[mode sous la douche ON]
C’est un beau roman, c’est une belle histoire
C’est un kickstarter réussi, réussiiiiii
Hein ? Quoi ? Je m’emballe sur Hardcore Mecha ? Il faut me comprendre aussi, des projets Kickstarter, il commence à y en avoir autant que de grains de sable dans le short d’un joueur de beach-volley. Alors quand un tel projet fini par donner un jeu avec autant de qualités, forcément ça pousse au lyrisme et à la créativité sous la douche. Parce que oui, Rocket Punch a fait un boulot fantastique sur son jeu d’action 2D avec finalement bien peu de moyens, mais beaucoup de talent et oui, il va falloir lire la suite de ce test pour en savoir plus (avouez que je vous ai bien eu, vous pensiez vous arrêter à l’intro… raté).
Zone of the Mécha
Le crowfunding est devenu un mode de financement de plus en plus prisé par les développeurs qui y voient une façon de s’affranchir des réseaux classiques de distribution et de financement. Malheureusement pour les backers, de nombreux projets finissent par ne plus donner de nouvelles et laissent un goût amer. Hardcore Mecha redore le blason de la plateforme participative tant ses qualités sont nombreuses.
Commençons par un petit tour dans les options, la partie n’a pas encore commencé que le choix est laissé aux joueurs de profiter des voix japonaises, anglaises, chinoises et j’en passe. Alors que beaucoup de jeux de plus gros studios ne font pas cet effort, Hardcore Mecha laisse la possibilité aux joueurs de profiter de doublages de qualité dans de multiples langues, même si pas en français. (mais ça s’explique sûrement par la volonté de doublage de qualité …ok c’était gratuit…) Les sous-titrages sont eux aussi disponibles dans de nombreuses langues et là le français est disponible.
Il est temps de passer à la suite : le mode histoire. Là encore, Hardcore Mecha ne fait pas les choses à moitié, de nombreuses cinématiques animées soit avec le moteur du jeu, soit sous forme de petites séquences qui parsèmeront votre partie. Malgré le manque de moyens flagrant, ces cinématiques sont toujours bien réalisées et les voix tombent toujours juste (en tout cas pour les versions anglaises et japonaises).
Rocket Punch s’assure de votre entrée dans son titre avec un premier level sous forme de didacticiel accumulant volontairement les poncifs du genre. Une fois cette partie terminée, l’aventure suit un groupe de mercenaire, la Hardcore Defense Unit, qui va devoir survivre aux complots et aux trahisons. C’est assez conventionnel, mais ça fait bien le boulot, d’autant plus que les personnages n’en font jamais trop et sont plutôt juste dans leur rôle.
Mecha X Machina
Chacun de vos acolytes à un design qui lui est propre, et si les personnages féminins vont sans doute devoir subir une ablation mammaire très rapidement pour éviter des douleurs dorsales, les autres sont intéressants et bien dessinés. Les boss ne sont pas en reste, chacun a droit à son introduction lors des affrontements, et lors des cut-scenes, ils font preuve de profondeur en n’étant pas tous manichéens.
Pour finir sur la modélisation, il faut bien entendu parler des méchas : c’est une réussite complète. Des petits, des gros, des lents, des rapides, des énooooormes. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les méchas. Ceux-ci rappellent forcément les maîtres en la matière que sont les Gundams, mais c’est plutôt une qualité. Leur animation est là aussi un point fort du jeu, chaque partie de notre vaisseau semble avoir sa vie propre tant les mouvements sont détaillés. Chaque action a droit à son animation personnelle ce qui renforce l’impression de fluidité. Avec plus de 40 robots à débloquer, vous aurez de quoi vous amuser pour satisfaire votre collectionnite.
Il ne reste plus qu’à parler des décors pour en finir avec la partie graphique. Malheureusement sans surprise et sans prise de risque. Vous vous promènerez dans des mines, des villes ou encore dans l’espace. Ça ne révolutionne pas le genre, mais les arrières et premiers plans sont bien réalisés et fourmillent de détails. Les passages entre les intérieurs et les extérieurs restent cohérents et les jeux d’échelle entre les personnages et leur méchas donnent des séquences bien amenées.
La musique n’est pas en reste pour nous mettre dans l’ambiance : entre des phases sonores angoissantes à la Metal Gear Solid pendant les briefings et du bon gros rock pendant les phases de gameplay en Mécha, la bande son nous régale et nous met dans les meilleures conditions pour profiter du titre de Rocket Punch.
Le seul défaut concerne les textes in-game. Certes, ils ne sont pas nécessaires à la compréhension du jeu, mais ils auraient pu apporter un plus à l’univers que l’on parcourt s’ils n’avaient pas été trop petits en mode nomade.
Mécha Slug X
Hardcore Mécha est un jeu d’action en 2D, si Metal Slug vient tout de suite à l’esprit pour illustrer ce genre, il s’en détache très rapidement par sa gestion de l’énergie de vos armes. Pas moyen de bourriner comme un âne sur une touche en espérant que ça passe. Il va vous falloir un peu de finesse et aussi pas mal d’esquive et de réflexe. Vous êtes loin d’être invincible, les ennemis ont un équipement assez semblable au vôtre et peuvent vous faire très mal.
