La très grande majorité des enfants réclame un jour ou l’autre un petit animal à ses parents. Si cette requête peut naître d’une véritable passion pour l’animal (avouez, certains se reconnaissent déjà !) qui perdurera jusqu’à l’âge adulte et bien plus encore, pour d’autres, les parents s’avèrent être un peu plus sceptiques quant à la mise en œuvre d’une adoption responsable. Afin d’avoir tout de même la paix tout en satisfaisant leurs charmantes têtes blondes (ou brunes ou rousses), certains petits malins se tournent vers les jeux vidéos pour pallier à cette demande lourde de responsabilités. Tandis que nous avons vu fleurir il y a maintes années les premiers « Nintendogs » qui ont su marquer des générations entières, Nintendo est revenu présenter ses petites boules de poils avec un nouvel opus exclusif à la Switch. Sera-t-il à la hauteur pour satisfaire les petits et grands enfants en manque de papouilles ?
L’adoption virtuelle
Le concept de Little Friends ne vous a pas échappé : il convient ici de prendre soin d’une boule de poils : féline ou canine. Quoique, les amoureux des félins devront faire preuve d’un peu de patience puisqu’il faudra gagner quelques niveaux avec un toutou pour adopter un minou. Première grosse déception : la gente féline serait donc relayée au second plan ? Il semblerait bien oui…
Soit.
Allons voir nos amis les chiens pour assouvir notre besoin d’adoption virtuelle. Six races de chiens sont disponibles. Six. Oui oui, six ! N’espérez guère en débloquer davantage, il faudra se contenter de cela (et encore nous ne vous avons pas encore parlé des chats…!). Nous espérons dès lors que les races seront à votre goût, malgré votre intérêt général pour tous les chiens nous n’en doutons point : Shiba inu (probablement le mieux réussi), Chihuahua (un massacre !), Caniche (dont le poil ressemble à de la paille colorée) , Labrador (pas très réussi non plus…), Bouledogue français (qui semble avoir percuté un mur tellement sa pauvre face est grossière… Loin de la frimousse mignonne de ces chiens !) et Berger Allemand (pas trop mal). Vous pourrez choisir un mâle ou une femelle ainsi que la robe parmi la sélection disponible. Bien sûr, votre nouveau compagnon s’appellera comme vous le souhaitez. Un petit descriptif très succinct du caractère est aussi disponible.
Une fois votre toutou choisi, le retour à la maison est rapide. Il vous faudra dans un premier temps gagner sa confiance… Quelques caresses devraient l’aider à se détendre. Les papouilles se réalisent avec le Joy con et s’avèrent être plutôt de bonne facture. Il est possible de caresser son chien sur l’ensemble de son corps et celui-ci réagit de façon mignonne.
Si au cours de la première demi-heure de jeu vous allez avoir l’impression d’avoir beaucoup de choses à faire, cet ensemble d’occupations risque bien vite de vous faire tourner en rond… Tout autant que Médor entre ses 4 murs.
Un chien… Qui manque de chien !
Seules quelques tâches sont disponibles. Nourrir et abreuver votre animal, jouer avec lui, nettoyer ses toilettes (ça va au petit coin les chiens ?) d’une simple pression de touche, faire une promenade avec lui ou une compétition et… L’habiller. Si le dernier point pourrait amuser les plus jeunes, il devrait avérer très anecdotique pour les adultes malgré le florilège de vêtements qui se débloque peu à peu. Les développeurs semblent y avoir prêté bien plus d’intérêt que sur l’animal en lui-même… Pour notre plus grand regret.
Chacune des faibles activités proposées sera rapidement bouclée. Certes, vous pourrez acheter de nouveaux paquets de croquettes et déceler une certaine préférence chez votre animal, mais mis à part le regarder manger dans sa triste gamelle ses quelques croquettes, vous n’aurez rien à faire. Idem pour la boisson. Idem pour le toilettage ! Exit les longues séances de shampouinâtes que nous avons déjà eu l’occasion de partager sur console. Cette fois-ci, un simple coup de brosse et ce sera tout.
Les parties de jeu avec Médor seront tout aussi tristounettes. Elles n’auront d’intérêt que le cumul d’expérience de votre compagnon. Manquant cruellement d’originalité, vous devrez vous contenter des mêmes jouets (même si le soft semble vanter les mérites d’une nouvelle balle… Elle n’en reste pas moins une balle !).
En effet, Médor progresse au fil de vos sessions de jeu (pas trop vite tout de même…). Si vous prenez bien soin de lui en observant bien ses besoins (représentés par de petits logos en bas de l’écran), l’amitié avec votre animal grandit encore et encore. Grâce à ce lien fort vous unissant tous les deux, vous débloquerez de nouveaux jeux (enfin… Des jeux quoi !), la capacité à partir en compétition de disque… Ou la possibilité d’adopter enfin un chat ! Nous les avions presque oubliés ! Non, absolument pas, nous avons acquis le soft pour cela, il était temps !
Quand le chat n’est pas là… Il finit par arriver !
