Aujourd’hui, nous vous proposons un petit tour sur l’île de Slepp en Norvège !
C’est l’histoire d’un norvégien
Embracelet, c’est avant tout l’œuvre d’un seul homme, Mattis Folkestad, qui représente à lui tout seul le studio « Machineboy », déjà à l’origine de Milkmaid of the Milky Way (également disponible sur l’eShop), un point & click qui a été plutôt bien reçu lors de sa sortie. Sa dernière réalisation, Embracelet, qui nous intéresse aujourd’hui, est à nouveau un jeu d’aventure type point & click, mais cette fois intégralement en 3D. Cette nouvelle histoire se déroule sur une île (imaginaire) en Norvège du Nord. Vous incarnerez Jesper, jeune garçon de 17 ans et proche de la majorité qui vit en ville avec sa mère… Peu de temps avant de mourir, son grand-père lui confie un mystérieux bracelet qui s’avère doté de pouvoirs étranges, en lui demandant de le ramener sur l’île dont il est originaire et qu’il a quitté pour des raisons mystérieuses durant son adolescence… Voici donc le point de départ de votre aventure. Nous éviterons d’en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, mais sachez que l’histoire s’avèrera plutôt passionnante et vraiment bien écrite.
L’étreinte de la vie
Embracelet signifie littéralement étreinte, c’est aussi un jeu de mots plutôt astucieux avec le bracelet que porte notre protagoniste. En effet, c’est lui qui est au cœur de l’histoire et qui poussera notre héros à quitter l’étreinte de son quotidien pour s’aventurer sur l’île, un peu à l’abandon, de Slepp. C’est aussi ce bracelet qui nous libèrera de l’étreinte de notre mère pour « découvrir un peu la vie ». Dès le début du jeu, Jesper apprend que le bracelet lui permet de déplacer des objets lourds à distance (une pseudo-télékinésie en somme). Il sera d’ailleurs principalement utilisé pour les phases de réflexion. Vous serez donc amené à découvrir l’île de Slepp et aussi, surtout, ses habitants. Au fil de vos pérégrinations, vous tisserez des liens (ou pas) avec certains d’entre eux. En effet, lors des différentes interactions avec les personnages, vous serez libre de choisir une réponse ou une autre (plus extrême) et celles-ci auront un impact sur la façon dont réagiront certains protagonistes avec vous durant l’histoire. Libre à vous de parcourir le jeu en ligne droite, ou de vous attarder à résoudre certaines quêtes secondaires, comme ces fleurs à chercher pour fleurir la tombe de cette vieille dame, ou ces « déchets » à chercher pour aider un artiste à finir sa sculpture… Le jeu offre une relative liberté, même s’il reste très linéaire. L’île n’est pas très grande et vous ne pourrez pas aller partout, mais les décors, le sentiment de liberté quand on observe le village et l’océan du sommet de la montagne participent à cette sensation d’évasion…
Le norvégien ce n’est pas si compliqué que ça en fait
Comme nous le disions en introduction, le jeu se joue comme un point & click en 3D « classique » : vous déplacez votre personnage dans l’environnement avec le stick gauche et vous déplacez le curseur sur l’écran à la recherche d’une zone interactive avec le stick droit. On est un peu déçu que l’écran tactile ne soit pas mis à profit en mode portable, même si l’ensemble reste jouable. Vous serez parfois confrontés à des énigmes qui demanderont l’utilisation du bracelet, il faudra donc positionner le curseur sur l’objet à déplacer (le curseur change de forme si un objet est à déplacer), il faudra ensuite appuyer une première fois sur le bouton d’action pour faire apparaitre 2 cercles, il faudra ensuite réappuyer une seconde fois sur ce même bouton quand les cercles se chevauchent. En l’état rien de bien compliqué, sachant que si vous ratez la synchro, vous ne serez pas pénalisés, mais juste quitte à refaire la manipulation. Si vraiment cela s’avérait quand même trop dur, vous pouvez modifier les options pour ralentir la vitesse des anneaux afin de faciliter ces passages. En soi, les énigmes ne sont pas vraiment compliquées et vous n’aurez pas à faire des al-retours d’un bout à l’autre de l’île pour chercher un objet à combiner avec un autre pour débloquer un passage, en règle générale tout se trouve toujours à portée de zone. Idem si vous devez rapporter un objet à une personne (principalement durant les quêtes secondaires), une fois que vous avez trouvé l’objet en question, une cinématique vous ramènera directement auprès du personnage qui l’avait demandé. Durant votre partie, vous serez toujours un peu pris par la main, l’idée étant vraiment de vous faire vivre une expérience, une histoire, un peu comme dans un film interactif. Le héros se posera des questions sur la mort, la religion, sa propre sexualité, tout ce qui a trait au passage vers l’âge adulte en somme. Mais cela se fera toujours en « douceur » et chemin faisant on s’attachera au personnage, à ses choix (guidés par les nôtres) et surtout, à découvrir le fin mot de l’histoire !
