Annoncé comme un cheveu dans la soupe en pleine période de confinement, Paper Mario The Origami King sort sur Nintendo Switch en plein cœur du mois de Juillet. Une nouvelle aventure toute en papier par Intelligent System encore une fois signant le retour de la série, 4 ans après l’opus Wii U. Après avoir passé du temps à nous creuser les méninges afin de déplier au mieux cette nouvelle aventure, il est temps de vous décrire ce qu’il en est de cette nouvelle page des aventures de Mario.
Une drôle aventure à déplier partout
La paix fut encore courte pour Mario et ses amis. Conviés au plus grand festival d’origami du monde par Peach, Mario et Luigi arrivent dans une ville déserte bien loin de ce que devrait être une cité animée par un grand festival. Persuadés d’avoir des réponses en retrouvant la princesse dans le château, ces derniers finissent verrouillés dans le palais. Luigi part seul à la recherche d’une clé pour sortir du palais tandis que Mario explore le palais à la recherche de Peach.
Il ne mettra pas longtemps à la trouver. Elle lui fera face en haut des escaliers du palais mais ce qui intrigue notre héros c’est l’allure étrangement pliée de celle-ci ainsi que la marée de questions étranges que celle-ci lui pose. A la fin du mini interrogatoire, elle vous fera tomber dans le cachot du palais rejoindre quelques habitants du royaume également jetés dans les profondeurs du château. Ceux-ci se feront emmener par d’étranges Maskass pliés et vous ferez la connaissance d’une espèce de fée origami s’appelant Olivia.
Celle-ci semble liée aux mystérieux évènements qui se déroulent et vous aidera à sortir du cachot en vous présentant de mystérieux pouvoirs. Vous constaterez alors que le frère d’Olivia, Olly souhaite s’emparer du Royaume et littéralement plier le monde à sa volonté. Aidés par Bowser, qu’ils ont préalablement sauvé dans les profondeurs du palais, Mario et Olivia réussissent à s’envoler du palais. Quelques malencontreuses manœuvres de pilotage séparent Mario du Roi Koopa.
Notre héros finit au cœur d’une forêt hostile avec Olivia. Au final, tout ceci n’est que prétexte à vivre une nouvelle aventure en papier sur le Royaume Champignon avec Mario. La touche d’humour propre à un Mario RPG est toujours là et permet de déplier un récit qui se veut certainement comme d’habitude accessible à tous avec tous les jeux de mots sur le papier que vous pouvez imaginer. Tout en ajoutant les diverses mises en scène très dessin animé bon enfant et drôles allant totalement en phase avec cet univers de papier coloré.
Une histoire qui se veut tellement accessible que la vitesse de texte était définie et que nous n’avions même pas le contrôle dessus. On était donc condamnés à lire chaque lettre de chaque phrase comme un enfant qui apprendrait à lire. On a pourtant cherché à accélérer le texte sans succès. Préparez-vous donc à des heures de lecture d’un récit qui reste très prévisible et qui vous motivera surtout à continuer de par son univers loufoque et ses couleurs.
Un scénario de quelques dizaines d’heures en ligne droite et très linéaire. Comme on vous l’énonçait précédemment, si vous n’êtes pas très sensible à cet humour, c’est par son univers en maquette carton/papier que vous serez motivé à faire le tour de cette aventure. Un style toujours très unique, qui ne manque pas de couleur depuis son passage en HD. On reste toujours artistiquement éblouis par ce style et le plus surprenant désormais est d’avoir ce rendu n’importe où avec vous. Les musiques semblent plutôt bien coller avec les différents décors et les différentes situations que l’on a brièvement parcouru. Bien qu’il n’y ait pas de thème particulièrement mémorable que l’on fredonnait n’importe où.
L’expérience est également globalement fluide, durant les explorations comme durant les phases d’actions. Si ce n’est quelques légères chutes incompréhensibles à certains endroits sans pour autant gâcher plus que ça l’expérience. En parlant d’action, c’est une belle manière de déplier notre avis sur la progression du jeu. Beaucoup sont ceux qui rêvent à chaque opus d’un retour aux sources sur une expérience plus traditionnelle du RPG dans un Paper Mario. Ce rêve est légitime dans le sens où la licence Paper Mario reste spirituellement liée au fameux Super Mario RPG d’une époque lointaine.
S.O.S. Toad
De ce point de vue, Paper Mario: The Origami King décevra certainement les nombreux rêveurs. Ce nouvel opus Switch propose une approche beaucoup plus Aventure que RPG. On évolue dans un monde en papier avec de nombreux secrets à déplier avec votre fameux marteau, en balançant de joli confettis sur des décors vidés de leur contenu ou les nouveaux pouvoirs obtenus par Mario grâce à Olivia. Celui que chacun a pu voir dans la promo du jeu est celui des “Bras Multi Pliés”. Au-delà du jeu de mot, Mario se voit greffer d’immenses bras origamifiés et peut les utiliser pour révéler de nouveaux secrets.
