« Chérie, que regarde-t-on ce soir ? Ça te dit un nanar ? Non, je ne parle pas d’un film avec Gad Elmaleh, mais d’un vrai nanar, un qui se respecte comme l’Attaque des tomates tueuses (1978) ou les Clowns tueurs venus d’ailleurs (1988). Des films bien délirants qui ne se prennent pas au sérieux et non l’inverse. »
Si cette phrase, aussi innocente qu’elle soit, a déjà résonné dans votre intérieur confortable et chaleureux, alors le titre des Hollandais de Triangle Studio, It Came From Space And Eat Your Brain, va sans doute vous faire de l’œil. Faut-il se laisser tenter par ce qui nous rappelle ces bons moments d’adolescence passés à regarder des acteurs tels que Schwarzenegger ou Vandamme ? La réponse arrivera bien plus vite qu’un uppercut au menton.
Note du rédacteur : Nous n’écrirons le titre au complet qu’une fois dans ce test avant de le résumer en It Came… pourquoi ? Parce qu’il ne faut pas exagérer quand même, je suis payé au mot, mais écrire cinq fois le titre me permettrait de payer mon loyer pendant trois mois et je ne peux pas décemment arnaquer Nintendo Town de cette trop facile façon.
Note du rédacteur en chef : Bon ben, je vais donc lire tes anciens tests, ça paraît bizarre, cette honnêteté…
La horde luminescente
Sorti en 2015 sur ordinateur, It Came… arrive aujourd’hui sur nos Switch pour y faire déferler sa horde d’aliens démoniaques et encéphalovores. Parce que oui ma bonne dame, il est tout à fait plausible qu’une race extraterrestre ait parcouru des milliers d’années-lumière (pour rappel, une année-lumière est quand même 9 461 milliards de km, ça en fait des pauses pipi) et que cette excursion se termine par un bain de sang sur notre petite planète bleue. Et que nous, affalés devant notre poste de télévision, finissions par nous retourner contre ces soi-disant êtres supérieurs pour avoir la possibilité de retrouver cette fichue télécommande, perdue durant la bataille. Du moins, c’est ainsi que se présente le scénario de It Came… Celui-ci est entièrement traduit en français, tout comme l’ensemble du jeu, un petit plus d’entrée de test.
Nous allons maintenant pouvoir entrer dans le vif du sujet : la bagarre ! Le titre de Triangle Studio nous propose trois modes de jeu : un didacticiel, dans lequel nous apprenons à prendre en main ce qui est tout simplement un twin-stick shooter. Un manche pour se déplacer, un manche pour viser et un bouton pour tirer, ajoutons : la possibilité d’améliorer nos armes ou d’en changer via des espèces sonnantes et trébuchantes acquises durant le run, ainsi que la possibilité de courir et d’activer un consommable et nous tiendrons dans nos petites mains boudinées le gameplay au complet d’It Came…
Ce gameplay est tout à fait équilibré une fois en jeu. Bien sûr, la partie twin-stick est prépondérante, mais les objets, la course et l’amélioration se rappellent bien vite à nous. En tout cas, après la première mort, nous nous rappelons ces possibilités et d’un coup de mitraillette magique, hop ! Moins de morts dans nos rangs. Il est important de souligner le pluriel. Si tout le titre peut se parcourir en solo, il est aussi possible de déambuler en charmante compagnie jusqu’à 4 joueurs en écran scindé. C’est bien amusant et ça simplifie proportionnellement notre tâche.
Le second mode concerne l’histoire de nos protagonistes. Il faudra traverser les sept niveaux disponibles pour repousser l’odieuse invasion et sauver nos cerveaux. Il nous faudra avancer entre les points de contrôle. Des paliers de difficultés viendront agrémenter nos déambulations. Le temps qu’une porte s’ouvre ou qu’un hélicoptère vienne nous chercher, des hordes de monstres spatiaux devront se faire déchiqueter par nos armes pour passer le temps. Ces niveaux se clôtureront toujours par un combat de boss, souvent assez rude dans lequel il faut exploser un œuf alien géant. Œuf qui sera défendu par des vagues incessantes d’ennemis. Le nombre de vies n’étant pas limité, la mort n’est jamais définitive et il est possible de redémarrer depuis le dernier point de contrôle atteint. Une fois un niveau terminé, nous pourrons accéder au suivant, et cela jusqu’à l’extermination totale de la menace spatiale.
Et pour clore ce tour du propriétaire, le mode survie. Il porte bien son nom : il va falloir survivre à des vagues d’ennemis de plus en plus nombreux sur un niveau plus ouvert, mais moins grand. Encore une fois, à la fin d’un tableau, nous débloquons le suivant et ce n’est qu’au bout du 12e que nous connaîtrons la consécration d’avoir bouté les aliens hors de la planète.
