Un des grands délices de l’enfance et des nombreux péchés inavouables des adultes est de se rendre dans un vaste magasin de bonbons pour en dévaliser la majorité de ses vasques, attrapant pelles et autres pinces pour remplir au maximum le sac de gourmandises. Profitant de ce trait commun aux petits et aux grands, NomnomNami et Ratalaika Games nous proposent aujourd’hui de vivre (lire) une grande (petite) aventure faite de sucres et de fabriques à bonbons. Par ici les gourmands…
L’atelier de Syrup est une charmante boutique de bonbons prônant la fabrication artisanale, loin de ces lueurs magiques qui parsèment le monde environnant. À sa tête, l’alchimiste bonbon, connue aussi sous le nom de Syrup, affectionnant tout particulièrement la science et mettant en application tout son savoir-faire dans la réalisation de bonbons incroyables. Syrup est dotée d’un caractère assez égocentrique et difficile à vivre, et le joueur est invité à découvrir avec elle une drôle de surprise calfeutrée dans le sous-sol de son atelier. Une surprise incroyable, faite de sucres et de saveurs délicates, mais aussi d’un cœur semblant battre, tel un humain empli de magie. Quelle sera sa réaction ?
« Le monde est fait de sucre et de poussière » (Alfred D)
Le démarrage de votre aventure sera farfelu, reconnaissons-le, à la limite de l’érotisme puisque la charmante demoiselle sucrée cachée dans la cave sera nue et vous demandera tout bonnement de la manger. Cela donne lieu à quelques répliques cocasses qui nous ont fait sourire, bien malgré les développeurs probablement ! Point de panique pour les plus jeunes, le sens est clairement au second degré et seuls les adultes pourront avoir cette appréciation détournée. La jeune fille finira bien par se rhabiller (ou pas) !
Les mécaniques du jeu se mettent rapidement en route : l’aventure sera clairement un livre ouvert avec quelques réponses à choix multiple qu’il vous faudra choisir afin de dérouler la suite de l’histoire. En fonction de ces décisions, le scénario sera distinct et c’est ainsi que vous découvrirez 10 fins possibles. Votre rôle s’arrête là. Les plus fervents admirateurs de ces personnages édulcorés apprécieront l’ambiance pastelle et délicieuse, avec des personnages attachants (bien que nous ayons été perturbés avec cet Pastille qui ressemble sérieusement à une demoiselle, jusqu’à son prénom, et qui pourtant est indéniablement rattaché à un personnage masculin). En revanche, un énorme défaut est à noter dans cet univers sucré, un sacré défaut même qui pourrait bien être dérangeant pour de nombreux amoureux de la langue française (un problème pour une aventure qui s’apparente davantage à une lecture) ou encore rendre le soft inadapté aux enfants. L’orthographe, la grammaire, la conjugaison, mamamïa !
« C’est sur la partie brûlée de la tarte que l’on met le plus de sucre »
Une catastrophe linguistique. Nous sommes à la limite d’une faute par phrase. Oubliez les petites fautes d’accord avec un S égaré en chemin, nous sommes ici dans la faute grossière et flagrante, limite aveuglante ! La redondance de ces coquilles nous a même fait naître l’idée d’un jeu dans le jeu : trouvez les fautes de français du jeu ! Certes, le soft est disponible dans une multitude de langues, mais nous n’aurons pas l’audace de vérifier les autres, faute de compétences étrangères suffisamment assumées. Mais avec une telle traduction, il est à se demander s’il est bon de « jouer » en français dans la fabrique à bonbons ! Ces fautes, omniprésentes, mettent quelque peu en retrait l’histoire, ce qui est d’autant plus regrettable que cette dernière, bien que classique et sans grande surprise, reste plutôt mignonne et adaptée à tous les âges (avec la cocasserie initiale !).
« Le sucre ne sert à rien lorsque c’est le sel qui manque » (Proverbe Yiddish)
Quelques gouttes de sérum physiologique dans les yeux pour tenter de retrouver une vue digne de ce nom suite à l’érosion de cette dernière face aux multitudes de fautes et nous voilà capables de porter le regard sur le design et l’atmosphère du jeu. L’ensemble de l’univers reste particulièrement sucré et délicat, mignon et cotonneux. Bien que peu nombreux, les personnages sont attachants, les décors sont très succincts, comme s’ils n’étaient qu’une toile de fond pour donner le ton aux répliques des petites poupées sucrées au premier plan. Enfin, le soft comporte quelques petits extras comme la galerie des arrières plans ou encore quelques dessins des personnages. Les dialogues peuvent être (avec bonheur) avancés, afin de faciliter la quête de l’ensemble des fins disponibles pour les joueurs les plus amoureux de la licence. L’ensemble ne vous retiendra pas bien longtemps malgré tout…
Syrup and the Ultimate Sweet est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 5 euros environ.
Le saviez vous ?
Les gourmands ont déjà quelques jeux à se mettre sous la langue pour jumeler le goût pour les douceurs sucrées et le jeu vidéo. « Nooooon », nous ne parlerons pas de Candy Crush… qui a tant d’atouts malgré tout (!). Mais peut-être ne connaissez-vous pas encore « A Gummy’s Life » qui permettra de réunir un petit gang de gourmands sur le canapé, prêts à jouer des coudes dans le monde du sucre !
Conclusion
L’univers de Syrup et sa bande est particulièrement charmeur, fait de couleurs chatoyantes et de musiques délicates. L’intérêt du joueur se résume à un choix de réponses impactant la suite de l’aventure et donnant accès aux différentes fins disponibles. Le soft répond parfaitement à ses promesses, mais le manque de choix donné aux joueurs, ainsi qu’une orthographe propice aux dérèglements cardiaques de nos chers professeurs de français, enrayent malheureusement la machine à bonbons qui devient soudainement bien plus amer...
LES PLUS
- 7
- 2
- 3
- 4
LES MOINS
- Graphismes/musiques
- Orthographe
- Fun
- Tarif/Durée de vie