Souvenez-vous.
Il y a quelques mois, l’Australie était au cœur de l’actualité, mise totalement à nu suite à de violents incendies dévastateurs qui ont eu raison de centaines et centaines d’hectares, engloutissant toutes vies sur son passage. Nombreuses espèces animales ont péri lors de cette catastrophe et de nombreuses associations ont dès lors redoublé d’efforts pour tenter de préserver un peu de cette faune précieuse, endémique et incroyable. Si les kangourous sont sans conteste de véritables symboles pour l’Australie, un autre animal tient une place chère dans le cœur de nombreux citoyens du monde. Certains n’ont pas hésité à puiser dans leurs économies pour leur venir en aide tandis que les flammes ravageaient leurs terres… Célèbre petit marsupial, le koala fait souvent l’unanimité auprès des Européens. C’est aujourd’hui auprès de ce mammifère que nous allons partir pour une aventure dans laquelle nous mettions beaucoup d’espoir mais qui nous a bien vite fait déchanter.
Stone a vu le jour en septembre 2018 mais il n’a rejoint l’eshop que la 8 mai dernier. Le koala est bel est bien au cœur de l’histoire, mais il mérite assurément bien moins de mépris, à tout point de vue. Votre aventure débute au cœur de votre petit appartement mal entretenu. Un étrange appel téléphonique vous informe que votre poulet, répondant plus communément au nom d’Alex, bref votre meilleur ami, a été enlevé. Il serait sage de ne pas chercher à le retrouver, sinon gare à vous ! Voilà pour la trame de l’histoire, une histoire qui est certes traduit en français, mais qui s’annonce dès le démarrage pourvu de nombreuses vulgarités. Le ton est donné : votre koala Stone est un détective privé qui a probablement été malmené dans la vie, et dont le langage châtier est aujourd’hui à l’image de l’entretien qu’il porte à son appartement. Les canettes de bières jonchent le sol et la vaisselle s’amasse dans l’évier.
Un koala dans l’embarras
Si le vocabulaire utilisé fut notre première surprise (cumulé à des graphismes agressifs, nous y reviendrons), le déplacement particulièrement lent du marsupial est tout aussi remarquable : pendant toute votre aventure, ce pas fatigué sera le vôtre et c’est bien l’une des rares choses que vous aurez à faire… En effet, le soft ne propose aucun challenge : il vous suffit de vous déplacer d’un point A vers un point B, à tel point qu’il nous est même difficile de comprendre à quel type de jeu appartient Stone… Nous partions pour un point and click, mais il n’en est rien. Le jeu narratif semble être plus approprié.
La narration, justement, s’effectue dans une case rose bonbon, dénotant totalement avec le reste du décor. Il vous faudra régulièrement choisir entre deux propositions de réponses au cours des dialogues, mais vos choix ne semblent pas avoir une quelconque conséquence sur la suite de l’aventure. Quelques astuces vous guident sur le trajet à suivre tout au long de votre aventure. La difficulté étant nulle, il ne vous reste plus qu’à vous laisser porter.
Des surprises et des déboires sans détour
Commençons par quelques subtilités misent savamment en avant dans le soft. Nous avons été surpris de constater une véritable mise en lumière du cinéma muet. À plusieurs reprises, ces films sont présentés à l’écran et le joueur est libre d’observer la scène où bien d’y couper court rapidement. Un cinéma est même présent au cœur de la ville pour celles et ceux qui ont pris plaisir à ce loisir improbable dans Stone.
Autre surprise, et non des moindres, la musique est elle-aussi mise en avant, avec une précision des titres joués pendant la partie. Si le style hip hop ne plaira assurément pas à tout le monde, il devrait séduire certains joueurs. Les oreilles peuvent donc prendre plaisir à vagabonder dans l’aventure, contrairement aux yeux qui saignent rapidement.
En effet, les graphismes de Stone sont assurément d’un autre temps. Cubiques, sans charme malgré la présence de nombreux animaux dans le soft (de quoi attendrir certains joueurs pourtant !), les textures y sont terriblement fades, avec des couleurs improbables par moment. Les représentations animales ne sont malheureusement pas réussies et résultent clairement d’une insulte au règne animal ! Les renards prennent un sacré coup dans la trombine, tout autant que notre koala en tongs roses ! Tous sauf un. Le diable de Tasmanie, répondant au nom de Devil (!), est assurément la plus belle réalisation du jeu à tel point que nous nous sommes vraiment arrêtés pour l’observer quelques instants.
Le saviez-vous ?
Les koalas, qui dorment entre 18 et 20h par jour, s’hydratent principalement via les feuilles d’eucalyptus qu’ils ingèrent quotidiennement, mais aussi en récoltant l’eau de pluie s’écoulant sur le tronc des arbres. Comme tous les marsupiaux, la femelle koala dispose non pas d’un mais de trois vagins : l’un est central tandis que les deux autres sont latéraux !
Conclusion
Moins de 3h seront largement suffisantes pour terminer l’aventure d’une seule traite. Soulignons un petit dénouement final, ainsi qu’un épilogue qui lui n’a que très peu d’intérêt. Finalement, après avoir clôturé l’histoire de Stone, nous sommes presque déçus d’avoir survoler un jeu qui aurait mérité plus de travail, laissant au joueur plus de liberté. Nous ne nous attendions pas à ce dénouement, et regrettons finalement du manque cruel de contenu, alors que les développeurs avaient une petite histoire qui ne tenait pas trop mal la route... Stone est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 15 euros. Un prix bien trop onéreux !
LES PLUS
- Mise à l’honneur des films muets. Qui l’eût cru !
- Textes traduits en français
LES MOINS
- Graphismes insultants pour le règne animal (exceptés pour les diables de Tasmanie !)
- Une lenteur du personnage agaçante...
- Nombreux temps de chargement
- Pas de challenge
- Marcher d’un point A vers un point B.… et recommencer.
- Vulgaire
c est un projet d etudiant , pas un jeu – ca merite un bon 2 sur 10 ..pour les voix