Si vous aussi, vous avez toujours rêvé de finir un D. Souls, mais que les Dark Souls vous tombent des mains ; la solution est là, avec Duck Souls ! Incarnez l’ultime espoir des Canards, en prenant le contrôle du dernier représentant de son espèce. Dans un action plate-formeur indépendant, de type Die and Retry et composé de cent tableaux en plein écran.
DuckSouls est un jeu indépendant d’un studio brésilien, composé de deux personnes. L’équipe s’étoffe d’un intervenant extérieur pour la musique et le sound design.
Une histoire prenante ?
Dans Duck Souls, ce sont les canards fantômes qui nous envoient, dernier survivant du grand ordre des Canards, sauver les œufs rescapés pour le bien de notre espèce. Quels sont les tenants et les aboutissants de cette histoire et bien… ce sont des choses que vous ne découvrirez jamais ! car si le jeu vous donne un peu de narration en début et en fin de partie, et que celle-ci a le mérite de partir sur de bonnes bases, le contenu lui-même du jeu ne donnera jamais de lore. De même, il n’apportera pas la moindre cohérence entre les différents environnements traversés pour la simple et bonne raison qu’aucune narration ne vient jalonner votre avancée comme le fait un Super Mario Bros ou un Felix the Cat. Et c’est tellement dommage ! Il en manquait si peu pour donner un peu de cohérence et de fond à l’ensemble.
C’est d’autant plus regrettable qu’un effort à été fait sur chacun des cent niveaux qui composent le titre : toutes les tranches de vingt niveaux, l’environnement change, jusqu’à atteindre ce qui semble être un royaume des morts. Et durant chacun des tableaux, un panneau nous accueille : pas pour nous aider ou nous donner du background, non, non… Ceux-ci nous placeront des petites phrases, références à la pop-culture ou à l’avis des développeurs sur certains jeux. Notamment sur Céleste. On croise aussi des phrases comme « exécutez l’ordre 66 », référence à la prélogie de Star Wars. C’est sympa, mais on aurait tout de même préféré avoir une trame de fond (d’autant que sur certains panneaux, la traduction déborde et devient illisible : impossible donc, d’en saisir les références).
Le gameplay d’un Souls-Like ?
Nous avons ici à faire à un titre qui veut faire preuve d’une certaine difficulté dans le mélange des genres qu’il aborde, difficulté nécessaire à l’aspect Die and Retry.
Les mécaniques du jeu sont assez basiques : sauter, dasher ; ceci agrémenté d’ un double saut très contrôlable puisque nous pouvons nous projeter dans toutes les directions, y compris le bas. Pour le saut, la frame ou nous sommes au sommet est très courte et nécessitera de bons réflexes pour certaines phases de plate-forme, rendant le jeu assez technique à maîtriser. Ensuite, nous pouvons glisser le long des parois et les grimper avec de petits sauts. C’est qu’il a de la force dans les ailes le caneton ! Pour le dash, il pourra aussi permettre, en plus de fournir une accélération, de briser certaines surfaces. Les contrôles sont très basiques et le personnage est très maniable, avec une pointe d’extrême sensibilité pouvant le rendre moins aisé à manier qu’un Dogurai. Cela nous poussera d’ailleurs à jouer à la croix sur certains passages et au stick sur d’autres (pour les sauts en biais qui nécessitent les meilleurs timings).
Le gameplay prend justement son intérêt dans les réflexes que requièrent les très nombreux types d’obstacles que nous rencontrerons, parfois sous forme de puzzle. Des minis casses-têtes demandant réflexion, précision et vitesse. Si chaque début de zone apporte un pic de difficulté maîtrisable pour présenter ses nouvelles composantes, la progression se fait de sorte que le danger augmente de niveau en niveau au sein d’une même zone (les fameux groupes de vingt). Pourtant, tout reste toujours aussi logique et évident dans ce qu’il faut faire si tant est qu’on réfléchisse un peu. En effet, certaines mécaniques intéressantes sont ainsi disposées entre les stages et nous devons parfois repenser leur usage. C’est très malin, en plus d’un placement des obstacles intelligent.
Les différents points de sauvegarde, indiqués par des tableaux sont eux-aussi placés de manière visible et cohérente pour rendre le jeu accessible. Ainsi, si l’on choisit le second niveau de difficulté, nous n’aurons aucun point de sauvegarde intermédiaire, ce qui sur certains tableaux rendra la progression très compliquée.
Pour le reste
Le jeu propose des graphismes en pixel art un peu grossier (de gros pixels avec un détour bien carré), et reste assez proche de ce qu’on aurait pu trouver sur du 8 Bits. C’est pourtant assez mignon et bien fait, et on identifie clairement ce que l’on voit : on distingue toujours s’il s’agit d’une plate-forme spéciale ou d’un obstacle hostile et ce, sans dénoter avec l’ambiance générale des différents tableaux. Le tout est cohérent et finalement assez bien animé.
Musicalement parlant, c’est tout bon. Au niveau sound design, on est plus proche de ce qu’on pouvait trouver sur 8 et 16 bits, dans la gamme des productions réussies. La durée de vie et la difficulté sont aussi dans la norme de cette ère ancienne du jeu-vidéo. Une heure et demie, maximum en normal et cinq heures environ en difficile. Enfin, Les différents chapeaux pourront changer légèrement l’aspect de votre personnage sans rien apporter d’autres sinon une touche de collectionnite.
Conclusion
Voici un petit jeu stylé et prenant qui ne manque finalement que d'un peu plus de narration pour relier les différents tableaux et pièges entre eux. Ce petit point noir n'enlève rien au sel et à la difficulté du soft, ainsi qu'au plaisir de finalement parvenir à sauver tous les bébés canards et l’espèce tout entière. Si dans le concept scénaristique et de difficulté, on n’est pas loin du jeu réunionnais « Jack Barau », la conception générale, plus équilibrée, rend le titre bien plus abordable et satisfaisant que son homologue. Son tarif Steam semble idéal alors que la mouture Switch propose un prix un peu trop élevé compte tenu de ses quelques imperfections et de sa faible durée de vie.
LES PLUS
- Une histoire prenante mais...
- Un level design fort à-propos
- Difficulté élevée mais juste et croissante !
- Qualité sonore générale cool
- En Français !
LES MOINS
- ...Pas développée durant le jeu.
- Imprécis en déplacements (au Stick)
- Mauvaise gestion des sauts en diagonale (Croix)
- Des textes parfois trop grands pour être correctement affichés
- Trop Court.