Développé par le studio King Art (derrière The Dwarves) et edité par THQ Nordic, annoncé pour la première fois en 2013 via un Kickstarter qui fut assez largement dépassé, plus du double demandé (260k), là où l’excellent Pine n’avait récolté que 120k soit plus du double et pour quel résultat ?
Il est à noter avant de commencer que Battle Worlds : Kronos, est un portage sorti en 2019 dont la version de base, sortie chez la concurrence ainsi que sur PC avait pointé le bout de son nez peu de temps après son Kickstarter, en 2014.
Ainsi donc nous lançons le jeu, et avons comme bien souvent la désagréable surprise d’être introduits via une cinématique avant même d’en être aux menus : pourquoi est-ce désagréable ? Car comme souvent, elle ne s’accompagne pas d’une traduction, vous l’aurez en anglais sans le moindre sous-titre, même une fois ceux-ci choisis dans les options et une fois le jeu relancé. Alors, peut-être que le jeu se décrit lui-même comme étant dans la lignée des plus glorieux jeux du genre, mais ceux-ci n’oubliaient par leur public non-anglophone dans la toute première introduction…. Une pointe de sel perle déjà aux commissures des lèvres, mais point de repos pour les soldats, il nous faut jouer au jeu
Point positif, on constate un mode multijoueur : Loin d’être idéal si vous lisez ceci en période de confinement, il ne s’agit ici que d’un multijoueur local, mais voyez l’avantage, si vous n’avez qu’une console, vous pourrez y jouer jusqu’à quatre joueurs. Encore faudrait-il que vous ayez des fans du genre chez vous, en effet, Battle Worlds Kronos s’attaque ici au genre de la stratégie au tour par tour et s’il existe un genre de niche, c’est bien celui-ci, certes moins que le point’n click, mais tout de même : combien n’ont pas acheté Mario x Lapins Crétins à cause du genre du jeu, et ce, malgré ses grandes qualités ? En tous cas, le tour par tour vous permettra aussi d’y jouer en multi via le nomade de la console, puisque chacun profitera du plein écran à son tour de jeu.
Passons pour nous attaquer à la campagne, celle-ci se lance, de nouveau, sur une cinématique, nous posant le contexte sommairement via des animations assez belles et propres, bien que visuellement datées de la génération précédente de consoles, ça reste franchement très agréable (le bond graphique entre les générations n’ayant de toute manière pas été si fou.) Quant au Background, il est simple, vous êtes un général suffisamment talentueux et peu impliqué dans les histoires de familles dirigeantes, c’est pour ça qu’on vous choisit et nomme à un poste vital.
Vous devrez donc parcourir 17 missions découpées en trois chapitres, le troisième n’étant formé que de 4 missions, Une division étonnante dont la trame principale se concentrera sur les deux premiers morceaux, la première des missions vous faisant suivre un tutoriel basique qui vous rappellera que si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas à cause de la difficulté du jeu, mais à cause de vous, c’est en tous cas ce que nous disent les premiers mots du tutoriel en reprochant que vous n’aurez pas lu intégralement les textes explicatifs (pas lu ou pas retenu peut-être). Une chose que nous tâcherons de vérifier cela va sans dire, malgré le fait que les textes soient justement peu agréables à lire en nomade. Force est donc de constater que le premier défi sera de plisser les yeux ou se forcer à jouer sur la TV, si tant est que celle-ci soit disponible à ce moment ! Bon ok, j’exagère un peu, néanmoins tout le monde ne parviendra pas à les lire sans lunettes et c’est dommage que trop de portages n’éditent pas les infobulles pour y adapter la grosseur des textes.
On nous lance donc rapidement sur la carte de bataille via la première mission : si les cinématiques sont correctes, le jeu lui-même semble directement bien plus fade et moins détaillé, par ailleurs, on se retrouve dans le même problème que sur Warhammer Quest II : le zoom est ridicule ! On reste à une distance de vue digne des jouets Majorette, cette vue de plateau qui peut quant à elle être dé-zoomée pour atteindre une vue satellite nous empêche dès les premiers instants de réellement nous immerger via un peu de fan-service: Les plus vieux regretteront le super zoom d’un Empire Earth premier du nom (sur pc), il faudra cependant faire avec.
On vous familiarise dès le début avec une bonne variété d’unités qui n’aura pas de cesse de gonfler durant l’avancée du jeu, il y a donc assez peu d’unités différentes et la principale différence avec les ennemis sera la couleur que vous arborerez : Loin donc même d’un STR à la Age of Empires II où au moins l’unité spéciale de chaque nation était unique… Le maniement des unités quant à lui, même avec tutoriel, reste assez mitigé, on comprend difficilement l’ordre des actions et la distance de tir, les menus sont brouillons et on est loin de tout nous expliquer dès la première mission donc, on sait que le tutoriel nous mentait. On ressent aussi que le jeu est clairement plus pensé pour être joué sur PC et que le tout n’a pas été vraiment refondu intégralement pour jouer sur console (à l’inverse d’un Northgard, STR sorti sur Switch, testé sur Nintendo Town).
Il ne sera néanmoins pas difficile d’en venir à bout, la difficulté étant bien moindre que dans Advance Wars (dont le jeu avoue pourtant s’inspirer et moderniser l’IA), la suite des niveaux ne fera pas démentir cette impression, la stratégie reste limitée à la variété d’unités et votre soin apporté à la réflexion durant chacun de vos tours. Le jeu avance, avec une certaine répétitivité que WarGroove n’avait pas, étant également sorti sur Nintendo Switch et étant aussi de la stratégie au tour par tour, nous vous invitons à retrouver notre test par ici.
Conclusion
Dans la catégorie des jeux futuristes au tour par tour, on est loin d'un X-Com, et comparé à son homologue estampillé Big N, on est aussi loin de la qualité de ce dernier. Le jeu n'est pas mauvais en soit mais reste trop fade sur bien des aspects, peut-être un choix graphique limité et limitant qui aurait mérité plus de profondeur et plus de contenu, c'est dommage, car l'ensemble reste très positif et donne de bonnes impressions, même si les sensations de la gestion font ressentir qu'il doit être plus agréable d'y jouer sur PC, à la souris.
LES PLUS
- VF
- Gamme de prix
- Difficulté cohérente
LES MOINS
- Maniabilité mal pensée
- Informations brouillons
- FPS parfois aux fraises
- Rien de nouveau dans le genre
- Bande son très oubliable