Née sur PSVita en 2015, la série Omega Labyrinth aura fait son petit chemin à travers les volumineuses poitrines de ses héroïnes. Le studio Matrix Software est assez connu notamment pour ses travaux de remake sur Final Fantasy III et Final Fantasy IV sur DS et quelques productions originales comme Avalon Code. Qui aurait pu prévoir que ce studio serait à l’origine de la série Omega Labyrinth surtout réputée en quelques opus comme fournisseurs de fan service presque sans modération. Le dernier opus en date nommé Omega Labyrinth Life est paru sur Switch et nous avons eu l’occasion d’y fourrer notre curiosité dedans à défaut d’autre chose.
Quand un jeu se perd dans un (O)mega Labyrinth
Omega Labyrinth Life aurait pu être un simple Dungeon Crawler sympathique comme un autre. Au-delà du fait qu’il soit entièrement en anglais, on aurait juste été en train d’incarner l’héroïne Akatsuki Hinata, étudiante de l’académie des Filles de Bellefleurs. L’académie possède un immense et magnifique jardin floral dont on dit que l’énergie émise par la divine fleur Flora, au centre du jardin, garantit la floraison éternelle des fleurs du Jardin. L’académie n’a plus eu de nouvelle élève depuis longtemps déjà. Le lendemain de l’arrivée de notre héroïne à l’académie, une catastrophe s’ensuit, les fleurs fanent et Flora disparaît.
Ce jardin étant la fierté et la source de motivation des élèves à réaliser leur rêve, le choc est dur à encaisser et certains en blâment même notre nouvelle arrivante. Hinata ne se décourage pas pour autant, elle encaisse et décide avec le support de certaines filles de traverser quelques donjons afin de ramener l’énergie divine. Le but étant de ramener l’éternité de floraison que Flora garantissait. Hinata s’attache à cette mission tout en veillant à renforcer ces liens avec les autres élèves de l’établissement et gagner le respect de chacune des filles de Bellefleurs. Une aventure de plusieurs dizaines d’heures vous attend!
Les Donjons d’Omega Labyrinth sont en fait des “Donjons Mystère”. Ce type de RPG dans lequel vous vous rendez dans des donjons à plusieurs étages vus du dessus et générés de manière aléatoire. Le déplacement se fait presque comme sur un damier, il faut à chaque étage trouver un escalier permettant de s’enfoncer toujours plus profondément dans le donjon jusqu’à accomplir les objectifs de votre mission. Un artifice censé donner un semblant de variété à chaque exploration mais qui donne surtout une lourde sensation de répétition.
Dans ces donjons, de nombreux objets sont ramassables afin d’être utilisés mais également des pièces d’équipements avec lesquelles vous pouvez influencer les statistiques de vos personnages. De nombreux pièges sont également là pour freiner votre progression et celle de l’alliée que vous avez choisie pour vous accompagner dans cette exploration. Certains vous téléportent dans une autre pièce de l’étage loin de votre alliée, d’autres vous endorment voire vous infligent des dégâts. Une exploration parsemée d’embuche générées aléatoirement à chaque étage et à chaque fois que vous vous rendez dans un de ces complexes.
Au-delà des pièges, les monstres constituent les plus grosses menaces et les plus gros obstacles à votre progression. Ils vagabondent aléatoirement dans le donjon et vous prennent pour cible dès qu’ils vous repèrent. Certains dorment, ce qui vous permet potentiellement de prendre l’ascendant sur eux en leur infligeant une première attaque ou en leur lançant un quelconque objet dessus. Dans les Donjons Mystère, les affrontements sont au tour par tour. Chaque action offensive, utilisation d’objet ou même déplacement représente un tour d’action. En ce qui concerne votre alliée, l’I.A. s’occupe de la contrôler à votre place.
Il reste possible à tout moment d’échanger le rôle de Leader avec celle-ci afin de prendre directement le contrôle du personnage en cédant celui que vous contrôliez à l’I.A. Au plus profond de ces donjons, un boss vous attend de pied ferme et il faudra le vaincre pour sortir du donjon. Une fois dans les Donjons, le retour en arrière n’est possible qu’après avoir accompli votre mission. Vous êtes condamné à gagner ou à perdre. Ou presque, en utilisant une des orbes du jeu, vous pouvez toujours vous échapper d’un donjon. Cette orbe peut se récupérer aléatoirement où en l’achetant avant d’entrer dans un donjon.