Bienvenue à Slepp
Graphiquement, le jeu s’en sort plutôt bien. Alors, certes, ce ne sont pas des textures ultras HD dans un environnement ultra réaliste, l’auteur a fait le choix du low-poly. Il faut bien avouer que ce choix, maitrisé, s’avère judicieux. Le rendu fait très dessin animé, les couleurs, dans une palette volontairement limitée autour du vert, du bleu, du gris, de l’orange, sont vraiment agréables et reposantes, comme les moments où l’on se promène sur l’île. On regrettera une animation un peu étrange lors des phases de courses, ainsi que certains plans larges qui, même s’ils donnent une sensation d’immensité, nous ont parfois fait perdre un peu notre personnage (réduite à la taille d’une fourmi) de vue. Nous avons noté à quelques brefs passages des petits bugs au niveau de la caméra, qui faisaient sortir le personnage du champ de vision et rendait son retour un peu compliqué. Il y a quelques bugs de collisions lorsque l’on essaye d’atteindre certains objets (mais c’était principalement dans un lieu), mais rien qui vienne réellement entacher l’expérience de jeu. Au niveau de l’ambiance sonore, Mattis Folkestad, véritable homme-orchestre, signe l’ensemble des musiques du jeu. Elles sont douces, se font parfois un peu oublier, mais parviennent toujours à nous garder dans cette ambiance détendue, sans frustration… On pourra regretter le peu de bruitage et l’absence de voix quand les personnages parlent, à la place, ils s’expriment dans des bulles au-dessus de leur tête (un peu comme dans une bande dessinée), mais traduites en français ! L’ensemble reste d’ailleurs parfaitement lisible en mode portable, pour profiter de l’histoire du fond de son lit… C’est d’ailleurs un peu le seul défaut du titre, son histoire un peu courte (mais c’est précisé dans la fiche du jeu). Comptez 4 bonnes heures pour en voir le bout avec les quêtes annexes, c’est court… Vous serez néanmoins quitte pour y retourner si vous voulez découvrir une fin différente.
Conclusion
Embracelet est le genre de titre indépendant qui propose avant tout une histoire. Tel un film d’auteur, le jeu nous amène à nous poser des questions sur les sujets de la vie en général, la mort, le passage à l’âge adulte, la sexualité… Il ne prétend pas pour autant donner les réponses, mais permet d’expérimenter l’impact de certains choix. Certes le jeu n’est pas difficile, il ne révolutionne pas le genre, mais il apporte une petite bouffée d’air frais en ces temps un peu « sombres ». Pour peu que vous adhériez au design du jeu, vous vous laisserez emporter, le temps d’une soirée, dans l’exploration de cette jolie petite île norvégienne et il faut avouer que ça fait du bien !
LES PLUS
- Plutôt joli
- Une ambiance apaisante
- Une histoire et des personnages bien travaillés
- Les choix multiples
LES MOINS
- Durée de vie un peu courte
- Quelques soucis de caméra par endroit
- Le peu de bruitage et l’absence de voix pourraient en gêner certain(e)s