La formule Pokemon est une équation ayant permis à un concept inconnu en qui personne n’avait confiance de finalement devenir une grande série qui brille en maître incontesté dans son genre depuis plus de 20 ans. Nombreux sont ceux qui ont tenté d’appliquer la formule à leur manière, rencontrant parfois un succès temporaire, mais la plupart du temps ceux-ci finissent dans l’oubli face aux Pokemon. Vewo Interactive est un développeur qui a su faire parler de lui il y a quelque temps avec la sortie d’un certain Nexomon sur smartphone, un Pokemon-like atypique. Le studio tente alors une suite à cette première expérience en visant désormais un public de connaisseur du genre RPG et en voyant les choses en beaucoup plus grandes par rapport à son premier essai. La Nintendo Switch est également une des plateformes concernées par la sortie à venir de Nexomon Extinction que nous avons aujourd’hui entre les mains.
Un jour, je serai le meilleur dresseur
Les Nexomons sont à l’instar des Pokemons, des créatures peuplant le monde. En restant dans cette similarité, le monde compte un nombre important de ces créatures réparties en différents types. Certains Nexomons sont petits et inoffensifs, d’autres sont gigantesques et représentent rapidement un danger pour l’humanité. Ces créatures gigantesques sont classifiées en tant que « Tyran » et ceux-ci mènent une guerre entre eux afin de régner sur toutes les créatures, menaçant l’humanité d’extinction. L’affrontement entre Tyrans semble avoir pour but de déterminer celui qui pourra être le nouveau Roi de tous les Nexomons afin de reprendre le flambeau du Tyran Omnicron vaincu il y a de cela fort longtemps.
Au milieu de ce conflit d’une échelle monstrueuse, les humains comptent sur les fameux dresseurs de la Guilde de dresseurs afin de les protéger et les préserver de la menace des Tyrans. Les dresseurs utilisent la technologie développée par la Guilde afin de capturer des Nexomons sauvages afin de les domestiquer, les renforcer, les faire évoluer et les utiliser dans leur lutte pour la survie humaine. La Guilde a une notoriété mondiale et possède même des dresseurs répartis en différents grades témoignant de leurs actes de bravoure et de leur puissance.
La Guilde ne fait pourtant pas l’unanimité, d’autres humains préfèrent se rassembler autrement pour faire face à l’ennemi créant ainsi différentes ethnies et cultures humaines dans le monde de Nexomon. Le paradoxe venant du fait que malgré cette menace monstrueuse, l’humanité trouve encore moyen de créer des conflits entre eux et de discuter les méthodes des uns et des autres. Chose qui reflète bien le caractère complexe de la société dans laquelle nous vivons dans notre réalité, comme un miroir dans le jeu.
Après plusieurs scènes énigmatiques présentant un affrontement qui semble avoir une certaine ampleur. On incarne un avatar qui est un orphelin formé dans l’optique d’être un dresseur de la guilde. Avec les autres enfants de l’Orphelinat, nous nous rendons à la première épreuve consistant à obtenir son premier Nexomon afin de partir ensuite pour la capitale pour nous enregistrer comme dresseur. Notre personnage est muet, mais les développeurs ont jugé bon de nous attribuer une mascotte qui nous accompagne et qui répond à la place de notre protagoniste.
À peine la première épreuve lancée, une voix appartenant à un personnage aux cheveux vert nous interpelle et nous informe d’un danger imminent. Ce personnage nous demande de rapidement de nous rendre sous une certaine statue afin de nous y cacher. Nous explorons alors les lieux, nous trouvons la statue que, nous examinons, mais trop tard. Un gros impact a lieu juste à côté de nous, quelque chose d’immense vient de tomber comme un gros obus. Nous faisons alors face à un immense dragon qui n’a pas l’air ici pour admirer le paysage.
Le temps se fige à nouveau et le mystérieux personnage aux cheveux vert nous demande de gagner du temps en affrontant la créature avec l’une des 9 créatures qu’il nous propose. Vous nous avez bien entendu, contrairement à Pokemon et ses 3 ridicules starters, Nexomon nous propose de choisir 1 créature parmi 9 de différents types. On affronte alors le dragon, on finit sous la statue, là, on rencontre un fantôme qui nous initie à la capture des Nexomons. Nous commençons alors notre périple vers la capitale afin de devenir un Dresseur et protéger le monde des Tyrans.
