Sous ses dehors de petit jeu de plates-formes, vous savez le genre passe-partout, Wunderling offre une expérience plus que rafraichissante. Les développeurs suédois de Retroid nous permettent en effet d’incarner non pas le héros, ici représenté par une Super Carotte, mais un Wunderling : un mob lambda à l’air éminemment crétin qui sert en général de menu fretin (ou de trampoline) au héros. Un peu à la manière des Lemmings, nos capacités intellectuelles sont donc d’office limitées puisqu’on avance sans réfléchir, avant de faire demi-tour au premier obstacle rencontré.
Pour l’histoire, il est temps pour le mob que nous sommes et pour notre chef, la méchante sorcière toute verte (accompagnée de sa fidèle meuh-meuh), de prendre une bonne fois pour toute notre revanche sur l’arrogant Carrot Man (c’est son nom).
Les méchants se rebiffent ! Et c’est tant mieux, car ils le font dans la joie et la bonne humeur, dans un jeu qui rappelle ceux qui sévissaient sur ordinateur Amiga ou sur Super Nintendo. Le genre sympa, rond et coloré qu’on trouvait sur machine 16-bits.
Un petit air de jeu 16-bits, oui, mais boosté, il est vrai, par une technique d’aujourd’hui, irréprochable. Le pixel art joliment rétro et les couleurs papaye illuminent joyeusement l’écran de la Switch. Et pour achever ce beau tableau, notre Wunderling a une bonne trogne de radis jaune et un regard infiniment niais (c’est attendrissant et irrésistible ! Les lapins crétins, à côté, ce sont des premiers de la classe !).
Le charme du jeu réside dans cette somme de petits détails craquants, qui rend n’importe quelle difficulté acceptable. La musique, tantôt ensoleillée tantôt rêveuse, parviendra même à nous détendre ; alors que l’on trépasse pour la centième fois sur le même piège…
Le jeu est drôle. L’humour est omniprésent, à travers les dialogues et les cut-scènes truffés de références geeks (Mario ou bien Attack of the Mutant Camel !). Jusque dans les phases de boss, parodiques, où tout est inversé, puisque c’est bien nous qui endossons le rôle de gros boss.
Bien entendu, notre Wunderling gagnera au fur et à mesure de l’aventure des pouvoirs qui lui permettront d’être autre chose qu’un simple mob. Nous pourrons ainsi sauter, puis accélérer ou bien utiliser les parois comme appui. Le jeu de plates-formes prend rapidement des allures de puzzles labyrinthiques, au level design hyper travaillé et minutieux. Les programmeurs, gentiment sadiques, joueront en permanence avec nos réflexes et nos neurones. Mais surtout, tout est fait pour que l’on revienne sans cesse dans les niveaux déjà entrevus : fleurs à glaner, coffres renfermant des habits et des accessoires (histoire de personnaliser « à donf » notre bonhomme), cassettes audios à collecter ; le tout cachés ou barricadés par des portes à ouvrir à l’aide de clés. Le jeu est rempli à ras-bord de passages secrets, nous poussant à tester chaque recoin en abusant de tous les pouvoirs gagnés.
Le die-and-retry est tout doux. On n’est clairement pas dans un Super Meat Boy. Mais attention toutefois, quelques passages sont bien casse-têtes et pourront vous bloquer un temps. Pour nous donner du courage, les niveaux ont l’avantage d’être très courts, quand ils ne sont pas parsemés de checkpoints. Le plus important, au final, c’est qu’il y a à boire, à manger et à grignoter : 90 niveaux sur 6 mondes, sans compter la collectionnite et la myriade de niveaux secrets. De quoi s’amuser un long moment !
Conclusion
L’air de rien, ce Wunderling a tout de l’excellente surprise… Et pour sûr, ç’en est une de tout premier choix ! Déjà, incarner un mob n’est pas commun ; mais surtout, tout est minutieusement pensé ici. Le jeu distille une parfaite bonne humeur, avec un die-and-retry plaisant et un level design des plus ingénieux. Le jeu super sympa par définition, bien fun et malin !
LES PLUS
- Jouer un mob !
- Pléthore de niveaux
- Level design ingénieux
- L’humour omniprésent
- Replay value
LES MOINS
- Deux ou trois passages à s’arracher les cheveux