Depuis l’avènement de Tetris, on sait que les russes sont capables de grandes choses en terme vidéoludique, et 7th Sector en est encore un exemple flagrant sur Switch. Est-ce qu’il est possible de faire un jeu avec quelques câbles et une étincelle électrique ? Noskov Sergey, un développeur russe a fait le pari que oui. Pari réussi ? La réponse est en dessous.
Comme souvent dans certains jeux indépendants inconnus, le joueur se retrouve jeté directement au cœur du jeu sans aucune explication ni aucun tutoriel, et c’est le cas avec 7th Sector. On se retrouve face à un téléviseur qui grésille et dans lequel on semble apercevoir une ombre. Après quelques tentatives pour faire quelque chose, on arrive à sortir du téléviseur par un des côtés où est branché un câble électrique. On comprend alors que l’on va jouer cette étincelle et que l’on peut se déplacer le long des fils.
Très vite, on se rend compte aussi que l’on peut se déplacer d’un câble à l’autre, et qu’en tant qu’arc électrique bleu, il vaut mieux ne pas entrer en contact avec une charge électrique orange sous peine de mort. La mort n’est pas très grave en soi, on recommence immédiatement au point de sauvegarde précédent. Il est à noter que ces points de sauvegarde sont nombreux et très souvent utilisés car l’écran de jeu n’affiche quasiment rien. Tout se fait au tâtonnement et au die and retry.
La progression du jeu est assez fluide. Les déplacements sont ponctués d’énigmes plus ou moins difficiles. La difficulté réside surtout dans l’absence totale d’explication plus que dans l’énigme elle-même. Ce sont des énigmes à base de chiffres, de manipulation de leviers, d’observation ou de rapidité. Rien d’insurmontable pour qui aime un peu se creuser la cervelle. Sachant qu’il n’y a pas de temps chronométré ou de nécessité de se presser, on peut faire des allers-retours, revenir sur ses pas pour vérifier tel ou tel embranchement ou pour changer de point de vue sur la scène et comprendre ce qu’il y a à faire.
Sur le plan graphique, le jeu est très beau, tout en gris et néon, ombres et lumières. On se croirait plongé dans un monde cyberpunk rempli d’électricité : les éclairages des rues, les néons des enseignes, les objets dans les appartements. On se déplace de pièce en pièce à l’intérieur d’un immeuble pour commencer, et on voit la vie qui se déroule dans les immeubles en face en ombres chinoises, puis à travers la ville, avec toujours un décor somptueux en arrière-plan. Au niveau sonore, c’est très minimaliste, mais c’est amplement suffisant pour ne pas faire rager le joueur quand une énigme oblige le joueur à réessayer encore et encore jusqu’à trouver la solution.
Sans rien vouloir dévoiler de la fin du jeu, toute la partie électrique et énigmes bascule vers autre chose, vers une fable humaniste étonnante mais vraiment très intéressante, et rien que pour ça, 7th Sector vaut le détour. Le jeu passe du jeu d’énigmes au jeu d’aventure sans prévenir, mais le résultat est prenant et l’idée vraiment intéressante.
Conclusion
7th Sector est un jeu pour les fans de casse-tête et d’énigmes et pour ceux qui n’auront pas peur de buter sur des difficultés et d’y passer plusieurs minutes, voire des dizaines de minutes. Tant l’ambiance visuelle que l’ambiance sonore donnent au titre une saveur particulière. Le minimalisme sur l’écran renforce le sentiment de solitude et de détresse face aux énigmes, mais le plaisir est bien présent à chaque fois qu’une difficulté est franchie accompagné d'un vrai sentiment d'accomplissement à chaque réussite. C’est ce qui donne tout son sel à 7th Sector.
LES PLUS
- Le parti pris graphique
- L’ambiance sonore
- Les différents types d’énigmes
LES MOINS
- Certaines énigmes tirées par les cheveux
- Une durée de vie assez faible