Sur la route d’une alternative à Pokemon
On ne peut pas nier la similitude en de nombreux points avec Pokemon. Pourtant, Vewo Interactive arrive à proposer un contexte, un univers, un lore suffisamment étoffés et passionnants qui se détachent de Pokemon. L’écriture est d’ailleurs plus mature tout en restant facile à comprendre, même pour un public non spécialiste. On est tenu en haleine sur plusieurs dizaines d’heures de jeux via des rebondissements que nous voyons rarement dans la série de Nintendo. Le studio propose même une traduction en français, avec quelques fautes certes, mais cela reste très appréciable.
Nous le mentionnions déjà, mais le scénario évolue de façon d’autrement plus passionnante et “mature” que la simple quête de badge et de la fameuse ligue de fin de jeu. Nexomon nous propose un scénario qui mixe le côté bon enfant d’un Pokemon et l’héroïc fantasy d’un RPG plus classique avec ses rebondissements et ses combats de boss. Ce qui changera efficacement la routine des fans de la série de Nintendo. La progression dans cette histoire reste linéaire, mais elle est moins visible.
Dans Pokemon, nous sommes constamment pris par la main et en tentant de prendre quelques détours, nous finissons rapidement sur des routes bloquées nous obligeant à poursuivre la quête principale. C’est sensiblement pareil avec Nexomon, mais nous avons tout de même l’occasion de parcourir une bonne partie de la carte, et même d’arriver dans de nouvelles villes et de nouvelles zones du monde avant d’être bloqué par un événement quelconque. Ce qui donne l’illusion d’avoir une progression moins accompagnée et plus libre de ce monde.
Ajoutons le fait que comme dans un RPG plus traditionnel, Nexomon grouille de PNJ vous donnant également des quêtes selon votre rang de dresseur. Ces quêtes sont enregistrées dans un journal et il vous appartient d’explorer le monde, de faire les annexes, ou simplement foncer droit vers la quête principale. Les annexes sont similaires à ce que l’on a dans un RPG classique et ajoute quelques heures au jeu. Sans oublier la collectionnite pour ceux qui cherchent à attraper toutes les créatures du jeu classifiées sur plusieurs niveaux de rareté. Il faudra vous armer de chance et de temps pour obtenir certaines créatures.
Au-delà de son univers, c’est également dans ses mécaniques que Nexomon représente une alternative sympathique. Il reste très similaire dans les grandes lignes à un jeu Pokemon tout en intégrant des mécaniques plus classiques du RPG traditionnel et enrichissant à sa manière son gameplay. Sur sa partie exploration/graphisme, nous sommes sur un Pokemon des générations précédents les jeux 3DS : c’est-à-dire sur des mécaniques ressemblant à Pokemon Noir/Blanc avec une vue du dessus en 2D, des habitations, des boutiques, des centres de soin et des PNJ avec lesquels on peut interagir.
Le scénario nous emmène à un moment dans une quête d’énergie élémentaire sur laquelle on ne s’étendra pas plus. Si ce n’est que ces éléments vous permettent également de débloquer de nouvelles capacités, utilisable pour l’exploration permettant d’accomplir de nouvelles quêtes annexes ou de débloquer de nouvelles voies, un peu comme les fameuses CS des anciennes Gen de Pokemon. Nexomon présente aussi une mécanique de voyage rapide (non accessible au début) via des gemmes de transport installées dans des zones clés des différentes régions du jeu.
Un voyage d’apprentissage pour surmonter les challenges
C’est notamment dans ses mécaniques de combat que Nexomon présente à la fois des similitudes et des différences plus significatives avec Pokemon. Commençons par les similitudes, nous sommes sur un système de tour par tour classique avec des combats dans lesquels on envoie nos créatures combattre les unes après les autres. Il faut tirer parti des informations de chaque créature notamment leur type et le type de leurs capacités afin d’exploiter leurs faiblesses et d’en venir à bout plus facilement, sans oublier les altérations d’états.
Jusque-là rien de surprenant, l’interface est totalement calquée sur Pokemon avec même un maximum de 4 capacités par créatures. En gagnant des niveaux et en débloquant de nouvelles compétences, il s’agit de réfléchir à ce qu’il y a de mieux pour vos stratégies en définissant les capacités que vous gardez ou non. Il est également possible d’utiliser des objets ou alors de fuir les affrontements s’il s’agit d’un combat avec une créature sauvage. Face à un autre dresseur, vous pouvez également changer de créature en plein combat afin d’adapter vos stratégies.
Première surprise pourtant, il faut apprendre un tout nouveau tableau de type répertoriant les forces/faiblesses. On mentionnait le fait de devoir choisir entre 9 starters de différents types, mais notez qu’il y a 11 types différents en tout. Il faut donc adapter son équipe de 6 créatures afin de pouvoir faire face aux différentes situations du jeu. Sans oublier qu’il faut apprendre également toutes les altérations d’états du jeu. Ensuite, nos créatures ont toutes leur propre jauge de vie, mais ils ont également tous une jauge d’Energie (NRJ) allant au minimum jusqu’à 100 points.