Des secrets qui l’aident souvent à progresser. Pour ceux qui décident de jouer avec le gyroscope ces phases d’actions vous implique un peu plus car il s’agira de diriger les bras de Mario en bougeant la manette. Rien de révolutionnaire, d’ailleurs l’option de gyroscope peut être désactivée mais cela reste un élément sympathique et selon nous un apport en immersion. À vous d’explorer ce monde de fond en comble puis d’utiliser vos capacités afin de déceler ces trésors et de dénicher les nombreux Toads à sauver parmi bien d’autres secrets qui participent très certainement à gonfler la durée de vie du jeu.
Une durée de vie artificiellement gonflée d’ailleurs vu que si la quête des Toad semble assez drôle au début, avec entre autre le principe de les dénicher sous de nombreux formes d’origami. Elle devient assez vite fastidieuse et similaire à une quête de Korogu dans un Zelda ou des 900 étoiles dans un autre jeu Mario. Des annexes qui ne fascineront les fans hardcore de collection et de 100%. La récompense étant de pouvoir visionner vos trouvailles et avoir des détails dessus en allant au musée, après avoir sauvé le Toad responsable de l’établissement.
Les Toads ont d’ailleurs un autre rôle mais sur la partie des combats du jeu. Effectivement, au-delà de l’exploration, Paper Mario the Origami King vous proposera également de nombreux combats. Après tout, les Origuerriers du Roi Olly se baladent dans les décors que vous explorez. Entrer en contact avec ceux-ci marquera le début des hostilités. Il est possible de prendre l’initiative en sautant par exemple sur un Goomba origamifié du décor afin de lancer un combat. Une fois sur l’écran de combat, vous constaterez que Mario est au centre d’une roulette à plusieurs disques et que les ennemis sont disposés d’une certaine manière sur ces disques.
Intelligent System propose sur Nintendo Switch, des affrontements “casse-têtes”. Au début d’un tour, la formation des ennemis changera sur la roulette Vous aurez quelques secondes pour déplacer les ennemis sur celle-ci en les faisant glisser ou en les faisant coulisser afin de les placer de la meilleure façon possible pour maximiser vos dégâts et éliminer le plus d’ennemis possibles avant la phase d’action ennemie. Lorsque vous résolvez un casse-tête, Mario se verra octroyer un bonus de dégâts non négligeable pour vous aider à en finir très vite.
Difficile de présenter cela avec des mots mais l’attaque de “Saut” de Mario est une action qui peut enchaîner les ennemis qui sont positionnés les uns à la suite des autres. Mario bondira simplement sur chacun des ennemis situés derrière le premier que vous avez visé. Il faut donc faire en sorte de positionner le plus d’ennemi à la suite pour en finir. Ceux que vous n’aurez pas bien positionnés survivront éventuellement à l’attaque et vous attaqueront durant leur action.
Chaque combat restreint le nombre de déplacements et d’actions possibles pour Mario. Il s’agit vraiment de tenir compte de ses limites et expédier au mieux chaque combat afin de ne pas plier sous les assauts ennemis. Assauts qui pourraient très vite vous renvoyer sur l’écran de fin du jeu si vous ne vous protégez pas suffisamment bien. Cela ne signifie pas que le jeu est difficile, les ennemis sont finalement très faciles à vaincre et l’expérience est véritablement accessible à tous. Seulement, la dimension certes originale du casse-tête peut gâcher un certain plaisir.
Des combats trop casse-têtes ?
On peut être séduit par ce système sur les premières heures du jeu. Il est original et frais dans le genre. On s’amuse à placer les ennemis de la bonne manière pour bien les écrabouiller. La difficulté des casses-têtes évolue progressivement en avançant dans le jeu. Les patterns restent semblables et pour peu que vous ayez de bonnes intuitions et une bonne mémoire, vous roulerez certainement sur les combats qui deviendront du coup lassant de facilité.
Mais si vous êtes un simple amateur de casse-têtes, il se peut que l’envie de jeter votre console vous prenne. Vous ne supporterez certainement cette dimension casse-tête des combats et en viendrez aux insultes. Vous vous demanderez alors si ce que vous avez entre les mains est un jeu d’aventure sympathique à vivre ou une expérience qui tente de vous bousiller votre plaisir avec des casse-têtes agaçants et ne tournant pas toujours comme vous l’aurez souhaité.