En tant que joueur, nous avons cette fierté qui nous appelle de poursuivre jusqu’à la fin et ne pas fuir. Mais dans un Donjon Mystère, la fuite est une mécanique importante du gameplay. En effet, en perdant, vous reviendrez à l’académie Bellefleurs mais tout votre équipement, tous les objets et argent que vous possédiez sur vous tomberont à zéro. Alors qu’en décidant vous même de fuir via un orbe, ce que vous aurez ramassé dans les donjons ainsi que votre équipement pourront être conservés. C’est d’autant plus important dans Omega Labyrinth Life car votre niveau est réinitialisé à 1 à chaque fois que vous revenez à l’académie.
C’est une particularité d’Omega Labyrinth Life donnant plus que jamais de l’importance aux préparations que vous ferez au préalable d’une mission. En terme d’objets mais surtout d’équipement qu’il sera possible d’optimiser et renforcer. Ce qui vous permet certes de commencer vos missions au niveau 1 mais avec un équipement vous permettant de progresser aisément. Cette gestion d’équipements vous permet de fusionner des équipements pour en faire de plus puissants ou encore d’y placer des compétences actives ou passives.
En continuant hors des donjons, l’académie vous permet également d’avoir accès à des lieux où stocker les objets que vous avez récoltés ou encore mettre votre argent en sécurité. Des choses classiques dans ce genre de Dungeon Crawler. Cela a une importance d’autant plus grande ici vu la capacité très limitée du sac de nos héroïnes, qui nous force à plonger longuement dans le bordel de l’inventaire. Le thème floral est au cœur de la production avec, en progressant dans le jeu, la possibilité d’échanger du nectar contre des graines de fleurs à planter dans le jardin. Il y a un système de temps qui s’écoule, la possibilité d’arroser les fleurs afin de débloquer quelques bonus lors de leur floraison.
Il est également possible d’arranger le jardin et le personnaliser en plaçant quelques plantes et décoration. Jusque là, on présente un RPG Donjon Mystère assez banal voire même sympathique à défaut d’être véritablement novateur dans le concept. Il pourrait convenir à tout amateur désirant faire une expérience du genre sur Switch, autre que le dernier remaster de Pokémon Donjon Mystère. Pourtant, l’âge recommandé ici n’est pas à 3 mais à 16, on aurait même tendance à dire potentiellement plus. Là, où les jeux de la série Senran Kagura jouent sur du fan service en restant relativement funs et agréables à jouer. Omega Labyrinth Life joue, disons-le franchement, sur un excès de ce fan-service.
Sans pourtant jamais aller jusqu’au point de se faire totalement classifier comme un jeu “Adulte”, les insinuations sont très explicites sous emballage d’atmosphère florale. À commencer par les pièces d’équipements qui sont par exemple des soutifs et des culottes. Puis on a la fameuse mécanique en donjon où l’on remporte des points Omega qui à un certain point font grossir le bonnet de nos héroïnes. En sachant que plus le bonnet de notre héroïne est gros plus elle est puissante. Cette évolution de poitrine s’accompagne à chaque fois d’une petite scène qui nous montre la poitrine grossir.
De temps à autre, on ramasse des objets non-identifiables qu’il faudra faire identifier afin de pouvoir les utiliser. Et la méthode d’identification consiste à placer cet objet dans la poitrine de notre héroïne et… à secouer celle-ci. On voit ainsi l’objet grossir à vue d’œil jusqu’à identification. A la fin d’un donjon, un mini-jeu de pierre-papier-ciseau peut également se lancer afin de vous permettre de remporter des bonus. Et ce mini-jeu se fait poitrine contre poitrine, avec le fait qu’une possibilité soit associée à une direction prise par votre poitrine. Un mini-jeu pourtant banal présenté de manière très atypique.