Il s’agit d’une jauge d’Action qui remplace les PP des capacités de la série Pokemon. Chacune de vos capacités consomme une certaine quantité d’NRJ et lorsqu’elle est vide, votre créature, fatiguée, perd un tour afin de récupérer un peu d’NRJ. Ce qui la laisse dans une posture délicate pouvant rapidement vous mener à une défaite. Le système de combat se veut moins posé et légèrement plus dynamique, car il incite à changer de créature afin de conserver son NRJ. Toutefois, en changeant de créatures, le Nexomon adverse peut directement vous attaquer sans risquer de riposte.
Que ce soit de votre côté ou de celui de l’I.A., l’échange de Nexomon en combat est beaucoup plus fréquent que dans la série Pokemon. Un système qui arrive à tirer son épingle du jeu et qui s’apprécie tout autant que la série de Nintendo. Ajoutons à cela une mécanique d’équipement de 1 à 4 gemmes afin d’améliorer chacune de ses créatures de manière passive. Comme on équipe des gemmes genre ATK + x% dans un RPG plus traditionnel. Cela permet de changer subtilement l’expérience de jeu.
Autre différence subtile, la capture des créatures. Plus de Pokeball, mais des Nexotrap, sur le principe c’est un outil qui s’utilise de la même manière. Lors d’un affrontement contre une créature sauvage, vous avez la possibilité d’utiliser un tour pour lui lancer une Nexotrap dans l’espoir de l’enrôler dans votre équipe ou le stocker dans un PC, jusque-là rien de différent jusqu’au lancer de Nexotrap. Avant de valider, vous aurez en visuel un tableau avec différentes statistiques influençant sur le pourcentage final de capture. Contrairement à Pokemon, vous saurez donc la probabilité de capture avant de lancer une Nexotrap, ainsi que les différentes manières de la maximiser. Enfin, une petite interaction se lancera durant laquelle vous appuierez sur des touches de la manette pour maximiser vos chances à de capture.
Ce qui peut être apprécié par un public mature, c’est la présentation des mécaniques du jeu qui est très brève et que Nexomon vous laisse à vos propres expérimentations pour apprendre tout ça. Nous n’avons pas eu de tableau détaillant précisément quel type était faible ou efficace face à un autre, mais on a dû tâtonner nous-mêmes pour le déterminer. Autre point qui plaira, c’est le gap (l’écart) de niveau que l’on a souvent constaté entre notre équipe et ceux des dresseurs ennemis en avançant dans le jeu. Même en revenant dans des zones déjà traversées, les créatures et dresseurs progressent vraiment avec nous.
Autrement dit, on a eu à mettre notre aventure en pause quelques minutes à différents endroits de l’histoire afin que nos créatures gagnent en puissance sous peine de se voir totalement démolir par un dresseur lambda. D’autant plus qu’il n’y a pas de multi exp et que seuls les survivants gagnent de l’expérience. Un côté challenge qui peut du coup plaire aux amateurs de difficulté. Certes, cela peut également frustrer une certaine audience, mais après avoir appréhendé cela, Nexomon devient véritablement une alternative sympathique de la série Pokemon pour tous.
Encore une belle marge pour devenir encore meilleur
Il est vrai que Nexomon peut permettre de démocratiser la formule Pokemon à sa sauce et sur toutes les plates-formes de jeu vidéo existantes. Concernant l’expérience que nous a fait vivre Vewo Interactive, on retient énormément de bonnes choses et également une prise de position et de risque différente de la série de Nintendo. Sur la réalisation, on le mentionnait précédemment, le rendu en 2D nous fait penser à ce que Pokemon proposait lors de la 4ème et 5ème gen sur DS ; le tout avec un design propre à Nexomon, un rendu HD très colorée proche d’un anime pour des visuels très propres en « docké » comme en portable.
Les animations de combat sont également sympathiques, les attaques sont joliment mises en scène, on a également des créatures en constante animation comme dans les jeux précités. On a même une animation d’esquive des créatures plutôt qu’un simple texte nous mentionnant que l’attaque a échoué. Petits défauts à relever sur des aspects de crédibilité comme le fait que l’animation constante de nos créatures ne se stoppe pas lorsque notre créature est gelée par exemple, ou qu’il arrive à faire sa petite esquive alors qu’il est gelé ou endormi.
