Vous aimez les boules, vous aimez quand ça défonce ? Et vous voulez de la stratégie ? Alors Rock of Ages est peut-être fait pour vous. Si l’ACE Team était et est toujours le développeur du jeu ; il est bon de savoir que depuis ce troisième opus, ce n’est plus Sega Atlus à l’édition, mais Modus Games : après donc être apparus à l’édition de Trine 4, les voici à celle de Rock of Ages III. On vous avait déjà fait une preview du jeu sur PC et, malgré ses quelques bugs et problèmes d’optimisation sur des détails peu impactant au plaisir de jeu, on attendait -non, j’attendais !- avec impatience la version Nintendo Switch. Plusieurs points m’interrogeaient quant au portage sur la console hybride, le principal était très certainement ce qui serait fait pour ce portage au niveau des contrôles. Pour rappel, la maniabilité est assez particulière dans ce jeu et la prise en main particulière, mais se faisait finalement assez aisément. Cependant sur le petit écran de la Switch en nomade, combiné au tactile, j’étais aussi curieux de voir le travail apporté sur les textes in game en nomade, ce que nombre de développeurs oublient même lorsqu’ils repensent leur gameplay pour s’adapter aux consoles, on pense par exemple à Northgard.
Avant d’aller plus loin cependant, il est bon de rappeler quelques bases sur la licence Rock of Ages, déjà graphiquement, il faudra peut-être vous accrocher les premiers instants puisque le style graphique prend le parti de mêler 3D et skins 2D typés fresque historique et forcément, ça donne une apparence au jeu très particulière qui pourra rebuter de prime abord.
Ce choix est là pour soutenir et amplifier l’humour absurde façon Monty Python, sacré Graal ou, n’en déplaise aux monty fan-boy : Kaamelott. Ne faisons pas d’amalgame cependant, Rock of Ages qui n’a pas beaucoup bougé graphiquement depuis son premier opus possède sa propre patte humoristique et limite son propre sous-genre teinté de pipi-caca. Parfait pour se détendre. Que l’on y comprenne, ou pas, toutes les références historiques ou de pop culture qui peuvent s’y cacher.
Ensuite, Rock of Ages, c’est aussi un sacré cross-over de genres ou se mélangent habilement le jeu de course en Tower Defense et platformer d’action. Oui oui, c’est possible de faire ce drôle de méli-mélo sauce tzatziki. Vous vous demandez peut-être comment et c’est très « simple », sous sa forme basique le jeu se divise en trois phases :
Préparatifs
Ici vous devrez choisir d’abord votre boule, celle-ci dépendra de ce que vous aurez débloqué, du type de terrain (mais aussi du type de jeu), et de vos skills à pleine vitesse et votre façon de jouer, sur PC j’étais plutôt partisan de la meule de fromage tandis que sur Switch, je prenais plutôt la boule vache gonflée. Plus lente et maniable impliquant aussi des courses plus stratégiques. Le roster est composé d’un peu moins de trente boulets.
Ensuite vous devrez choisir vos unités : Là aussi le panel de choix est assez vaste même si au début il sera plutôt limité. Les unités sont à la fois des bâtiments, des pièges ainsi que, comme dit, des unités. Celles-ci coûtent un certain prix et peuvent être posées en un certain nombre d’exemplaires (par exemple, vous ne pourrez mettre sur le terrain que trois mines et ce, même une fois détruites)
Les Défenses
Vous avez cliqué sur Y, et passez donc à la seconde phase : vous voyez votre barre de vie en bas à gauche, juste à côté, votre boule est en train d’être sculptée. En bas a droite, c’est la même pour votre adversaire (IA ou joueur), vous avez donc accès au parcours que vous devez défendre et que votre adversaire devra parcourir en phase 3 : Il arrive qu’il y ait plusieurs passages plus ou moins difficiles et le terrain, assez linéaire et divisé en carrés pour répartir vos unités qui mangent plus ou moins de place. Entre les trappes à ressort, les boucs qui foncent sur le boulet ennemi ou les traditionnelles tours -de tower defense-, le choix est assez important avec toujours prêt d’une trentaine de choix (bien que vous n’aurez pu en choisir qu’un certain nombre en phase précédente, ce choix diminuant si vous choisissez d’améliorer certaines unités.)
Celles-ci vous coûtent un certain prix et il sera important de placer et protéger des mines non loin des cavités regorgeant d’or. Pourquoi ? Parce que votre but et celui de votre adversaire est d’atteindre le château ennemi et d’en défoncer la porte en premier : hors, il faudra plusieurs descentes/courses pour venir à bout des portes et entre chacune de celles-ci, vous devrez faire en sorte de ralentir ou détruire le boulet ennemi et c’est impossible sans or.