En fait, les combats ordinaires lasseront certainement beaucoup à la longue. Si les casse-têtes ne tournent pas comme vous l’avez imaginé, vous en viendrez tout de même rapidement à bout. La difficulté se fera sentir sur les combats de boss. Les affrontements de boss sont totalement différents puisque ce n’est plus vous au centre mais le boss en question. Il s’agira toujours de faire tourner une roue mais qui définira votre déplacement jusqu’au boss et vos possibilités d’actions contre celui-ci. Mélangez à cela les mécaniques de “Bras Multi Pliés” utilisables en combat et d’autres mécaniques qui apparaîtront en progressant dans le jeu et vous avez vraiment un système assez complet et difficile à aborder.
C’est durant ces quelques passages que certains pourraient froisser leur Switch et ceux qui n’ont plus aucune fierté de joueur pourraient activer la mécanique d’aide aux casse-têtes pour simplement battre le boss rapidement sans tenir compte des énigmes. D’autres n’iront pas jusque-là mais n’hésiteront peut être pas à user de la mécanique de support des Toads. En plein combat, en maintenant Y, vous pourrez échanger de l’argent contre une aide du public entourant l’arène de combat. Les Toads que vous avez sauvés tout au long de l’aventure sont sur les gradins à admirer vos joutes.
Plus votre somme sera élevée et plus le support sera conséquent, allant de petits dégâts supplémentaires sur les ennemis à quelques soins sur Mario voire à des indices sur la solution des casse-têtes de combat. Notez aussi que si vous considérez que vous n’avez pas assez de temps pour résoudre des énigmes, il est encore possible de dépenser des pièces contre du temps en maintenant le bouton + en combat. Des options sympathiques afin de pouvoir garder son sang-froid. Les combats n’étant pas forcément rares si vous ne les esquivez pas, l’argent coulera forcément à flots pour profiter de ces systèmes.
Une expérience de combat assez mitigée qui ne fera certainement pas l’unanimité. On est de ceux qui auraient d’ailleurs préféré un système classique de tour par tout similaire à la série Mario & Luigi. Il faut tout de même souligner cette tentative de proposer quelque chose de nouveau et pourtant ludique au début. Au-delà de cela, il n’y avait pas de système traditionnel de montée de niveau et gain en puissance associés à cette progression de niveau. Reste la possibilité d’équiper des accessoires et des objets afin d’infliger plus de dégâts ou mieux encaisser les coups.
Ceux qui se livreront à la quête des annexes seront également plus à même d’augmenter les PV de Mario et par la même occasion augmenter légèrement sa puissance à chaque fois. Terminons sur d’autres aspects mineurs mais tout de même sympathiques de ce Paper Mario The Origami King, le récit amènera quelques PNJ à combattre à vos côtés, bien que leurs actions soient limitées. Et puis on a quelques superbes scènes avec les “Espli élémentaires”, jeu de mot mis à part, nous donnant la possibilité de les invoquer en combat en suivant certaines conditions afin d’avoir quelques rebonds plus “explosifs” de ces combats.
Conclusion
Quoi de plus léger pour passer des vacances d’été qu’une sacoche et une console en papier et un jeu en carton ? Paper Mario The Origami King fera justement son travail tout en légèreté pour cet été. Une aventure aux mille couleurs, pleine d’humour à chaque instant, qui accroche par son univers de papier et sa mise en scène loufoque. Malheureusement, en souhaitant peut être garder ses sources du RPG et en tentant une approche originale pour le genre via son système de combat énigmatique, Paper Mario manque totalement sa performance. À l’image de son système, le choix s’est complexifié alors qu’il aurait pu être simple. Proposer un système basique et devenir un RPG sympathique de cet été ou alors devenir une simple et bonne expérience du jeu d’aventure sur Switch pour cette chaude période. On décide de plier nos bagages sur cette belle expérience légèrement mal pliée sur les bords.
LES PLUS
- Un style visuel “papier” magnifique et plein de couleurs !
- Un drôle d’univers et une aventure pleine d’humour
- Quelques belles mises en scène toujours en papier
- Une durée de vie plus que convenable pour un Paper Mario
- L’exploration de ce beau monde et les nouvelles mécaniques
- Un système de combat original
- Des combats de boss encore plus uniques
- Le support des Toads et aides aux casse-têtes
- Une bande son qui “fait le taf”
- Expérience de qualité en TV comme en portable
LES MOINS
- Un système de combat qui devient lassant
- Des ennemis pas si coriaces
- Mais des casse-têtes qui peuvent agacer
- Le côté RPG, tant rêvé par les fans, plié quelque part dans un décor
- Une durée de vie artificiellement gonflée
- Pour un récit dans le fond assez plat et très linéaire
- On ne peut pas passer des scènes ou accélérer le texte !
J’attendrai sans doute une ptite promo pour me le prendre !!!
merci pour le test franc du collier …..j ai vu chez un confrere.. de chez truc-nintendo un 17/20 qui m a bien fait rire quand a leur objectivite !
Tant mieux 🙂