Développé par Chasing Rats Games, Struggling est un jeu d’adresse/puzzle vous mettant dans la peau d’une abomination s’échappant d’un laboratoire, le tout se base sur la physique des déplacements et, pour les plus anglophones d’entre vous, le titre du jeu sera très parlant puisque vous allez réellement galérer (c’est le but) à vous déplacer dans ce jeu.
Une aventure bipolaire
L’histoire de Struggling est tout aussi grotesque que son style général. Une ancienne légende raconte que suite à un renversement de la société dans l’antiquité, un dictateur aurait rejeté les personnes difformes qui étaient considérées comme des héros. S’en suit une prophétie selon laquelle des jumeaux, nommés Hector et Achille, auraient pour mission de faire un pèlerinage afin de trouver les dieux oubliés et établir une nouvelle société dans laquelle tout le monde vivrait dans l’égalité qu’ils soient difformes ou non. Pendant des siècles et des siècles, la venue de ces héros restait attendue, jusqu’à aujourd’hui…
Le jeu commence ainsi dans un laboratoire dans lequel de nombreux scientifiques mènent des expérimentations avec de l’ADN, c’est alors que vous faites connaissance avec nos deux (ou plutôt un seul) protagonistes Hector et Achille. Une expérience complètement ratée et difforme avec 2 têtes et une paire de bras manipulée par chacune de ces têtes. Cette créature se nomme ainsi Troie, ce qui nous donne tout un tas de références à la mythologie grecque.
Que ce soit clair de suite, Struggling n’est pas vraiment un jeu à mettre sous les yeux des plus jeunes, les graphismes cartoon trash et grotesques montrent des corps mutés, du mucus, des viscères et autres joyeusetés sortant de l’imaginaire, on l’imagine assez torturé, des designers de chez Chasing Rats Games. L’aspect fait très “jeu flash” que l’on aurait pu connaître dans le début des années 2000 avec des animations que l’on pourrait voir tout droit sorties d’animations gif de Newgrounds.
À cela s’ajoutent les différents bruitages et cris que poussent Troie qui risquent de créer des cauchemars à nos chères petites têtes blondes.
Le gameplay du jeu s’il est simpliste sera aussi son principal challenge, chaque bras de votre personnage se contrôle indépendamment l’un de l’autre. Pour ce faire vous devrez bouger le joystick pour tendre, recourber, enrouler chacun de vos bras et pourrez saisir avec la gâchette. Vos déplacements devront donc se faire en coordonnant bien vos deux bras et en agrippant… tout ce que vous pourrez attraper sur votre route pour vous aider à avancer. Si le jeu est tout à fait jouable en solo avec chaque joycon représentant un bras, la façon de jouer à laquelle les développeurs ont très sûrement pensé et qui semble de toute façon la plus fun, c’est bien entendu en coopération à 2.
Dans ce mode coop comme prévu c’est le chaos total, chaque joueur est aux commandes de son bras attitré et vous devrez donc aller de pair avec votre coéquipier afin de pouvoir progresser dans les différents niveaux du jeu.
Au fil de votre aventure vous débloquerez quelques compétences permettant un peu de diversifier le gameplay, par exemple la capacité de ralentir le temps pour vous aider à plus facilement esquiver des obstacles et dangers vous fonçant droit dessus, ou encore le power up le plus original qui est la capacité de détacher vos bras pour résoudre des phases de puzzle un peu plus spéciales. Un exemple parmi les quelques-uns croisés est celui d’attacher chacun des bras à des points d’ancrage permettant de manipuler une pince pour attraper Troie et le relâcher plus haut. Le tout répondant toujours à la même physique complètement absurde. La manipulation de leviers et autres boutons se trouve également très complexe… Une autre application est aussi la possibilité d’accrocher un bras à un point d’ancrage pour s’en servir de corde et se balancer…
Au global la progression se fait avec plus ou moins de difficulté, de nouveaux obstacles se dressant sur votre route à mesure que vous progressez parmi la vingtaine de niveaux que le jeu propose. L’intérêt arrive à se renouveler lentement mais sûrement pour ne pas rendre la tâche trop répétitive, d’autant plus que les déplacements très frustrants et complexes constituent déjà un argument de poids vous faisant vous sentir malmené par le jeu. Quelques moments permettent au jeu de briller comme par exemple le premier “combat de boss” vous faisant manipuler votre tête avec des bras faisant partie du décor pour vous envoyer valdinguer comme une boule de flipper sur des cibles.
Pour ce qui est de la durée de vie, comptez environ 4 heures en fonction de votre facilité à progresser et encore cette dernière est vraiment très variable selon vos capacités à assimiler les déplacements loufoques du jeu. En soi peu de rejouabilité est proposée hormis des couvre-chefs cachés dans des recoins sombres au cours de l’aventure, le seul profil de joueur que l’on verrait refaire encore et encore l’histoire serait celui des speedrunners qui pourront s’en donner à cœur joie.
Conclusion
Simpliste dans son gameplay et accompagné d’une thématique assez trash, Struggling est un petit ovni qui cherche à jouer avec votre patience et votre dextérité en tant que joueur au même titre qu’un certain Getting Over It par exemple. Le concept des bras indépendant permettant de complètement gérer vos déplacements avec la physique vous demandera un bon petit temps d’adaptation et la présence d’un mode coop augmentera tout autant le fun que la difficulté du jeu pour peu que vous soyez bien coordonnés ou complètement en guerre pour le contrôle de votre abomination de laboratoire.
LES PLUS
- Assez fun par moments...
- Des obstacles qui arrivent à se renouveler assez fréquemment
- Les pouvoirs permettant des moments de puzzle ingénieux
- La possibilité de jouer en coop
LES MOINS
- ... Mais aussi extrêmement frustrant
- Peu de rejouabilité
- Une difficulté très inégale par moments
- La physique qui fait souvent n’importe quoi et ne réagit pas comme il faut