En plus des mines, vous pourrez d’ailleurs cliquer sur de petits sacs d’or tombant du ciel, cependant sur Switch, c’est très compliqué de sélectionner ceux-ci : impossible de quitter la sélection d’unité pour aller les sélectionner et le joystick trop sensible empêche de se placer précisément sur la case d’apparition, il faudra utiliser la croix directionnelle clic par clic, sélectionner la tour (qui ne prend qu’une case) et là ! Sélectionner le sac d’or ; et ça ne fonctionnera pas à chaque fois… Sur PC, pourtant, c’était très intuitif même à la manette. Notez tout de même que vous pourrez ramasser ceux tombant sur la route du château ennemi quand vous roulerez en phase 3 !
L’Offensive !
C’est ici que le jeu aborde son côté jeu de course et de plateformes, selon le boulet choisi, vous aurez donc plus ou moins de capacités de vitesse, d’accélération, de puissance, de poids, etc. Pour faire simple, vous devez atteindre la porte du château ennemi avec le plus de vitesse possible pour lui infliger des dégâts avant de repasser en phase 2 le temps qu’un autre boulet ne soit fabriqué par vos gens.
Cependant, les circuits sont parsemés d’embûches qu’il faudra éviter ou détruire, plusieurs chemins seront parfois possibles et vous aurez la capacité de sauter : certaines unités ennemies peuvent être détruites sans vous occasionner de dégâts en leur sautant dessus et certaines plateformes ne sont atteignables, sans boost comme avec boost, qu’en utilisant le saut parfois de manière très habile si vous ne voulez pas finir dans le vide.
Il vous est alors possible de jouer bourrin, speedrunner, ou même plus stratégique en prenant le temps de trouver les mines ennemies et ruiner l’économie de votre adversaire (en plus de prendre le temps de casser les mobs les plus embêtants posés sur votre route). C’est un choix à faire qui peux permettre de fortement renouveler le plaisir entre les parties quand bien même vous ne comprendriez rien aux références historiques et à la fresque dépeinte sous vos yeux -ce qui, dans le nombre, semble fort peu probable-.
Finalement
La sauce prend toujours aussi bien, le jeu est fun, rapide, mais sait aussi se poser pour plus de réflexion, la présence du mode multijoueur en local uniquement en écran partagé deux joueurs peut vraiment ajouter du fun. Quant au mode en ligne, il est supposé exister, mais je ne l’ai pas trouvé sinon via le mode « niveau de la communauté » donnant accès à des courses contre des bots : ou alors c’est que le mode en ligne est désert ? Allez savoir, en tous cas ce mode de jeu m’aura permis de constater la présence d’un bug sur certains textes dépassant de leur case, le plus flagrant fut la case « retour a la sélection de la carte » dépassant d’un bon tiers.
En autres bugs, il m’est arrivé en pré-match de voir l’image de versus sans qu’il n’y ait l’adversaire -c’est arrivé contre un des premiers ennemis, César-, encore une fois, ce sont des problèmes extrêmement mineurs et peu fréquents qui ne gâchent en rien le potentiel de fun, qui se renouvelle d’ailleurs avec des niveaux demandant d’autres conditions, par exemple il y a des courses à deux sur le même circuit où il faut arriver premier, une autre ou le château est remplacé par une cible, sur laquelle le premier arrivé pourra multiplier les points engrangés durant la course en détruisant des mini cibles -le multiplicateur dépendant d’où vous tombez sur la cible-, rien de révolutionnaire mais suffisamment de changement entre les parties classiques et celles-ci pour ne pas ressentir la répétitivité.
Le mode histoire vous demandera d’ailleurs de réussir certaines épreuves avec un score suffisant pour obtenir de 1 à 3 étoiles, celles-ci vous servant à débloquer des niveaux plus difficiles de manière assez classique. La difficulté du jeu n’est pas excessive, mais permettra tout de même d’offrir quelques belles heures de jeu.
Conclusion
Si Rock of Ages III n'apporte pas grand-chose à la formule, ni même sur le moteur graphique malgré ce qui était avancé, on reste là face à un jeu très propre et beau si l'on adhère à la patte et l'humour, qui vont forcément de pair. Malgré ce manque d'innovations, était-ce vraiment ce qu'on cherchait dans la licence ? Le simple fait d'avoir un jeu pas trop cher, plein de fun, de détente et capable d'apporter de la réflexion, un mode histoire et du multijoueur local à écran splitté sur Nintendo Switch, sans bugs de gameplay et avec des commandes agréables et répondant toujours bien (hormis pour la sélection des petits sacs d'or tombant du ciel, que de frustration !). Le seul véritable reproche va être sa maniabilité propre avec une caméra très réactive et demandant à être beaucoup tournée. Gare donc aux envies de vomir pour les plus fragiles !
LES PLUS
- La patte graphique
- Le rendu 3D très propre
- L'humour particulier
- Les phases stratégiques ni trop poussives ni trop peu
- les phases de courses rapidement fun
- Bande son très agréable
- Tout traduit (Napoléon nous parle franglais dans des phases de tuto mais les textes sont tous FR)
LES MOINS
- Quelques bugs
- Une fonction en ligne oubliable
- La création de courses anecdotique
- Les textes trop petits en nomade
- Pas de fonctions tactiles
- Quelques pop-in de textures
- Caméra qui ne réussira pas à tout le monde