Vous disposerez de plusieurs armes à courtes et longues portées, d’un dash et d’un bouclier. Viendrons s’ajouter, de temps en temps, des mines et d’autres items. Leur utilisation est limitée, après quelques tirs, il faudra attendre leur recharge pour attaquer à nouveau. Très rapidement, vous trouverez des combos permettant d’attaquer de manière quasi continue en enchaînant les types de frappes. Ces mécaniques sont intéressantes et apportent un côté tactique aux combats. D’autant plus, que, s’offrira très vite à vous la possibilité de personnaliser votre robot : avec votre expérience ou avec des items cachés dans les niveaux, vous pourrez débloquer de nouvelles armes et compétences pour que votre Mécha soit tel que vous l’avez toujours rêvé.
Hardcore Mécha vous apportera son lot de surprises : vous serez confiant, vos attaques seront rodées et là PAF !! Une nuée d’ennemis vous noiera sous son nombre. Dans ces cas-là, plus besoin de réfléchir : bourrine, bourrine, bourrine, vie, VIE , VIEEEEEE ! Si vous vous en sortez, vous serez fier de vous et pourrez reprendre de la vie dans la portion suivante.
Mais Hardcore Mécha, ce n’est pas que du Mécha, non monsieur. S’intercaleront des missions d’infiltration (donc sans Mécha, celui-ci étant peu compatible avec le Naruto Style). Celles-ci sont plutôt classiques, mais des objectifs tels que « ne tuez aucun garde, ils ne font que leur job et eux aussi ont une famille » viendront mettre un peu de fun et de piment dans vos parties.
Les combats de boss viendront eux aussi apporter de la diversité aux gameplays. Vous aurez à combattre des Méchas de votre gabarit et des machines aux gabarits encore supérieurs.
– Dans le premier cas, le combat est en 1V1 et rappelle un bon vieux jeu de baston. Pas de quart de rond, mais une gestion efficace de l’énergie et des esquives vous seront nécessaire pour vous en sortir.
– Dans le second cas, on revient à du Metal Slug like et ses mécaniques de boss et de patterns à déterminer. Classique, mais efficace.
Super Mécha Bros Brawl
Terminons par la cerise sur le robot, Harcore Mécha se paie le luxe de proposer un mode multi jusqu’à 4 joueurs. Et celui-ci est loin d’être anecdotique. En écran partagé, en local ou en ligne, tout a été fait pour proposer une expérience complète. C’est un nouveau jeu qui s’offre à vous : peu importe le mode, les combats offrent des sensations très proches d’un Smash Bros, les commandes sont simples, chaque mécha offre des attaques et un gameplay différents. À vous de tirer le meilleur parti des combinaisons offertes.
Les niveaux sont à la dimension parfaite, à la fois grand pour éviter de se marcher dessus, de fuir la mêlée et à la fois assez restreint pour trouver des adversaires en 1 seconde et d’en exploser trois d’un coup s’ils sont groupés. Leur design offre une grande variété de gameplays, aucun mécha ne souffre d’un complexe d’infériorité. Que vous soyez longue distance ou frappe dans le tas, vous pourrez vous faire plaisir.
- en écran partagé, avec vos potes (si vous en avez bien sûr), les combats sont très dynamiques et ne souffrent d’aucun ralentissement. Jouable à 4, il est fortement conseillé de ne pas jouer sur la Switch, mais sur TV. Dans ce dernier cas, la lisibilité est exemplaire grâce à des indicateurs de position qui restent assez discrets, mais qui permettent de se repérer.
- en mode local, vous créez votre salon et vos règles. Si vous manquez d’amis, pas de soucis, vous avez la possibilité de recruter du bot. La lisibilité est bien entendu améliorée vu que vous bénéficiez d’un écran entier.
- en mode online, contrairement à beaucoup de jeu indé, les joueurs sont présents. N’ayez pas peur de lancer une partie, en 5 secondes, celle-ci se démarrera et vous permettra d’affronter des joueurs du monde entier.
À force de combat, votre expérience augmentera et vous débloquerez des cosmétiques et de nouveaux mécha. Le contenu déblocable est certes négligeable face à ce que propose le plombier, mais pour un jeu indépendant, il est largement au-dessus de la concurrence.
Conclusion
Pour une production indépendante, Rocket Punch a mis la barre très haut en donnant naissance à un titre sans grand défaut et avec beaucoup de contenu. Sa réalisation est impeccable et ses mécaniques parfaitement bien huilées. Pour 20€, ce n’est pas un, mais deux jeux qui s’offriront à vous : avec une vraie compagne solo mélangeant de nombreuses phases de gameplay toutes réussies et un mode multi en écran partagé ou en ligne, il se permet de faire mieux que beaucoup de ses concurrents en proposant deux expériences complètement différentes et de grandes qualités. C’est une grande et belle réussite que ce Hardcore Mécha à qui l’on souhaite le plus de succès possible.
LES PLUS
- La générosité du contenu
- Toutes les phases de gameplay sont réussies
- La bande-son bien rock
- Les animations et la fluidité de nos méchas
- Le scénario efficace et qui évite de tomber dans la surenchère
- Le mode 4 joueurs très proche d’un Smash
- Des méchas, plein de méchas !!!!
LES MOINS
- Pas de coop en histoire
- Assez classique dans son level-design en mode histoire
- Les textes in-game sont trop petits en nomade