Comment aborder des thèmes douloureux comme les difficultés de l’adolescence, les problèmes de communication, les peurs, les angoisses à travers un jeu vidéo ? Ce sont des sujets difficiles et pourtant Iris and the Giant fait preuve d’une grande finesse et d’un grand tact pour amener tout ça dans un jeu et lier intimement l’histoire au gameplay pour une aventure belle et triste à la fois.
Matisse l’amour c’est bleu difficile
La première chose qui frappe quand on lance Iris and the Giant, ce sont les graphismes. On se retrouve face à des dessins épurés, des lignes simples, des aplats de couleur. C’est bleu pour commencer, comme l’eau de la piscine vers laquelle l’héroïne se dirige. Et sans s’en apercevoir, on passe de la vie d’Iris dans le vrai monde à la vie d’Iris dans son esprit, dans ses pensées, dans son combat intérieur contre les démons et les monstres qui la rongent.
D’un seul coup, on dirige Iris et on l’aide à se battre à grand renfort de cartes. Ces cartes sont des armes pour commencer, des arcs et des flèches, des couteaux, des boucliers. Et quand les premières vagues d’ennemis sont vaincues, on aperçoit un escalier. Et on monte, et on sait qu’en montant, on va forcément se rapprocher du géant qui est assis tout en haut.
Le combat se déroule au tour par tour. Iris fait face à plusieurs rangées d’ennemis et avec une hache, elle peut se débarrasser du premier rang. Avec un arc, elle peut tuer un monstre qui est en seconde ou troisième position. Quand un ennemi meurt, celui qui le suit avance d’une case. De temps en temps on tombe sur des coffres qui nous font gagner des cartes. C’est très important d’augmenter son stock de cartes, car ne plus en avoir signifie le game over au même titre que de ne plus avoir de points de vie.
Les caresses rouges fragiles
Iris and the Giant est une perpétuelle fuite en avant dans laquelle il faudra pourtant mourir. Être submergé par la tristesse pour repartir à l’assaut du géant, plus fort de tout ce qu’on aura appris des combats précédents. On apprend à travers des souvenirs, des bribes de conversations, des images de moments gâchés par un manque de dialogue, par la peur de communiquer, par cette héroïne figée dans des moments importants. Et on a envie d’y arriver, on a envie de se battre pour Iris, pour qu’elle se sente mieux, cela devient notre seul but, notre unique raison de continuer et de recommencer.
Sur le plan du jeu, les souvenirs que l’on débloque nous permettent par exemple d’améliorer nos cartes, ou d’avoir plus de chances de découvrir de meilleures armes dans les coffres. On débloque aussi des amis imaginaires qui nous aideront dans les parties futures. Le gameplay est fait de telle façon que chaque partie perdue offre de nouveaux éléments de jeu qui permettront d’aller plus loin à la partie suivante. C’est un Die & Retry très malin, car les combats sont entrecoupés de petites scénettes de la vie d’Iris, et on a qu’une envie, c’est visionner la suivante.
Le jeu n’est pas forcément très long pour en voir la fin, mais il faudra plus de quelques heures pour obtenir toutes les cartes, pour croiser tous les ennemis, rencontrer tous les amis imaginaires et visualiser tous les souvenirs d’Iris. L’esthétique très particulière des graphismes rajoute à l’envie de replonger encore et encore dans la psyché d’Iris. La musique au piano, douce et mélancolique, fait que le charme opère et que l’on continue à penser à Iris même une fois la console éteinte. Iris and the Giant réussit le tour de force de laisser le joueur songeur et pensif une fois la partie terminée, c’est rare et c’est beau d’amener le joueur à ça.
Conclusion
Enfin un jeu indé réalisé par une toute petite équipe (c’est un français Louis Rigaud qui est à la baguette) et qui ne surfe pas sur la mode du pixel art, mais propose un jeu parfaitement maîtrisé tant sur le plan des graphismes que de l’ambiance sonore, mais surtout sur le plan du gameplay qui tend vers la perfection. Le mélange des genres est très réussi, on suit l’histoire, on a envie de relancer une partie après chaque game over, car on a débloqué de nouveaux éléments pour progresser un peu plus loin chaque fois vers le but final.
LES PLUS
- Des graphismes minimalistes somptueux
- Une musique belle et mélancolique
- Un roguelike réussi
- Une histoire brillamment écrite
LES MOINS
- Un peu répétitif sur le long terme
- Pas vraiment joyeux
entre les thèmes abordés et le Die’n Retry, tu le conseillerais à partir de quel age ?
et j’ai oublié : AMIGA POWER !!!
Salut Znicoboc, je le conseillerai plutôt pour des ados, passé 12 ans, le jeu demande pas mal de réflexion…
Atari ST FOREVER 😉