Qui n’a jamais imaginé, allons même jusqu’à oser dire, rêver, de concevoir son propre RPG avec une histoire et des rebondissements qui n’ont pour seules limites que son imagination ? Qui ne s’est jamais rêvé grand développeur, prêt à intégrer mille et un retournement de situation dans une aventure digne d’atteindre les sommets hollywoodiens…? Enterbrain nous fait aujourd’hui un merveilleux cadeau en permettant à tous les joueurs de Nintendo Switch de pouvoir se délecter du célèbre RPG Maker, dont le titre particulièrement explicite, vient déjà titiller notre imagination débordante. Une quantité de travail astronomique nous attend, mais la valeur d’un rêve ne s’évalue-t-elle pas au travail fourni pour l’obtenir… ?
Déjà disponible sur PC et Linux, RPG Maker MV se fraye enfin un chemin sur Nintendo Switch depuis le 11 septembre dernier. Proposé à près de 50 euros sur l’eshop, parvient-il à tenir sa belle promesse ? Retroussons-nous les manches et lançons-nous avec courage et détermination dans l’univers laborieux mais satisfaisant du développement (assisté tout de même !) d’un jeu vidéo grandiose.
La naissance d’un bébé, et ses premières gamelles
Chaque développement de qualité débute par un apprentissage minutieux et précis. Notre soft ne déroge en aucun cas à la règle et nous vous conseillons très vivement de suivre avec assiduité le tutoriel proposé dès l’ouverture du jeu (précédé par une jolie vidéo d’introduction, parfaite pour nous plonger dans l’ambiance !). Ce tuto, d’une durée moyenne d’une heure, vous permet de découvrir les bases et de commencer à prendre en main cet imposant logiciel.
Si le tutoriel ne manque pas d’intérêt, il n’en est pas moins dépourvu d’importants bugs à commencer par un énorme crash fréquent chez plusieurs joueurs. Le jeu se met mystérieusement à planter, rien ne répond… Le joueur n’a guère d’autres choix que de relancer le logiciel et mauvaise surprise : le tutoriel a disparu ! Totalement impossible à relancer, le malheureux gamer est alors totalement esseulé sur son logiciel qui lui propose de commencer à créer depuis une carte vierge. L’angoisse assurée (et vécue) ! Fort heureusement, grâce à la team NT, nous vous proposons une solution si vous rencontrez le même désagrément : inutile d’effacer le logiciel pour tenter une remise à zéro, ce fut infructueux ! En revanche, une autre pirouette est possible : changer l’utilisateur. Grâce à cette manipulation simple, vous retrouverez le tutoriel, ainsi qu’une nouvelle chance de réussir à concevoir votre RPG sans passer par des vidéos du net !
(Nous ne vous cachons pas que notre première rencontre avec l’univers de RPG Maker fut donc particulièrement mouvementée… Nous partions sur une mauvaise note, vite il nous fallait remonter la pente !)
Les premières fois
Maintenant que vous avez découvert les bases du « Maker » comme le souligne le soft à maintes reprises, il va falloir vous lancer dans le grand bain ! Courage les amis, il va en falloir… Mais la récompense est au bout du tunnel !
Votre création commence bel et bien avec une page vierge, et un simple héros au centre de celle-ci. L’approche est un peu rude, par où commencer ? Sachez dès à présent que quelques minutes de jeu représentent plusieurs heures de travail. Ne soyez donc pas trop pressé, prenez votre temps et surtout : amusez-vous à imaginer votre RPG unique, original et regorgeant de surprises pour les joueurs. Gardez à l’esprit ceci : « Est-ce que j’aimerais jouer à ce jeu ? » Ne vous contentez pas du minimum…
Nous vous conseillons de débuter votre programme avec le décor. En effet, le soft se décompose en deux phases qui viennent s’imbriquer sous vos doigts expérimentés (ou en passe de le devenir !) : l’agencement de l’ensemble des décors de votre jeu, et tous les événements que vous souhaitez y inclure.
Tout est une question de tuiles : ces petites briquettes prêtes à l’emploi que vous trouvez sans mal sur le côté de votre écran. Ces dernières sont classées en 4 catégories (celles à poser au sol, celles à poser juste au-dessus comme les pots de fleurs, celles encore au-dessus comme les poutres…). Grâce à elles, vous êtes libres d’imaginer toutes sortes de décors, qu’il s’agisse des univers boisés, rocailleux, ou encore de l’intérieur d’une maison. Vous avez de quoi faire avant d’en faire le tour… Même si les plus imaginatifs seront forcément un peu frustrés d’avoir toujours une limite à leur imagination.
La conception de l’ensemble de ces décors vous prend déjà quelques heures. Regroupés sous forme de cartes, il vous faut par la suite trouver un lien entre elles et donner vie à votre histoire… La deuxième grande, très grande, phase du Maker débute. Accrochez-vous !
