme à coup rapide. Elle n’enlève pas énormément de santé mais ne requiert par beaucoup de stamina. Le marteau sera l’arme qui enlèvera le plus de vie à votre adversaire mais demandera un temps d’attaque plus long et enlève à peu près le double d’endurance. Le lance pierre quant à lui est pratique pour les attaque à distance (les chauves-souris ou araignées qui bougent sans arrêt) et ne coûte presque rien en stamina mais demandera de bien viser.
UNE QUESTION DE TIMING
À cela s’ajoute les commandes de défense et d’esquive bien sûr. Vous aurez la touche B pour sauter et le joystick bas pour s’accroupir et se protéger avec sa cape. Pour qu’une esquive fonctionne, il faudra connaître le pattern exact de l’ennemi ! Si l’esquive est réussie, vous gagnerez des points qui se mettront automatiquement dans votre jauge d’endurance ce qui accélérera son remplissage. Mais il n’y a pas que l’esquive qui permet ce genre d’action bénéfique. Il y a aussi le timing parfait de vos attaques et du bouclier. Ce dernier, que vous actionnez avec la gâchette RZ, est un des points fort de votre équipement (en cas de bonne utilisation). Si vous restez appuyer sur la touche, le bouclier s’activera mais vous perdrez de son intérêt si vous restez appuyer sans raison car son utilisation est limitée par un cercle de temps qui s’évapore, alors que si vous appuyez pile au moment où l’ennemi vous attaque, celui-ci sera paralysé un laps de temps et vous fera en plus gagner des points de récupération de stamina. Le timing parfait de vos attaques, s’active à partir du moment où vous taper votre adversaire en rythme avec la musique ! Une fois réussi, le coup porté deviendra plus puissant et si vous arrivez à enchaîner les attaques rythmées, ceci seront ajoutés encore et encore.
La dernière technique qu’il faudra maîtriser est la super attaque d’ Elisabeth IV. Celle-ci se mettra en marche quand vous appuierez en même temps sur les touches L et R. L’utilisation est sommaire puisque vous devez tout simplement appuyer sur « Y » à répétition pour infliger le maximum de dégâts jusqu’à ce que le temps que votre jauge d’endurance se vide. Pour maximiser l’effet, l’idéal sera de faire en sorte que tous vos coups soient critiques, et pour cela, il faudra du rythme ! Malgré tous ces éléments permettant de vous faciliter les combats, rien ne vous oblige à vous battre. Grâce aux pièces trouvées un peu partout dans les niveaux, vous pourrez éviter l’affrontement juste en soudoyant les ennemis par une simple pression sur la touche moins.
DU VISUEL ET DE L’ÉCOUTE
Le studio a décidé de nous présenter un jeu tout en pixel art 2D comme beaucoup le font ces derniers temps dans le monde du jeu vidéo. Une technique qu’il faut savoir maîtriser sans quoi le graphisme peut vite devenir une sentence terrible pour les yeux. Underhero a réussi ce pari et nous offre un aspect graphique somptueux qui enchantera les amoureux du pixel proposant de beaux personnages hauts en couleurs et nets d’apparence et assez charismatiques tous autant qu’ils sont (mention spéciale à Mr.Stitches) ainsi qu’un décor toujours bien réalisé. Le jeu vous emmènera à travers plusieurs mondes tous aussi différents les l’un des autres. Vous y trouverez des mondes représentant une plage aux couleurs du coucher de soleil avec un beau ciel rosé ou bien un vieux manoir caché dans un blizzard éternel. C’est un beau terrain de jeu qui s’offre à nous malgré quelques petits défauts. Le blizzard par exemple est représenté par un voile blanc beaucoup trop présent et beaucoup trop blanc, vous forçant à plisser les yeux pour y voir plus clair, ce qui est bien dommage et fatiguant. Il en sera de même pour les endroits sombres (surtout sur la version portable) où la luminosité est beaucoup trop faible pour ce qu’on doit faire et il faudra à nouveau mettre vos yeux à rude épreuve afin de distinguer ce qu’il y a devant nous. Il est par ailleurs à noter quelques ralentissements quand l’écran est trop chargé d’éléments et 3 petits bugs par ci par là, vous obligeant à redémarrer le jeu.
Ce qui nous amène enfin à la musique de cette belle pépite indépendante.
Composée par Stijn van Wakeren, la bande son est un magnifique moment d’écoute. Les musiques sont bien rythmées du début jusqu’à la fin. Le thème principal du Hero est de toute beauté, les musiques proposées pendant les phases de plateforme 2D sont un régal et prennent un rythme bien accentué pendant les phases de combats sans que vous y prêtiez attention. La musique étant une partie importante du combat (pour les attaques à dégât ”critique”), c’est une bonne chose qu’elle soit bien réalisée. Le studio, pour faire honneur à ce compositeur, a d’ailleurs fait en sorte que vous trouviez toutes les musiques du jeu comme trésor, butin que pourrez écouter par la suite dans la salle où vous sauvegardez votre avancée via le petit lecteur cassette qui sera à disposition.
Vous retrouverez le jeu sur le Nintendo Eshop de votre console au prix de 16,99€.
Conclusion
Underhero est une belle surprise indépendante que les créateurs nous ont offert. Le jeu satisfera les amoureux de pixel, de plateforme et de RPG. Avec ses décors et ses personnages réussis aux couleurs éclatantes, vous aurez ici un jeu à l'histoire plaisante comprenant des dialogues amusants (à condition de comprendre l’anglais) et dont la fin est à retourner le cerveau. Avec une durée de vie entre 10h et 15h, vous sentirez quelques phases de gameplay un peu longuettes par moment hélas, mais aussi quelques problèmes de contraste et des bugs qui vous forceront à redémarrer votre console. Cela dit, même avec tout cela, le jeu reste une magnifique histoire avec une superbe attention au simple sbire devenant un grand Hero courageux.
LES PLUS
- - Une histoire qui vous absorbe...
- - Un pixel art de qualité
- - Des personnages au design charismatique
- - Elisabeth IV votre meilleure amie
- - Le système de combat
- - Les moments de plateforme ingénieux ...
- - La musique composée par Stijn van Wakeren
- - Payer les ennemis pour éviter un combat !
- - Voir la face cachée des méchants
- - Commencer sbire pour devenir Hero
- - Une fin qui vous retournera
LES MOINS
- - ... mais souffre de longueurs par moment
- - ... mais parfois un peu trop présentes sur certains niveaux
- - Quelques problèmes de contraste qui font peiner nos petits yeux
- - Des bugs qui peuvent vous faire redémarrer la console
- - Un manque de point de sauvegarde
- - Pas de traduction française
En vrai il me donne bien envie ce jeu haha 😉