Entouré de Tintin, Marie Curie ou encore Charles Darwin, plongez-vous au cœur du XIXème siècle et ses grandes explorations, dans un rogue-like qui vous confrontera à la réalité des territoires hostiles de l’autre bout du monde, mais aussi à ses clichés les plus parodiques et à ses fantasmes cinématographiques.
Maschinen-Mensch est un studio allemand indépendant fondé par deux anciens ayant une expérience sur des jeux triple A ; leur plus belle référence étant Spec Ops: The Line. En 2016 sortait donc Curious Expedition sur PC. Le titre fut très largement apprécié et reçut un fort soutien de la communauté via de nombreux personnages téléchargeables sur le WorkShop de Steam. Ce n’est pourtant que depuis quelques jours qu’il nous est possible de profiter de ce must-have sur Nintendo Switch.
Si vous ne connaissez pas cette petite perle indépendante, petit topo : nous sommes membres du club des explorateurs et il se trouve que ce prestigieux groupe à décider d’ériger une statue du plus éminent de ses membres à Londres ! Pour déterminer qui sera le plus grand, une compétition est alors organisée entre ses cinq plus fameux adhérents. Vous et quatre autres personnages illustres allez donc vous affronter dans une course en six missions d’exploration à travers les landes sauvages du monde !
Vous débutez donc le jeu en ayant le choix entre plusieurs personnages célèbres : chacun à ses avantages, ses compagnons et ses équipements de base. Il est à noter que beaucoup de personnages sont à débloquer au début du jeu. La seconde étape est le choix de la difficulté : voyage touristique, expédition et mort certaine. En gros, facile, normal et difficile. Ensuite, vous serez emmenés sur la carte du monde sur laquelle vous aurez le choix entre deux destinations aléatoires. Chaque zone est pourvue de son climat, nécessitera un équipement adéquat, et aura des lieux explorables aléatoires. Mais ce qui vous intéressera le plus une fois sur place, ce sera la pyramide d’or.
Avant d’en arriver là, vous voici sur les quais pour la première mission. On vous propose une petite quête aléatoire qu’il vous faudra accomplir pour gagner un peu plus de renommée : car c’est bien elle qui vous fera remporter ce concours entre explorateurs chevronnés. Néanmoins, si vous la ratez, vous perdrez en renommée. Il est ainsi, parfois plus judicieux de la refuser. Au premier tour, vous n’avez pas accès au marchand. Lors des quatre autres épreuves, selon votre argent et ce que le marchand vous propose, vous pourrez mieux vous équiper pour les dangers à venir.
Car des dangers, il y en aura : bêtes sauvages (tigres, hyènes, dinosaures et autres indigènes humains et anthropomorphiques), mais aussi temples maudits, momies et différentes afflictions dont vous pourrez souffir vous et votre équipage : fanatisme, cannibalisme, pyromanie, maladies diverses… Autant dire qu’il vous faudra être un vrai stratège mais aussi avoir un peu de chance.
Certains temples pourront d’ailleurs vous apporter quelques bénédictions bienvenues, si tant est que vous tombiez dessus. D’autres lieux vous permettront de croiser des chamanes qui, selon leurs spécialités et moyennant du troc, soigneront votre équipe de bras cassés de leurs différentes tares. Soignez-les donc de leur alcoolisme et autre sexisme, car oui, ici, le sexisme se soigne contre quelques peaux de tigres (ou autre).
Sur la carte du monde, vous arriverez sur une zone générée aléatoirement. Votre boussole en haut à gauche indique approximativement la pyramide. Parfois, elle ne se goure pas mal et il vous faudra explorer la carte de vous-même pour la rendre plus précise. Monter sur des collines consommera votre barre de santé mentale, mais vous permettra de découvrir un peu plus la map. Certains objets le permettront également. La santé mentale est une sorte de barre d’énergie qu’il faudra toujours maintenir dans le positif. Pour se faire, à vous de trouver des endroits où dormir, manger ou jouer de la musique. Selon les traits de vos personnages, il y aura aussi quelques autres moyens. Si la jauge vient à tomber à zéro et que vous continuez d’avancer, les problèmes au sein du groupe vont très TRÈS vite se multiplier et rendre le jeu encore plus impitoyable ; quel que soit votre niveau de difficulté.