Le grand saut dans le vif du sujet
Ne sous-estimez pas l’importance des décors au sein de votre jeu puisqu’ils sont capitaux pour susciter l’intérêt des joueurs (Gardez à l’esprit votre objectif : concevoir un jeu jouable, agréable et original !), mais il est bien entendu temps aussi de mettre en action tout ce que vous avez créé jusqu’alors (y compris vos personnages !). Pour y parvenir, le soft met à votre disposition un florilège de menus, d’options, et de paramètres afin d’animer votre jeu. Cette phase est celle consacrée à la mise en place d’événements. Une fois dans le cœur du sujet, vous comprendrez rapidement à quel point tout doit être paramétré et réfléchi. Un simple exemple : votre héros arrive au bout de la carte, que se passe-t-il ? Faut-il le téléporter sur un autre territoire ? Lequel ? Depuis quelle case de la carte d’origine ? Dans quelle position d’arrivée (Ou doit se poser son regard ?) ? Y a-t-il un message qui doit apparaître au même moment ? Et cela n’est qu’un minuscule exemple pour vous faire prendre conscience de la quantité d’options à sélectionner pour un simple changement de cartes de votre héros…
Des dizaines et des dizaines (des centaines et des centaines plutôt…) d’heures sont nécessaires aux plus courageux pour mettre au point un jeu digne de ce nom. Le titre demande un tel investissement qu’à ce jour, à l’heure de la rédaction de ce test, aucun jeu en français n’est encore en ligne. Et pour cause…
Néanmoins, nous ne doutons guère de l’investissement de la communauté de gamers pour mettre au point des jeux d’ici quelques semaines. Vient alors un nouvel aspect de ce soft : Le regard vers les autres !
L’ouverture sur le monde
La conception d’un jeu, aussi enrichissante et stimulante soit-elle, exige forcément une pensée permanente pour le joueur qui hérite du bébé, une pensée pour le joueur qui découvre à son tour notre univers et qui, nous l’espérons, se réjouit pendant des heures de l’incroyable aventure que nous lui avons concocté au fil de toutes ces nuits blanches.
C’est donc sans surprise, mais avec bonheur, que nous retrouvons la possibilité de partager notre jeu en ligne avec autrui. Ce dernier doit bien entendu répondre à un certain nombre de critères implacables (soyons sérieux !), sans oublier la précision de toutes ses spécificités (Comment allez-vous l’appeler ? Comment le décririez-vous ?). Une fois toutes ces dernières mises au point, il ne nous reste plus qu’à publier notre bébé…
La réception et la découverte d’un jeu s’effectuent avec la même simplicité. Sélectionnez simplement l’aventure désirée parmi celles proposées en ligne, téléchargez-la… Et c’est parti !
Vie et mort d’un projet
RPG Maker MV est un véritable bijou pour tous les grands créatifs soucieux de concevoir un RPG, avec de multiples outils et possibilités. Si des limites existent malgré tout, l’ensemble reste particulièrement convaincant et suffisant pour réaliser un travail de qualité. À condition d’en avoir l’extrême patience…
Néanmoins, tout n’est pas rose pour autant.
Comme énoncé précédemment, nous avons rencontré un fâcheux désastre du tutoriel qui aurait pu clairement nous rendre chèvre. Si de très nombreux tutos, forums et aides en tous genres, sont disponibles sur la toile grâce à une belle communauté de créatifs prêts à tendre la main pour aider son prochain dans la conception d’un jeu, il n’en reste pas moins particulièrement frustrant de devoir faire appel aux tutos du web par un simple bug du jeu que nous venons d’acquérir !
De plus, si l’ergonomie générale du jeu reste très correcte, sa jouabilité est forcément moins confortable sur console que sur ordinateur. Les menus étant particulièrement chargés, et même si le tactile peut rendre quelques services, il est évident qu’un clavier et une souris sont de précieux atouts pour un tel soft.
Enfin, RPG Maker MV souffre d’importantes lenteurs sur Nintendo Switch, la fermeture de certains menus, le chargement de certaines pages ou la simple sauvegarde avant de lancer le jeu en création pour le tester, sont souvent assez longs et peuvent bien agacer les plus impatients.
Le saviez-vous ?
Si la première version de RPG Maker nous replonge en 1992, il faut surtout remonter en 1997 pour découvrir RPG Maker 95 qui est véritablement le premier de la série à être disponible en français. Par la suite, de nombreuses versions sont proposées aux créatifs en herbe, à la fois sur PC mais aussi sur consoles.
Conclusion
Quel bonheur de retrouver RPG Maker sur Nintendo Switch ! La conception d’un RPG, un véritable rêve de gosse, est désormais réalisable sur l’hybride de Nintendo. Le nombre de possibilités, les multiples options et paramètres modifiables à loisir sont autant d’atouts, qui devraient séduire de nombreux gamers en mal de créations poussées. Néanmoins, les importants ralentissements, le tutoriel bugué ainsi que la patience incroyable qu’il est nécessaire de conserver pendant des centaines d’heures, peuvent avoir raison des moins motivés... qui osera relever le défi de réaliser un RPG digne de ce nom ? Envoyez-nous vos créations ! RPG Maker est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch, ainsi que dans une version boite, au prix de 50 euros environ.
LES PLUS
- RPG Maker sur Switch !
- De nombreux paramètres à sélectionner à sa guise pour mettre au point SON RPG, unique et original
- Possibilité de concevoir son jeu bien entendu, mais aussi de le partager en ligne et de découvrir les jeux des autres créateurs !
- Totalement en français
LES MOINS
- ... mais forcément moins agréable à prendre main que la version PC
- Quelques lenteurs
- Tutoriel bugué !
Merci pour le test. Dommage que le jeu fasse un peu plouf, je l’attendais avec impatience!