It Came… est donc un pur jeu d’arcade, pas de mécaniques compliquées à prendre en main, mais un rythme soutenu et une action frénétique. Il ne faudra jamais rester à la même place trop longtemps sous peine de se faire déborder. C’est intense, mais jamais frustrant. La difficulté est bien présente, mais elle reste gérable en solo et elle l’est davantage en multi. Les férus de défis pourront pousser le curseur encore deux crans plus hauts avec un mode difficile et un mode démoniaque. Tout est dit.
The Chocovore Horror Show
La partie technique du titre de Triangle Studio ne souffre de quasiment aucune lacune. Les graphismes d’abord : dans un style low poly très réussi, bourré de détails et proposant une vraie variété, les niveaux sont une belle réussite. De plus, la gestion de la lumière est tout simplement éblouissante (ah ah ah). Armés de notre lampe torche et de notre arme de poing, nous n’éclairons qu’un morceau de l’écran tandis que le reste se trouve noyé dans l’ombre. Tout est prétexte à des jeux de lumières criardes. De nos projectiles aux monstres en passant par les explosions, ça chatoie dans tous les sens à base de néons fluo.
La bande-son n’est pas en reste. La musique d’ambiance fait la part belle aux sonorités technos rythmée, accentuant le côté frénétique de l’action. Nos armes envoient du lourd à chaque tir et la vibration de l’écran accroît encore plus leur ressenti. Pour finir, des bruits de fond viennent agrémenter notre partie pour nous plonger encore un peu plus dans ce monde au bord de la ruine.
Une partie de It Came… peut se jouer seule, mais elle s’apprécie encore plus avec des amis. Bien évidemment, il faudra jouer en mode téléviseur pour en profiter. À quatre, en écran scindé sur un grand écran, l’action reste lisible même si, lors des phases d’explosion, nous avons tendance à perdre de vue notre avatar. Rien de bien gênant. Le seul défaut que l’on peut soulever concerne l’absence d’un mode multi en ligne.
Pour le contenu, le titre de Triangle Studio assure l’essentiel. Avec six armes améliorables quatre fois, nous allons pouvoir tester différents sets pour avoir la possibilité de montrer l’étendue de nos talents à ces envahisseurs. Malheureusement, à chaque nouveau niveau, nous perdons les armes déjà achetées et il faudra recommencer le cycle achat et amélioration. Ça permet de garder une difficulté constante, mais c’est un peu frustrant de ne pas pouvoir jouer avec la totalité des armes sur les derniers niveaux.
Les objets sont eux aussi assez variés : nous pourrons ainsi utiliser un bouclier, une tourelle automatique, une mine de proximité et une espèce de rayon laser tournoyant autour de nous et détruisant toute vie extraterrestre et belliqueuse qui tenteraient de nous approcher. Il est aussi possible de récupérer de la vie via ces objets. Il est toutefois dommage de ne pas pouvoir en collecter plusieurs. À la manière d’un Mario Kart, il faudra utiliser celui en cours avant de pouvoir en récupérer un autre. Là encore, c’est un peu frustrant, mais ça permet de maintenir un niveau de difficulté régulier.
Tout n’est toutefois pas parfait pour autant, les escaliers ou autres rampes sont plutôt mal gérés. Notre héros semble incapable de tirer vers le haut ou vers le bas. Si un ennemi vient par un escalier, il ne faut surtout pas chercher à l’atteindre, c’est peine perdue. Mieux vaut attendre à une distance de sécurité et le finir plus loin. C’est assez pénible lorsque l’escalier ne contient qu’un monstre alors qu’une horde arrive sur nous de l’autre côté.
Conclusion
It Came From Space and Eat Our Brain est une très bonne surprise. Avec sa direction artistique mêlant contrastes et jeux de lumières criardes et sa bande-son nerveuse et regorgeant de détails sonores, les développeurs de Triangle Studio nous emmènent dans leur twin-stick shooter où le fun et la coopération sont les maîtres-mots. À la fois agréable en solo et en multi, il ravira les fans de jeux arcades ainsi que les amateurs d’apéro game. Une très bonne pioche pour la Nintendo Switch.
LES PLUS
- Les graphismes chatoyants sont vraiment réussis
- Très belle gestion de la lumière
- La bande-son nerveuse regorge de détails
- Le rythme est soutenu tout au long des niveaux
- La difficulté est parfaitement dosée
- Entièrement jouable en coop jusqu’à 4
- Du fun du fun du fun
LES MOINS
- Les escaliers sont pénibles
- Pas de mode en ligne
« Les clowns tueurs venus d’ailleurs », je vois que M. le testeur est connaisseur. Film cultissime dans son genre.
j’adorais ce film quand j’étais gamin, pour les tomates tueuses j’ai d’abord vu « le retour des tomates tueuses » avec Mr What else