Cocorico ! Le voilà de nouveau de rigueur, car s’il ne s’agit certes pas d’un éditeur français, mais polonais via Qubic Games, c’est bien un studio indépendant français que nous avons ici à l’œuvre, plus précisément parisien et créé en 2014 : même si toute leur communication s’avère être en anglais, un aspect regrettable.
Ni le Twitter ni le site officiel ne nous présentent un début de mot en français… Remarquez que ça ne sera ici pas dérangeant, car nous testons un jeu basé sur la vitesse, les réflexes et l’absence totale d’histoire. Ce sera d’ailleurs le premier véritable reproche à invoquer : on aurait aimé avoir une bonne raison de venir à bout du titre, une justification à son gameplay technique et à ses nombreux essais nécessaires, proposé à brûle pourpoint comme aventure vidéoludique et tentant de s’émanciper de la narration que proposent en général tous les jeux… Il nous faut prendre le titre en main pour mieux le comprendre :
S’il est clairement indiqué sur la page de vente du Nintendo eShop que le jeu est « facile à apprendre mais difficile à maîtriser » on comprend immédiatement, à l’aide du nom du jeu qui nous intéresse – RaceDieRun -, que nous aurons ici à faire à un Die and Retry ayant l’originalité d’aborder le sujet par la course et je vous entends, vous autres, fans de F-Zero (et autres Wipeout, Star Wars Racer, ..!) ! Mais non, rien à voir, de Race nous n’aurons ici qu’un véhicule aux allures futuristes et à la vitesse potentiellement folle si tant est que vous utilisiez le boost constamment, celui-ci n’ayant pas de limite d’usage sinon celle de votre propre folie.
S’offriront alors à vous peu de commandes : un bouton pour rebooter la course rapidement, maladroitement placé sur le bouton classique des freins sur les jeux de courses tel que Mario Kart… Vous la sentez la super idée ? Bref, deux boutons pour vous déporter plus à droite ou plus à gauche de la route, ceux-ci étant les petites gâchettes L et R et un bouton pour utiliser le boost. Le Joystick vous servira aussi à tourner ou planer lors de certains sauts de sorte à aller plus loin et atteindre certaines plates-formes. Car oui, si le jeu mixe die and retry avec jeu de course, le voilà qui nous embarque dans un genre de simili platformer.
Et le tout semble fonctionne plutôt bien, les couleurs sont un poil agressives et ne permettent pas toujours de bien distinguer lesdites plates-formes, mais tout à le mérite de s’afficher sans clipping ni défauts, les couleurs donnent un aspect futuriste vu des années 80 et la sensation de vitesse, elle, est franchement réussie. Sans être non plus totalement ubuesque, on a vraiment de bons ressentis dès les premières courses qui demanderont quelques tentatives avant d’être complétées. Les « courses » parlons-en : si celles-ci sont souvent assez courtes et chronométrées, elles sont affreusement vides dans le sens où l’on aurait pu être en droit d’attendre des bots pour nous affronter. Mais non, ici, ce que vous affronterez, ce sont les top scores mondiaux et rien d’autre… Et c’est là qu’on se dit qu’une histoire aurait pu justifier le nom, s’il s’agissait d’une course pour la vie, poursuivi par un Dahaka en bagnole hypersonique ? Ou n’importe qu’elle raison..
Rapidement, vous allez tomber sur des courses très difficiles, jouant sur le pixel perfect, rien d’étonnant ici sinon que, sans réelle raison de tout donner pour venir au bout de celles-ci, la foi peut vite venir à manquer et le jeu vite finir dans une trop longue liste de jeux non terminés. Il m’est arrivé sur une course de mourir presque six cents fois avant de l’abandonner définitivement. Comment je connais ce chiffre ? Tout simplement grâce au compteur de morts, animé par une petite tête de mort très mignonne.
Si le challenge est bien là, il y a parfois des animations incohérentes, par exemple, si l’on pose son vaisseau sur une fine bande de plate-forme un pixel sur la droite ou la gauche (mais, bien sur le bas du cockpit) Celui-ci explosera, donnant un léger sentiment d’injustice, idem si un saut de la foi se termine sur la route qui suit, mais un ou deux pixels trop bas comparé à là ou vous étiez supposés arriver : ce n’est pas visuellement cohérent, mais ce sont les règles. Par ailleurs, il m’est arrivé une ou deux fois de passer à travers les textures dans ces atterrissages un pixel trop bas. Mais le jeu ne plante pas et vous fait vite recommencer le circuit.
Autre point : votre véhicule est une bombe ambulante, vous exploserez au moindre contact. Ce qui est toujours cohérent en terme de gameplay, mais pas visuellement (quand un véhicule frotte, il n’explose pas, à moins que le lore ne le justifie, par exemple si vous transportez 14 tonnes de C4!) en l’absence d’histoire… On ne peut que s’agacer du manque de cohérence sur ces points, qui n’auraient pourtant pas demandé grande implication du studio à rajouter. Fort heureusement, le jeu rattrape ce défaut majeur par une belle variété d’obstacles et de styles de passages donnant parfois un aspect assez impressionnant, sinon clairement badass à certains circuits. Circuits qui seront aussi en assez grand nombre même sans compter sur les nombreuses tentatives en prévision, pour justifier son prix.
Quant aux musiques, c’est du correct sans plus, parfois, ça semble un peu à côté de la plaque ou juste à côté des canons du genre pour un jeu de vitesse. Rien de perturbant ou de raté cela dit.
Conclusion
LES PLUS
- Impression de vitesse
- Gameplay
- Prix attractif
- Durée de Vie
- Défis vraiment présents mais...
LES MOINS
- Absence d'histoire
- Pas toujours très clair
- Pas toujours très cohérent
- Pas de courses... (Sinon contre le chrono...)
- Mais... Trop difficile pour certains publics