Maintes fois repoussé, Romero Games et Paradox Interactive nous proposent enfin de découvrir leur nouveau jeu : Empire of Sin. Alors, ce projet ambitieux est-il à la hauteur des attentes ?
Quand on arrive en ville …
Chicago, 1920. Un homme à l’arrière d’un taxi. Il est tard.
Le chauffeur de taxi : « Alors monsieur, qu’est-ce qui vous amène à Chicago ? Pourquoi avez-vous quitté New York ? Les affaires ? »
Le client : « Oui. Je compte bien faire du business dans cette ville. »
Le chauffeur de taxi : « Je vous souhaite bon courage. Il ne sera pas facile de vous faire une place ici »
Le client : « La concurrence, je m’en occupe ».
C’est à peu près comme ça que vous commencez votre aventure dans Empire of Sin.
Après avoir choisi votre personnage de départ parmi une liste de quatorze personnalités (dont un certain Alphonse Capone), vous arrivez à Chicago afin de conquérir la ville par tous les moyens. Surtout les moyens illégaux.
… tout le monde change de trottoir
Au début du jeu, vous serez accompagné par un petit tutoriel vous expliquant comment réussir votre objectif : devenir le chef de la ville. Et ce tutoriel n’est pas inutile, loin de là, car il y a beaucoup de choses à assimiler. En effet, Empire of Sin est un jeu mêlant stratégie au tour par tour et gestion. La partie stratégie au tour par tour se déroule à travers les combats que vous mènerez. Ces combats sont assez classiques pour le genre. Vous avez une équipe de gangsters munie de diverses armes et capacités. Il faudra choisir vos actions avec précaution car vous ne possédez que deux points d’action pour chacun de vos personnages. Déplacer, tirer, utiliser une compétence spéciale, voici ce que vous pourrez faire. Vous devrez faire attention à bien mettre à couvert vos hommes de main (qui peuvent aussi être des femmes).
Ces phases de combats arrivent lorsque vous attaquez un établissement afin de le contrôler, lorsque la police fait irruption dans un bâtiment sous votre contrôle ou bien même dans la rue contre des voyous. Au fur et à mesure que vous remportez des combats, vos personnages pourront gagner des capacités et améliorer leurs attributs. Chaque personnage pourra acquérir une compétence qui lui est propre parmi deux ou trois au choix à chaque « montée de niveau ». Cela rajoute un côté RPG intéressant.
Nous avons joué en mode « Normal » et nous avons trouvé que ces phases de combats n’étaient pas d’une extrême difficulté. Nous encourageons donc ceux qui aiment le défi de jouer avec un niveau de difficulté supérieur.
Un empire à gérer
Concernant la gestion de votre empire c’est toute autre chose. Pour devenir un parrain de la pègre digne de ce nom, vous devrez contrôler de nombreux établissements. Pour cela, vous les prendrez soit par la force, soit en dépensant une partie de votre fortune. Ensuite, vous devrez choisir le type de bâtiment que vous souhaitez obtenir. Hôtel, bordel (ou maison close), bar, brasserie, casino seront les choix dont vous disposerez. Chaque type de bâtiment possède ses avantages et ses inconvénients.
- Hôtel : permet d’augmenter le nombre de clients dans le quartier.
- Bordel (maison close) : apporte une faible source de revenus mais peu d’entretien.
- Bar : apporte de gros revenus mais nécessite d’être approvisionné en alcool.
- Brasserie : produit de l’alcool.
- Casino : génère de très gros revenus mais a de fortes probabilités d’être inspecté par la police.
Vous pourrez améliorer tous vos bâtiments de la même façon : améliorer la sécurité, améliorer l’ambiance de l’établissement pour obtenir plus de revenus, améliorer la discrétion pour éviter la police et enfin le bouche à oreille pour augmenter le nombre de clients. La brasserie étant la seule qui ne génère pas de revenus, vous pourrez simplement améliorer la production, le stockage et la qualité de l’alcool produit. A vous de voir quelles améliorations vous souhaitez sur quel établissement.
Finalement, le côté gestion est plutôt décevant et n’offre pas énormément de possibilités mais il a le mérite d’être présent et d’apporter de la variété dans le gameplay.
Pour éviter la monotonie du côté gestion du jeu, vous aurez différentes missions que vous pourrez faire. Celles-ci vous permettront de faire progresser vos personnages et d’acquérir de l’équipement plus performant.
