Tandis qu’une nouvelle saison de Koh Lanta est déjà bien ancrée dans nos petites lucarnes, les amoureux de la survie seront ravis d’apprendre la sortie du jeu « The Survivalists » sur Nintendo Switch. Révélé lors d’un Nintendo direct, nous avions hâte de mettre la main sur ce nouvel opus de la joyeuse équipe de développeurs de Team17. Le jour J est enfin arrivé, et nous voilà prêts à surmonter toutes les épreuves pour devenir un survivant, un vrai !
A l’ouverture du jeu pour la première fois, le menu flotte au-dessus d’un radeau dans un bien piteux état, véritable refuge de fortune pour un petit personnage encore bien mystérieux. À peine vêtu et allongé sur le ventre, le constat est rude : vous (oui, c’est vous !) voilà sans ressource, prêt à débarquer sur la première île venue (générée de manière procédurale), avec pour seul mot d’ordre : survivre, coûte que coûte. En aurez-vous le courage ? Quoiqu’il en soit, le temps est venu de personnaliser votre petit personnage, illustre marionnette qui se dandinera sur les îles pendant que vous resterez tranquilou sur votre canapé. Petit veinard !
Ayéyé Ayéya (comprendra qui pourra la référence !)
Comme tous bons jeux de cette trempe, vos premières missions sont simples mais capitales. Aiguillé par un didacticiel peu invasif mais suffisamment précis pour vous aider au mieux au fil de vos périples, vous commencez avec allégresse par ramasser des galets (ou chic). Simples cailloux deviendront très vite une machette, indispensable pour débuter votre survie. Grâce à cette dernière, il vous est désormais possible de couper vos premiers arbres, quelques fleurs ou encore les arbustes environnements. Jeu de crafting par excellence, chaque tâche est prétexte à votre récolte, les arbres donnent rapidement du bois, tandis que les fleurs se délestent de quelques pétales. Bientôt, votre première couche de fortune est prête à accueillir votre corps meurtri par le naufrage, vous pourrez dès lors vous reposer, et surtout sauvegarder votre progression. Une sauvegarde précieuse qu’il convient d’effectuer très régulièrement…
Dans ce florilège de premières actions à réaliser, il vous faudra tout de même garder à l’esprit deux paramètres : votre énergie et votre faim/vie. La première est schématisée par un cercle vert (avec un éclair en son sein !) dans le coin droit de l’écran. La jauge verte diminue au gré de vos actions, et de vos petits pas de course (le sprint est possible mais limité). Néanmoins, il vous suffit de rester quelques secondes peu actif pour retrouver toute votre énergie. Tout ceci n’est donc pas vraiment pénalisant, à condition de ne pas faire le foufou à côté d’un gros chat sauvage qui passerait dans le coin. Ce serait dommage d’être épuisé alors que vous êtes en tête-à-tête avec la bête (oui, cela nous est arrivé !). Pas d’échappatoire. La mort est au bout du couloir !
Justement, en parlant de mort… commençons par la vie !
Votre vie est, elle aussi, symbolisée par un cercle, portant en son sein un cœur. L’un et l’autre représentent votre vie et votre faim. Les deux sont bien entendu concomitants, mourir de faim prend dès lors tout son sens ! Et il est bien connu qu’un bon repas revigore son Homme…
Malgré tout, si vous devez succomber (et vous succomberez, à moins de rester sur la plage !), la punition n’est pas bien vilaine : votre inventaire est certes totalement déversé au sol, mais vous pouvez sans mal retourner sur le lieu de votre péril afin de récupérer tout ça. Restez vigilant tout de même : cela peut parfois donner lieu à des situations cocasses si vous n’êtes pas un peu prévoyant : se retrouver sur un îlot désert, tandis que votre zone de refuge est carrément de l’autre côté de la mer, avec rien dans votre sac. Vous allez croiser les doigts pour ne pas croiser à nouveau une bête sauvage !
Entre singes et singeries
Toutes âmes qui vivent sur les îles ne cherchent pas à vous fracasser le crâne (mais beaucoup quand même !), certaines sont plus placides telles que les lapins, que vous vous empresserez de piéger pour les dévorer ! La vie des animaux sauvages (mais aussi des tribus ennemies) est elle aussi représentée par une jauge verte qu’il vous faut réduire à néant pour tuer votre adversaire. Quelques coups bien placés suffissent majoritairement… Mais plus vous vous enfoncez dans les milieux hostiles, plus les ennemis sont coriaces et nécessitent des armes de choix pour les vaincre. En outre, votre campement est régulièrement assailli par une horde d’ennemis prêts à en découdre… N’espérez pas aller piquer un somme le temps que cela passe, il est bien entendu impossible d’aller dormir pendant une attaque !