On peut noter quelques effets de flou sur certains arrière-plans. Des défauts visuels qui prêtent plus à sourire et dont on se préoccupe peu. En revanche, on ne détournera pas nos yeux sur les nombreux détails visuels des décors de combat ou sur les belles illustrations présentant les moments clés de l’histoire du jeu. Accompagnez cette réalisation propre avec une bande-son tout aussi soignée et vous obtenez un titre qu’il serait difficile à ignorer dans son genre.
Il est vrai que les musiques auraient pu être encore meilleure notamment celle de combat qui finit par tourner en rond, d’autres auraient également souhaité peut-être un doublage plutôt que de la lecture ; mais pour un second jet de la part de Vewo Interactive, c’est déjà un super travail. Malheureusement, on l’a constamment fait et les joueurs Switch le feront forcément, la comparaison avec Pokemon sera toujours là. On se répète, mais Nexomon est une alternative fort sympathique.
Cependant, s’il faut accorder un point que ne semble pas posséder Nexomon à ce jour, c’est la dimension sociale avec les échanges, duel entre ses joueurs voir mini-jeux multijoueurs en ligne. Nexomon Extinction se présente comme une expérience solo avec même la possibilité de sauvegarde sur 3 slots par compte comme dans d’autres RPG. D’ailleurs la base de données ou le “Pokedex” de Nexomon peut être complété en solo sans nécessité de dimension sociale, même les “starters” ne sont que des créatures non uniques et juste classifiés “ultra rare”, mais trouvable dans la nature.
Nous comprendrons que certains penseront que c’est également une bonne chose, car cela n’oblige pas à dépenser plus de sous sur un autre jeu pour “échanger” ses créatures. Mais on ne peut nier que ce côté communautaire et social fait partie des points positifs de la série Pokemon. Nexomon a également une marge de progression sur ses mécaniques pour rattraper son retard, s’améliorer et s’imposer encore plus (en tentant l’approche des combats doubles ou des doubles types par exemple). Les fans hardcores de Pokemon inviteront même les développeurs de Nexomon à songer à la mécanique d’IV des créatures et tout le côté perfectionnement autour, mais c’est un autre débat sur lequel nous préférerons vous laissez méditer.
Conclusion
Cela fait 8 Générations que les monstres de poche évoluent à leur rythme et règnent en maître dans leur genre. Loin de tenter de les détrôner, mais plus dans une volonté de proposer quelque chose de similaire tout en étant une alternative efficace, Vewo Interactive semble avoir minutieusement étudié son sujet avant de proposer Nexomon Extinction. Le studio propose ainsi une vague fraîche dans le genre qui peut totalement se faire adopter par les joueurs Switch, mais également par les joueurs de toute autre plate-forme rêvant d’une expérience Pokemon de qualité. Cette seconde génération de Nexomon ne fait pas forcément un sans-faute, mais elle n’a pas forcément à rougir de la comparaison avec la série de Nintendo. Nexomon Extinction permettra même aux plus impatients en manque de créatures à collectionner sur Switch de pouvoir patienter efficacement en attendant certains titres ou extensions de la série phare de Nintendo.
LES PLUS
- Une réalisation en 2D plein de détail, coloré et soigné
- Un monster design inspiré
- De bonnes animations de combat
- Les belles illustrations pour appuyer les moments clés du jeu
- Plus de 380 créatures à attraper !
- La base de gameplay Pokemon bien retranscrite
- Les subtilités tout aussi efficaces qui le détachent d’un simple Pokemon
- Une bonne durée de vie surtout pour les collectionneurs
- Du challenge bienvenu
- Quelques bons thèmes...
- Un scénario passionnant avec des rebondissements
- Plusieurs slots de sauvegarde par compte
- Jeu en Français !
- Expérience efficace en Portable et TV
- Expérience Pokemon-like solo de qualité pour tous!
LES MOINS
- Quelques backgrounds flous
- Quelques animations qui manquent de logique
- Des allers-retours pour les quêtes qui manquent de pertinence
- Ou pour se soigner…
- Un challenge que certains jeunes fans aimeront moins
- … mais une bande sonore plutôt timide
- Une dimension “social” que ne possède pas Nexomon
- Quelques fautes de français
Merci pour le test, j’en avais pas mal entendu parlé, mais le bestiaire me semble un peu bof, n’apportant rien de neuf!
Acheter en dématérialisé au pris de 14,99e, il les vaut largement, un pokémon like plus mature plus drôle et vraiment prenant.
Je conseille largement à tout les fan de se type de jeux.
Une licence à possédé absolument sur Switch