Gangs of Chicago
Malheureusement pour vous, vous n’êtes pas seul à vouloir conquérir la ville. D’autres gangs règnent sur les différents quartiers de la ville. Chaque fois que vous entrerez dans un quartier de la ville, vous serez en territoire hostile. Il vous faudra prendre alors une décision : nouer une alliance ou alors déclarer la guerre. Mais si vous choisissez la guerre, soyez sûrs d’avoir vos établissements bien gardés et d’avoir acheté un bon équipement à vos gangsters sous peine de voir votre rêve de conquête anéanti. Il y a donc une notion de diplomatie dans Empire of Sin à ne pas négliger.
Pour avoir une vision plus claire de vos établissements et des forces en présence, vous pourrez dézoomer afin d’avoir accès à la carte de la ville. Les établissements sont de la couleur des factions qui la dirigent avec un symbole au-dessus permettant d’identifier le type d’établissement. Enfin, grâce à cette carte, vous pourrez utiliser des stations de taxi afin de vous déplacer plus rapidement d’un quartier à un autre.
Lorsqu’on zoome, en revanche, nous avons accès au beau Chicago de 1920 avec ses voitures de l’époque et ses passants bien habillés.
Nous avons également apprécié le background du jeu dans le sens où tous les personnages du jeu possèdent une biographie qui lui est propre. Cela ajoute de l’immersion au jeu qui est la bienvenue.
Enfin, lorsqu’on pense aux années 20, de surcroit aux Etats-Unis, on pense forcément à de la bonne musique de Jazz. Et cette ambiance est très bien retranscrite ici. Que cela soit pendant les combats ou pendant votre visite de la ville, vous serez toujours accompagné d’une bonne musique Jazz.
Quand l’Empire contre-attaque
Si ce test était paru le jour de la sortie du jeu, nous vous aurions ressasser les nombreux bugs présents : bugs d’affichage, interface pas claire et pas intuitive, de grosses lenteurs, un gameplay compliqué ou encore beaucoup de traductions françaises manquantes. Mais tout ça, c’était avant !
Une mise à jour est apparue quelques jours après la sortie réglant pas mal de problèmes. A cette mise à jour s’accompagne un message de Brenda Romero, la directrice du jeu, qui nous rassure en nous annonçant de futures mises à jour dans les semaines et mois à venir, dont des DLCs.
Bien que cette mise à jour ne corrige pas tout, Empire of Sin est passé d’un jeu avec des bonnes idées mal exploitées à un jeu avec un fort potentiel.
Malgré ces bonnes perspectives, le jeu reste néanmoins à améliorer. Les graphismes sont baveux et deviennent flous lorsqu’on zoome. Quelques lenteurs et sauvegardes automatiques surprises gâchent un peu le plaisir.
De plus, les combats au tour par tour sont parfois déroutants car le fait de mettre notre personnage totalement à couvert n’empêche pas les ennemis à nous tirer dessus. Pour un jeu qui se veut tactique, cela pose un gros problème. On regrette également l’absence de résolution automatique de combat qui serait utile lorsqu’un combat est trop déséquilibré pour qu’il soit intéressant à mener.
En revanche cette mise à jour a fortement amélioré l’interface et surtout la carte de la ville qui est devenue beaucoup plus claire. On arrive à trouver nos objectifs de missions et les forces en présence très facilement.
Le saviez-vous ?
Alphonse Capone, (Alfonso Capone en italien) dit Al Capone, né à Brooklyn (New York) le 17 janvier 1899 et mort à Miami Beach (Floride) le 25 janvier 1947, est un des plus célèbres gangsters américains du xxe siècle. Surnommé « Scarface » (« Balafré »), il fait fortune dans le trafic d’alcool de contrebande durant la prohibition dans les années 1920.
Conclusion
Empire of Sin part d’une très bonne idée : conquérir le Chicago des années 20 et devenir le parrain de la ville. L’alliance de la stratégie au tour par tour et de la gestion fait très bon ménage. Malheureusement, Empire of Sin souffre encore de manque de finitions afin de vraiment prendre plaisir à y jouer. Si Romero Games tient sa promesse de mettre à jour régulièrement le jeu, on pourrait avoir droit à un très bon jeu pour le genre. Affaire à suivre donc.
LES PLUS
- La musique jazz
- L’ambiance des années 20
- Les parties paramétrables
- 14 personnages à incarner
- Un background très complet
- Un bon mix entre jeu de gestion et de stratégie
LES MOINS
- Des graphismes baveux et flous
- Encore des lenteurs
- Des combats à améliorer
- Pas de résolution automatique des combats