De valeureux compagnons sont aussi prêts à vous prêter main forte : de charmants petits singes se baladent en effet et moyennant un petit effort de votre part (la nourriture reste quand même un atout indéniable), ils seront d’une aide précieuse au quotidien. Une fois ami avec eux, vous êtes libre de leur apprendre quelques manipulations simples. Vous serez ainsi lourdement soulagé… demandez-leur de déblayer le terrain, de fabriquer des outils, de cuisiner, de vous aider dans le combat… A condition de disposer de l’outil nécessaire à sa tâche, chaque singe deviendra un fidèle soldat dont vous aurez bien du mal à vous passer !
« On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va » C. Colomb
La première heure de jeu rapidement avalée, le soft gagne sensiblement en profondeur avec des tâches qui se complexifient et de multiples ouvertures vers l’extérieur. Si votre objectif principal est de trouver un moyen de vous sauver de votre île initiale, vous finirez probablement par évacuer cette idée au profit du plaisir de vagabonder dans le florilège de milieux qui vous est offert. Une fois un radeau de fortune fabriqué de vos petites mimines devenues fièrement bricoleuses, vous pourrez quitter votre île de départ pour voguer vers d’autres horizons. S’offrent alors de nombreuses perspectives nouvelles : de nouveaux donjons, de nouvelles bébêtes à chasser, de nouveaux items à collecter. À moins d’installer un second camp (ou plus…), il vous faudra régulièrement faire des allées retours, mais le passage d’une île à l’autre étant simple, cela ne devrait pas poser trop de soucis quel que soit votre choix.
Vos pérégrinations vous conduiront vers les mers, mais aussi vers des terres regorgeant de végétations, d’animaux, ou encore dans des marais dangereux et des terres brûlées impraticables sans une bonne préparation. Prenez garde à bien laisser suffisamment de place dans votre inventaire avant de partir en expédition… vous seriez tellement déçu de ne pas pouvoir ramener tout ce précieux minerai qui n’attend que cela de vous…
Régulièrement, vous trouverez de petites surprises, éparpillées de-ci de-là. D’anciens campements, des décombres, et toutes sortes de zones sources de fouilles faciles et parfois très fructueuses. Certains coffrent regorgent de petites merveilles, bien que ce soit assurément dans les donjons/labyrinthes que vous trouverez les meilleurs objets (et même des singes !). Les ennemis y sont nombreux, ne partez donc pas au combat la fleur au fusil, vous y perdrez assurément la vie dès la première salle. Ces donjons, répartis sur les îles, vous permettront de vous frotter à des ennemis plus coriaces et ajoutent une certaine complexité au titre qui jusqu’ici se montrait plutôt accessible.
Afin de ne pas lasser les joueurs les plus contemplatifs et prenant le temps de fouiller chaque recoin de l’île tout en multipliant les récoltes, le monde est régulièrement remis à neuf, avec de nouveaux collectibles et ennemis. Vous ne devriez donc pas tomber à court de nourriture, de minerai ou de bois. Une bonne idée des développeurs… qui n’a jamais craint de se retrouver sans ressource dans un tel jeu de survie !
Un Gameplay astucieux bien que perfectible
Si la prise en main du soft s’avère globalement facile, nous avons tout de même rencontrer quelques difficultés de temps à autres, et plus particulièrement dans la gestion des singes. En effet, ceux-là ne comprenaient pas toujours nos directives malgré nos multiples tentatives et nombreux sont partis vagabonder bien loin dans les terres, nous obligeant à retourner les chercher pour ne pas perdre cette précieuse main d’œuvre. Néanmoins, globalement, ces petites bêtes nous ont rendu bien des services et nous avons profité de leur présence pour récolter des centaines d’items pendant qu’ils taillaient tout sur leur passage. Leur personnalisation est une démarche mignonnette qui permet de mieux retrouver tel ou tel individu.
L’ensemble des manipulations, certes nombreuses (aurions-nous pu en éviter certaines ?), restent accessibles et plutôt bien pensées pour le confort du joueur. Les différentes constructions se débloquent aisément au fur et à mesure. Nous avons tout de même constaté un bug dans notre inventaire qui n’est jamais disparu tout au long de notre session de jeu : la ration de nourriture pour les singes (permettant de les apprivoiser, par la suite, ils se débrouillent très bien sans vous !) est sans cesse restée comme imprimée dans notre barre d’items malgré l’absence de cet objet ! Nous avions ainsi par la suite un nouvel objet caché sous l’image de la gamelle du singe… rien de bien affreux, mais un petit bug qui pourrait sans doute être corrigé facilement par les développeurs.
Robinson connaît la chanson !
Assurément, vous ne serez guère déstabilisé sur le soft si vous avez l’habitude ce type de jeu. Néanmoins, The Survivalists parvient à insuffler à son titre suffisamment de nouveautés pour satisfaire les nouveaux et les habitués : la mise en place d’une équipe dévouée de petits singes permet notamment de donner un sens nouveau à la survie. En outre, les territoires sont vastes et variés, le tout dans une île de départ générée de manière procédurale, permettant ainsi de refaire une nouvelle partie relativement différente de la précédente.