Un autre onglet sur la gauche présente la progression de vos opposants avec leur visuel. Vous pourrez voir à quel point ils sont proches de trouver la pyramide dans leurs propres expéditions. Il est très important de l’atteindre en premier car cela vous permettra d’obtenir une médaille vous octroyant un bonus permanent pour les autres expéditions (plus de dés d’attaque, plus de visibilité, révélations de certains points automatiquement, etc…)
Les combats sont d’ailleurs assez sympathiques. Ils se jouent aux dés, définis spécifiques à vos membres d’équipage. Les dés violets sont ceux de magie, les rouges ceux d’attaque, bref, vous comprenez l’idée. La combinaison de certains dés autorisera des attaques plus poussées pouvant infliger des effets tel que le saignement ou l’étourdissement, mais pourra aussi démultiplier la puissance des dites attaques et vous pourrez relancer les dés deux fois. Notez que vous pouvez conserver des dés avantageux et ne relancer que la main « foireuse ». Les combats sont parfois obligatoires si vous vous faites attaquer. Ils permettront cependant d’obtenir un loot parfois salvateur. Certains animaux ne sont pas agressifs, mais laissent aussi du butin intéressant. A vous de voir si vous voulez tuer de pauvres éléphants innocents !
Que ce soient des statuettes ou des amulettes, des peaux, des papillons, des peintures indigènes ou d’autres trésors, à la fin de chaque exploration vous pourrez vendre (gain d’argent) ou faire don (gain de renommée) de vos trouvailles. Il vous sera aussi possible de garder vos découvertes pour les revendre à des autochtones, au chamane et aux autres missionnaires lors de vos prochaines expéditions. Mais attention, bien qu’améliorable, votre inventaire est assez limité. On aurait bien aimé avoir de plus gros sacs à dos !
Notez d’ailleurs que parmi vos compagnons, vous pourrez avoir des animaux pouvant porter plus de choses que les membres d’équipages classiques, surtout là pour le combat. Encore qu’en chevauchant certaines bêtes, vous pourrez aussi vous battre avec. Certains animaux tel que le chien de Tim (Tintin), seront même clairement plus porter sur le fight que le treuillage d’objets.
Bref…
Si le jeu se targue de clichés vieillots du 7ème art, il propose aussi de se confronter à des situations bien modernes. Le tout dans une ambiance très Indiana Jones, rarement aussi bien retranscrite dans un jeu vidéo. S’il arrive dans de nombreuses parties de se faire tuer, la répétitivité ne se fera pas sentir grâce aux cartes aléatoires et aux nombreux personnages du roster : 20 et au moins autant de compagnons possibles. Le panel assez large d’objets trouvables et achetables ainsi que la durée assez courte des parties si l’on ne meurt pas (maximum trois heures pour les cinq expéditions d’une partie) rendent le tout vraiment très efficace. Surtout que le jeu s’accompagne de musiques vraiment fort à propos qui, personnellement, après avoir parcouru le titre sur PC et maintenant sur Nintendo Switch, ne m’ont pas dérangé le moins du monde, bien au contraire.
On regrettera cependant une différence importante avec la version PC, le workshop nourri de Fan-DLC : pouvoir utiliser Picsou, Korra (de Avatar), et autres personnages de Jojo’s, Rambo, Lara Croft, Astérix… Car oui, si le jeu se permet quelques clins d’œil, ils restent assez peu nombreux à l’inverse de la version Steam. Et c’est vraiment regrettable quant à la dose de fun que cela peut apporter une fois le jeu terminé.
Il faut par ailleurs noter que le framerate baisse drastiquement sur certains chargements lors des dernières et avants dernières expéditions, ainsi que vers certains end-game. Ce n’est pas systématique et ne se produit pas pendant les phases de gameplay. Cela reste donc supportable mais n’en est pas moins déplorable pour un jeu PixelArt, certes fort réussi mais aussi assez simpliste.
Un Mode Multijoueur aurait aussi pu être très appréciable sur ce genre de titre.
Peut-être sur le second opus en préparation depuis déjà un moment.
Conclusion
Comme dit en début de test, Curious Expedition est un must-have et ses contrôles sont tout aussi agréables à la souris qu'à la manette/joycons. L'ajout de fonctions tactiles sur l'hybride de Nintendo aurait pu être un plus. L'aspect stratégique du titre ainsi que son vaste choix d'items, de personnages, de compagnons, l'incidence des choix, l'usage de certains objets (pouvant avoir des conséquences bénéfiques ou dramatiques) ainsi que sa difficulté assez bien dosée dans chacun des niveaux de difficulté, rendent Curious Expedition vraiment très agréable, même lorsque l'on n’est pas un grand fan du genre rogue-like. Curious Expedition sur Nintendo Switch est donc un jeu à posséder, si tant est que vous n'ayez pas déjà la version PC.
LES PLUS
- Des parties rapides
- Une durée de vie importante (en rapport à son prix)
- Du rogue-like enfin original !
- Musique qui reste en tête
- De bons clins d’œil
- Ambiance graphique cohérente
- VF
- Multiples fins
LES MOINS
- End Game qui peut laguer
- Pas de DLC de la communauté