Minou peut enfin rejoindre la partie. Cette fois-ci, ce ne seront pas six races de chats, mais trois. Parce que six, c’était déjà beaucoup vous ne trouvez pas…? Vous y retrouverez le chat japonais, le scottish fold avec ses petites oreilles rabattues, et l’américain shorthair. Pas de chance, le chat japonais, aussi appelé bobtail, a pour caractéristique une queue toute mignonne : courte et recourbée sur elle-même. Un critère qui a échappé aux développeurs… Tous les chats se ressemblent donc mis à part les oreilles du fold. Ça commence fort chez les chats !
Nous revenons de la chatterie (appelée la place des amis sur le soft, où vous trouverez les chiens et les chats disponibles) avec notre ami félin. Le feeling passe étonnamment et rapidement bien avec Médor, pas le moindre heurt entre chien et chat. Tout le monde se comporte de façon tellement naturelle…
Minou dispose à son tour de ses croquettes attitrées (chacun sa gamelle, et ils attendent bien votre accord avant de commencer à manger. Qu’ils sont parfaits !) ainsi que d’une canne à pêche personnelle. Médor ne pourra pas la toucher (et il n’y touchera point, par contre la balle intéressera tout de même Minou, ouf !). Secouez la baguette devant votre chat pour le faire jouer, attention tout de même à ne pas vous prendre quelques petits coups de griffes.
Allons nous aérer Médor !
Minou devra rester à la maison. Pas de compétition pour lui, ni promenade, ni parc sécurisé (des fois que les développeurs interdisent l’extérieur par souci du danger pour les chats !), rien de tout cela. Décidément, nos amis les chats ne sont pas bien engagés dans la partie pour décrocher votre cœur de maître modèle !
Soit.
Allons faire un tour dehors avec Médor. Lors de votre première petite balade, vous trouverez probablement le cadre mignon. Effectivement, l’ensemble est assez vert, et même si les graphismes sont indignes de la Switch, au moins nous avons l’occasion d’être en extérieur avec notre chien. C’est alors le moment de le faire marcher et courir un peu, tout en restant près de vous, mais aussi de réaliser quelques actions de marquages et quelques trous dans le sol. Ces maigres activités, quasi-automatiques puisqu’il vous suffit de guider votre chien, vous donne de l’expérience (de l’amitié donc) et de l’argent que vous pourrez dès lors dépenser en croquettes, en jeux, en vêtements ou en quelques personnalisations de votre maison.
Une autre activité vous est proposée : la compétition de disque (de Frisbee). Sans réel intérêt malgré les quelques niveaux disponibles, elle ne devrait pas vous divertir plus que Médor. Pourtant, elle sera la seule…
Il semblerait bien que nous ayons fait le tour ?
Un manque cruel de contenu !
Au-delà de qualités graphiques très discutables (sommes-nous vraiment sur Switch ?), le principal défaut de Little Friends est son important manque de contenu. Les activités proposées y sont ridicules et rapidement évacuées. Le manque de cohérence dans la vie auprès d’un animal est proche du risible (les toilettes pour le chien, les animaux qui attendent devant leur gamelle pour manger… Sans éducation, au préalable soulignons-le, etc.) sans oublier l’aspect félin totalement relégué au second plan.
L’immense communauté d’amoureux des animaux (dont nous faisons partie chez NT !) ne manque pas d’idées à proposer pour mettre au point un soft digne de ce nom sur la vie auprès de nos amis canins et félins. Le minimum est déjà d’être au moins à la hauteur des Nintendogs de l’époque, avec son florilège d’activités déjà plus attractives alors que nous faisons un immense saut en arrière. Le manque conséquent de races proposées dès l’adoption laissait déjà présager une piètre qualité du soft… mais nous sommes plus que déçus de cet hommage ridicule porté à nos compagnons !
Little Friends est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 50 euros environ (!!), actuellement en promo à 34,99€ jusqu’au 10 septembre prochain, ou bien dans une version boite au prix de 35 euros environ.
Le saviez-vous ?
Le jeu Nintendogs a décroché en 2005 la récompense « Proggie » délivrée par l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals). Il est alors le premier jeu salué par une association de protection animale.
Conclusion
Comme beaucoup d’admirateurs des chiens et des chats, anciens joueurs de Nintendogs, nous attendions beaucoup de ce soft. Toutes ces années, écoulées, depuis le titre de notre enfance, pouvaient nous laisser imaginer (espérer ?) un jeu de qualité mettant en lumière la réalité d’avoir un animal de compagnie chez soi. Pourvu d’un contenu anecdotique, d’incohérences et d’un intérêt quasi nul (particulièrement pour les chats) nous passerons vite notre chemin sur ce jeu, en espérant secrètement trouver prochainement un titre à la hauteur... En attendant, rien ne vaut une véritable balade en compagnie de son ami canin, ou une véritable partie de jeu avec son petit félin !
LES PLUS
- accessible aux plus jeunes
- mignon
LES MOINS
- contenu très faible, à commencer par le nombre de races disponibles
- des incohérences
- le chat, clairement relayé au second plan
- des graphismes très moyens
- un tarif beaucoup trop élevé !