En dehors des donjons et parfois même à l’intérieur, il est possible d’aller dans un spa afin de vous octroyer quelques effets bonus pour votre exploration. En plus de cela, le développeur se permet de vous proposer de belles illustrations de chacune des filles dénudées dans leur bain avec de la brume pour cacher ce qu’il faut cacher. Enfin, clou du spectacle et accessible uniquement hors des donjons, il est possible de se rendre dans un lieu afin de renforcer chacune de vos héroïnes. Jusque là, rien de surprenant, vous payez quelques points afin d’entraîner les filles et débloquer de nouvelles techniques ou les renforcer.
Pourtant, ce renforcement passe par un mini-jeu dans lequel votre héroïne est dans une position très suggestive et il faut la toucher diverses parties de son corps. Cela aurait pu s’arrêter-là si ce n’est que dans la seconde partie du mini-jeu, l’illustration de votre héroïne devient encore plus suggestive voire dénudée et que le mini-jeu vous demande de marteler un endroit précis de l’illustration. Le mini-jeu zoom de plus en plus jusqu’à l’explosion finale où après les nombreux petits gémissements très explicites de celle-ci, de gros jets d’eau recouvrent votre écran sous un dernier cri également très explicite de l’héroïne.
Le jeu nous explique alors que ce liquide est du “nectar” que l’on peut réutiliser par exemple pour arroser les fleurs de son jardin. Un fan-service trop présent et qui devient rapidement lourd. Les anecdotes entourant les difficultés de localisation du jeu en deviennent justifiées. Tout cela fait que Omega Labyrinth Life peut être assez délicat à pratiquer avec des gens autour de vous sauf si vous n’avez vraiment plus aucune notion de votre entourage. Reste que le développeur laisse la liberté aux joueurs à chaque fois de jouer ces mini-jeux ou de simplement les passer pour obtenir directement les récompenses. Montrant également le caractère très facultatif de tout cet excès de fan service.
Reste à dire qu’au-delà des superbes illustrations du jeu, qu’elles soient suggestives ou non (oui car il y a des illustrations normales), le jeu est très simple techniquement et disons-le moche. Un rendu Cell-shading 3D avec modélisation “Chibi”. De belles couleurs dans le jardin mais des textures, une modélisation et un rendu plus que datés qui auront au moins le mérite d’être identiques en TV comme en portable. Du coup, malgré les belles fleurs du jardin, le rendu est tel qu’on n’a pas trop envie de perdre du temps à personnaliser celui-ci et on passe très vite à côté de cela.
Les musiques sont également juste présentes pour l’ambiance, sans être véritablement marquantes. Les gémissements des filles seront d’ailleurs beaucoup plus marquants que la bande sonore du jeu mais dans le mauvais sens du terme. Avec un prix excessivement élevé et même des DLC que propose le développeur afin de pouvoir “enrichir” votre expérience, il faut vraiment que vous ayiez faim de Donjon Mystère pour poser votre regard sur Omega Labyrinth.
Conclusion
Omega Labyrinth Life aurait véritablement pu prétendre être une expérience sympathique dans le genre du Donjon Mystère. On aurait aimé pouvoir le recommander à tous ceux qui auraient cherché autre chose que Pokémon Donjon Mystère. Toutefois, avec toutes les insinuations très malsaines présentes dans le jeu, le public vers qui l’on tourne cette expérience ne pourra qu’être très restreint et “adulte”. Et ce qui aurait pu être les qualités d’Omega Labyrinth Life se perd finalement dans les volumineuses poitrines de ces héroïnes. Avec ce titre, Matrix Software ne fait pas que dans le fan service, il le fait de manière excessive comme le tarif auquel cette expérience est proposée.
LES PLUS
- Le fan-service à gogo sur Switch
- Les belles illustrations du jeu
- Une expérience Donjon Mystère solide
- Peut demander un certain skill
- Durée de vie convenable pour le genre
LES MOINS
- Le fan-service excessif et trop explicite
- Et peut être pas n’importe où
- A faire avec le volume audio très bas
- Un JEU à ne pas mettre entre n’importe quelles mains
- Assez moche et ne donne pas très envie de s’y attarder
- Avec un scénario sans surprises
- Gestion d’inventaire fastidieuse
- Un prix excessif et des DLC
- En anglais uniquement