La répétition reste bien entendue de la partie, le craft omniprésent, mais l’ensemble est cohérent et plutôt agréable. Nous prenons plaisir à débloquer chacune des constructions disponibles, avec la soif d’améliorer sans cesse notre camp. Les plus inventifs parviendront à développer un campement de qualité, avec un système de défense et de jolies décorations. Les plus aventuriers, préféreront s’aventurer dans les îles alentours afin d’y découvrir tous leurs secrets. Chaque joueur pourra ainsi jouer à son rythme sans pour autant être pénalisé. Libre à vous de dévoiler l’immense carte qui s’offre à vous (tout en la banalisant de repères personnalisés pour mieux revenir sur vos pas et retrouver vos découvertes les plus précieuses), ou bien de vous cantonner à votre zone de confort… une seconde stratégie qui devrait néanmoins vous limiter dans vos confections.
Aussi, de multiples missions vous sont demandées au cours de votre aventure. Présentées de façons distinctes (de simples flacons perdus sur la plage ou plantés dans la terre, mais aussi des totems géants), elles vous permettront d’accroître de nouveaux vos multiples démarches à effectuer pour avancer dans cette aventure. En outre, une boutique originale est disponible dans le jeu et source de bien des merveilles… saurez-vous la trouver ? Aurez-vous suffisamment de moyens pour y acheter tous les trésors proposés à la vente…? Il va falloir travailler dur !
Une île de pixels
Clôturons ce test en soulignant le soin apporté aux multiples graphismes du jeu. Les développeurs ont fait le choix de porter leur soft dans un univers rétro, démesurément pixélisé, avec des musiques tout aussi vintages. L’ensemble s’avère être de bonne facture, avec une ambiance générale agréable. La musique accompagnant nos multiples traversées à la voile nous a particulièrement séduits, nous avions presque envie de rester en mer plus longtemps simplement pour l’écouter !
NB : lors de la réalisation de ce test, nous n’avons malheureusement pas pu tester le mode multijoueur. Néanmoins, le soft nous promet l’invitation de joueurs sur notre île, ou bien le voyage vers les leurs, avec la possibilité d’y amener quelques bagages grâce à une imposante malle que nous avons d’ores et déjà acquis. Nous vous invitons donc à nous retrouver très vite lors de nos multiples sessions de streaming consacrées à ce jeu, afin de partager avec nous le plaisir de la survie à plusieurs.
Le saviez-vous ?
Connaissez-vous le singe Ucayalipithecus perdita ? Sûr que la majorité d’entre vous a répondu oui (ah non ?)… mais pour tous les autres, petite piqûre de rappel culturelle ! Pas plus gros que nos ouistitis actuels, ces drôles de singes aujourd’hui disparus auraient parcouru plus de 1000km sur un radeau de fortune, fait de divers végétaux détachés au grès d’une violente tempête. Sans s’en rendre véritablement compte, ces animaux seraient ainsi passés de l’Afrique à l’Amérique du Sud il y a 34 millions d’années. Comment les scientifiques amènent-ils de tels faits ? Toute cette drôle histoire provient de la découverte de quatre petites dents sur le site de Ucayali, au Pérou. Si cette anecdote fascinante vous intéressante, de nombreuses informations sont disponibles sur les sites scientifiques… n’hésitez pas à fouiner le net en quête d’infos, entre deux sessions de craft sur The Survivalists … peut-être ne regarderez d’ailleurs plus de la même façon vos petits singes !
Conclusion
Si la vie sur une île déserte fait de plus en plus d’adeptes, avec la prolifération des stages de survie pendant les vacances scolaires, les moins courageux (oups !) apprécieront de jouer au Robinson tout en conservant le confort de leur douillette maison. The Survivalists s’avère dès lors parfait pour répondre à cette attente : disposant de nombreux objets à confectionner après une longue récolte au gré d’une carte, générée de façon procédurale, vaste et variée, le jeu ne manque pas de contenu et son gameplay permet à quiconque de trouver son orientation principale. Finir le jeu au plus vite, ou bien prendre le temps de fouiner chaque parcelle de terrain pour y découvrir les nombreuses surprises qui s’y logent... autant de stratégies possibles tout en conservant le plaisir intact de s’évader (et de jouer !). Sans grand défaut majeur, le jeu devrait sans mal trouver son public et rassembler autour de lui de nombreux joueurs notamment en multi, comme autant de petits singes à votre service autour du feu de camps (mais sans élimination cette fois !).
LES PLUS
- Bon contenu général, avec de nombreuses réalisations à confectionner après de riches récoltes
- De bonnes nouvelles idées, comme la domestication des petits singes permettant de lever une armée de petits soldats fidèles et courageux
- Île générée de façon procédurale permettant de renouveler l’intérêt du jeu à chacune des parties
- Vaste carte avec des terrains variés et de multiples surprises à chaque voyage
- Traduction française disponible
LES MOINS
- Quelques bugs
- Une petite prise en main nécessaire pour la bonne gestion de l’équipe de petits singes
Hello, merci pour ce test 🙂
Cependant, pensez-vous que ce jeu est jouable et lisible sur switch Lite ?
Oui 🙂
Bonjour peut on joué à deux en Local sur la même Switch